L’Intronisation du Sacré-Cœur dans les familles

Depuis la « loi de séparation de l’Eglise et de l’État » décrétée par Clémenceau le 9 décembre 1905 à laquelle Saint Pie X répondit par l’Encyclique « Vehementer nos » du 11 février 1906 ; depuis que le Concile Vatican II a exigé que les pays catholiques suppriment de leur constitution la référence à Notre-Seigneur et à l’Eglise catholique, le laïcisme semble triompher : lois iniques, attaques innombrables contre la religion catholique, vies des enfants et des personnes âgées et vulnérables mises en danger,… on ne compte plus les méfaits du laïcisme.

Loin de nous décourager, loin de nous laisser abattre, nous pleurons sur ce monde délétère, nous nous désolons de voir tant et tant d’âmes se perdre, mais, nous en sommes convaincus, seul le Christ vaincra et Il nous a donné les moyens de survivre au milieu de ce monde hostile.

Un des grands moyens surnaturels donné par Notre-Seigneur est sans nul doute l’Intronisation du Sacré-Cœur dans nos foyers[1]. Cela doit être notre réponse au reniement actuel et notre meilleure réparation. Alors le Christ-Roi régnera dans nos familles, dans notre vie quotidienne et ainsi il rayonnera sur la société toute entière. Puisque Notre-Seigneur nous a solennellement confiés à sa mère avant que de mourir sur la Croix nous demanderons tout naturellement en même temps à Notre-Dame de régner avec son Fils sur nos familles par la Consécration au Cœur Immaculé de Marie[2].

En quoi cela consiste-t-il ?

Le but principal de cette Intronisation est bien de demander à Notre-Seigneur de régner sur nos familles et en particulier sur notre foyer, sur nos enfants, sur notre maison. Nous allons donc lui donner avec générosité la place d’honneur qui Lui est due mais qu’Il attend avec patience qu’on Lui offre.

            On placera en première place et sans respect humain, au salon et aux yeux de  tous, une belle statue du Sacré-Cœur (ou une image), qui sera la preuve qu’Il est véritablement institué le roi de la famille, honoré dignement.

Comme à Béthanie, la famille entière partagera alors ses joies et ses peines avec le Sacré-Cœur. Comme à Béthanie, Notre-Seigneur sera heureux d’être au milieu de nous et viendra « se reposer » avec joie.

Les époux, de par les grâces reçues le jour de leur mariage, ont le pouvoir de réaliser l’acte solennel de Consécration. Ils auront à cœur d’y faire participer leurs enfants si le Bon Dieu les en a déjà comblés. C’est avec joie que l’on aimera solenniser cette grande journée en ayant au préalable réalisé une neuvaine de prière ; tous les participants se seront préparés, confessés (si leur âge le permet) pour cet événement et auront communié à une messe que l’on pourra faire célébrer à cette intention. On aura naturellement invité le prêtre à en être témoin ; il bénira la statue au préalable et on terminera cette journée par un repas de fête. La maman aura soin d’entretenir au pied de cette statue un joli bouquet, une veilleuse ou une bougie qui manifestera combien le cœur de tous, même en cas d’absence physique, reste présent près du trône du Divin Roi.

Plus tard et chaque jour, la famille aimera se retrouver aux pieds du Sacré-Cœur pour la prière familiale et chaque année on aura soin de renouveler en famille cette Consécration.

Quels sont nos engagements ?

Si on demande à Notre-Seigneur de régner effectivement dans nos familles, on Lui demande aussi naturellement de régner dans nos cœurs, dans nos esprits et dans notre vie. Ce n’est pas un acte anodin, loin s’en faut ! «  La consécration n’est rien d’autre qu’un don total de soi-même, dit le pape Pie XII, le règne du Sacré-Cœur dans la famille exige qu’une atmosphère de foi et de piété y enveloppe personnes et choses. Qu’on éloigne donc des foyers consacrés tout ce qui pourrait contrister le Sacré-Cœur : plaisirs dangereux, infidélités, intempérances, livres, revues et images hostiles à la religion et à ses enseignements. Qu’on en éloigne ces accommodements si fréquents de nos jours dans les relations sociales, ces prétentions de concilier la vérité et l’erreur, la licence et la morale, l’injustice égoïste et avare et les devoirs de la charité chrétienne. Qu’on éloigne de ces foyers consacrés certaines manières de cheminer à la limite de la vertu et du vice, entre le ciel et l’enfer.[3] »

