Comment devenir « compagnons d’éternité » ?

 

« En donnant Joseph pour époux à la Vierge, Dieu lui donna non seulement un compagnon de sa vie, un témoin de sa virginité, un gardien de son honneur. Mais encore, en vertu même du pacte conjugal, un participant de sa sublime dignité » écrit Léon XIII. Aimer, c’est se donner, aimer, c’est s’oublier. Saint Paul avertit les époux que le modèle de l’amour conjugal, comme de toute vie chrétienne, demeure le Christ crucifié. Si tant de foyers sont détruits, n’est-ce pas qu’il a manqué, à la base de leur amour, l’esprit de sacrifice ? L’enchantement des premiers élans passe vite. L’existence quotidienne, un instant transfigurée et idéalisée par l’amour, reprend bientôt son cours terne et monotone. Les traits de caractère s’accusent. Les défauts s’accentuent. Le mariage devient un « joug à deux » : conjugium. Si le Christ n’est pas dans l’âme des époux pour les exercer à la patience, à la douceur, au sourire de la charité, au support mutuel, la première fusion des cœurs menace de finir en solitude à deux. Il faut que le Christ eucharistique visite souvent le foyer pour maintenir l’union dans une prière commune. Quand on s’aime dans le Christ, rien ne peut détruire un amour plus fort que la mort. Car l’amour est dans l’âme et l’âme ne meurt pas. Après la mort, les époux se retrouvent à jamais unis en Dieu, « compagnons d’éternité ».

Père M. M Philippon

 

Ô Saint Joseph, donnez-moi l’ombre sinon mon amour est mort

Pour que vous me parliez, je me suis mis en prière,
Mais je n’entendais rien que le vent qui faisait battre mon volet,
Que la pluie et cette sourde plainte de mon cœur.

Ne tardez plus, car, dans mon âge mûr,
Je sens que j’ai besoin de votre conseil.
Ah ! Pourquoi vous cachez-vous ainsi ?
Pourquoi mettre entre vous et moi des siècles d’ombre et de silence ?
Je suis prêt à sentir votre main dans la mienne,
Mais j’étreins le vide tout à coup,
Je n’aurais jamais cru qu’il fût aussi difficile de la saisir.
Vous êtes fixe dans ma pensée.
Il faut que j’aille à la conquête de votre pauvreté
Comme à la conquête d’un lys dans les difficultés d’une croisade.

Ayez pitié de moi, Patriarche !

Si loin, et si proche : car vous veillez singulièrement sur ma vie !
Vous ne m’avez rien refusé que de vous laisser entendre et voir.
Mon cœur s’emplit de piété quand je pense
Qu’à toutes mes heures d’amertume vous êtes là !
J’aime, de vous, jusqu’aux images les plus banales,
Jusqu’aux statues bariolées qui se dressent sur l’autel villageois,
Qui vous représentent avec une équerre, un bâton ou une règle à la main.

Vous, le bafoué,
Dont le nom seul est une gêne sur les lèvres du chrétien tiède,
Et un blasphème sur celles de l’impie,
Recevez ici mon hommage. (…)

Souvenez-vous de votre sortie d’Egypte,
Quand la persécution eut pris fin, quel arc-en-ciel se leva sur les vergers sonores !
Mais ces merveilles ne furent rien,
en comparaison de celles que vous avez contemplées au moment où, comme un lys,
La main de votre divin Fils s’est posée sur votre paupière pour la clore.
L’ombre peut régner dans ma chambre.
Il y a de la lumière au-dehors.
Vous m’êtes témoin, ô Saint Joseph !
Que les seules vraies joies que j’ai goûtées,
C’est dans l’ombre quand je me sens avec vous.
Lorsque l’on est privé d’honneurs, combien il est doux d’aimer son métier, de se dire que L’on travaille sur votre établi et que notre famille contemple notre œuvre du moins avec l’œil bienveillant de la foi !

Qu’Ils en ont vu, Jésus et Marie, d’hommes qui vous tenaient pour peu de chose,
Qui dressaient en face de votre boutique aux meubles simples et honnêtes leur art décoratif !
Ce n’est pas chez vous qu’un Pilate eût commandé son lavabo, Hérode son lit, César sa chaise.

Ils s’adressaient aux fournisseurs officiels qui en recevaient de la gloire.

Mais vous, Patron bien-aimé, vous avez déposé dans le cœur des ouvriers de bonne volonté,
A qui ne vont point les faveurs des puissants de ce monde, cette graine cachée qui s’appelle l’amour et qui ne se vend ni ne s’achète.
Cette graine, vous la faites tant fructifier en moi,
Et embaumer, que ma bouche ne sait vous dire mon allégresse.

Donnez-moi l’ombre, sinon mon amour est mort.

