Accepter l’obscurité

 

Il est bien certain que la Providence nous fait à l’heure actuelle cette grande grâce de nous mettre dans l’incertitude, dans l’obscurité, dans la nuit, sur ce que deviendra ce monde, sur ce que sera chacune de nos vies individuelles. Au lieu de nous étonner, remercions donc Dieu de nous mettre ainsi dans des conditions où nous devons chercher notre voie dans le mystère, où nous sommes obligés d’aller à tâtons vers Dieu dans l’obscurité de toutes les choses humaines. Et demandons à saint Joseph qu’il nous forme à accepter l’obscurité des voies de Dieu dans la confiance, dans l’amour ; qu’il nous forme à attendre Dieu dans le silence ; qu’il nous forme à l’écouter dans son murmure, au moment où il parle pour l’acte du moment qu’il indique.

Chanoine Lallement

 

Patronage de saint Joseph

 Patron de l’église universelle, saint Joseph est par là même le patron de chaque âme dans quelques conditions providentielles qu’elle soit placée, pour toutes les circonstances, pour toutes les épreuves qu’elle peut avoir à traverser. Il est le patron des grands, il est le patron des pauvres, il est le patron des personnes mariées, il est le patron des vierges, il est le patron des prêtres, il est le patron des âmes éprouvées, il est le patron de toutes les sociétés, il est tout particulièrement le patron des âmes contemplatives et des âmes qui veulent vivre unies à Jésus et à Marie car cette union a été toute sa vie. Enfin, il est le patron des mourants car il est mort entre les bras de Notre-Seigneur et sous les yeux de la Très Sainte Vierge.

Extraits du livre : Le scapulaire de saint Joseph, Clarisses de Morgon

 

Comment devenir « compagnons d’éternité » ?

 

« En donnant Joseph pour époux à la Vierge, Dieu lui donna non seulement un compagnon de sa vie, un témoin de sa virginité, un gardien de son honneur. Mais encore, en vertu même du pacte conjugal, un participant de sa sublime dignité » écrit Léon XIII. Aimer, c’est se donner, aimer, c’est s’oublier. Saint Paul avertit les époux que le modèle de l’amour conjugal, comme de toute vie chrétienne, demeure le Christ crucifié. Si tant de foyers sont détruits, n’est-ce pas qu’il a manqué, à la base de leur amour, l’esprit de sacrifice ? L’enchantement des premiers élans passe vite. L’existence quotidienne, un instant transfigurée et idéalisée par l’amour, reprend bientôt son cours terne et monotone. Les traits de caractère s’accusent. Les défauts s’accentuent. Le mariage devient un « joug à deux » : conjugium. Si le Christ n’est pas dans l’âme des époux pour les exercer à la patience, à la douceur, au sourire de la charité, au support mutuel, la première fusion des cœurs menace de finir en solitude à deux. Il faut que le Christ eucharistique visite souvent le foyer pour maintenir l’union dans une prière commune. Quand on s’aime dans le Christ, rien ne peut détruire un amour plus fort que la mort. Car l’amour est dans l’âme et l’âme ne meurt pas. Après la mort, les époux se retrouvent à jamais unis en Dieu, « compagnons d’éternité ».

Père M. M Philippon

 

Eduquons notre imagination

L’imagination nous emporte, de là nos peurs et nos vertiges. Un point sur lequel il y a lieu d’insister, c’est l’éducation de notre imagination. Joseph prend la vie simplement parce que sa foi jugule son imagination. Nous trouvons, nous, la vie compliquée parce que notre foi est moins vivante que notre imagination, laquelle grossit, assombrit et trouble tout. La foi, source de paix ; l’imagination, source d’inquiétude. Et l’artisan de Nazareth nous donne une très saine leçon d’éducation. Il prend les choses comme elles arrivent : quelle simplicité dans son acceptation des ordres de l’ange. Ne laissons pas courir notre fantaisie la bride sur le cou, mais jugeons le tout avec foi. Ne cherchons pas à nous évader du présent, pénétrons-le, possédons-le par la foi en Dieu notre Père. Vivons au présent. Joseph est le vivant modèle de cet abandon à la Providence que nous a demandé le divin Maître, de ce calme évangélique, fruit des vertus théologales.

Frère M. Colin

 

Pour les Mamans :

 

« Quand on aime, on n’a pas de peine, ou si l’on a de la peine, on aime sa peine » dit saint Augustin.

Il faut aimer ce que l’on fait et l’accomplir avec enthousiasme. Ceux qui cheminent le long des routes, le cœur morne et l’âme éteinte, cheminent bien lentement et leur route ne monte pas haut. Notre tâche est assez belle pour qu’on ne se livre pas à elle à moitié, mais en plein, d’un don généreux et sans retour. Certains font la moue devant le devoir comme devant une corvée. D’autres regardent la vie comme un serviteur peu zélé regarde son maître, avec le désir d’en faire le moins possible. D’autres, enfin, ont peur de trop donner, de ne pas recevoir assez en échange, et soupèsent minutieusement l’effort et le résultat comme des marchandises dans la balance. C’est de la part de tous un mauvais calcul, parce qu’en général, dans la vie, on reçoit en proportion de ce qu’on donne. À qui donne peu d’âme, la vie rend peu d’âme. Mais celui qui se donne avec beaucoup d’enthousiasme le sent croître en lui comme un mystérieux ferment. C’est dans notre amour pour le Christ que nous trouverons le principe de l’enthousiasme durable.

Paula Hoesl