Et la réponse de Notre-Seigneur récompensera, ô combien, notre acte d’abandon à sa volonté : « Notre-Seigneur m’a promis, écrivait Sainte Marguerite-Marie Alacoque, que nul de ceux qui se consacreront à ce divin Cœur ne mourra sans être en état de grâce ! »

Que pouvons-nous attendre de mieux  comme promesse pour parvenir, dans la sérénité, au terme de ce pèlerinage terrestre en entraînant ainsi tout notre foyer avec l’aide de Notre-Dame pour « reformer au ciel notre foyer d’ici-bas consacré à jamais à votre Cœur Immaculé » ?

Marguerite-Marie

 1 et  [2] Texte à trouver dans la rubrique « Les prières des familles catholiques »

[3] Pie XII Discours aux jeunes époux – 5 juin 1940

L’ordre

«La paix est le repos dans l’ordre[1]».

«  La paix demande d’abord l’ordre, c’est-à-dire elle exige que chacun demeure à sa place, que les inférieurs obéissent, que les chefs gouvernent, que tout être fasse son devoir, en respectant les droits des autres. C’est là le premier point. Mais la paix ne saurait s’accommoder d’un ordre maintenu seulement par la force : elle veut encore que les différents membres acceptent cet ordre, se tiennent pour satisfaits de la place qu’ils occupent, sans chercher à empiéter sur le domaine de leurs voisins et à bouleverser l’harmonie de l’ensemble. La paix ainsi entendue est un bienfait immense. Elle est, peut-on dire, le terme suprême de tous les efforts et de tous les désirs humains. Elle seule peut permettre l’épanouissement complet des facultés de l’homme, le progrès des sciences et des arts, le développement normal de la civilisation. [2]»

Dès la Création, Dieu a établi un ordre, une hiérarchie. S’Il a établi l’homme maître de la création, son but n’était pas d’en faire l’esclave du progrès. Si la femme a été tirée de la côte d’Adam ce n’est pas le fait d’une distraction de Dieu, ce n’est pas un simple détail. C’est le plan qu’Il a souhaité.

            Nous avons tendance à oublier bien souvent que l’ordre est le secret de la paix et même de la réussite matérielle. Le désordre, à l’inverse, entraîne les conséquences qui commencent sérieusement à apparaître dans notre monde sans boussole. C’est le cas dans nos familles quand les pères n’osent plus être la tête et que les mères oublient d’en être le cœur, et alors, les enfants – s’étant assurés qu’ils ne se heurteront plus à l’autorité – prennent eux-mêmes les rênes, et deviennent insensiblement des tyrans…

Nous avons abordé largement dans notre N° 5 la reconnaissance due à notre mari. N’hésitons pas à lire et relire cet article[3]. En effet les hommes d’aujourd’hui, imprégnés malgré eux des principes de la Révolution, ne reconnaissent plus leur valeur de chef. C’est alors à l’épouse, de par son intelligence du cœur, d’aider son époux à prendre confiance en lui et de délicatement l’orienter vers son véritable rôle. Les retraites de Foyers, des lectures choisies, les conseils des prêtres, la pratique de la méditation sont les moyens qui aideront chacun à prendre la place que Dieu, dans sa grande sagesse a réservée à chacun.

Ensuite naturellement les époux parviendront à établir un plan d’éducation et réussiront à concevoir leur plan de vie en lui donnant une  véritable cohérence.

Quand chaque chose est à sa place, la paix vient naturellement.

Ces notions sont les éléments essentiels d’une famille prospère et d’une éducation réussie.

Quand l’homme prend la tête, il comprend qu’il tient son autorité de Dieu et de ce fait il Lui rendra – et s’attachera à Lui faire rendre par sa famille -, les hommages qui Lui sont dus. Si la vie religieuse familiale est réelle, active, progressante, elle permettra à chacun de dépasser dans la prière commune son « moi » superficiel ; et l’idéal de chacun ne sera plus dans son petit plaisir personnel mais vers le bien de tous pour atteindre le but suprême.

