Une brève histoire du Mont-Saint-Michel

 

Saint Aubert et la naissance du Mont-Saint-Michel

Malgré l’installation de quelques ermites au Mont aux VIe et VIIe siècles, c’est en 708 que tout commence vraiment. Évêque d’Avranches depuis quatre ans, saint Aubert reçoit en effet une première visite de saint Michel en songe : celui-ci lui demande d’élever un sanctuaire en son honneur sur le Mont-Tombe. Bien connu de l’évêque, qui venait y prier, le Mont-Tombe (de tumulus ou tombeau) consistait en un monumental rocher de granit de 960 mètres de circonférence contre 80 mètres de haut. Devant une demande qu’il considère comme irréalisable, saint Aubert préfère penser qu’il s’agit d’une tentation du démon et n’y prête pas attention. L’archange lui fait alors une seconde visite, mais celle-ci ne rencontre pas plus de succès. Lors de sa troisième venue, constatant l’entêtement de l’évêque, saint Michel décide de lui faire mieux comprendre sa demande en lui enfonçant son doigt dans le crâne.

Cette fois, saint Aubert a compris ! Il décide de construire un lieu de culte dédié à l’archange à l’endroit voulu. La Providence ne tarde pas à se manifester, lui indiquant le lieu précis par la présence d’un taureau attaché, et la forme de l’oratoire par un rond de rosée. Vient ensuite la découverte miraculeuse d’une source à l’emplacement de l’actuelle fontaine Saint-Aubert. La construction peut démarrer, mais un énorme rocher gêne le travail des ouvriers : saint Michel conseille à l’évêque d’appeler à son aide le paysan Bain et tous ses fils. Saint Aubert obéit, mais le rocher refuse de bouger… C’est alors que l’évêque réalise l’absence du douzième fils de Bain, encore au berceau : il ordonne au paysan d’aller le quérir, et à leur retour, le rocher est déplacé sans effort !

Ayant installé 12 chanoines au Mont-Saint-Michel, saint Aubert en envoie 2 ou 3 en Italie afin de demander au Mont Gargano (lieu d’apparition de saint Michel) des reliques du saint. Ils en reviennent avec un pan du manteau pourpre de l’archange ainsi qu’un morceau de l’autel sur lequel il est apparu, laissant la trace de son pied. Sur la route du retour, les miracles et les guérisons se multiplient, grands prodiges permis par le Ciel pour attester l’authenticité des reliques. Le jour même du retour des chanoines, le 16 octobre 709, a lieu la dédicace de la nouvelle chapelle. Le Mont-Tombe prend désormais le nom de Mont-Saint-Michel-au-péril-de-la-mer.

 

L’évolution du Mont à travers les siècles

En 966, le duc de Normandie, Richard Ier, remplace les chanoines par une communauté de moines bénédictins, qui sera présente jusqu’à la Révolution. C’est également dans ces années, peu avant l’an >>>   >>> mil, qu’est édifiée, au-dessus de l’oratoire primitif, une église préromane qui prend le nom de  Notre-Dame-sous-terre. L’année 1023 constitue un véritable tournant puisqu’elle voit la construction de l’église abbatiale, de style roman, dont les travaux s’achèveront en 1084. C’est cette édification monumentale  que nous fêtons aujourd’hui, après mille ans d’histoire. En 1204, le Mont-Saint-Michel subit les ravages d’un incendie provoqué par les alliés bretons de Philippe-Auguste, dirigés par Guy de Thouars ; en réparation, le roi finance l’édification de ce que l’on appellera à juste titre « la Merveille » (1212-1228).

Le Mont constitue, depuis le IXe siècle au plus tard, l’un des tout premiers lieux de pèlerinage du monde chrétien. Il reçoit la visite de personnages illustres, parmi lesquels saint Louis qui s’y rend en 1250, puis le 16 avril 1256, jour de Pâques (c’est-à-dire peu après son retour de Croisade) ; ce saint roi accorde ses largesses au Mont, ce qui permet le financement d’un début d’enceinte fortifiée. Les travaux de fortifications s’amplifient avec l’arrivée de la Guerre de Cent Ans, ce qui rend le lieu encore moins vulnérable. C’est au cours de cette guerre que la renommée du Mont s’accentue encore, puisque les différentes attaques menées contre lui par les Anglais après Azincourt n’aboutissent pas : le Mont-Saint-Michel renvoie l’image mystérieuse d’un site imprenable, défendu par l’épée de l’archange lui-même.

