Editorial

Chers amis,

« Je crois en la communion des saints » ! Cette phrase que nous prononçons chaque jour lors de la récitation du chapelet doit nous inciter à mieux vivre cette réalité : nous formons avec les saints du ciel et les âmes du Purgatoire une grande famille, une famille qui dépasse les liens de la chair pour parvenir à ceux de l’amour dans le cœur de Notre-Seigneur ! Quelle magnifique vérité ! Les mérites de Notre-Seigneur lui-même, ceux de Notre-Dame, des saints, les messes, les prières, les bonnes œuvres, les sacrifices : toutes ces richesses s’accumulent pour circuler ensuite entre toutes les âmes et aider chacune à gagner son ciel ! Vous trouverez dans ce numéro de nombreux exemples d’actions pour participer à ce merveilleux système d’entraide offert par Notre-Seigneur ! Comment pourrions-nous, sans cette aide concrète, parvenir au paradis ?

Souvent nous puisons dans ce trésor, mais pensons-nous aussi à le remplir ? Aimons-nous à prier et à faire prier pour les âmes du Purgatoire, pour les âmes de ceux qui nous entourent ? Avons-nous l’idée d’offrir des sacrifices pour ceux qui nous font souffrir, accomplissant ainsi la parole de Saint Paul : « Triomphez du mal par le bien1 » ?

D’autres sujets intéresseront aussi les éducateurs : une recension sur les placements d’enfants, une étude sur « l’éducation bienveillante » mais aussi un bel article sur Notre-Dame du Oui, fêtée en ce 25 mars !

Nos chroniqueurs ont aimé travailler sur un tel thème afin que ces périodes troublées, loin de nous jeter dans l’amertume, l’angoisse, les jugements hâtifs et l’acédie, augmentent plutôt notre capital d’amour du prochain. Ainsi nous parviendrons plus facilement à trouver la paix de l’âme et la joie chrétienne qui nous maintiennent près du cœur de Notre-Dame. « Toute âme qui s’élève, élève le monde2» : n’est-ce pas le rôle des foyers ardents que de participer activement à ce « commerce » afin que, les grâces obtenues rejaillissent sur tous ? Souhaitons que, lors de l’oblation du soir de notre vie, nous puissions parvenir devant le juge divin avec un trésor bien rempli. Que Notre-Seigneur nous accueille, entouré de toutes les âmes qui auront bénéficié de nos offrandes et qu’Il puisse nous dire : « Venez, les bénis de mon Père : prenez possession du royaume qui vous a été préparé dès l’origine du monde (…) En vérité, je vous le dis, toutes les fois que vous avez fait du bien à l’un de ces plus petits de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait3. »

Avec une ardeur nouvelle, terminons ce Carême en confiant à Notre-Dame des Sept Douleurs toutes nos actions afin qu’elle les ajoute au trésor commun. Du haut du Golgotha, Notre-Seigneur les répandra sur les âmes avec tout son amour.

Marie du Tertre

 

Faire fructifier les talents

 

Chers amis,

« C’est par la grâce de Dieu que je suis ce que je suis1. » Chacun de nous doit rendre grâce pour ces dons divins sur le plan surnaturel, mais aussi pour les multiples talents, variables selon les âges et les devoirs d’état, que nous devons faire fructifier : 

– enfants cherchant un jour ou l’autre quelle sera leur voie dans la vie,

– parents ayant le devoir de connaître les âmes qui leur ont été confiées et de découvrir leur tempérament afin que chacun puisse donner le meilleur de lui-même.

– et chacun d’entre nous enfin, se faisant un devoir de saisir les opportunités qui permettent aux talents de s’épanouir quel que soit l’âge, telles des fleurs qui s’ouvrent au printemps ou à l’automne.