Le père lui-même agit pour le bien de sa famille et en arrive à s’oublier lui-même. Les décisions familiales (vie chrétienne, écoles, vacances) sont prises en vue du bien commun.

La mère, femme forte de l’Evangile, cœur de la famille, exerce le mandat qui lui revient avec humilité, discrétion et sagesse; elle fait régner l’autorité du père sans le contredire ; elle exige l’obéissance, elle enseigne la vérité et distribue le pain de l’affection car l’homme a un immense besoin d’être aimé.

La jeunesse d’aujourd’hui se meurt d’avoir été mal aimée ; prenons garde de ne pas tomber dans le même travers : aimons nos enfants – ceux qui ne sont pas aimés iront vite chercher l’amour loin de la maison- mais aimons les d’ « un amour sain, équilibré ; un amour éclairé, sage, vertueux, pur, élevé, désintéressé, ferme, dévoué, indulgent et patient »[4] . Ceux qui n’ont pas été bien aimés sauront-ils jamais bien aimer eux-mêmes ?

Enfin n’oublions pas que ce pain dont la femme nourrit sa famille est trop exquis et trop blanc pour qu’elle puisse le fabriquer au milieu de la poussière du monde et près de la boue du péché. Il lui faut donc aller le chercher près de Dieu : dans la réception de l’Eucharistie bien sûr, mais aussi dans ses communions spirituelles, dans une intimité divine toujours renouvelée, dans la lecture de l’Evangile, dans sa méditation quotidienne et dans la récitation de son chapelet. C’est là que l’épouse, la mère trouvera la force pour donner à chacun ce qui lui est nécessaire grâce à l’intelligence du cœur que lui enverra le Saint Esprit.

            Confions nos familles à Notre-Dame des Foyers Ardents ; qu’elle nous aide à retrouver l’ordre et donc la paix dans nos familles.

Marguerite-Marie

[1] Saint Augustin – De Civit. XIX, 13

[2] Dom Jean de Monléon in Le Christ-Roi

[3] Foyers Ardent s n°5 Editorial : « Merci à nos maris »

[4] Mgr Gay – 7eme conférence aux Mères chrétiennes

Joie sans tache

 L’alleluia de Pâques résonne encore dans nos oreilles et nos cœurs sont  toujours envahis par la joie de la Résurrection. Le joug du Seigneur est doux et son fardeau est léger parce qu’Il l’a porté bien avant nous et que sa grâce est là pour nous réconforter. Ne nous a-t-il pas promis la paix et la joie à nous, hommes « de bonne volonté » ? Mais sommes-nous assez conscients de notre bonheur ?

Joie d’être enfants de Dieu, joie d’avoir été rachetés, joie d’être sûrs que le ciel nous est à nouveau ouvert ! Quelle faveur par rapport à ceux qui « ne savent pas » !

Cependant  savons-nous assez que tout privilège entraîne des devoirs ?

Le premier ne serait-il pas de rayonner de cette joie d’enfant de Dieu ?

« Croyez-vous en Dieu ? » Nous avons, il y a quelques jours, durant la nuit Pascale, répondu à cette question. Mais alors puisque nous y croyons, pourquoi nous inquiéter, pourquoi nous laisser ronger par la peur de l’avenir, de ce qui va arriver ou  de ce qui devrait survenir…, « âmes de peu de foi » ! Ne devrions-nous pas être pleins de confiance en la Providence et répandre la joie qui nous habite ? Non pas dans une excitation fébrile mais par le rayonnement de notre regard ainsi que par les petites phrases porteuses d’espérance que nous pouvons répandre autour de nous : parents, familles, personnes âgées ou malades et tous ceux que l’on a croisés aujourd’hui ? Répondons, dans le secret de notre cœur, aux actes négatifs de ceux qui nous entourent par une invocation, une oraison jaculatoire, un « ave » pour telle ou telle personne rencontrée, triste, malheureuse ou malveillante. Semons ces petites graines d’amour, de paix et de charité autour de nous… inutile d’en tenir le compte ; elles iront rejoindre là-haut le trésor de Notre-Dame qui les répandra partout où elles sont nécessaires. Mais comment donc ne pas nous laisser envahir par cette tristesse qui envahit les cœurs ?

