Eduquons notre imagination

L’imagination nous emporte, de là nos peurs et nos vertiges. Un point sur lequel il y a lieu d’insister, c’est l’éducation de notre imagination. Joseph prend la vie simplement parce que sa foi jugule son imagination. Nous trouvons, nous, la vie compliquée parce que notre foi est moins vivante que notre imagination, laquelle grossit, assombrit et trouble tout. La foi, source de paix ; l’imagination, source d’inquiétude. Et l’artisan de Nazareth nous donne une très saine leçon d’éducation. Il prend les choses comme elles arrivent : quelle simplicité dans son acceptation des ordres de l’ange. Ne laissons pas courir notre fantaisie la bride sur le cou, mais jugeons le tout avec foi. Ne cherchons pas à nous évader du présent, pénétrons-le, possédons-le par la foi en Dieu notre Père. Vivons au présent. Joseph est le vivant modèle de cet abandon à la Providence que nous a demandé le divin Maître, de ce calme évangélique, fruit des vertus théologales.

Frère M. Colin

 

Pour les Mamans :

 

« Quand on aime, on n’a pas de peine, ou si l’on a de la peine, on aime sa peine » dit saint Augustin.

Il faut aimer ce que l’on fait et l’accomplir avec enthousiasme. Ceux qui cheminent le long des routes, le cœur morne et l’âme éteinte, cheminent bien lentement et leur route ne monte pas haut. Notre tâche est assez belle pour qu’on ne se livre pas à elle à moitié, mais en plein, d’un don généreux et sans retour. Certains font la moue devant le devoir comme devant une corvée. D’autres regardent la vie comme un serviteur peu zélé regarde son maître, avec le désir d’en faire le moins possible. D’autres, enfin, ont peur de trop donner, de ne pas recevoir assez en échange, et soupèsent minutieusement l’effort et le résultat comme des marchandises dans la balance. C’est de la part de tous un mauvais calcul, parce qu’en général, dans la vie, on reçoit en proportion de ce qu’on donne. À qui donne peu d’âme, la vie rend peu d’âme. Mais celui qui se donne avec beaucoup d’enthousiasme le sent croître en lui comme un mystérieux ferment. C’est dans notre amour pour le Christ que nous trouverons le principe de l’enthousiasme durable.

Paula Hoesl

 

Travailler sous le regard de Dieu

Bienheureux qui sait reconnaître Dieu dans son emploi, dans son travail comme dans sa prière, dans son devoir d’état. Bienheureux surtout celui qui sait l’y aimer et lui obéir. Tout alors se transforme et se transfigure. Les actions les plus ordinaires s’auréolent de divin. Les plus communes ainsi accomplies d’une façon non commune, revêtent une splendeur qui en bannit la vulgarité. Ainsi, tout se fait dans l’ordre, la paix, la lumière, l’amour. Ce devoir d’état, c’est mon petit jardin, Dieu m’en a fait le jardinier. Et donc je travaillerai sous le regard de Dieu ce petit jardin dont je suis le jardinier. Dieu doit prendre un singulier plaisir à ce petit travail et l’ouvrier y trouvera sûrement une grande paix et une assurance parfaite.

Abbé Francis Mugnier