Ces talents sont comme des graines qui doivent être plantées, cultivées, arrosées, semées, sinon elles pourriront et la récolte sera perdue. C’est donc la mission de l’éducateur, de soigner le milieu dans lequel elles seront déposées. Celui qui ne les sème pas et ne les entretient pas fait tort au Maître de toutes choses. Celui qui les enfouit dans la terre, comme un insouciant, ne pense qu’aux choses terrestres et oublie le but principal en nuisant au bien de tous. Au contraire, celui qui veut les faire fructifier se met au service du bien commun, de la charité et donc de Dieu lui-même. « Si le Seigneur loue et récompense le serviteur fidèle pour avoir fait fructifier cinq talents, quel éloge, quelle récompense réservera-t-il au père qui a gardé et élevé pour Lui la vie humaine qui lui a été confiée, supérieure à tout l’or et à tout l’argent du monde !2 »

Quel but plus intéressant pour un éducateur que de donner une autre dimension à un esprit étriqué, limité par des préoccupations purement personnelles et terrestres ? Quelle mission passionnante que de développer la piété, l’intelligence, le caractère et les dons artistiques et physiques en mettant tout cela en accord, tel un bon chef d’orchestre ?

Mais si nous considérons cette parabole uniquement sur le plan humain, notre œuvre sera très vite stérile. Ne tombons pas dans le travers à la mode de chercher uniquement à « s’accomplir » et à « s’épanouir » ; s’il est vrai que corps et âme sont un ensemble et que celui qui n’a pas trouvé comment faire fructifier ses talents risque de voir aussi son âme s’étioler, ne perdons pas de vue le but ultime !  N’oublions jamais que Dieu a voulu déposer ces talents dans chacun d’entre nous pour perfectionner l’individu, pour le mettre au service du bien commun et par là même répondre au commandement : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme et de tout ton esprit3 ». La mission prend alors là toute sa véritable dimension : découvrir, puis développer ses talents pour la plus grande gloire de Dieu !

« O mon Dieu, que vous ai-je rendu pour la foi que vous m’avez donnée, pour tant de saintes instructions, pour tant de crimes pardonnés, pour tant de temps, pour votre longue patience ! Oh Dieu que vous ai-je rendu ? Et ne vous ayant rien rendu, que dois-je craindre4 ? »

C’est sous le regard plein de tendresse de Notre-Dame des Foyers Ardents que nous passerons cette nouvelle année, afin qu’elle nous aide à progresser toujours davantage vers le ciel et à rendre grâce à Dieu !

 

Marie du Tertre

 

1 Saint Paul – Première épitre aux corinthiens 15-10

2 Pie XII – 29 octobre 1951- Discours aux participants du  Congrès de l’Union Catholique Italienne des Sage-Femmes

3 Saint Mathieu – Chap XXII – 37

4 Bossuet, Méditations sur l’Evangile

 

L’esprit de famille

Chers amis,

S’il y a une « marque de fabrique » qui doit caractériser nos foyers catholiques, c’est bien l’esprit de famille ! Partager la même foi, les mêmes épreuves, les mêmes joies, les mêmes travaux, les mêmes traditions, voici les secrets d’une famille unie ! Et si Dieu a permis que certains de nos lecteurs n’aient pas reçu cette grâce, souhaitons que ce numéro leur donne la force et l’opportunité de pouvoir fonder à leur tour ce qui leur a manqué.

Nous vivons en société et c’est bien dans l’époque formidable qui est la nôtre que Dieu nous a demandé d’exister : aujourd’hui et maintenant ; mais pour cela il nous faut puiser dans nos racines les valeurs qui nous ont construits et avoir comme objectif le ciel, lieu des retrouvailles familiales éternelles. Tous, nous gardons dans le cœur un exemple, une histoire, un évènement qui nous a marqués et a orienté notre vie dans une certaine direction, et même un orphelin saura se construire à partir de ces moments une « famille d’adoption » pleine de richesses.

La famille se dresse comme une cathédrale ; sa voûte protège ses moindres recoins et, depuis sa construction, elle veille comme une mère sur ses enfants en dressant sa flèche vers le ciel. Les rayons du soleil traversant les vitraux apportent à son intérieur des nuances et des tons changeants, qui évoluent selon les heures de la journée et les saisons de l’année. N’est-ce pas l’image des reflets que laisse transparaître une famille unie où chacun rayonne à son tour ou ensemble, souffre et prie dans l’épreuve et les difficultés, partage les mêmes joies simples et transmet la mémoire du passé familial ?