L’un des grands ennemis de notre joie est sans aucun doute la pollution ! Vous l’avez compris, je ne parle pas des particules fines, mais plutôt de toutes ces informations qui assaillent sans arrêt notre esprit comme si nous étions au milieu d’un nuage de cendres venu assombrir nos pensées en se déposant sans bruit sur notre âme, et qui, à mesure, l’étouffent complètement ! Les revues, les informations écoutées en boucle, les sites ouverts chaque jour, les « newsletters » qui envahissent nos boîtes mel : tout s’unit pour nous donner une accumulation de nouvelles de tous les pays du monde. Loin de moi l’idée de mépriser les épreuves de tous les hommes de la planète mais croyez-vous que le fait d’être au courant de tout va les soulager ?

Les douleurs des malheureux seront-elles allégées par le fait même que leur épreuve sera connue instantanément du monde entier ? (Sauf si nous avions un rôle important au gouvernement, alors peut-être, en effet…)

Certains sont dans la crainte que quelques événements graves leur aient échappé, ou de ne pas être les premiers à avoir entendu une nouvelle ; d’autres nous assurent même que l’information révélée à 6 h du matin à la radio n’est pas la même qu’à 8h… Peut-être, mais quoi qu’il en soit il semble que le cerveau soit entraîné à un comportement spécifique qui le pousse à se renseigner toujours plus et davantage. On peut même parler d’une certaine addiction.

Quelques petites questions vous feront mieux cerner cet état de fait (prenez-vous au jeu et répondez honnêtement et crayon à la main):

-combien de fois par semaine avez-vous l’occasion de vous pencher sur l’actualité ?

– combien de temps y consacrez-vous par semaine, par jour ?

– combien de temps mettez-vous pour surmonter votre accablement en retrouvant la paix de l’âme ?

– avez-vous l’impression que vous êtes plus fort après avoir reçu toutes ces informations ?

– priez-vous mieux après?

Naturellement la toile de fond de la situation politico-religieuse doit être connue pour ce qu’elle est : il ne s’agit pas d’adopter un comportement inadapté et de se mettre la tête sous l’aile en refusant toute information mais plutôt de trouver la meilleure solution pour ne pas subir d’intoxication. Ne serait-ce pas là une arme du démon pour nous décourager et nous empêcher de garder notre joie d’enfant de Dieu ?

Le manque de confiance, le trouble diminuent la capacité d’aimer et le but du démon est précisément d’arrêter les âmes dans la voie de l’amour. Il tente de cette manière particulièrement ceux qui ne céderaient jamais à des tentations ouvertes de péchés.

Après avoir entendu les pires atrocités ou lu les présages de ceux qui prévoient l’avenir le plus noir, comment voulez-vous offrir à votre tout-petit un visage souriant et paisible, comment apaiser les angoisses de vos enfants sensibles qui ont déjà la « peur de vivre », comment avoir le cœur apaisé pour écouter et apaiser les inquiétudes de votre époux et enfin comment trouver assez de sérénité pour écouter ce que Dieu a à vous dire ? Certains trouveront de nombreuses raisons pour se justifier : charité, devoir de voir les choses en face, prudence, que sais-je ? Non la charité doit être mue par la vérité. Avons-nous tous les éléments en main pour juger objectivement? Et quand bien même, avons-nous besoin de connaître en détails toutes les catastrophes réelles, éventuelles et possibles pour prier pour tous les malheureux ?

Le premier devoir de la femme, de la mère chrétienne n’est-il pas de garder la paix de l’âme pour pouvoir rayonner ; il faut donc qu’elle trouve le temps de se « remplir » pour donner ; or toutes ces minutes, occupées sur la toile ou autres moyens, dévorent son temps.

Ne nous laissons pas prendre à ce piège du démon qui veut troubler les âmes en leur donnant cette soif de connaître, celle qui provoque l’acédie ou maladie de l’âme qui paralyse petit à petit toutes ses forces pour la noyer dans l’inquiétude de l’avenir ? Notre méditation quotidienne et une lecture bien choisie nous aideront à garder le sourire de la foi. Apprenons à voir la main de Dieu dans tout ce qui nous arrive. Et quand certains événements nous semblent incompréhensibles, souvenons-nous que Dieu est le maître et que rien de ce qui arrive ne lui est étranger. Acceptons nos croix dans un esprit de sacrifice et de réparation et nous garderons la paix de l’âme.

