Mon enfant ne triche pas qu’aux jeux

    Depuis quelques jours la maman d’Anne la trouvait un peu mal à l’aise…mais, depuis hier soir, elle en connait la raison car sa fille lui a avoué qu’elle avait regardé sur la copie de sa voisine pendant le devoir de Français…

Quel soulagement pour cette maman de constater que sa fille a confiance en elle et lui a livré ce qui ne va pas. Cela prouve aussi que la petite a le sentiment d’avoir mal agi, sa conscience en est troublée. Oui, voilà une bonne chose, car combien d’enfants, aujourd’hui, ne savent même pas que ce n’est pas bien de copier, que le simple fait de «regarder »sur son voisin soit mal ? Comment voulez-vous? Tout autour d’eux, ils voient les autres le faire…Comment sauraient-ils que c’est mal si personne ne le leur a dit? On aurait tendance alors à dire que ces enfants ne sont pas tout à fait fautifs de tels agissements… Attention ! Ce n’est pas parce qu’ils ignorent qu’une chose est mal… qu’ils ne font rien de mal!

Ne serait-ce pas le rôle de leurs parents de le leur dire, de les former à l’honnêteté et à la droiture? Trop de parents, sous prétexte que leurs enfants n’en ont pas conscience, ne disent rien et laissent faire. On peut dire que c’est une démission et une lâcheté…Voilà comment, hélas, tricher devient monnaie courante… Je pourrais même témoigner ici du nombre important de tricheries dans les classes préparatoires aux grandes écoles elles-mêmes où nous avons affaire à de jeunes adultes tout à fait irresponsables sur ce sujet , et qui agissent devant leurs comparses écœurés sans honte aucune! Quels seront donc nos chefs d’entreprises de demain?!

Ça passe pour une astuce intelligente, de la débrouillardise prise pour une grande valeur… alors qu’en fait, tricher, c’est à la fois mentir et voler. C’est grave!

Quand la maman d’Anne lui a demandé la raison de cette tricherie, elle a répondu qu’elle avait peur d’avoir une mauvaise note et de se faire gronder par son professeur ou par ses parents. Réponse classique! Mais l’enfant doit comprendre que ses parents préfèrent une mauvaise note méritée, plutôt qu’une bonne note trichée. Il est important que les enfants sachent que « tricher, c’est voler… »

Sachons, bien sûr, gronder nos enfants quand cela est justifié, mais savoir aussi les réconforter quand ils ont besoin de notre aide. Par exemple aider Anne à apprendre ses cours quand nécessaire, et lui expliquer les notions mal comprises. L’enfant qui sait parfaitement sa leçon n’éprouvera pas, ou beaucoup moins, l’envie de copier sur son voisin.

La maman d’Anne lui a demandé : « Si Notre-Seigneur avait été près de toi, aurais-tu triché?» « Bien sûr que non! » s’est exclamée Anne. « Si tu as un doute ou une tentation, imagine-le à tes côtés, et tu verras comme il te guidera dans tes actes et te gardera dans la Vérité ». Il est important que les enfants apprennent à vivre sous le regard de Dieu. Qu’ils sachent que même si personne ne les voit, Dieu, lui, les voit.

Alors Anne écoute sa maman lui raconter que, petite fille, elle était mauvaise joueuse car elle avait horreur de perdre; elle se souvient même d’avoir triché pour gagner. Personne ne s’en était rendu compte mais, les jours passants, elle en était bien malheureuse et savait qu’elle n’avait pas mérité de gagner. Elle avait fini par aller embrasser son frère et lui demander pardon.

Parfois, les jeunes enfants ont une tendance naturelle à mentir; soyons vigilants pour que cela ne devienne surtout pas une habitude. Ce mensonge des petits, si  on le laisse passer, est la porte ouverte à la tricherie plus tard.

On peut se demander pourquoi certains enfants sont enclins, presque naturellement, au mensonge ou à la tricherie. Il y a là certainement une part d’orgueil, cette telle envie de gagner qu’elle l’amène à prendre tous les moyens, pour y arriver.

C’est bien là que l’éducation a son importance! Certains parents réussissent à apprendre à leurs enfants à garder le sourire en cas de défaite, et même à les encourager à féliciter le gagnant en se réjouissant pour lui! Cela n’est pas facile du tout, mais comme c’est formateur!

Il est vrai que nous, adultes, avons une responsabilité certaine dans l’exemple que nous donnons à nos jeunes…soyons prudents dans nos comportements. Par exemple lorsqu’on trouve un billet par terre et qu’on le garde pour soi…quand on cabosse une voiture et que l’on part sans rien dire…ou encore quand on prend le métro sans ticket…!

Heureusement, tous les enfants ne trichent pas! Mais ce n’est pas une raison pour ne pas aborder le sujet, surtout s’ils en sont témoins.

Une fois que l’on s’est rendu compte qu’un enfant a triché ou menti, et qu’on lui a montré qu’on était mécontent, il est indispensable de voir avec lui, si cela est possible, comment on peut réparer.

Par ailleurs, pour les enfants qui se confessent déjà, il est souhaitable de les inviter à voir le prêtre qui donnera le pardon de Dieu. Cela reste quand même le plus important.

Le secret est avant tout la cohérence dans l’éducation : nous, parents, vivons dans l’horreur du mensonge, disons-le clairement à nos enfants et surtout, donnons-leur toujours l’exemple, meilleur moyen pour qu’ils vivent toujours dans l’honnêteté et la Vérité…
SL