Le Christ a vaincu le monde !

 

           « Regardez avec sang-froid cet avenir, quel qu’obscur et caché qu’il vous puisse apparaître. Mais au milieu de cette obscurité une chose apparaît en pleine lumière : la mission que vous avez à remplir. Que chacune de vous avance en donnant l’exemple, en soutenant et stimulant les autres par son aide. Toutes ne peuvent pas tout et il n’est pas donné à chacune de travailler avec des fruits égaux, mais chacune de vous possède ce savoir-faire aimable et puissant qui peut conquérir les âmes à la bonne cause, la cause de Jésus-Christ.

  Poursuivez donc avec entrain votre route au nom du Seigneur ! Le Christ-Roi et la Vierge Immaculée sont avec vous. Ayez confiance ! Le Christ a vaincu le monde ! »

Pie XII aux jeunes filles

 

Semeuse de force et de beauté morales

 

           « Parce que vous êtes enfants de Dieu et faites à son image, la souillure de l’âme lui est repoussante et douloureuse. Elle est un coup de marteau permanent sur les clous de la Croix. Parce que vous n’avez pas le droit de manquer de respect à vous-mêmes ; vous n’avez pas le droit de ternir la maison de Dieu qu’est votre corps. Comment le Seigneur demeurera-t-il en sa demeure si elle est maculée, salie ? Veillez et priez ! Ne soyez pas téméraires, ne dites pas que vous pouvez tout lire, tout voir, tout entendre. N’approchez pas du feu, ne le bravez pas ; il vous consumerait et vous seriez perdues !

  Notre idéal l’exige ! Notre rôle de semeuse de force et de beauté morales le réclame ! Notre volonté de nous préparer aux tâches de l’avenir, au bonheur du foyer, aux missions familiales et sociales qui nous attendent demain, nous l’impose. Nous ne nous déroberons pas devant le devoir que notre sens de l’idéal chrétien rend spontané et naturel chez nous !

  Nous voulons rester fières de nous-mêmes et de notre influence !

  La joie profonde d’un cœur limpide et d’une âme délicate doit être la première source de notre fierté, comme elle sera la première cause de notre rayonnement et de notre bonheur ! »

Extrait de « Nous et notre cœur »

 

Conseils de Saint Jean Bosco

           Voici les trois conseils donnés par saint Jean Bosco au petit garçon qui voulait savoir comment s’y prendre pour devenir saint et qui deviendra le grand saint Dominique Savio :

¨ Primo : Ne pas s’emballer, car on ne reconnaît pas la voix du Seigneur quand l’âme est inquiète.

¨ Secundo : Continuer à faire son devoir d’état qu’il s’agisse du travail de classe ou des exercices de piété.

¨ Tertio : S’amuser de tout son cœur en récréation.

Et aucun de ces trois conseils ne doivent prendre le pas l’un sur l’autre ; ils sont tous trois d’égale importance.

 

Prière à saint François, ce stigmatisé si joyeux1

 

                      Bien aimé saint François, prenez-moi, je vous en supplie, dans vos mains crucifiées pour me plonger dans le cœur ouvert de notre Dieu, de notre tout.

                      Je ne vous demande pas de m’apprendre la résignation, c’est une lâcheté pour ceux qui sont fatigués d’aider Jésus à sauver le monde ; mais je vous demande de m’enseigner la louange, vous qui êtes un Séraphin. La louange, quand le seul Saint veut bien dans Sa miséricorde inouïe me faire une petite place sur Sa Croix où je suis un avec Lui. Donnez-moi ainsi de n’être pas un Cyrénéen maussade et bougonnant.

    Je ne vous demande pas de m’apprendre la modération, et l’équilibre, et la mesure, et le juste milieu, parce qu’il n’y a pas de juste milieu entre Tout et rien, entre l’Infini et le créé, entre Jésus vivant de ma mort et moi vivotant malgré Sa Mort ; mais je vous demande de m’apprendre à me donner tout à Lui sans mesure, à souffrir avec Lui au-delà de cette timide mesure que les événements me proposent, à connaître la joie de Sa splendeur sans mesure, à mettre dans mon amour pour Lui cette unique mesure dont parle saint Bernard et qui est de n’en pas avoir.