Quand on possède Dieu, tout est plus facile !

Prenons une résolution ferme pour lutter contre cette soif de l’information afin de garder la paix, la confiance et la joie qui rayonne.

Courage ! Que Notre-Dame vous guide sur ce beau chemin.

Marguerite-Marie

La maison

            Laissez-moi aujourd’hui vous parler de ce lieu que nous aimons tant retrouver : la maison.

Nous avons tous dans le cœur une maison. Celle de notre enfance, celle de nos ancêtres, celle de nos parents… Nos cinq sens frémissent en s’y retrouvant : lieux chéris, odeur particulière, sons inimitables, en un mot cette atmosphère chaleureuse et indéfinissable inspirée par celle qui en était le cœur.

Aujourd’hui nous avons fondé notre famille ; à nous de donner à notre maison son âme, son ambiance particulière ; à notre tour de devenir le soleil rayonnant ; à nous de savoir  en faire une oasis d’amour.

 La maison bénie de Dieu

Tout d’abord pour que la maison joue son rôle essentiel, il faut avoir attiré sur elle les bénédictions des cieux.

Dès que nous emménageons, même si ce n’est pas notre maison définitive, pensons à demander au prêtre de venir bénir les lieux. Cette bénédiction ne vous demande aucune préparation particulière ; le prêtre est habitué à cette demande et viendra volontiers chez vous.

Vous aurez pensé en emménageant à choisir un lieu propice au recueillement : un « coin prière » où vous pourrez facilement vous retrouver tous en famille. En accueillant et installant une belle statue ou un majestueux crucifix (on en trouve très facilement en brocante) au vu de tous, nous mettons à la place d’honneur celui que nous voulons voir régner chez nous.

Une excellente pratique recommandée à tous les foyers est la Consécration des familles au Sacré-Cœur et au Cœur Immaculé de Marie. (Vous trouverez les textes sur notre site dans la rubrique : « Les prières des familles. ») Le prêtre pourra de même solenniser cet événement familial. Ces bénédictions, bien loin d’une quelconque superstition, attireront sur votre famille les faveurs du ciel.

Un phare dans la nuit.

De la plus humble demeure à la belle maison, quelle que soit sa richesse, sachons faire de notre foyer un lieu où chaque membre de la famille se sentira bien. C’est le repère de ceux qui en sont loin ; comme une lumière qui scintille, elle reste le lieu où chacun aime à se ressourcer. Qu’elle soit la propriété de vos ancêtres, la maisonnette achetée avec les premières économies, l’appartement loué en ville ou l’habitation destinée à devenir le socle de votre famille, elle restera « la maison » pour ceux qui sont absents. Là où chacun se sent bien, loin du dehors et des agressions extérieures, là où chacun peut apaiser ses angoisses, refaire ses forces, retrouver ses racines…

« Notre intérieur : c’est ainsi qu’on appelle la maison. Le mot peut sembler paradoxal, puisque c’est elle qui nous entoure. Mais quelle vérité ! Entre ses quatre murs, on y vit sa vie profonde. Mieux encore, c’est cette vie profonde qui l’a créée ; c’est nous-mêmes qui lui donnons sa personnalité, qui est la nôtre. Une maison naît d’une pensée et d’un cœur. »[1]

On veillera particulièrement sur l’ordre qui y règne, sur l’organisation générale facile à vivre et adaptée à l’âge des enfants. Tout sera plus facile à vivre si, messieurs, vous avez pensé à l’équiper du nombre de rangements nécessaires, et si chaque enfant, à défaut de chambre personnelle, possède son petit coin à lui (parc, bureau).

Comment ne pas préciser que le lieu idéal pour élever une famille est de vivre à la campagne. Les enfants pourront s’ébattre facilement sans que la maman occupée, soit obligée de « les sortir » ; les tentations seront bien moins nombreuses et les occupations toutes naturelles, saines et moins coûteuses. Il est vrai que ce choix comporte d’autres sacrifices (gêne pour faire les courses, conduites nombreuses) mais la campagne étant de plus en plus désertée on peut trouver facilement aujourd’hui, sans être pour cela isolé du monde, une maison bien placée, pas trop loin d’une gare que le Papa n’aura pas de mal à rejoindre pour aller à son travail.

