Ecouter la rumeur du passé chrétien

Je pense à tous ceux qui m’ont aidé, nourri, formé et dont l’action tutélaire subsiste encore en moi. Je trouve naturel de me voir protégé depuis mon enfance par des dévouements sans salaire. Et pourtant tous ceux qui se sont occupés de me faire du bien étaient les messagers, les instruments de l’Amour Rédempteur, qui, comme des rayons convergeant vers un centre minuscule, se sont centrés sur mon insignifiance.

Ces voix lointaines de tous ceux qui m’ont précédé et qui me conseillent et qui me supplient, d’où viennent-elles ? C’est le Christ qui emprunte la voix de nos saints Patrons, c’est lui qui parle par saint Pierre et par tous les missionnaires. Rien que d’écouter la rumeur du passé chrétien, une grande noblesse résonne en nous.

Père Pierre Charles S.J. Professeur de Théologie (1883-1954)

 

Amen

Ma vie pourrait être un Amen obstiné et total. Pour atteindre la perfection, il suffit d’être droit, nous ne devons pas suivre avec raideur notre propre idée, mais nous accommoder à tous les vouloirs divins et n’agir que pour collaborer avec le Maître dans un Amen joyeux et toujours loyal et fort. Il ne faut rien de plus que ce petit mot pour faire germer en nous les vertus absentes.

Père Pierre Charles S.J. Professeur de Théologie (1883-1954)

 

La vie est belle

La vie est belle, très belle quand on la comprend bien… Chacune porte en elle tout un mystère de beauté, un abîme d’amour, et, sous le rayonnement de telles vies, il y a d’invisibles germinations qui sont toutes à la louange du Créateur.

Il faut vivre sa vie, toute sa vie, sans omettre une page, sans passer une ligne, sans négliger une syllabe, ni même une légère ponctuation. Tout est lourd de valeur divine, de poids d’éternité et tout est organisé pour la seule gloire de Dieu. Comme le moindre petit détail prend alors son importance et met en relief une face de l’infinie bonté du Créateur ! La poussière même proclame le tout de Dieu et l’âme s’abimant dans son néant Le chante en s’écroulant plus bas encore

G. de Boisgiroult – La femme au foyer

 

Accepter l’obscurité

 

Il est bien certain que la Providence nous fait à l’heure actuelle cette grande grâce de nous mettre dans l’incertitude, dans l’obscurité, dans la nuit, sur ce que deviendra ce monde, sur ce que sera chacune de nos vies individuelles. Au lieu de nous étonner, remercions donc Dieu de nous mettre ainsi dans des conditions où nous devons chercher notre voie dans le mystère, où nous sommes obligés d’aller à tâtons vers Dieu dans l’obscurité de toutes les choses humaines. Et demandons à saint Joseph qu’il nous forme à accepter l’obscurité des voies de Dieu dans la confiance, dans l’amour ; qu’il nous forme à attendre Dieu dans le silence ; qu’il nous forme à l’écouter dans son murmure, au moment où il parle pour l’acte du moment qu’il indique.

Chanoine Lallement