Le nettoyage du four

 

Le nettoyage du four, une corvée sans fin aux résultats décevants (pour celles qui n’ont pas de four à nettoyage automatique/ pyrolyse) ? Fini tout cela ! Le nettoyage du four sera plutôt rapide et parfaitement efficace.

Une amie de ma fille nous a donné ce truc : l’emploi du film étirable (employé classiquement pour emballer les sandwichs, par exemple).

Un nettoyage qu’il faut entreprendre une fois le dîner pris, la cuisine rangée et vide d’occupant, à cause de l’odeur irritante du décap’four. Il est vivement conseillé d’ouvrir la fenêtre.

– Sortez une grille encrassée de votre four.

– Etirez le film pour deux fois la superficie de la grille et étalez-le sur le carrelage de votre cuisine (ou dehors, par terre, si vous avez un jardin).

– Posez la grille du four sur la moitié du film.

– Pulvérisez abondamment de « décap’four » sur la grille (ne craignez rien pour le film, il résiste très bien).

– Retournez la grille et recommencez la pulvérisation.

– Et ensuite, rabattez l’autre moitié du film sur la grille.

– Procédez de la même façon pour chaque grille de cuisson.

 

Pour la porte du four :

– Ouvrez la porte de votre four.

– Pulvérisez et emballez de film.

– Vous pouvez refermer la porte du four, le décap’four ne coulera plus, et son efficacité sera décuplée.

Et dans le four, pour les parois salies, vous pouvez aussi les recouvrir de film (moins facile à réaliser).

Laisser agir toute la nuit. Le lendemain, fenêtre ouverte, rincez abondamment (avec peut-être un ou deux frottages sur les grilles pour les croûtes les plus résistances, qui céderont très vite). C’est l’opération la plus longue. Aérez bien cuisine et four. Résultat nickel. Un four presque neuf !


N’hésitez surtout pas à partager vos astuces en écrivant au journal !

 

La famille, maîtresse de charité et de générosité

 

Voici quelques vertus et règles de politesse à développer pour cultiver l’esprit de famille.

En préambule, il faut respecter un ordre dans les soins et l’attention que nous devons à notre prochain : le conjoint en premier, les enfants en second, les parents et beaux-parents en troisième position, ensuite les grands-parents, puis les frères et sœurs, beaux-frères et belles-sœurs, neveux et nièces, filleuls… Outre les amis, les voisins, ou le patron qui ne sont pas du même ordre.

Si cet ordre naturel est bien intégré, il nous aidera à discerner quelles priorités nous accordons à tel ou tel membre de la famille, sans que les autres en pâtissent trop. Bien sûr, tout cela peut être bouleversé ponctuellement par une aide urgente à prodiguer à un proche en difficulté, mais ce n’est pas la règle générale.

Quand tout le monde est à sa place, il peut exister un réel esprit de famille qui est très appréciable pour réagir contre l’individualisme de notre société, et l’égoïsme ambiant.

Celui-ci sera renforcé par une bienveillance et une confiance a priori. Normalement, on ne devrait pas avoir à se défier d’un membre de sa famille, car en famille, on ne se fait pas de coups bas. C’est un principe qui devrait être intangible.

Non seulement cela, mais il faut également cultiver en famille une délicatesse et une politesse dès le plus jeune âge. Ce n’est pas parce que l’on vit toute la journée avec les mêmes personnes qu’on doit les traiter moins aimablement que des personnes extérieures, tout au contraire.

Dernier point à surveiller : la critique, la rancune et l’envie ne sont pas bonnes conseillères et demeurent, jusqu’à la vieillesse, des facteurs de division. Il est certainement nécessaire de prendre parfois un peu de recul vis-à-vis de tel ou tel comportement d’un proche, et de l’expliquer sereinement à nos enfants, mais, pour peu qu’il n’y ait pas de matière grave, cela ne doit pas mener à une rupture ni à une cabale vengeresse, qui sera amplifiée, en périodes plus agitées, telles que des deuils ou des successions.

Bien vécue, la famille demeure une grande maîtresse de charité et de générosité.