Inutile de préciser que les repas prêts à l’heure, bons et suffisants sont un élément capital de l’équilibre d’une maison : l’époux y puise le réconfort, les enfants retrouvent les petits plats de maman, les étudiants une nourriture équilibrée qui les change de leurs nouilles et pizzas, le tout dans une ambiance où chacun pourra s’exprimer à son aise et sans complexes, dans la bonne humeur et la convivialité d’une famille où règne la charité.

Lumière du foyer

« N’est-ce pas une vérité que c’est la femme qui fait le foyer et qui en a le soin, et que jamais l’homme ne pourra la remplacer dans cette tâche ?[2] »

Rôle éminent et infiniment exigeant. Elle diffuse son influence auprès de tous. « Reine du foyer, elle est source de vie spirituelle, de vie morale, de vie sociale pour toute la famille au centre de laquelle la Providence l’a placée.[3] »

Elle sera disponible pour apporter le réconfort affectueux; elle saura provoquer délicatement les confidences et donner la chaleur morale indispensable. Pour  le mari qui travaille « le foyer deviendra l’endroit où il ira se refaire dans le repos, le calme et la joie intime. Pour la femme, le foyer demeurera l’asile d’amour où s’exerce à peu près toute son activité. (…) Mais ce qui donnera une âme en tout, c’est la main et l’art de la femme qui permettront à l’épouse de rendre attrayants tous les coins du foyer, autant par la vigilance, l’ordre et la propreté, que par le souci de tenir toute chose préparée bien à propos.[4]»

Il dépend de la maîtresse de maison que la famille s’élève ou qu’au contraire elle décline. En effet son don de rayonnement et l’insaisissable influence qui émane de toute sa personnalité saura apaiser les cœurs et les esprits. C’est en ce sens qu’elle doit être le soleil de la famille. Son exemple sera immédiatement suivi de tous ; voilà entre autres pourquoi, mesdemoiselles, il faut dès maintenant vous exercer à supporter les petites contrariétés de la vie sans maugréer, à dominer vos humeurs et à maîtriser vos paroles intempestives…

De la mère de famille dépend le plus souvent l’ambiance familiale car un seul regard de sa part peut stopper les écarts de langage, les plaisanteries blessantes, les excès de la langue et le brouhaha ambiant. Elle veillera à ce que chacun puisse s’exprimer facilement afin de favoriser l’épanouissement de tous.

Dernier petit constat : dans une famille où les parents se parlent sur un ton délicat et attentionné, les enfants en feront autant. Si au contraire, ils ont pris l’habitude de la critique systématique, de « se bâcher » même gentiment, le ton de la maison toute entière en pâtira. Faites l’expérience, le résultat est presque immédiat !

Voilà ces petits mots, chères amies, pour vous aider à faire de votre maison un véritable foyer ardent, rayonnant de paix, de joie et de sérénité !

Marguerite-Marie

[1] Paula Hoesl

[2]- 4 Pie XII – allocution du 25 février 1952

[3] Marcel Clément – La femme et sa vocation

Haut les cœurs!

Foyers Ardents vous aide à « garder le moral au milieu d’un monde morose et à surmonter vos difficultés » ; nous sommes très heureux de vous l’entendre dire si souvent ! Aujourd’hui nous voulons vous aider encore davantage et vous donner quelques conseils pour vous soutenir au milieu des jours… noirs !

En effet, toutes nous ressentons un jour ou l’autre cette humeur maussade qui nous envahit, ce découragement face aux évènements que nous ne maîtrisons pas, cette lassitude en contemplant notre bilan que l’on voudrait plus positif…

Différents éléments peuvent provoquer notre réaction : le temps, les actualités, la rencontre avec quelqu’un qui ne voit que le négatif des choses, la santé, …

Analysons ensemble avec objectivité l’origine du mal et adoptons quelques règles pour nous aider à être vaillante sous les orages.

Cette tristesse peut en effet puiser son origine dans des domaines variés et parfois tout à fait légitimes. Il est bon d’en parler simplement avec son époux car son soutien fait partie du secours mutuel essentiel.

