ALLERGIES

Quoi de plus opportun que la saison où nous nous trouvons pour traiter cette question d’allergie ?

Le printemps est en effet la mauvaise période pour tous ceux qui souffrent d’allergie aux pollens (un Français sur 3) et qui voient régulièrement la survenue d’un certain nombre de symptômes : rougeurs et brûlures oculaires, écoulement nasal, gêne respiratoire.

Le réseau national de surveillance aérobiologique a listé 25 végétaux producteurs de pollens susceptibles de déclencher des allergies : cyprès et bouleau arrivent en tête devant l’aulne, le frêne, le chêne, puis le noisetier, le saule, le platane, le charme, le tilleul et l’olivier.

Difficile donc d’éviter ces pollens qui se disséminent facilement et très loin. Ils sont apportés  par les arbres de nos jardins et la solution d’abattre les arbres en question n’en est pas une puisque l’on ne peut échapper aux pollens des voisins…

On peut donc diminuer la concentration des pollens à l’intérieur des maisons en pensant à fermer les fenêtres lorsque l’on tond le gazon mais il vaut mieux également éviter de les ouvrir en fin de journée ou le soir quand la concentration de pollens est maximale dans l’air. La pluie a par contre un rôle bénéfique puisqu’elle permet de scotcher ces indésirables au sol…

Les symptômes de l’allergie aux pollens sont la conjonctivite et la rhinite.

A titre préventif, on peut appliquer pour la conjonctivite des compresses de camomille chaque soir avant de se coucher et pour la rhinite, il est conseillé de rincer les fosses nasales avec un spray de sérum physiologique ou d’eau de mer enrichi en manganèse.

Si les signes sont trop gênants, une prescription d’antihistaminiques sera initiée par le médecin traitant.

Mais il faut savoir que la même protéine qui rend allergique aux pollens se retrouve dans certains fruits et c’est pourquoi quelques personnes finissent par ne plus supporter cerises, pêches, brugnons, kiwis et surtout les pommes qui peuvent entraîner des démangeaisons du palais, des éternuements, un œdème des lèvres attestant d’une « allergie croisée ».

La deuxième allergie dont nous parlerons est l’urticaire ; elle n’est pas spécifique au printemps et se rencontre en toute saison.

L’urticaire est une éruption cutanée qui se caractérise par des démangeaisons et l’apparition de plaques rouges (papules) en relief qui ressemblent à des piqures d’ortie. Ces papules peuvent être localisées en un endroit du corps ou bien généralisées ; elles sont associées à une réaction cutanée diffuse inflammatoire, avec des démangeaisons intenses qui sont accentuées lorsque l’on se gratte.

Ces symptômes sont valables aussi bien pour la forme aigüe de l’urticaire que pour la forme chronique qui peut durer plus de 6 semaines.

L’urticaire aigüe se développe rapidement et ne dure que quelques heures ou quelques jours ; sa cause en est souvent une allergie à un aliment, à une piqûre d’insecte (Hyménoptères) ou à un médicament (anti-inflammatoire…) mais il peut aussi être un signe d’infection.

Quant à l’urticaire chronique, les causes sont plus difficiles à déterminer, pouvant être provoquées par un effort physique intense ou prolongé, par un stress important ; parfois aussi ce sont des irritations mécaniques ou physiques qui jouent le rôle de facteur déclenchant.

Quoi qu’il en soit, l’urticaire est un symptôme à ne pas négliger qui  nécessite une consultation médicale rapide dans le cas de l’urticaire aigüe et  la prise d’antihistaminiques et de corticoïdes pour éviter certaines complications graves.

Dr N. Rémy

Témoignage: L’expérience d’un médecin urgentiste

Quelques exemples concrets sur les conséquences de la prise de drogue.

L’expérience d’un médecin urgentiste :

 Plutôt que d’expliciter les effets des drogues sur le plan clinique c’est-à-dire montrer les conséquences que la toxicomanie a sur le corps humain, comme les effets stimulants, dépresseurs, le pouvoir intoxicant ou hallucinogène, il m’a paru préférable de parler aujourd’hui dans cette chronique, de cas pratiques, constatés et vécus lors de mon exercice hospitalier aux urgences.

En 2003, une Rave Party a été organisée à l’aérodrome de la Montagne noire, habituellement centre de Vol à Voile, près de Revel. C’était nouveau, elle faisait partie des toutes premières Rave et drainait une partie de la jeunesse, non seulement de la région Midi Pyrénées mais aussi du reste de la France. C’est pourquoi les secours étaient assurés  par les pompiers mais les secours médicaux n’avaient pas été prévus sur place, comme cela fut le cas, les années suivantes.

Etant de garde aux urgences de l’hôpital de Castelnaudary, le plus proche  du lieu de la Rave, l’équipe médicale a vu arriver tout au long de la nuit suivant le début de la manifestation, un défilé de camions de pompiers, nous amenant des jeunes gens présentant tous des troubles du comportement liés soit à une intoxication aigüe par l’alcool, soit à la consommation de drogue, soit  les deux.