  Je ne vous demande pas de m’apprendre le contentement qui est la mort de la joie, la clôture acceptée de nos limites, la délectation du néant qui se suffit ; mais je vous demande de m’obtenir l’héroïsme de n’être jamais satisfait, le désir inextinguible de franchir tous les barrages jusqu’à l’Amour, l’élan pour obéir à tous les appels de Celui qui m’exige, la soif inassouvie jusqu’à l’éternité, pour moi et pour tous les hommes, de l’enivrement dans le Sang de l’Agneau, de la totale combustion dans le Feu dévorant de Yahvé.

  Bien aimé saint François, veillez sur moi pour écarter toujours le détestable enfer d’une allégresse sans stigmates et l’horreur d’une croix sans amour exultant. Si je succombe à Satan jusqu’à m’ennuyer sur la Croix, jusqu’à ne plus la désirer comme l’unique béatitude, alors obtenez pour moi de brûler ma tiédeur au souffle du Crucifié qui réjouit ma jeunesse. Et si mon enthousiasme fait alliance avec les pitreries vaniteuses, les orgueils troubles, les plaisirs trop humains, vous qui savez tant L’aimer, implore la Cause de notre joie de m’arracher à ces consolations maudites, et aidez-moi à me tourner vers NotreDame pour lui demander la plus haute grâce de Son Fils :

« Fac me plagis vulnerari,

Fac me Cruce inebriari,

et cruore filii ».

Ainsi soit-il !

 

1 Prière écrite par un grand handicapé.

 

Cet enfant que nous n’aurons pas… je l’ai donné à Dieu !

A ma douce amie :

           Mais ce soir, je ne veux plus imposer à mon Seigneur notre désir. J’ai cru l’entendre qui me demandait de lui offrir cet enfant que nous n’aurons pas. Vous le connaissez, cet enfant dont nous rêvons tout bas, qui occupe en notre amour tant de place, que j’ai bâti de vos yeux et de votre front et de votre cœur surtout, et un peu des miens… Vous savez, cet enfant dont l’invisible berceau dessine le sens de notre maison, et qu’appellent les fleurs de notre jardin, comme le soleil de nos fenêtres, et notre Vierge, et cet étroit espace le long de notre lit, et tous les serviteurs immobiles ou actifs de notre amour, et le travail même qui m’emmène si loin… Cet enfant où nous aurions cru seulement nous reconnaître comme en un rejaillissement de nous-mêmes et qui aurait été une vraie source, nous obligeant à la fraîcheur et à la nouveauté…

  Dieu me le demandait. Je le lui ai donné. Il savait bien pourtant que nous le lui aurions rendu quand même et que son baptême n’aurait pas été une brève cérémonie, mais le don commencé de toute une vie. Son baptême nous aurait préservé de nos péchés ; nous aurions sans cesse purifié notre âme pour baiser dignement ce front. Nous en aurions fait un saint ; et le monde en a un tel désir, et la France que nous aimons !

Je l’ai donné à Dieu, et je ne veux plus le Lui reprendre : s’il nous le renvoie, je crois que je serai surpris.

  … Ma douce amie, je voudrais en tous cas ouvrir mon cœur désormais sans jalousie aux enfants des autres. Penser à eux, largement. Penser que mon travail, peut-être apaisera la faim, essuiera les larmes de quelque gosse lointain. Penser qu’un autre amour, grâce à notre amour, calculera moins ; qu’en aidant la France, obscurément à devenir plus accueillante, un nouveau-né sera reçu avec un plus large sourire, et moins de rides au front du papa et de la maman. Nous serons les parents inconnus de beaucoup d’enfants. Par nos efforts, quelques-uns sentiront plus largement monter dans leur corps ou dans leur âme la vie de Dieu. Nous serons, tout le long de l’année, comme les anges et les bergers de Noël. Comme eux, devant l’enfant d’un autre, nous dirons d’une voix tremblante un peu, mais joyeuse : « Un enfant nous est né, un fils nous est donné ». Et nous songerons qu’après tout, il est venu le seul enfant qu’il fallait au monde. Vous êtes d’accord, n’est-ce pas ?

  Vous n’y perdrez rien ma douce amie, vous le savez. Nous nous appartiendrons davantage, car rien de notre amour ne sera inemployé, nul coin de notre cœur ne sera désaffecté.