 

 La bénédiction paternelle

« Lorsque la démocratie a renversé toute barrière entre le père et le fils, et que passant sur eux son niveau égalitaire, elle croit avoir fait merveille quand ils ne sont plus que les camarades l’un de l’autre, il est temps, me semble-t-il, de vous rappeler ce que vous êtes et de vous redire : n’abdiquez pas, rappelez-vous le nom sublime que saint Paul donnait aux pères de son temps : « race sainte, sacerdoce royal ». Aujourd’hui, hélas, dépossédé de tout, chassé de partout, serions-nous condamnés à voir le foyer sans Dieu ? Et c’est ainsi que passant de génération en génération, la bénédiction perpétuera parmi vous la tradition de Foi, de vertu, de dignité chrétienne et d’esprit de famille qui font dire que vous êtes une race bénie1

« La bénédiction la plus auguste est celle qui est donnée chaque soir par les patriarches du foyer, à chacun de leurs enfants et petits-enfants, inclinant leur front tour à tour devant le vieux fauteuil, demandant en silence le signe de la croix. C’est parfois aussi l’heure des confidences, des aveux, des avis, des remontrances et des pardons ; parfois aussi l’heure des larmes versées, consolées et essuyées. Après cette bénédiction, les fronts marqués par cette main se sentiront sacrés par elle, et par elle, avertis de n’avoir pas à s’avilir ou se profaner. Cette imposition des mains, reçue à la fin de chaque journée fait partie de ce sacrifice du soir dont il est parlé dans l’Ecriture : Elévatio manuum tuarum sacrificium vespertinum. Et les pères respecteront dans leur personne un ministère qui les rapproche du Très-Haut et ils se rapprocheront conséquemment de Lui par la sainteté et l’exemple de leur vie tout entière. Est-ce que d’ailleurs la seule vue de ces têtes inclinées révérencieusement devant eux ne leur a pas dit assez qu’ils ont charge d’âmes et que comme ils ont eu le devoir de les bénir, ils ont le devoir de les édifier et de les sanctifier ? La voilà donc en exercice cette noblesse, cette consécration que saint Paul attribuait aux pères chrétiens de son temps ! O rois et prêtres de la famille, n’abdiquez point ; race sainte n’apostasiez pas ! Que ce grand acte de foi ne tombe pas en désuétude ! Ne laissez pas cette croix tomber de votre couronne2 ! »

Toute la famille se trouve ennoblie, consacrée et sanctifiée par la bénédiction paternelle. Les parents qui la donnent et les enfants qui la reçoivent sont unis à jamais d’une affection surnaturelle qui, loin de briser les affections de la nature, les rend infrangibles, en donnant à tous, parents et enfants, des gages de paix, de générosité réciproque et de naturel dévouement. Au contraire, là où l’on ne sait plus, où l’on ne veut plus bénir, le foyer cesse d’être un sanctuaire, les parents sont découronnés de leur autorité et les enfants privés d’une sauvegarde et d’une protection que rien ne remplacera jamais. La bénédiction paternelle est une tradition qu’il faut maintenir et rétablir3. »

1 et 2 Monseigneur Baunard – Discours de clôture du Congrès catholique de Lille – et in : Le vieillard – La vie montante.

3 Mgr Athanase Forget, Lettre circulaire aux prêtres de son diocèse, 3 décembre 1935.

 

 

Larguez les amarres et gardez le cap !

A l’aube de l’âge adulte, nos relations avec notre famille peuvent malheureusement parfois se distendre. Le besoin d’affirmation, de démontrer son autonomie et sa capacité à se gérer soi-même peut conduire à des irritations de part et d’autre.

C’est alors que chacun doit reconsidérer sa place et ajuster son attitude. En effet, le « petit » n’a plus 10 ans et la maman n’est pas une « bonne » …

Au moment de prendre notre indépendance, la famille est en fait notre port d’attache, qui n’a de raison d’être que si l’on peut larguer les amarres, s’éloigner, voguer de par le vaste monde et s’y confronter, puis revenir faire le plein, retrouver la stabilité, l’écoute et le soutien de parents et de frères et sœurs aimants et attentifs. Tout cela pour pouvoir repartir de nouveau, sûr de son origine, de son appartenance et de ses racines.

Cependant, l’observation du monde extérieur peut parfois nous faire réfléchir sur le modèle familial, l’éducation reçue, les choix de nos parents… Ceci associé à de légères tensions dues aux différences de caractère pourraient, dans des cas extrêmes, nous conduire à prendre le contrepied de l’éducation reçue. A l’inverse, une admiration sans limite pour celle donnée par nos parents pourrait conduire à vouloir la reproduire très exactement.

Et c’est souvent d’ailleurs par l’une ou l’autre de ces périodes un peu caricaturales que nous passons avant d’être capables de prendre du recul et de choisir librement, en adulte.