La plus utilisée dans cette tranche d’âge est le Cannabis : états confusionnels, lenteur de l’idéation, difficulté à se repérer dans le temps, incapacité à répondre aux questions simples,  avec déambulation  dans les couloirs et la salle d’attente, les pupilles particulièrement dilatées ; pour certains des épisodes d’agitation, pour d’autres d’hyper somnolence : l’un d’eux avait choisi de passer la nuit dans un arbre, sur une branche, dont il est d’ailleurs tombé… Ce sont tous des patients qu’il a fallu garder et surveiller en attendant que les effets des drogues consommées se dissipent  pour qu’ils puissent repartir chez eux.

Quelques années plus tard, en 2010,  un jeune homme d’une trentaine d’années,  se présente aux urgences dans un état d’agitation extrême après avoir absorbé un demi-comprimé d’ecstasy au cours d’une fête entre amis ; il n’en avait pas l’habitude et faisait visiblement un « Bad Trip[1] » avec une sensation de mort imminente. Tous ses propos reflétaient cette angoisse de mort. Il n’y avait pas grand-chose à faire qu’à essayer de le rassurer mais c’était peine perdue. Progressivement les effets se sont estompés (mais il a bien dû patienter deux ou trois heures) et il a pu quitter le service en se jurant qu’il ne renouvellerait pas l’expérience…

Beaucoup plus grave, en 2013 : le Centre 15 nous informe de l’arrivée de deux VSAB[2] nous adressant deux jeunes de 24-25 ans, agités, ayant consommé probablement des substances dont ils taisaient le nom. Je me posais la question de la nécessité de deux camions de pompiers, ce qui veut dire deux équipages de quatre hommes, mais j’ai vite compris : le premier était dans un tel état d’agitation et de délire complet qu’il n’avait pas fallu moins que six hommes pour le maintenir et l’amener aux urgences ; l’autre était plus calme mais dans un état de malaise ; il est entré accompagné mais en marchant. Il y avait donc deux urgences à gérer en même temps, dont l’une particulièrement préoccupante puisqu’il fallait maintenir à plusieurs cet homme agité sur un brancard.

Le premier problème était de savoir quelle drogue avait été ingérée ; celui qui était interrogeable m’a parlé de drogue de l’amour (MDMA [3,4 méthyldioxyméthamphétamine], encore connue sous sa forme d’ecstasy)

Ensuite il fallait gérer la situation pour le premier patient, délirant, avec des hallucinations qui le terrifiaient ; heureusement un de ses camarades était présent et lui parlait, le rassurait : c’était le seul qu’il arrivait à comprendre. Il présentait une tachycardie[3] à 200/minute, une poussée hypertensive dont la systolique[4] approchait de 30, une hypersudation telle qu’il se liquéfiait littéralement sous nos yeux, rendant impossible la pose de voie veineuse périphérique dont le pansement se décollait sans cesse ; il se débattait sur son brancard maintenu par six hommes. Sa température approchait des 42°. Cette hyperthermie maligne était une urgence vitale.

Pendant que je passais un message au Samu pour demander un renfort médical, puisque nous étions en nombre restreint sur Castel, deux personnes se trouvaient dans le couloir et m’ont abordée. Ils voulaient savoir quand ces deux jeunes allaient pouvoir sortir, ils  étaient passibles de sanctions. Je les ai regardés abasourdie parce qu’ils n’avaient pas l’air de réaliser la gravité de la situation et je leur ai répondu que je n’étais pas certaine qu’ils puissent s’en sortir, en tout cas pour le premier. Donc envisager des sanctions était à mon avis hors de propos puisque le pronostic vital de l’un d’eux était en jeu…

Finalement la situation d’urgence a pu être maîtrisée ; le patient qui était en état très grave a été endormi et plongé dans un coma artificiel pour pouvoir être transporté en service de réanimation sur Toulouse. Deux ou trois semaines plus tard, nous apprenions qu’il était en vie et avait pu quitter la réanimation. J’ignore ce que ces deux jeunes sont devenus mais les plus grands doutes demeurent sur leur perspective de carrière.

Dr N. Rémy

[1]  Le bad trip se caractérise par une angoisse intense, des tremblements, des sueurs froides, des difficultés à respirer, des palpitations, des hallucinations, de la confusion, parfois une perte de connaissance.

[2] Véhicules de secours aux asphyxiés et  aux blessés

[3] Le rythme cardiaque normal oscille normalement autour de 60 battements par minute pour un adulte.

[4] La tension artérielle comprend deux chiffres, l’un pour la maxima et l’autre pour la minima : la maxima varie de 11 à 15. Au delà de 15 on parle d hyper tension. C est un signe de gravité car l’hypertension​ peut entraîner une hémorragie cérébrale ou autre effets graves.

Les infections hivernales

La saison d’hiver apporte chez tous son lot de désagréments : qui ne connaît de rhume, de  pharyngite, de bronchite ou de grippe pour ne citer que les plus courantes de ces affections saisonnières ?

            Les enfants sont particulièrement touchés mais aussi les personnes âgées ; les adultes, plus résistants peuvent y échapper à condition de ne pas traîner avec soi de fatigue chronique. Les mères de famille nombreuse ont l’habitude de traiter au domicile ces ennuis de l’hiver : inhalations, frictions, homéopathie, phytothérapie ou Paracétamol tout simplement ; mais il existe des situations où il est nécessaire de consulter son généraliste et d’utiliser l’allopathie avec son arsenal d’antibiotiques et anti-inflammatoires. Continuer la lecture de « Les infections hivernales »