Au cours du XVIIe siècle, le Mont-Saint-Michel se transforme officiellement en prison, qualifiée de « Bastille des mers » : on y retrouve en particulier des détenus emprisonnés par lettre de cachet. Avec la Révolution et la nationalisation des biens du clergé, les bénédictins sont chassés du Mont-Saint-Michel (1791) et la commune prend le nom de « Mont-Libre » : cette appellation peut paraître ironique quand on sait que le lieu reste un espace d’incarcération, en particulier pour les prêtres réfractaires (ils sont 300 en 1792). Toutes les cloches du Mont sont alors fondues, excepté une. C’est également au cours de la Révolution que disparaissent la plupart des reliques : seul le crâne de saint Aubert est sauvé en 1792 grâce à l’intervention du médecin Louis-Julien Guérin, qui prétend l’utiliser pour des analyses scientifiques.

Maison d’arrêt pour les détenus de droit commun après la Révolution puis prison politique sous la Monarchie de Juillet, le Mont-Saint-Michel n’abandonne sa fonction carcérale qu’en 1863. L’état dans lequel il se trouve alors laisse à désirer… Ce n’est qu’en 1869 que l’abbaye voit le retour des bénédictins, après 78 ans d’absence ! Depuis 2001, ils ont été remplacés par des frères et sœurs des fraternités monastiques de Jérusalem.

En 1874, afin d’alerter sur l’état déplorable du lieu, l’abbaye est classée Monument Historique, ce qui permet sa restauration. Quatre ans plus tard est installée la digue reliant le Mont à la terre ferme (elle sera remplacée en 2015). En 1879 est mise en place, au sommet de la flèche, la célèbre statue de l’archange, sculptée par Emmanuel Frémiet : elle y a non seulement un rôle « décoratif » mais tient aussi lieu de paratonnerre. Classé au Patrimoine Mondial de l’UNESCO depuis 1979, le Mont-Saint-Michel demeure le deuxième site le plus visité après Notre-Dame de Paris. Centre religieux et culturel phare depuis le Moyen-Age, il reste aujourd’hui encore l’un des plus grands lieux de pèlerinage en France.

 

Le millénaire de l’abbaye (1023-2023)

A l’occasion du millénaire de l’abbaye du Mont-Saint-Michel, de nombreux événements sont programmés sur les lieux. Ne manquez pas la magnifique exposition « La demeure de l’archange, 1000 ans d’histoire et de création » qui vous est proposée jusqu’au 5 novembre prochain. Vous pourrez y redécouvrir l’histoire et l’architecture exceptionnelles du site tout en admirant des chefs-d’œuvre rarement exposés. Le crâne de saint Aubert, percé par le doigt de l’ange y est visible (il est conservé depuis 1856 dans le trésor de la basilique d’Avranches). Un bon moyen de mieux connaître ce lieu incontournable de la chrétienté !

 

 

Sur la route blanche

Reda Caire (1905-1963)

Opérette « Destination inconnue » (1939)

Que je vous aime, d’amour extrême, dimanches d’autrefois

Dans ma mémoire, c’est votre histoire que souvent je revoie

Simples aventures pures, mais touchantes pour moi.

 

Sur la route blanche

Un petit âne trottinait

C’était un dimanche

Tu nous emmenais promener

Parfois tu me prêtais le fouet

Joyeux, je le faisais claquer

Le petit âne s’en moquait

ça ne le faisait pas presser

 

Et la route blanche

Sous ses sabots se déroulait

C’était un dimanche

Dans les champs, les fleurs embaumaient

Et cahin-caha

Toujours au petit trot

Pour moi nous arrivions

Toujours trop tôt.

 

Mais on augmente jusqu’à cent trente le rythme des parcours

Sur des bolides lourds et rapides, on fonce, on file, on court

Et moi je songe, songe à l’âne des vieux jours.

 

 

Du Monte Gargano au Mont-Saint-Michel

Comme un grand phare dans la tempête,

Comme un abri dans la tourmente,

Comme une lueur dans les ténèbres,

Comme un refuge dans l’orage,

 

Le rocher normand

La caverne des Pouilles

L’île couronnée

La grotte ciselée

 

Par des taureaux furent révélés

Les deux sanctuaires jumelés.

