Il fait froid…

Les temps sont difficiles et les mamans sont inquiètes… Rien ne va plus ! Comment faire pour traverser les crises qui nous secouent et préserver nos enfants des dangers qui les menacent ?

Partir sur une île déserte ? Creuser un bunker en Bretagne ?

« Elle ne craindra pas pour sa maison la rigueur des temps de neige, parce que tous ceux dont cette maison se compose sont pourvus de doubles vêtements[1]. »

Nous avons reçu les grâces d’état le jour de notre mariage pour conduire, ensemble, toute notre famille vers le ciel. Il nous faut donc aujourd’hui implorer ces grâces afin d’accomplir cette tâche. Répandre autour de nous la sérénité et la joie des enfants de Dieu sans nous soucier de rien ; cela ne serait-il pas la politique de l’autruche ? Pas du tout !

Mais que faut-il donc entendre par ces « doubles – vêtements » ?

Je suis sûre que toutes les mamans sont très curieuses de cette « recette » donnée par Salomon !

Monseigneur Gay dans ses conférences aux mères chrétiennes nous éclaire.

« Ce double vêtement dont vous devez munir vos fils, c’est une double science, une double force et un double amour ».

UNE DOUBLE SCIENCE.

Science de la vie présente et de la vie future.

Lors de notre conception, nous avons reçu la vie de la nature. Le jour de notre baptême, c’est à la vie surnaturelle que notre âme s’éveille ; c’est elle qui nous unit à Dieu qui nous rend capables d’agir, de connaître, de vouloir, d’aimer et de nous consommer en Lui pour atteindre la vie éternelle.

La science de la vie n’est donc que la science de la vraie direction. Il s’agit de savoir où aller et comment nous conduire ; et c’est cela qu’en tant que mères chrétiennes nous devons apprendre à nos enfants : où Dieu veut-il que nous allions ? Par quel chemin nous emmène-t-il ?

La liberté humaine n’est pas de faire ce que nous voulons mais ce que Dieu veut…

Le but premier et essentiel doit orienter toute notre vie. Ce n’est pas pour autant qu’il faille mépriser les buts secondaires et temporels. Nos enfants doivent entretenir leur mémoire, connaître l’histoire de leur famille, de leur pays, aiguiser leur esprit, former leur jugement, choisir un métier, tenir la place qui est la leur, vivre en société… mais tout ceci sans perdre de vue le but pour lequel ils ont été créés.

Pour ne pas être pris au dépourvu, il ne faut pas négliger la formation de l’esprit : catéchisme, doctrine chrétienne, encycliques des grands papes ; ne croyons pas que seul notre bon sens nous donnera des arguments, pour être fermes dans la foi, il faut se former.

La formation intellectuelle doit aboutir à la formation morale et cette dernière achèvera la construction de l’homme chrétien : « Cherchez premièrement le royaume de Dieu et sa justice, et tout le reste vous sera donné par surcroît[2]».

UNE DOUBLE FORCE

Une conscience bien formée

Formons la conscience de nos enfants. Il y a souvent négligence dans cette éducation… En ces temps d’inversion des valeurs et de confusion il n’est pas rare de trouver des consciences fausses, incertaines et même des consciences mal faites… c’est pourquoi il est essentiel de donner toute son importance à cette formation ! Sous les noms menteurs de liberté, d’indépendance et de « charité », on nous parle des « droits de l’homme », au lieu de nous rappeler ses devoirs et on enseigne davantage le culte de l’homme que le culte de Dieu !

Détachons-nous des slogans à la mode qui veulent mettre la main sur notre jugement : la bonté ne flirte pas avec la « tolérance » ; la vérité n’a rien à voir avec la demi-mesure soit disant « charitable » ; l’amour conjugal ne se confond pas avec la sensualité et les mœurs libérés ; l’indépendance ne nous libère pas de Dieu : notre seule liberté étant celle de choisir Dieu ; l’écologie n’a pas été pratiquée uniquement à partir du XXe siècle car la véritable écologie respecte les dons offerts par Dieu… et nous pourrions facilement démonter une par une toutes les maximes à la mode !

Non ce n’est pas un péché que de jeter une pile aux ordures ; non, la vie d’un dauphin ou d’un panda géant en voie de disparition ne vaut pas plus que celle d’un seul de tous ces enfants que l’on fait disparaître en silence ; non, la femme n’a pas été « libérée » par la révolution ; non, nous ne pouvons pas disposer de notre corps et de celui des autres selon notre volonté ; non, ce qui était mal et mauvais hier n’est pas devenu bien aujourd’hui : Dieu ne change pas ! Et les exemples ne manquent pas…

Utilisez les enseignements de l’Evangile, servez-vous des paraboles, vous y trouverez la règle des mœurs et de la conscience. Il est indispensable que notre jeunesse acquière une conscience lumineuse, droite ferme et invincible afin qu’aucun souffle de l’erreur ne puisse l’ébranler.

