L’éducation de la pureté

Nous abordons aujourd’hui un sujet qui paraît souvent difficile aux parents. Tachons de le faire avec simplicité et naturel pour que chacun en comprenne l’importance.
Ecartons dès maintenant deux excès : certains ne veulent pas aborder ce sujet avec leurs enfants et laissent faire l’école, les prêtres mais aussi peut-être les voisins ; d’autres se sentent complètement libérés et, sous couvert d’être décomplexés, parlent de ces sujets délicats à tort et à travers et ne sont pas gênés de laisser leurs enfants regarder des films indécents ou de les abandonner sans restriction pour pianoter sur leur clavier. Nous voulons vous aider à aborder ce sujet sans passion et trouver avec vous la meilleure solution pour enseigner à vos enfants ce qu’ils doivent savoir.

Aujourd’hui il est bien évident que pour différentes raisons (maturité plus précoce, tentations en tous genres, manque de pudeur généralisé), nos enfants se trouvent plus que jamais confrontés à des situations qui vont les pousser à s’interroger. Il serait vraiment malvenu de vouloir leur cacher une réalité, qui, de toutes les façons les agressera un jour ou l’autre et, le plus souvent, sous un jour négatif. Ils se poseront des questions sur leur origine et cela est naturel. Les enfants qui n’auront pas été éclairés par leurs parents au moment nécessaire chercheront et trouveront une réponse mais celle-ci sera sans doute incomplète, brutale ou avilissante. Mieux vaut donc aborder nous-mêmes le sujet car c’est un devoir grave pour les parents de veiller à l’éducation de la pureté de leurs enfants. Cette réponse doit être loyale et progressive, elle assurera un climat de confiance entre l’enfant et ses parents et maintiendra une relation saine et équilibrée lors de l’adolescence.
Naturellement les fillettes seront averties par leur maman de ce qui les rendra jeune fille ; le papa ne manquera pas de parler à ses garçons des transformations qu’ils ressentiront.
Rappelons qu’il est important que les enfants ne dorment pas dans la chambre de leurs parents et que les filles aient une chambre séparée de celle des garçons. Nous avons déjà précisé que douches et bains seront pris séparément et qu’une tenue décente sera adoptée par tous quelque soit l’heure de la journée.
Il faut aider l’enfant dès le plus jeune âge à maîtriser sa sensibilité et sa volonté sinon il aura beaucoup de difficultés pour dominer ses impulsions. « Insistons sur la nécessité d’inculquer progressivement à l’enfant la pratique d’une certaine ascèse. L’enfant a besoin d’une certaine mortification de sa sensualité s’il veut la maintenir sous le contrôle de sa volonté. »

Quand parler ?
« En vérité, il vaut mieux parler un an trop tôt qu’une heure trop tard »
Le silence des parents est une cause de déformation de conscience et celui qui n’aura pas reçu des explications risque bien de voir le mal là où il n’est pas et de ne pas le voir là où il est.
La prudence demande de choisir le moment de parler avec la plus grande attention. L’enfant sera seul, dans un moment calme, sans crainte d’être dérangé par les frères et sœurs. Il faudra privilégier un jour où il n’y a pas eu de réprimande grave et où les cœurs sont ouverts. Une maman connaît instinctivement ces instants choisis.
Il est difficile de donner un âge précis ; pour les filles, étant donné les transformations physiques, il est d’usage de donner les premières indications au moment de la rentrée en classe de 6ème ; pour les garçons cela dépend davantage de leur développement. Cependant on ne peut établir de règle absolue car chaque cas est différent ; des parents vigilants et suffisamment proches de leur enfant sentiront le moment venu. Un départ en camp, un contact avec un cousin plus averti, un danger pressenti provoquera une information plus précoce. Même à l’intérieur d’une famille on ne peut pas décider à l’avance d’un âge requis ; c’est tout l’art de l’éducateur qui s’adaptera à chacun.
Naturellement, vous avez compris qu’étant donné la délicatesse des termes à choisir et à adapter pour chacun des enfants, il est impossible de laisser l’école enseigner les vérités de la vie à leurs enfants. Depuis bien longtemps l’Eglise demande que cet enseignement soit fait par les parents qui ont pour cela grâces d’état et de manière individuelle. On comprend aisément qu’une instruction faite en classe ne peut être adaptée à la sensibilité de chacun et risque de provoquer des questions ou des réflexions malséantes de ceux qui « en savent davantage ». De plus comment être sûr que cet enseignement sera fidèle à la loi divine ? Plutôt que de prémunir la jeunesse contre les périls des sens et de former la volonté, ne risquerait-on pas plutôt de provoquer les tentations ?
Attention, certains s’illusionnent en pensant que parce qu’ils ont donné « l’enseignement », ils ont fait leur devoir et que leurs enfants seront ainsi préservés de tout mal ! Loin s’en faut ! L’éducation de la pureté va bien au-delà d’un « enseignement » mais doit suivre et diriger, par une véritable éducation, l’enfant atteint par le péché originel. Ce n’est pas seulement un enseignement (d’ailleurs d’un contenu nécessairement assez limité) dont il a besoin mais d’une véritable aide spirituelle et morale pour vaincre la sensualité et ne pas se laisser aller à toutes les faiblesses de sa volonté. Et cela ne sera pas sans une éducation quotidienne avec les grâces de la prière, de l’exemple et de l’éducation de la volonté.