En effet, c’est ce qui marque le passage de l’adolescent encore entraîné par ses parents sur le chemin de la vertu, à l’adulte responsable de ses choix et libre de les poser en conscience grâce à l’intelligence et à la vertu qu’il aura pu développer à l’aide de ses parents et pendant son éducation.

L’objet et le but de l’éducation sont justement de former des hommes libres et responsables, capables de poser des choix raisonnables et vertueux en autonomie. La famille et ses références deviennent une base solide pour se construire et commencer à bâtir sa future famille selon ses propres choix mais toujours avec l’objectif de s’élever au mieux vers le ciel, dans des conditions différentes de celles qu’ont vécues nos parents. Et si parfois des circonstances malheureuses et le dessein de la Providence ont pu faire que la famille dans laquelle nous avons grandi n’ait pas pleinement partagé cet objectif d’élever vers le Ciel, il est important de chercher dans les familles amies quelques bons exemples pour nous appuyer sur elles.

Sachons donc tirer le maximum de l’exemple de nos familles pour grandir et préparer la nôtre, en passant au-dessus des imperfections inhérentes à toute institution humaine, plutôt que de perdre notre temps dans la critique et l’opposition. Nous serons alors de vrais adultes, libres et autonomes, et nous satisferons au devoir du respect filial dû à nos parents envers qui nous avons une dette qui n’est pas solvable, si ce n’est en la transmettant à nos enfants.

 

 Antoine

 

Démographie et gouvernement mondial

Une relecture de La Bombe P de Paul Ehrlich (1967)

Certains écrivains sont des auteurs visionnaires, ou apparaissent comme tels, soit parce qu’ils décrivent les tendances du monde à venir, soit parce qu’ils orientent la pensée des décideurs et autres agents d’influence que sont les médias et les cercles de réflexion qui dessinent le cadre de la « pensée unique ». La Bombe P (P comme population) de Paul Ehrlich, un best-seller dont la première édition date de 1967, peut, sous beaucoup d’aspects, être considéré comme un ouvrage d’anticipation mais il a surtout exercé une influence considérable sur les décideurs et les leaders d’opinion. Au-delà de la réalisation de beaucoup de ses prédictions, le livre a orienté les mentalités occidentales en créant un lien étroit entre population, ressources et environnement avec en toile de fond une fausse conception de la liberté individuelle.

Le constat de départ de l’ouvrage est que dans une planète que l’auteur voyait à 7 milliards d’habitants en l’an 2000, des centaines de millions d’êtres humains vont mourir de faim et les survivants vont vivre dans un environnement de plus en plus dégradé en raison de la surpopulation et du gaspillage des ressources. Paul Ehrlich voit la solution dans le contrôle démographique et la gestion économe des ressources.    

L’ouvrage est inspiré par la théorie de Malthus : la population s’accroît plus vite que la production, surtout dans les pays sous-développés où la baisse de la mortalité n’a pas été compensée par une baisse de la natalité. En plus de ce déséquilibre entre population et alimentation, la détérioration de l’environnement peut avoir des conséquences encore plus graves : la surpopulation peut entraîner la disparition de certaines espèces, l’agriculture intensive est consommatrice d’engrais et de pesticides dangereux pour la santé, la teneur en oxygène de l’air diminue, la présence accrue de plomb et de mercure menace la santé, le manque d’eau se profile à l’horizon. Les deux sujets sont étroitement liés : avec une population mondiale de 500 millions d’habitants, la crise écologique pourrait être facilement résolue.

Une solution pourrait être apportée par l’accroissement de la mortalité : la famine, les maladies virales plus fortes encore que la grippe espagnole de 1918-1920, la guerre thermonucléaire, etc. pourraient faire baisser la population, mais c’est à la natalité que va s’appliquer le contrôle démographique que l’auteur définit comme la régulation consciente du nombre d’êtres humains désirables non seulement pour la cellule familiale mais aussi pour l’ensemble de la société. Cette régulation peut être obtenue par un renversement de notre système de valeurs ou bien par la contrainte.

