Prions bien l’un pour l’autre

Ma chère femme, prions bien l’un pour l’autre. J’ai demandé à Dieu et je lui demande souvent qu’aucune prière ne sorte de mon cœur sans que vous n’en receviez quelques applications, pourtant il m’est doux de penser que vous êtes toujours présente à ma prière, toujours présente chaque fois que je joins mes mains ou que je m’agenouille, chaque fois que de mon âme monte une pensée reconnaissante ou d’action de grâces. 

Lettre de Gérard de Cathelineau à sa femme quand il était Capitaine en Indochine

 

Irai-je seul ?

Demain, bientôt… la mort.

Je gagnerai les cieux, je l’espère.

Mon cœur sera dilaté de reconnaissance et d’amour. Irai-je seul ?

Ah non ! Jésus, je ne veux pas pénétrer seul chez vous, je veux vous amener tout le monde à votre image toujours…

Instruisant par mon exemple et payant de mon sang ce peu, ce rien que j’aurais fait pour vous, en regard de ce que vous avez fait pour moi… 

Extrait du carnet de retraite du collégien, Gérard de Cathelineau – 16 ans

 

Anxieux comme une mère!

Un jour nous verrons comment Dieu était attentif pour nous, anxieux comme une mère ayant peur de perdre son enfant ; nous verrons comment un péché mortel est un vrai drame mettant les anges en émoi, les saints en prière, la Vierge dans l’angoisse… Ce sont des choses auxquelles nous n’osons pas croire… Elles nous paraissent trop grandes et elles sont si vraies pourtant. Nous sommes enveloppés dans un océan de bonté sainte. N’y a-t- il pas de la joie dans le ciel quand nous nous repentons ?  Là-haut le chrétien saura ce que Dieu faisait pour lui, les stratagèmes auxquels il avait recours pour l’empêcher de se perdre, les appels incessants qu’il adressait, les refus qu’il essuyait. Il verra l’intervention d’âmes qu’il ignorait et qui se sacrifiaient pour lui. Il se sentira solidaire d’une foule d’élus qui auront travaillé à son salut. D’adorables mystères de piété céleste seront dévoilés. L’âme étonnée les découvrira partout : dans les prêtres qu’elle frôlait sans les comprendre, dans les hosties qu’elle recevait sans les goûter, dans les messes, dans les sermons, dans les absolutions… Il découvrira toutes ces merveilles où Dieu se cachait, où Il nous cherchait inlassablement ! Alors ce sera l’extase, l’enivrement de l’esprit ! Extase d’autant plus grande qu’elle sera décuplée par la présence de nos bien-aimés retrouvés au ciel et associés éternellement à notre bonheur ! Voilà la fête qui nous attend Là-haut ! Fête que Dieu nous a préparé en retour de quelques pauvres prières et sacrifices que nous donnons ici-bas dans ce tout petit temps que dure la vie humaine.

Abbé P. Marc – Le don de vous-même

 

Lettre à une amie malade

Je vous gronde de parler de votre vie inutile… Inutile, une âme chrétienne, une âme qui prie !… Mais vous seriez seule sur la terre et incapable de tout mouvement, que vous seriez encore plus utile que le soleil, la lune et les étoiles, car vous pourriez prier pour les âmes du purgatoire, vous seriez comme sur un champ de bataille, parmi des blessés dévorés de fièvre, et portant dans vos mains un verre d’eau fraîche dont une seule goutte peut désaltérer chacun de ces mourants !

Lettre de Louis Veuillot à une amie malade