 

Prière de Francis Jammes (1868-1938) Extraits 

 

 

Actualités mathématiques

 

2025 est une année Sainte. 2025 est-elle une année mathématique ? 2025 a en tout cas de belles propriétés :

2025 est égal à (20+25) 2 

2025 = 13+23+33+43+53+63+73+83+93 = (1+2+3+4+5+6+7+8+9)2

En toutes lettres : 2025 est donc la somme des cubes de tous les chiffres de 1 à 9 ainsi que le carré de la somme de tous les chiffres de 1 à 9.

2025 est aussi la somme de tous les nombres impairs de 1 à 89.

2025 = 452 = 52 x 92, mais aussi 2025 = 272 + 362 = 402 + 202 + 52

2025 est donc une année de carré parfait 45 x 45.

Seuls nos lecteurs de 89 ans et plus ont déjà vécu dans une année de carré parfait en 1936 = 442 ce qui fait dire : « Habituellement, on ne vit qu’une fois dans une année de carré parfait ».  Nous pouvons souhaiter que les plus jeunes de nos enfants ou petits-enfants connaissent l’année 46² = 2116…

En remarquant que 2116 est dans 91 ans et que 46² est aussi la somme des nombre impairs de 1 à 91, on peut remarquer qu’en fait n² est égal à la somme des nombres impairs de 1 à 2n-1 .

Bonne année !

 

L’autorité des parents

Voici un nouvel extrait d’ « Un curé picard en campagne », de Bernard Gouley, qui regroupe les textes issus du bulletin paroissial du curé de Domqueur, Monsieur l’abbé Sulmont, dans les années 1973-1974. Avec son franc-parler, il y fustige le manque d’autorité des parents de cette époque.

Janvier 1973

Dieu punit parfois. Les parents devraient savoir en faire autant.

Décidément, le missel n’est pas très au point. Le 14 janvier, la première lecture de la messe étonnera l’auditeur attentif : Samuel, appelé par Dieu durant son sommeil, dit : « Parlez, Seigneur, votre serviteur écoute. » Samuel écoute donc, mais Dieu ne dit rien. Le nouveau missel lui a coupé la parole en omettant les versets 11 à 18.

Samuel se contente donc de grandir et le texte nous dit qu’aucune des paroles de Dieu ne demeura sans effet. De quelles paroles s’agit-il, nous ne les connaîtrons qu’en recourant à la Bible. Nous constaterons alors que ces paroles de Dieu sont sévères et pas du tout dans « l’esprit du concile » qui, comme chacun sait, ne prétend condamner personne.

Or Dieu condamne. Il condamne à mort Eli, le prêtre, un fort brave homme pourtant, mais qui a péché par faiblesse en laissant ses deux fils agir comme des vauriens (I Sam. II, 12) : « Je condamne ta maison parce que tu as su que tes fils maudissaient Dieu et que tu ne les as pas corrigés. » (I Sam. III, 13) Eli, puni par Dieu, mourra presque subitement, ayant eu le temps toutefois d’exprimer son repentir. « Il est Dieu, dira-t-il, que sa volonté soit faite. » (Verset 18)

Combien de parents, aujourd’hui, espèrent avoir la paix en laissant tout faire à leurs enfants, et combien de chefs font de même à l’égard de leurs subordonnés. Démission, abandon, désertion. Jamais la paix véritable n’a été obtenue au moyen de lâchetés, que ce soit dans le domaine civil ou dans les familles…

 

VŒU : VEUX !… Aussi le vœu que j’exprime pour tous et chacun de mes paroissiens en ce début de l’année 1973, c’est de bien savoir ce qu’il veut, et de mettre son énergie à le réaliser avec la grâce de Dieu. On manque de volonté aujourd’hui. Notre époque est intellectualiste, discutailleuse, velléitaire, incapable, semble-t-il, de continuité dans le vouloir, de sorte qu’on n’ose pas s’engager et qu’on ne tient guère ses engagements.

Les conséquences sont terribles quand il s’agit du sacerdoce, du mariage ou de l’éducation des enfants. L’un des seuls domaines où l’on rencontre une énergie farouche, une persévérance acharnée, c’est le domaine des sports. L’objectif à atteindre est pourtant là d’une importance assez limitée : mettra-t-on plus de courage à devenir champion de football qu’à être un bon chrétien, un bon mari, un bon éducateur de ses enfants, un prêtre fidèle…, en un mot qu’à correspondre à la vocation et à la grâce que Dieu nous donne ?

 

Onzième station : Jésus est attaché à la Croix

« Bien vivre n’est rien d’autre qu’aimer Dieu de tout son cœur, de toute son âme, de tout son esprit, » et comment aimer Dieu si nous ne le connaissons pas ? Aimer Dieu ! Vaste programme ! Et l’aimerons-nous jamais assez ?