Il faut bien se persuader que cet état, que nous ne maîtrisons souvent aucunement, ne doit pas s’installer : une maman (sauf cas de maladie  avérée) ne peut rester dans un état de désolation permanent car toute la famille en pâtit très vite. Elle doit aussi montrer l’exemple à ses enfants afin qu’eux-mêmes ne prennent pas l’habitude de se laisser abattre.

Cependant pour sortir de cet état, il faut analyser objectivement quelles sont les causes et prendre les moyens adéquats :

  1. a) La perte d’une personne proche, un gros souci avec un enfant, un problème grave…

Ces peines sont réelles. Il faut s’abandonner avec beaucoup de confiance dans les bras de Notre-Dame qui a vécu elle aussi des moments difficiles. Une retraite, un week-end avec son époux peuvent aider à surmonter ces moments ; n’hésitons pas non plus à faire célébrer des Messes à cette intention. « L’excellence d’une Messe est telle que toutes les autres bonnes œuvres et la pratique des meilleures vertus n’ont pas la moindre valeur en comparaison »[1]

  1. b) Une fatigue générale, un problème de santé. Analysons calmement à deux comment faire face.

Nous prenons conscience chaque jour davantage combien l’éducation est un devoir qui prend du temps. Ce rôle nous demande d’être disponibles de cœur, d’esprit et de temps et nous devons régulièrement classer nos priorités par rapport à l’évolution de notre famille sous peine de nous trouver débordées ou de laisser passer des choses essentielles que nous regretterons plus tard. Pour être en forme physiquement et moralement, nous avons besoin d’être sûres que notre devoir d’état est accompli dans l’ordre. Analysons donc nos priorités sereinement.

Si nous passons par une étape de grande fatigue, il faut parfois beaucoup d’humilité pour accepter une aide (qui peut n’être que passagère) mais qui donnera le temps de se reposer ou de se soigner dans de bonnes conditions (cf. FA1 pour les aides à domicile). Il faut dans toute la mesure du possible ne pas laisser traîner un état chronique de fatigue. Ne reculons pas devant les moyens adéquats pour en sortir. Cela fait partie du devoir d’état. (N’oubliez pas Mesdames de faire vérifier régulièrement votre taux de fer et de vitamine D…)

Si la maladie a véritablement frappé à votre porte, revoyez avec votre époux les choix indispensables; l’épanouissement de votre famille est votre priorité malgré l’épreuve qui vous frappe ; il vous faut donc trouver des solutions pour les tâches secondaires que vous ne pouvez plus assurer comme si de rien n’était. Votre devoir étant de préserver l’équilibre familial autant que faire se peut. Laisser votre époux trouver les solutions les meilleures pour tous et priez le Saint Esprit qu’il vous éclaire mais ne retardez pas cette analyse à deux ! Confiez tout cela à Notre-Dame de Compassion et demandez-lui de vous aider à porter la Croix que Dieu vous a préparée.

  1. c) Si c’est la lassitude du combat, le regret du passé, la peur de l’avenir, lisez dans nos « prières des familles » cette belle prière d’une petite sœur du Sacré-Coeur : « Vis le jour d’aujourd’hui » ; n’hésitez pas à l’imprimer et à la relire souvent.

Sans se cacher la tête sous l’aile comme l’autruche dans le désert, réfléchissons avec objectivité pour savoir si cette inquiétude arrangera les choses ? Le pessimisme va-t-il nous aider à porter nos enfants vers le bien et le beau ? Vais-je ainsi les aider à donner le meilleur d’eux-mêmes si je leur dis sans cesse que tout est perdu ?

Ne ferais-je pas le jeu de l’ennemi en inquiétant tout mon entourage et ne deviendront-ils pas comme les oiseaux subjugués par un chien à l’arrêt ?

Aurais-je assez de sérénité pour prier avec la paix dans le cœur ? Notre-Dame au pied de la Croix n’avait-elle pas davantage que nous  des raisons de désespérer?

Sans se voiler la face, implorons à temps et à contretemps Notre-Dame de la Confiance et avec le Père La Colombière redisons ces paroles : « Mon Dieu, je suis si persuadé que Vous veillez sur ceux qui espèrent en Vous (…) que j’ai résolu de vivre à l’avenir sans aucun souci, et de me décharger sur Vous de toutes mes inquiétudes.[2] »

  1. d) Parfois sans en cerner l’origine nous n’avons « pas le moral », efforçons-nous alors de tourner nos regards vers ce qui va bien, contemplons les nombreuses grâces que Dieu nous a envoyées et remercions-Le.

