Les combats de l’Eglise gagnés d’avance

Dans ses membres, qui sont humains, l’Église s’est souvent montrée fragile et vulnérable. Mais, toujours, elle manifesta la force divine qui l’habite et lui donna de résister aux assauts les plus terribles, de conquérir des continents entiers, d’enfanter des héros et des saints.

Jusqu’à la fin des temps, l’Eglise de la terre sera en guerre, sans cesse assaillie, toujours sur le qui-vive pour défendre l’honneur de Dieu, la vérité et les âmes. Il est bien juste qu’elle soit appelée l’Eglise militante. Cependant, en comparaison des combats de la terre, ceux de la sainte Eglise ont une particularité : ils sont gagnés d’avance.

La Résurrection de Notre-Seigneur fut bien le point de départ d’une croisade glorieuse. Or, précisément, la crise la plus terrible que l’Eglise eut à subir ne fut-elle pas celle du Vendredi Saint ? Y eut-il jamais un jour plus dramatique que celui où Dieu lui-même fut condamné à mort par ses pauvres créatures ? Y eut-il une heure plus tragique pour la vérité et pour le bien que celle de la nuit du Golgotha ? Néanmoins, de ce combat, le Christ et son Eglise sortirent victorieux. L’Eglise a déjà vécu et surmonté la plus terrible de ses tempêtes. Depuis lors, Jésus-Christ allait prolonger ses conquêtes sur le péché et sur le diable par le ministère de son Epouse. L’histoire de l’Eglise ne serait désormais que le rayonnement dans le temps du triomphe de Pâques.

Fort de cette certitude, le chrétien se bat avec ardeur, certes, mais avec une mentalité de vainqueur, avec la sérénité de celui qui sait la victoire assurée. 

  1. J-D Fabre

 

La langue de l’Eglise

Des éléments de la langue latine ancienne, façonnée et disciplinée par les mains de l’Église, sortit une langue nouvelle, belle des grâces de la jeunesse, brillante des ardeurs de la foi, douée des promesses de l’éternité et courant à la conquête du monde. Des martyrs lui donnèrent la fermeté, des docteurs inspirés lui donnèrent l’élévation, des orateurs y firent passer la foi qui brûlait leurs âmes. C’est ainsi que se forma cet idiome merveilleux qui a reçu et qui conserve tout ce qu’il y a de vérité sur la terre, qui est la langue même que l’Église parle à Dieu. 

Monseigneur Gaume, prélat du Nivernais

 

Heureuse l’Eglise!

La barque qui sillonne aujourd’hui le lac de Génésareth nous représente l’Église battue par les flots du monde. Le Seigneur s’endort afin de ménager aux justes l’épreuve dont ils triompheront, afin de laisser aux pécheurs l’espace et le temps de faire pénitence.

Heureux en effet les chrétiens ! Heureuse l’Eglise contre qui tous les efforts combinés de ses ennemis seront impuissants ! Dirigée par le gouvernail de la foi, l’aiguille infaillible de sa boussole tournée vers l’étoile des mers, elle poursuit sa course sur la vaste étendue des flots. Les anges sont aux rames. Les cœurs des saints couronnent le pont de ce glorieux navire. Au milieu d’elle, comme un mât inébranlable, est élevé l’arbre salutaire de la croix. L’Esprit-Saint enfle les voiles de son souffle, et que le vent de l’erreur soit déchaîné ou que le ciel soit serein, il ne le conduit pas d’une manière moins assurée au port du repos éternel.

Ludolphe le Chartreux – Vie de Jésus-Christ

 

L’époux et l’équilibre familial

L’époux assiéra son autorité auprès de son épouse par son souci du bien commun familial et son travail professionnel courageux. Il la lui rendra légère par la confiance qu’il lui inspirera. Il l’assumera avec facilité par la confiance que lui-même aura envers son épouse. Une communication profonde, sincère et humble de part et d’autre concourra à ce triple effet.

L’autorité masculine authentique nécessaire à l’équilibre familial est celle qui protège, assure la paix et la sécurité, dirige droitement, organise en matière d’importance et conseille, pourvoit aux besoins, fait tout avec bonté et tendresse, par amour, sous le regard de Dieu et dans la confiance en la Providence.

Monsieur l’abbé Jean-Paul André – Le père

 

Une âme magnanime

Il ne faut pas d’âmes pusillanimes, petites, qui se contentent d’un petit lot, qui se fassent une petite vie dans la grande vie chrétienne. Il faut des âmes à la hauteur du but, âmes vigoureuses, ne reculant pas, n’hésitant pas, mais donnant leur plein, disant : Je dois aller jusqu’au ciel, ma vie est une préparation à la hauteur de la vie éternelle. Des âmes magnanimes ! La magnanimité, la grandeur d’âme, est la première forme que prend la vertu de force dans un cœur chrétien. Soyons de ces âmes. Voyons la fureur des hommes pour arriver à la première place : c’est l’ambition, toujours petite, parce que son but est sur la terre. Nous devons la transposer, mettre nos désirs, nos projets à la hauteur du but fixé par Dieu.

Père Antoine Gardeil O.P.