Comme les époux veulent trop d’enfants par rapport à ce qui est collectivement souhaitable, une évolution des mentalités est nécessaire pour aller à l’encontre de ce que représente l’appel lancé par Paul VI à l’ONU en 1964 « à multiplier les pains pour approvisionner les tables de l’humanité et non pas favoriser un contrôle artificiel des naissances pour diminuer le nombre d’invités au banquet de la vie ». Pour réduire, voire rendre négatif le taux d’accroissement de la population, une administration dotée de larges pouvoirs coordonnerait au niveau mondial le contrôle démographique et la protection de l’environnement, ainsi que la gestion des ressources. Des mesures fiscales pénaliseraient les familles nombreuses en réduisant les déductions d’impôts au-delà du deuxième enfant, des primes seraient versées aux ménages sans enfant et aux hommes qui se seraient fait stériliser. Le droit à l’avortement serait garanti. L’éducation sexuelle donnée aux enfants permettrait de faire évoluer les mentalités en discréditant les messages des religions en faveur de la famille nombreuse. Les conséquences de la surpopulation sur l’environnement devraient conduire chacun à modifier son mode de vie en acceptant de rouler dans des voitures de moindre cylindrée, de manger des légumes et des fruits exposés au contact des insectes, d’utiliser des détergents moins puissants et des moyens de transport plus lents. L’aide alimentaire consentie par les pays développés serait réservée aux pays en développement qui mettraient en place un contrôle démographique.

C’est à une révision des relations entre l’homme et la nature que Paul Ehrlich appelle : le rôle fondamental de l’homme n’est plus de dominer la nature comme ce fut le cas depuis la Genèse, mais de vivre en harmonie avec elle. Une population réduite à un maximum d’un milliard d’hommes pourrait vivre avec un confort suffisant dans le millénaire à venir si les ressources étaient gérées avec soin.

Au-delà d’une conception purement matérialiste de l’homme et de la création, le catastrophisme de Paul Ehrlich pourrait a priori faire sourire. La population mondiale a atteint les 7 milliards d’habitants en 2011, certes quelques années après l’an 2000 comme annoncé dans La Bombe P, mais la planète a réussi à nourrir ses habitants supplémentaires. La situation de l’alimentation humaine est meilleure en 2020 qu’elle ne l’était lorsque le livre fut écrit en 1967 avec une population multipliée par plus de 2 en 50 ans.

Les idées défendues dans La Bombe P ont contribué à influencer les mentalités : l’augmentation de la population est aujourd’hui perçue comme un risque majeur, l’avortement est autorisé dans la plupart des pays, la contraception artificielle est généralisée dans les pays développés, même dans les milieux catholiques, l’euthanasie est, en droit ou dans les faits, de plus en plus répandue, mais ces écarts par rapport à la morale naturelle ne sont pas seulement imputables à la crainte de la surpopulation. L’attention portée à l’environnement et au prétendu danger que représente la croissance économique annonce le développement durable apparu dans les années 2000 qui tient une large place dans la politique des Etats et la gestion des entreprises, et se retrouve même dans l’encyclique Laudato Si. Il ne manque dans l’ouvrage de Paul Ehrlich que les risques que fait courir la surpopulation sur le changement climatique mais celui-ci n’a été mis en évidence que plus tard, à la toute fin des années 1970. Si Paul Ehrlich évoque l’effet de serre, c’est pour indiquer, comme on le pensait à l’époque, que celui-ci pourrait provoquer un refroidissement de la planète avec le renvoi dans la haute atmosphère de la chaleur solaire destinée à la terre…

L’épidémie du Covid 19 fut aussi l’occasion de promouvoir les effets bénéfiques d’une diminution de la population que la maladie pouvait provoquer. Les propos tenus par l’économiste français Jean-Marc Jancovici, par ailleurs membre du Siècle et de la French-American Foundation, au micro de France Info en mai 2022, sont révélateurs : « Ou bien on régule nous-mêmes [la population] ou bien cela passe par des pandémies, des famines et des conflits. » En mai 2019, il recommandait déjà de réduire la population de façon indolore en ne mettant pas tout en œuvre pour soigner les personnes âgées malades au-delà de 60 ou 65 ans. L’extension des pseudo-libertés individuelles est ici mise au service de la limitation de la population et de la défense de l’environnement. Il n’est pas impossible qu’en sens inverse, la limitation de la population et la défense de l’environnement ne soient pas instrumentalisées pour libérer les individus de la tutelle des religions et en particulier du catholicisme. 

Aujourd’hui, le sujet majeur est moins le nombre d’habitants de notre planète que leur répartition entre les continents. Avec une population européenne de 750 millions d’habitants – en y incluant la Russie – dont beaucoup viennent de l’immigration, face au continent africain d’un milliard et demi d’habitants qui devrait atteindre les quatre milliards à la fin de ce siècle, le status quo est impossible. Les sujets liés à la population n’ont pas fini d’occuper les esprits affranchis de la pensée dominante. 

 

Thierry de la Rollandière