Mais si « l’esprit de famille » est une expression qui fait rêver les plus pauvres, il faut cependant être bien conscient que c’est une richesse à cultiver, à entretenir, à faire grandir. Rien n’est jamais acquis. C’est au père, chef de famille, et à la mère, gardienne du foyer, d’y veiller : en attendant patiemment le retour de l’enfant prodigue, en apaisant les rancœurs qui créent des blessures, en laissant le temps de cicatriser les plaies, en inspirant un plus grand amour du prochain et en conservant fidèlement les principes intangibles…

Vous trouverez dans ce numéro quelques conseils pour sauvegarder ou entretenir cet esprit qui doit réjouir le cœur de Dieu car n’est-ce pas Lui qui, de toute éternité, a choisi de faire vivre ensemble les membres de chacune de nos familles afin que l’on puisse dire « Voyez comme ils s’aiment » ? N’oublions pas de confier tout cela à Notre-Dame et de  remettre cette intention à Dieu dans la prière familiale qui nous regroupe tous quand le soir tombe. N’est-ce pas ce temps fort de la journée qui unit et réunit, et qui ne devrait jamais être délaissé ?

Que ce mois de novembre où nous allons particulièrement confier à Dieu tous ceux qui nous ont précédés et que ce mois de décembre, sanctifié par la solennité de Noël qui fut la première fête de famille de Notre-Dame et de saint Joseph, fasse briller sur chacun de nous, l’espérance du ciel !

Marie du Tertre

 

Saint Michel, protégez-nous!

Chers amis,

« Il y a grande pitié au royaume de France.» Comment ne pas entendre résonner ces paroles de l’archange saint Michel à sainte Jeanne d’Arc, dans la triste période où se trouve plongé notre pays ? Mais comme elle nous l’a promis : « En nom Dieu, les hommes d’armes batailleront et Dieu donnera la victoire1.» C’est donc dans la confiance et l’espérance que nous implorons sans relâche ces grands protecteurs de la France. L’Eglise elle-même nous fait invoquer le chef des milices chaque fois qu’en face des droits de Dieu se dressent les puissances de l’enfer, et c’est plus spécialement contre les entreprises de la franc-maçonnerie dans le monde que Léon XIII eut l’inspiration, en 1884, de demander à tous les prêtres de réciter après leur messe basse les trois Ave Maria, le Salve Regina et la supplication à saint Michel. Pie XI a spécifié que cette supplication serait adressée à saint Michel pour la conversion de la Russie.

Nous avons choisi, en ce millénaire de la pose de la première pierre de l’abbatiale du Mont-Saint-Michel, de retracer cet évènement et de faire davantage connaître et révérer ce grand archange et nos anges gardiens. Nous avons aussi souhaité présenter certains dangers qui menacent nos familles et dont, sans nul doute, saint Michel saura nous protéger.

Patron protecteur de nombreuses professions :  épiciers, policiers, soldats, boulangers, pâtissiers, tonneliers, parachutistes, saint Michel est celui qui incarne les forces du bien contre celles du mal, il défend les âmes contre les démons à l’heure de la mort et les conduit vers leur juge.

Plusieurs fois dans l’histoire française, on relève l’intervention de saint Michel pour protéger notre pays : Charles Martel, Pépin le Bref, Charlemagne, Philippe-Auguste, saint Louis, sainte Jeanne d’Arc, Bayard, Anne d’Autriche, tous l’ont invoqué et saint Michel a toujours répondu en bénissant le royaume de France. Le roi Louis XIII a promis de faire célébrer le premier mardi de chaque mois, à perpétuité, une messe en son honneur, « pour la sécurité et la prospérité du Royaume ». Les évêques de France lui ont consacré leur pays le 19 mai 1912, aussi, n’hésitons pas à l’invoquer régulièrement, tout particulièrement en ce mois de septembre qui lui est consacré !

Demandons-lui aussi de donner :

– à nos chefs de famille, la force nécessaire pour diriger les leurs dans le droit chemin, sans jamais faiblir ;

– à nos mamans, l’humilité afin qu’elles acceptent de se soumettre à l’autorité de leur époux et qu’elles soient de saintes mères ne succombant pas aux tentations de  mollesse ou de compromis dans l’éducation ;

– à notre jeunesse, le courage d’accomplir la volonté de Dieu en donnant toujours le meilleur d’elle-même sans demi-mesure, ni abandon !