La conscience chrétienne doit être une citadelle du haut de laquelle nos enfants pourront défier le monde, le démon et l’enfer et prendre les bonnes décisions. En sachant distinguer le mal du bien, ils découvriront le vrai bonheur !

Un caractère bien trempé

Pour résister aux pressions, donnons à nos enfants un caractère digne, ferme et bon.

Notre parenté avec le Christ et le prix dont il a payé notre salut nous montrent ce que nous valons aux yeux de Dieu ; pas question donc de nous avilir avec l’impureté et l’indignité qui envahissent notre monde. Ayons honte de tout ce qui est bas, grossier, vulgaire et mesquin. Combattons sans merci l’égoïsme, l’amour de soi et la sensualité. : rien n’est plus contraire à la dignité de la vie que la facilité à céder aux exigences et aux suggestions des sens. Soyons fiers ! Mais non pas de cette fierté qui repose sur la vanité mais fiers d’être frère de Notre Seigneur Jésus-Christ et digne d’être sauvés par son sang.

Que nos enfants soient forts ! Nous mourrons de faiblesse ; notre génération est sans colonne vertébrale et nous tombons au moindre souffle de vent, à la moindre épreuve ; un bon sentiment mêlé à quelques paroles adroites, et nous voilà entraînés à tout abandonner : effort, résolution, morale et parfois même pratique religieuse… On se laisse séduire, insensiblement ; et de petites concessions en grandes trahisons bientôt devenues des chaînes indéboulonnables nous mènent jusqu’aux peines du feu éternel… Que nos fils soient virils et que nos filles soient des femmes fortes, capables de résister aux tempêtes de la mondanité, de la sensualité sous toute ses formes (musique, ambiance, habillement,…)

Exercez vos enfants, habituez-les à des actes de volonté, à plier devant le devoir – même et surtout quand cela coûte-, à renoncer à un plaisir, à l’intérêt personnel. Et surtout qu’il ne cède pas à la divinité actuelle, contemporaine et des plus honorées : le bien être ! Il entraîne au culte du corps et de tout ce qui va avec : sport à outrance, lascivité, plaisirs des sens. Ce culte offre les âmes des baptisés comme une proie tellement facile à la chair et au démon.

Enfin, travaillez à leur faire un bon caractère ! Parfois il est reçu à la naissance et c’est une belle avance ; mais certains sont nés chagrins et difficiles et c’est un grand exercice de vertu que de l’acquérir ! Le bon cœur ne suffit pas, il faut y ajouter le bon caractère. C’est notre vitrine ; c’est lui qui paraît aux yeux des hommes et témoigne que l’on est enfant de Dieu. Que de personnes sont bonnes et pourtant sont insupportables ! Former à la douceur, à la retenue, à l’égalité, à la patience et à la bonté sont de rudes tâches quand toutes ces qualités ne sont pas naturelles mais si, comme Saint François de Sales, on parvient à les acquérir, quelle force alors ! Si l’on ne sait pas se vaincre, que l’on n’est pas fort contre soi alors quelle bataille serons-nous capables de remporter ? Mais sachons bien que seuls, nous n’arriverons à rien ; c’est dans notre union à Dieu que nous sera communiqué sa force et sa sérénité.

UN DOUBLE AMOUR

Amour de Dieu

Dès le plus jeune âge, ce sont aux mamans (sans jamais exclure les papas bien évidemment) d’orienter le cœur des touts petits : dirigez, réglez, ordonnez leurs amours. Vous connaissez la célèbre définition donnée par Saint Augustin : « la vertu c’est l’ordre de l’amour ». Que vos enfants aiment Dieu par-dessus toutes choses, et les hommes, tous les hommes, pour l’amour de Dieu.

Apprenez-leur à aimer Dieu et prenez soin de leur inspirer cette crainte religieuse de Dieu qui tient l’homme éloigné du péché. Cette « crainte » – qui a mauvaise presse aujourd’hui-, est « le commencement de la Sagesse » dit le Psaume[3]. Dites-leur que Dieu est le maître ; qu’ils ne redoutent rien tant au monde que de l’offenser. Sur ce fondement, posez alors l’amour de reconnaissance en leur montrant tous les bienfaits qu’ils ont reçu de Dieu ; montrez-leur tout ce que Dieu a fait pour eux, jusqu’à sa mort sur la croix pour nous racheter.

Enseignez-leur que même si notre amour est doux, il doit aussi être un amour volontaire, libre, agissant, effectif, un amour qui fait que l’on travaille, que l’on lutte, que l’on se dépense, que l’on souffre avec patience et que l’on persévère sans se lasser jusqu’au bout !