Quelques règles d’or nous aideront à surmonter ces périodes difficiles :

Première règle :

Ne nous laissons pas impressionner. Cela arrive à tout le monde ; même Saint Ignace a prévu ces moments ! Il suffit d’avoir anticipé les bonnes règles à adopter pour les jours gris… et de ne pas laisser cet état s’installer !

Adoptons une règle de vie afin de ne pas chercher la consolation dans une fuite (internet, téléphone, sucreries…) qui nous enfoncera encore plus et qui agira sur notre comportement car notre vigilance fatiguée ne réagira plus. Interdisons-nous d’écouter les informations plus d’une fois par jour, fuyons les oiseaux de mauvais augure qui nous exposent sans cesse que le pire est là… (Rassurons-nous il n’arrive pas toujours…)

Ces idées sont à adapter selon chacune. Les unes écouteront de la musique ou liront quelques pages d’un bon livre, d’autres iront rendre visite à un malade ou à une personne âgée plus à plaindre qu’elles, certaines se précipiteront sur les tâches automatiques qui ne demandent aucune réflexion (repassage, ménage,…), d’autres encore auront réservé pour ce moment une activité qui leur plaît (couture, jardinage, broderie…), mais toutes trouveront une bonne façon de s’occuper !

C’est l’une des ruses du malin, quand il a tout essayé, de vouloir atteindre ceux qui résistent en envoyant le démon du découragement[3]… Ne le laissons pas entrer ! Un homme prévenu en vaut deux ! Soyons vigilantes pour ne pas lui donner prise sur notre âme. « Dieu veut être servi avec joie »[4]

Deuxième règle :

Reportons à plus tard les grandes discussions, les mises au point avec les enfants, les prises de résolution. « Ne rien changer », c’est la règle de Saint Ignace en cas de désolation.

Troisième règle : Recourons à la prière. Bien sûr nous n’aurons rien changé de nos prières formelles (cf. FA 6) mais offrons à Dieu notre faiblesse avec humilité et recourons à ces oraisons jaculatoires[5], toutes simples, qui sont de véritables appels au secours vers le ciel. En effet cet état ne peut pas durer pour le bien commun de toute la famille, il faut donc implorer les secours divins pour qu’ils nous viennent en aide afin de surmonter notre tristesse.Attendons avec patience que notre nature reprenne le dessus.

Pensons à notre époux qui a besoin de trouver la paix et la joie après sa journée fatigante…

Pensons à nos enfants pour lesquels nous devons être la lumière qui brille dans la nuit et ne nous laissons pas enchaîner par nos impressions variables… Ils ont besoin de réponses claires, d’informations réelles et non imaginaires, mais aussi adaptées à ce qu’ils sont capables de comprendre. Apprenons-leur à analyser les faits, à juger les actes et non pas les personnes. Pour cela il nous faut être des lumières qui brillent dans la nuit et qui ne se laissent pas impressionner par les orages. Telle la femme forte de l’Evangile, Notre-Seigneur nous demande de rester fidèles mais confiantes. N’oublions jamais que notre passage sur terre n’est qu’éphémère et que le Bon Dieu ne nous a pas promis le bonheur sur cette terre, Il nous demande seulement de lui rester fidèles et de transmettre à nos enfants notre foi en Celui qui est la Voie, la Résurrection et la Vie. Alors que craignons-nous ?

Que Notre-Dame des Foyers Ardents entende nos prières fidèles et ferventes.

Marie du Tertre

[1]R. P. Antoine Molina in Explication du saint Sacrifice de la Messe R.P. Martin de Cochem

[2] Acte de Confiance en Dieu du Père Claude La Colombière (cf. Les  prières  des Familles catholiques sur le site de FA)

[3] L’acédie, quand le cafard devient péché – coll. d’auteurs (Le Sel)

[4] Ps 99,2

[5] Petites invocations toutes simples qui montent vers Dieu ; par ex : Mon Dieu, aidez-moi ! Notre-Dame protégez-moi !