Que ceux qui ont beaucoup reçu ne démissionnent pas devant l’ampleur ou la rugosité de leur devoir.

« Les volontés fléchissent et les courages chancellent : Archange victorieux, ranimez nos ardeurs et communiquez-nous la flamme qui fait les âmes justes et les peuples vaillants ! Veillez tout spécialement sur nos foyers, où la foi et l’innocence subissent de si rudes assauts, et commandez à Satan d’y respecter la paix et la vertu2. »

Que saint Michel en ce mois de septembre « repousse en enfer Satan et les autres esprits mauvais qui rôdent dans le monde ! »

Que Notre-Dame du Rosaire en ce mois d’octobre, nous soutienne dans notre combat personnel pour garder foi et fidélité sans concession car « Messire Dieu premier servi ! »

Marie du Tertre

 

Editorial

Chers amis,

Ne croyez pas que ce numéro « enfonce des portes ouvertes » et que tout a déjà été dit sur ce sujet ! La puissance des lobbies ne relâche pas son étreinte et nous sommes harcelés sans cesse, que ce soit par les slogans, les affiches ou les arguments en tout genre. Petit à petit nous nous affadissons : hommes et femmes perdent leur identité chez nous comme ailleurs, même si nous sommes un peu plus résistants…

Le démon a réussi ce tour de force : la femme, par orgueil, a renié sa féminité, elle a mis sous le boisseau les qualités de son cœur et a pris la place de l’homme.

L’homme, par faiblesse, s’est laissé voler sa virilité, il a perdu sa fierté. Il cherche sa tranquillité, s’amuse doucement de celles qui n’hésitent pas à prendre sa place. Comme au temps de Samson, ces nouvelles Dalila l’ont aveuglé et l’ont trahi ; elles lui ont ôté force et autorité.

Et les forces du Mal s’acharnent sur cette soi-disant égalité allant jusqu’à proclamer l’indifférenciation des genres et à l’enseigner à nos tout-petits ! Dissocier la génération de la procréation, détruire la famille, confier l’éducation des enfants à l’Etat dès le plus jeune âge, insérer des puces dans le cerveau humain, laissant l’intelligence artificielle anéantir nos volontés : tout est dans une logique définie qui veut bannir Dieu de sa Création… Mais qui a pris la mesure de l’importance et de la continuité du système philosophique qui mène ce monde ? Hommes et femmes sont complémentaires ; ils ne sont ni égaux, ni opposés. Dieu l’a voulu ainsi.

Aussi appartient-il au catholique de défendre son Dieu à sa mesure et de réagir du plus petit élément au plus grand en ne niant l’importance ni de l’un ni de l’autre. C’est un ensemble. Cette lutte demande de la vertu, des sacrifices, de la force, mais ce système doit être refusé dans sa globalité. Il n’est plus temps de se cacher les yeux : même nos enfants sont pris en otage ! Il nous faut donc aborder ces sujets dès l’adolescence pour leur en montrer la logique et leur en faire comprendre l’enjeu : du pourquoi de notre habillement jusqu’aux fondations de nos convictions. L’heure n’est plus aux concessions en essayant de vivre comme le monde tout en gardant notre conscience, autant que faire se peut, à l’abri d’un masque qui n’est plus suffisant… Le combat est là, présent chaque jour. Il nous demande de marcher fièrement sur les routes de Chartres à Paris, comme lors de nos processions dans les rues, d’être fiers de notre foi et de nos convictions dont la réalité de la complémentarité homme/femme n’est pas la moindre !

Découvrons dans ce numéro comment étayer notre raisonnement et défendre nos arguments pour les assumer sans nous décourager. Notre force est dans le Seigneur ! Nous savons que la victoire est au bout !

Que ces vacances soient l’occasion pour chacun d’entre nous de prendre le temps de réfléchir sur ce sujet essentiel, et que Notre-Dame nous aide et nous soutienne dans ce combat !

 

Marie du Tertre