Que souhaitons-nous pour nos enfants, si ce n’est le meilleur ?
« Nous voulons former des enfants au regard clair, des âmes saines dans des corps sains, des garçons et des filles qui se respectent et qui se fassent respecter, avertis mais non hypnotisés des tentations et des dangers possibles, conscients du plan d’amour de Dieu sur eux et des exigences que réclame la collaboration à ce plan. »
Ne nous faisons pas une montagne d’une vérité qui doit être dite simplement sans honte et sans vulgarité. La réalité est belle, voulue par Dieu (et non pas seulement permise). Il faut juste dire les choses le plus naturellement possible, en insistant sur la grandeur de l’amour qui a inspiré le plan divin jusque dans les détails et en leur précisant qu’ils doivent garder ce beau secret pour eux. Ceci en leur faisant bien comprendre l’importance de la pudeur et de la discrétion.
On pourra s’aider d’un livre pour se conforter (celui conseillé dans : Ma bibliothèque par exemple, mais aucun livre ne sera parfaitement adapté à votre cas) car n’oublions pas qu’« il faut adapter les conseils au style de la famille » et aussi à la personnalité de chacun. Nous ne pouvons pas vous donner de « phrases type » à dire à chacun, c’est à chaque parent de trouver les bons mots à dire au bon moment. Mettons l’enfant à l’aise et ne prenons pas un air solennel ni embarrassé ; laissons ouverte la discussion en lui expliquant bien qu’il pourra revenir vers nous dès qu’il aura une question.
Profitons-en pour l’avertir qu’il devra rester sur ses gardes quand il rencontrera des personnes (enfants ou adultes) qui auront un comportement douteux, des plaisanteries ou des gestes malsains. Ce genre de situation est extrêmement fréquent (même en des lieux qui semblent protégés) et il faut que l’enfant sache qu’il doit venir vous en parler.
C’est le moment aussi de donner une explication sur ce qu’il est indispensable pour un enfant de dire aux adultes et qui n’a rien à voir avec le « rapportage ». En effet trop souvent des âmes sont abîmées parce que certains n’ont pas la connaissance du devoir de se confier dès que le sujet est grave.

Grimpons sur la montagne et ne restons pas juste à nous appesantir sur des préoccupations hygiéniques ou médicales : l’homme n’est pas un simple animal mais « un être moral qui se doit de lui-même de dominer ses appétits. »

La pudeur porte fermement à donner au corps le respect qui lui est dû comme membre du Christ et comme temple du Saint Esprit. »
Pour enseigner cette grande vertu à nos fils et à nos filles n’oublions pas la valeur de l’exemple qui est principal. « Pour conserver intacte cette chasteté, ni la vigilance, ni la pudeur ne sont suffisantes, utilisons ces secours qui dépassent nos forces naturelles : la prière, les sacrements de Pénitence et de l’Eucharistie et une dévotion ardente envers la Très Sainte Mère de Dieu. »
Nos explications doivent toutes être imprégnées d’esprit de foi. Sachons montrer le plan divin sur toutes ces questions. Dieu a fait du mariage un sacrement et « les gestes conjugaux réalisés en état de grâce et selon la rectitude de leur nature deviennent pour les conjoints, source de grâce et de mérite pour le ciel. »

Prions le Saint Esprit afin que tous ces sujets soient clarifiés par le regard de Notre-Dame, sous un angle noble et pur, avec droiture et noblesse.

MT

Pour aller plus loin, vous trouverez sur notre site, dans la rubrique Dossier, une étude approfondie sur ce sujet réservée aux éducateurs et aux parents.