 

Comme une flèche vers les hauteurs,

Comme une ancre dans les profondeurs,

Comme une claire direction,

Comme de solides fondations,

 

L’îlot du Couesnon,

Le rocher de Siponte,

 

Tous deux de roc sont constitués

Ces deux sanctuaires jumelés.

 

D’un coup d’épée

Le grand Archange

S’est consacré

La Chrétienté

 

Du Monte Gargano jusqu’au Mont-Saint-Michel.

 

Du tréfond de la terre

A très haut vers le ciel,

Du sud de l’Italie

A la Basse Normandie

Sur une ligne étroite

Sept sanctuaires sont dressés2

De l’Archange ils nous montrent

La puissance

La grandeur

La blancheur

La constance

Pour protéger la Chrétienté

Pour défier les esprits mauvais

Pour élever vers notre Père.

 

Du Monte Gargano jusqu’au Mont-Saint-Michel

 

Ô grand archange

Défendez bien la Chrétienté

Partout où passe votre épée.

 

 Antoine

 1 Le Monte Gargano est un sanctuaire dédié à saint Michel dont l’origine miraculeuse remonte à la fin du Ve siècle. Un berger ayant perdu son plus beau taureau le retrouva agenouillé devant une grotte au sommet d’un mont. Furieux, il décocha une flèche contre le taureau rebelle qui lui revint dans le pied. Il se rendit chez l’évêque qui, devant ces faits extraordinaires, ordonna trois jours de prières. A la fin de ces trois jours, saint Michel apparut à l’évêque et lui dit : « Je suis l’archange saint Michel […] La caverne m’est un lieu sacré, je l’ai choisie ; j’en suis moi-même le gardien vigilant […] Là où le rocher s’entrouvre, les péchés des hommes peuvent être pardonnés. Ce qui sera demandé ici dans la prière sera exaucé. »

Il y aura trois autres apparitions de l’archange liées à cet endroit. Au cours de l’une d’elles, saint Michel dit à l’évêque qui s’apprêtait à lui consacrer la grotte que c’était inutile car il se l’était déjà consacrée. Depuis quinze siècles, de même que pour notre Mont-Saint-Michel, cette grotte surmontée d’une basilique est devenue un lieu de pèlerinage très célèbre. La visite de la grotte est très impressionnante et la puissance du sacré qui s’en dégage est vraiment frappante.

 

2 Coïncidence ou destin providentiel, sur l’axe Monte Gargano/Mont-Saint-Michel, six sanctuaires sont consacrés à saint Michel et le septième ou l’origine de l’axe est le monastère du Mont Carmel au Liban. Cet axe est surnommé le coup d’épée de saint Michel.

Pour voir les photos on se reportera directement page 12 et 13 sur la Revue complète en ligne: Composition-FA-41-pour-internet.pdf (foyers-ardents.org)

Comment expliquer les bases du calcul à tous les enfants (même ceux qui n’ont rien compris en cours…)

Pour faire suite à l’article: Au secours ! Mon enfant ne comprend rien en cours de calcul !

 https://foyers-ardents.org/2023/07/19/au-secours-mon-enfant-ne-comprend-rien-en-cours-de-calcul/

vous trouverez une série de petites vidéos de 3 à 5 mn  (15 en tout) adaptées à l’apprentissage des petites classes ; chacune d’elle traite d’une difficulté particulière ou amène à approfondir  et à comprendre une technique facilement transmissible.

Vidéo 7ème étape ; savoir nommer les dizaines de 10 à 50 avec le Boulier.avi – Google Drive

  Vidéo 8ème étape ; Compter avec six dizaines avec le Boulier.avi – Google Drive

Vidéo 9ème étape ; compter avec huit dizaines avec le Boulier.avi – Google Drive

Vidéo 10ème étape ; Arriver à la centaine avec le Boulier.avi – Google Drive

video 11 les centaines.avi – Google Drive

Video 12ème étape ; Boulier des mille unités.avi – Google Drive

Video 14ème étape .ppt; Utiliser le boulier pour déchiffrer les nombres .avi – Google Drive

Vidéo 13ème étape ; Les chiffres et leur construction.avi – Google Drive

vidéo 15ème étape ; chiffres dans le système opératoire.avi – Google Drive

Et voici les fiches explicatives pour comprendre la pédagogie de chacune des vidéos:

Aborder les vidéos de 1 à 15 de la nUmérationZZ .doc – Google Drive

Nos enfants sont-ils de petits anges innocents ?