La maman pourra lire ou simplement s’inspirer de ces pensées pour entretenir un dialogue avec ses enfants ; elle l’adaptera à l’âge de chacun mais y trouvera l’inspiration nécessaire pour rendre la présence de Dieu réelle dans le quotidien matériel et froid qui nous entoure. Elle apprendra ainsi à ses enfants, petit à petit, à méditer ; point n’est besoin pour cela de développer tous les points de ce texte si un seul nourrit l’âme de l’enfant lors de ce moment privilégié.

Ainsi, quand les difficultés surgiront, que les épreuves inévitables surviendront, chacun aura acquis l’habitude de retrouver au fond de son cœur Celui qui ne déçoit jamais !

Après la contemplation du Notre Père et de la Salutation angélique, nous vous proposons celle du Chemin de Croix. En effet, sa méditation, source de nombreuses grâces, est un exercice souvent négligé hors du temps du Carême, elle est pourtant source de nombreuses grâces. Une illustration facilitera le recueillement des plus jeunes.

 

Me voici une nouvelle fois devant le Crucifix, où mon Sauveur veut me voir à genoux, contemplant ses cinq plaies avec amour et reconnaissance. Adsum, me voici, ô mon Jésus ! Je viens lire sur votre corps meurtri l’immensité de mon indignité et la grandeur de votre miséricorde.

 

Onzième station : Jésus est attaché à la Croix

 

Composition de lieu

A grands coups les soldats frappent sur les clous qui crucifient Notre-Seigneur à la Croix. Voici à présent Jésus face à la foule, entouré de deux voleurs. Sa respiration est cause de grandes souffrances, car elle le force à prendre appui sur l’un ou l’autre de ses membres cloués, ravivant la douleur violente que provoquent des nerfs mis à vif ; sa tête n’a pas d’autre soutien que cette couronne qui s’enfonce un peu plus au contact du bois. Il fait chaud, la foule bruyante l’invective, et Marie est là, debout au pied de la Croix.

 

Corps de la méditation

C’est pour moi, pour toutes les fois où je veux rejeter loin de moi ma pauvre croix, que Jésus veut s’y attacher fermement. Plus je la rejette, plus je me révolte sous le joug, et plus Jésus souffre, pour m’obtenir la grâce de l’acceptation totale et amoureuse de ma peine. Il est là, les bras étendus, ouvrant son cœur miséricordieux à qui veut s’y jeter avec reconnaissance. Sans rien dire, il supporte les moqueries et les insultes des passants, il pardonne au bon larron, il me pardonne à moi aussi quand il dit à son Père : « Père, pardonne-leur car ils ne savent pas ce qu’ils font ».  Non, je ne comprendrai jamais assez la gravité de ma faute et mon indignité, mais je ne veux pas désespérer de mon salut puisque je vois mon Sauveur étendu sur ce bois pour moi. Jésus veut s’attacher à la Croix. Il est le Tout-Puissant, et aurait pu choisir un autre moyen : non, il veut se lier à elle, et que sa victoire passe par elle. Pour l’Eternité nous nous rappellerons, à travers ses sacrés stigmates, combien la Croix est le symbole de la victoire. Certaines âmes privilégiées ont porté dans leur chair la marque de vos plaies, je pense à saint François, sainte Catherine de Sienne, sainte Rita… et plus près de nous le Padre Pio ! Quelles souffrances ils ont endurées par amour pour vous ! Ce n’est pas cette voie mystique que vous désirez pour moi, ô mon Jésus, mais plutôt cette petite voie toute simple qu’aime tant sainte Thérèse. Moi aussi je veux être attaché à ma croix, bien petite en comparaison de la vôtre, et je veux l’aimer car elle me conduit à vous. Comme vous je veux être attaché par trois clous, ceux de l’humilité, de l’obéissance et de la persévérance, car c’est là le plus sûr moyen pour atteindre le Ciel, qu’importe mon âge.

Avec Notre-Dame au pied de la Croix pour encourager, soutenir mes efforts, et recueillir mes larmes, je ne désire rien de plus que la grâce de répondre à tant d’amour.

Colloque

« Et moi, quand j’aurai été élevé de la terre, j’attirerai tout à moi.» Jean XII, 32. Du haut de votre croix, et au milieu de tant de souffrances, vous pensez à moi, et vous voulez me presser sur votre cœur pour changer le mien. O mon Jésus, faites, faites donc tout ce que vous voulez de ce cœur qui vous appartient et qui ne veut être à personne d’autre ! Crucifiez-moi avec vous, ainsi je serai assurée de ne plus jamais être séparé de vous.

 

Germaine Thionville