Amour des hommes pour Dieu

Enfin inspirez à vos enfants qu’ils doivent aimer les hommes. Il faut que le cœur humain s’élève mais aussi qu’il s’étende. Que l’enfant aime ses parents, ses frères et sœurs, d’un amour non seulement sensible mais efficace et dévoué comme on doit aimer Dieu, y joignant en plus un amour indulgent, qui supporte les défauts et pardonne les fautes. Donnez-leur l’amour de ceux qui souffrent, il y a tant de personnes autour de nous qui portent de si gros fardeaux ! Enseignez-leur la bienveillance, la reconnaissance, la compassion, le dévouement. Apprenez-leur à distinguer les actes mauvais – que leur conscience ne leur permettrait pas – de l’homme qui les a commis et qui est souvent faible et a besoin de nos prières. Aidez-les à former leur discernement : il y a ceux qui nous entourent et ont peut-être besoin de notre aide et ceux qui sont de vrais amis, solides et fidèles parmi lesquels on pourra un jour, si Dieu le veut, choisir notre conjoint. Enfin donnez-leur l’amour de l’Eglise de toujours et l’amour de leur patrie. En un mot, « revêtez-les de Jésus-Christ ![4] », avec le soutien de Notre-Dame jusqu’au pied de la Croix.

Ainsi vous n’aurez plus rien à redouter pour vos enfants, quoi qu’il arrive, grâce à ces doubles- vêtements, les ténèbres ne seront ni en eux ni pour eux car celui qui suit le Christ marche toujours dans la lumière. Et ne l’oublions jamais et prenez courage : le Christ a vaincu le monde[5] !

Marguerite-Marie

 

[1] Livre des Proverbes XXX-12

[2] Matth. VI – 33

[3] Psaume CX, 10

[4] Saint Paul aux Romains, XIII, 14

[5] Jean, XVI,33

Un secret dévoilé

En face de l’évolution qui menace la femme et la famille toute entière, il ne s’agit pas de se perdre en plaintes stériles, en regrets éternels ou de choisir une attitude purement passive. Toute maman aujourd’hui a pris conscience du danger qui menace cette institution que l’on croyait intouchable. Pendant longtemps on a regardé les femmes qui délaissaient leur foyer en s’interrogeant, en les enviant vaguement –pour les plus fortunées- de laisser leurs tâches ménagères à d’autres ou en plaignant celles qui étaient obligées d’assumer un double travail.

Aujourd’hui de nouvelles habitudes se sont glissées dans nos maisons et c’est monnaie courante que de voir nos jeunes mamans courir de la crèche au travail, faire leur ménage le week-end, et recourir aux plats préparés pour nourrir la famille. Si les inconvénients se résumaient à la nourriture cela serait un moindre mal –bien que cela ait son importance- mais comme vous le lirez dans nos différents articles, la mission prévue pour la femme dans le plan de Dieu est d’une autre mesure…

Une mission spéciale auprès de la famille, cellule de vie.

Permettez-moi de citer Napoléon Bonaparte : « L’avenir d’un enfant est l’œuvre de sa mère »… et non de la nounou ou de l’assistante maternelle aussi « parfaite » soit-elle…

Imaginez votre mission en pensant à vos 2, 3, 4, 6, 10 enfants… Quel avenir leur donnerez-vous ? Nos grands hommes, nos saints ne sont –ils pas parvenus à ce degré grâce à leurs mères ?

Et pourquoi donc une telle influence ?

Le premier livre d’images de l’enfant et ce, dès le premier jour, est bien le visage de sa maman et en particulier son regard.  Il est courant d’entendre que les enfants sont souriants comme leurs parents… ce n’est pas par hasard !

Mais comment transmettre cette vie intérieure, ce regard, ce sourire si on est absorbé par un rendez-vous, un souci au travail ?

Immédiatement l’enfant passera au second plan par « conscience professionnelle ».

Quelle mission enthousiasmante !

On la limite souvent aux petites tâches matérielles, synonymes d’esclavage domestique. C’est méconnaître la véritable « puissance » que la femme détient sur son foyer ! Les petites actions, qu’elle doit en effet accomplir, seront grandes si elle-même leur donne le souffle qui les élève ! Toute action secondaire a valeur devant Dieu pour sanctifier sa maisonnée et il faut les considérer comme des petits fruits confits que l’on ajoute dans un cake ! Ils perfectionnent la matière… Mais l’action principale n’est pas là.

On le sait, la mère agit sur deux plans, l’un matériel que l’on qualifiera de secondaire, – non pas qu’il soit sans importance car il est essentiel – mais il l’est quant à son essence. L’autre, primordial, il concerne tout ce qui touche à l’esprit : la transmission de la foi, la formation de la conscience et du cœur. Les deux étant naturellement mêlées au cours de la vie quotidienne.