« Tu ne mangeras pas du fruit de cet arbre. » (Gen 2, 17) En établissant cette restriction dans l’usage de toutes les choses créées qu’Il venait de donner à l’homme, Dieu voulait par là lui rappeler qu’il n’est pas son propre maître : c’est de Dieu qu’il doit recevoir la connaissance du Bien et du Mal. Prétendre atteindre sa fin hors de Dieu, refuser de reconnaître sa dépendance à son égard, cela s’appelle : le péché.

Séduits par le démon, Adam et Eve désobéirent gravement à Dieu, l’homme commit ainsi le premier péché, il s’est séparé volontairement de Dieu et s’est lui-même privé de l’amitié divine. Ayant perdu ce trésor, comment alors aurait-il pu le transmettre à ses descendants ? Voilà pourquoi nous naissons tous privés de la grâce divine. C’est cette privation que l’on appelle le péché originel. « Voici que je suis né dans l’iniquité, dans le péché ma mère m’a conçu. » (Ps 50,7)

Quoique propre à chacun, le péché originel n’a, en aucun descendant d’Adam, un caractère de faute personnelle. C’est la privation de la sainteté et de la justice originelles, la nature humaine n’est pas totalement corrompue mais blessée dans ses propres forces naturelles, soumise à l’ignorance, à la souffrance et à l’empire de la mort, et inclinée au péché (cette inclination au mal appelée « concupiscence »).

Le Baptême (enseigné par Jésus-Christ lui-même à ses Apôtres), en donnant la vie de la grâce, efface ce péché originel et retourne l’homme vers Dieu. Mais demeure la blessure de ce péché, comme la cicatrice d’une plaie guérie, qui affaiblit et entraîne au mal la nature de l’homme et l’appelle au combat spirituel. Ignorer que l’homme a une nature blessée, inclinée au mal, donne lieu à de graves erreurs dans le domaine de l’éducation.

 

Le but de l’éducation

Dans son infinie sagesse, le Créateur a établi des règles pour notre bien. Il ne nous appartient pas de les changer, mais seulement de nous y soumettre en toute confiance : faire le bien, éviter le mal. C’est la voie du bonheur. Malheureusement, bien souvent on se trompe de bonheur, on le cherche où il n’est pas : richesse, bien-être, gloire humaine, pouvoir… Or c’est en Dieu seul, source de tout bien et de tout amour, que se trouve le vrai bonheur. Et chaque fois que nous nous détournons de ces règles établies par Dieu, nous devenons malheureux, parfois même au point de perdre cette vie de la grâce de notre baptême (péché mortel).

Lorsqu’un enfant nous arrive, c’est à nous ses parents de le former à cette vie morale, notamment en lui transmettant la connaissance du bien et du mal ; plus encore, en lui apprenant à vivre en conséquence, à mettre en pratique cette « formation morale », ou formation de la conscience qui tient une place de premier ordre dans l’ensemble d’une éducation qui doit être le moyen d’atteindre le but de sa vie, le Ciel.

 

Apprendre à obéir

Voilà l’une des premières notions à apprendre à nos tout jeunes enfants : si on respecte papa, maman, ou toute autorité, on respectera tout naturellement le Bon Dieu. Si l’enfant voit qu’il rend heureux ses parents lorsqu’il leur obéit, ou bien les fâche en ne les écoutant pas, il comprendra très vite ce qu’est l’obéissance ou ce qu’il en coûte de désobéir. Alors le récit de la chute de nos premiers parents ne présentera aucune difficulté pour lui. Il n’aura aucune peine à comprendre la situation. Il saura qu’il est normal d’être puni quand on désobéit et que si cela fait de la peine à papa et maman, cela fait aussi de la peine au Bon Dieu. Voilà pourquoi il est nécessaire d’encourager l’obéissance de nos enfants, de les récompenser ou punir, toujours avec mesure et justice, à la manière de Dieu envers nos âmes lorsqu’Il nous jugera ! C’est un grave devoir de savoir sévir et encourager, de faire comprendre très tôt aux petits ce qui est bien et ce qui est mal ; et que ce qui fait plaisir ou non à papa et maman fait également plaisir ou de la peine « au bon Dieu si bon » !

