La France pâlit et diminue…

Aux siècles qui ont précédé le nôtre, dans la mesure où la dévotion au grand archange saint Michel s’épanouit chez nous, dans la même mesure la France grandit et rayonne. Par contre, lorsqu’il arrive que le peuple a le malheur de négliger ses devoirs envers son sublime protecteur, la France pâlit et diminue…

Mgr Delamare (1800-1871)

 

Grand éducateur contre l’orgueil: Quis ut Deus ?

 

C’est le cri que nous lance, du haut des nuées célestes, le grand archange qui nous demande, plus que jamais, de ne pas nous prendre pour Dieu, ou pour quelque surhomme que ce soit.

Il semble que ce soit de plus en plus difficile en nos temps modernes, d’avoir la simplicité et l’humilité de rester à notre place de créatures. L’omnipotence de la science, et l’hubris de l’homme post-moderne, qui cherche à nier toutes les limites que sa condition lui impose, nous contaminent peu à peu, et semblent nous submerger sous une vague de révolte universelle.

Où est le remède ? Où est l’arche de salut ? Tout d’abord dans le quotidien et l’humble devoir d’état généreusement assumés. Il est aussi dans le travail manuel, dans les œuvres de charité envers les plus faibles, dans la pratique des sacrements, mais aussi dans l’éducation de nos enfants à l’humilité.

Et c’est saint Michel qui peut nous y aider. Comment ? Par un culte privé qui va de la médaille de saint Michel accrochée près de notre porte d’entrée, à la récitation quotidienne de la prière de Léon XIII, ou par la célébration particulière des 29 septembre ou 8 mai. Cela peut aussi être l’occasion d’un pèlerinage familial au Mont-Saint-Michel, honoré comme haut lieu de culte français à notre saint protecteur, au cours des siècles.

C’est lui que nous rencontrerons dans notre passage vers l’au-delà, et donc lui qui est le mieux qualifié pour nous armer dans cette lutte titanesque qui est en train de se dérouler.

Que Messire saint Michel soit donc pieusement honoré dans nos foyers !

 

Saint Michel, protecteur des âmes

L’Eglise invoque l’archange saint Michel surtout comme protecteur de la vie des âmes, autrement précieuse que celle du corps et toujours menacée par le contact du mal. L’Eglise a l’assurance inébranlable que les puissances de l’enfer ne prévaudront point contre elle. Mais elle sait aussi que la vie chrétienne des individus et des peuples ne se conserve que par l’aide de Dieu, qui a les anges pour ministres. D’où la prière que le prêtre fait à la fin de la messe avec les fidèles : « Saint Michel archange, défendez-nous dans le combat… Repoussez en enfer Satan et les autres esprits malins qui rôdent dans le monde pour la perte des âmes.»

Rarement cette prière ne fut plus urgente qu’à l’heure actuelle. Empoisonné par le mensonge et la déloyauté, frappé par les excès de la violence, le monde a perdu la paix, la santé morale et la joie. Si, à la suite du péché originel, la terre ne peut être un paradis, du moins elle pourrait et devrait rester un séjour de concorde fraternelle entre les hommes et les peuples. 

Pie XII – 8 mai 1940