 

Ce qu’est le péché

Un peu plus tard, vers trois ou quatre ans, >>>    >>> on expliquera au petit que tout ce qui fait de la peine au Bon Dieu (ou « à Jésus ») est un péché, et que le péché salit son cœur qu’il doit garder bien propre pour, un jour, aller au Ciel voir Jésus. La notion du péché sera claire : une offense à Dieu. En application, dans la vie de tous les jours, les parents apprendront à l’enfant à lutter contre ses mauvaises tendances (colère, paresse, gourmandise…), lutte qui durera toute la vie.

On expliquera ensuite que le péché est le fait de désobéir, et que la tentation seule n’est pas péché. C’est l’action de désobéir à Dieu en « obéissant à la tentation » qui est un péché. Mais, avec l’aide de Dieu et de la Sainte Vierge, on est plus fort pour résister à la tentation. Si on se met sous la protection de Notre-Dame, le démon perd la bataille et ne peut rien nous faire ! On pourra alors montrer à l’enfant une image de la Sainte Vierge écrasant le serpent sous son pied.

 

La conscience

Elle est cette voix intérieure que Dieu a mise en nous comme un guide pour nous aider à faire le bien et rester son enfant. Pour les plus petits, il sera plus facile de dire d’« écouter son bon ange » et « ne pas écouter le démon ». Dès 5 ou 6 ans, quelquefois plus tôt selon les enfants, on les fera réfléchir sur eux-mêmes, sur l’importance d’être attentifs à cette « voix intérieure » et de la suivre fidèlement.

 

Demander pardon

Adam et Eve ont regretté leur péché, et ils ont demandé pardon. Pour leur montrer qu’Il pardonne, Dieu va leur promettre un sauveur. Consolés, ils supporteront avec courage et patience toutes les misères de leur vie.

Nous aussi, nous devons toujours demander pardon sans tarder, dès qu’on a fait quelque chose de mal. Les enfants doivent avoir la certitude que Dieu pardonne toujours si on regrette sa faute et si on en demande pardon. C’est le meilleur antidote contre l’orgueil (« l’éternité de l’enfer vient de ce que le diable ne veut pas demander pardon » disait Bossuet). Et c’est une habitude qu’il faut prendre très jeune : dès qu’un petit tape ou désobéit, on lui fera toujours faire un câlin ou un baiser avant qu’il sache prononcer « pardon » lui-même. Faire la paix, cela va dans les deux sens : à son tour il lui faudra aussi apprendre à pardonner aux autres, et cela ne se fait pas tout seul non plus ! Plus ces habitudes seront prises tôt, moins ce sera difficile.

Cette éducation à faire le bien et éviter le mal guidera l’enfant toute sa vie, le préparera au sacrement de Pénitence en le conduisant régulièrement au confessionnal où il s’agenouillera devant le ministre de Dieu, humble et repentant. Notre responsabilité n’est-elle pas de lui ouvrir la voie du vrai bonheur, celle du Ciel, en lui en donnant les meilleurs moyens d’aimer et de servir Dieu, plutôt qu’en le comblant de gâteries et flatteries qui l’en écarteraient pour l’éternité ?

Le monde dans lequel nous vivons est aux antipodes de cette vision des choses : matérialisme, esprit de consommation, recherche du plaisir, individualisme… Un monde totalement déboussolé, jusqu’à perdre le plus élémentaire bon sens naturel ! Pourtant, c’est dans ce monde que nous sommes appelés à vivre. Cela ne doit pas nous décourager : si Dieu nous a placés là, c’est pour que nous servions de témoins de la Lumière au milieu des ténèbres. Ayons confiance, tant que nous Lui restons fidèles, Il nous donnera toute la force dont nous avons besoin.

Restons solides et fermes dans l’éducation de nos petits, ne leur trouvons pas sans cesse des excuses en nous rappelant que, marqués du péché originel, ils ont un combat à mener contre leurs propres faiblesses. Fortifions-les dans cette lutte pour la vertu plutôt que de les amollir en leur évitant toute sanction ou contrariété : faisons-en avec courage les saints de demain !

 

Sophie de Lédinghen