La femme vit par son cœur et dans son cœur, portant ses tendresses avec elle partout où elle se trouve. Mais « la flamme que la femme a reçue s’éteint si elle ne la communique pas[1]. » Sa nature est ainsi faite qu’elle ne peut vraiment se réaliser que dans et par l’autre. Partout où sa vocation la mène, la femme est faite pour donner ; c’est son essence même.

On ne dira jamais assez combien la femme qui « aime » véritablement son époux a un rôle essentiel auprès de lui. Elle le fait monter ou elle le fait descendre suivant ce qu’elle est, elle-même. Le mariage n’est-il pas intrinsèquement un  don total ?

Auprès de ses enfants, elle ne sera pas seulement, celle qui enfante mais celle qui ouvre les vraies portes de la vie, de l’esprit, du cœur et de l’âme. La mère qui ne peut ouvrir à son enfant les portes de l’espérance et de la foi est encore plus pauvre que celle qui n’a pas un morceau de pain à lui donner ! Noble mais difficile tâche, que combien voudraient fuir aujourd’hui pour la laisser à d’autres ; l’enfant n’est bien souvent aujourd’hui qu’un jouet à câliner ou à claquer selon l’humeur du moment… Toute évasion devant sa mission ne cache-t-elle pas  en fait, une démission ?

Sur le plan spirituel

Quand la procréation devient le but secondaire du mariage, on place naturellement les enfants au second plan : C’est ce qui se passe quand les époux font de la joie de s’aimer, la fin de leur amour. Considérons plutôt le mariage comme l’école d’une joie d’aimer ensemble ! L’amour conjugal n’est pas un but en soi mais plutôt « un chemin qui ouvre sur l’immensité de l’amour paternel et de l’amour maternel, comme le fleuve ouvre sur l’océan[2]. »

Lors de la naissance du premier enfant, l’heure de l’ultime métamorphose sonne, le mari devient père et sa femme devient mère. Ils doivent y consentir sans réserve. Non pas par un sacrifice partiel mais par un don total pour leurs enfants: intelligence, volonté, temps, goûts, loisirs et souvent même moments d’intimité bien légitimes. C’est se sacrifier non plus l’un pour l’autre, mais l’un avec l’autre, ensemble et avec l’aide de Dieu.

Vous trouverez peut-être cela un peu abrupt, quand tout vous sourit, que vous envisagez le mariage ou la naissance de votre premier bébé avec joie, et que je vous parle de sacrifice…

Oui j’ai dit sacrifice mais un sacrifice offert pour un but supérieur, avec amour et joie ! Je ne nie pas que certaines heures et parfois certains jours nous paraîtront bien gris mais, avec une vie spirituelle forte, ces sacrifices seront souvent réalisés sans même y prendre garde.

Il ne faut pas nous laisser happer par l’esprit actuel qui veut faire passer pour des arriérées ou des femmes de ménage, les mères aux foyers, considérées administrativement comme « sans activité ». N’ayez pas peur d’être regardée comme des « rien du tout » ! Ne croyez pas non plus que vous rendrez davantage service aux vôtres en gagnant de l’argent à l’extérieur. N’inversons pas les valeurs ! Non, la société a tort et c’est vous, avec votre époux, qui avez raison ! Notre revue est là aussi pour vous encourager ; pour vous montrer que vous n’êtes pas seule, et que là est votre mission. Que cet état des choses soit bien clair dans votre esprit afin de faire un barrage inconditionnel et sans retour à tous les slogans qui pourraient vous ébranler !

Oui, la réalité ne sera pas toujours facile, oui la petite maison de vos rêves sera plus longue à acquérir et il vous faudra revoir vos capacités d’emprunt en ne tenant compte que d’un seul salaire, vous offrir une petite soirée à deux sera difficile car le budget sera restreint, oui les sports d’hiver deviendront un rêve inaccessible, mais tout cela et toutes les autres restrictions ne devront pas devenir sujets d’aigreur, de rancune vis-à-vis de la société rejetée en bloc.

Je vous donne aujourd’hui le secret du bonheur : il est uniquement dans la façon que vous aurez choisi à deux de vivre ce don ! Si vous l’offrez dans la joie et pour le salut de l’âme des vôtres, vous trouverez le bonheur dans l’accomplissement de votre devoir d’état ; si vous ne cessez de comparer, de regretter, de trouver des responsables, des coupables… vous ferez votre malheur et celui des vôtres !

Alors hauts les cœurs ! Ce bel héroïsme quotidien sera, pour vous et les vôtres, gage de salut !

J’ajouterais juste quelques secrets complémentaires…

– Cultivons notre vie spirituelle: entretenons une intimité avec Dieu, notre Père ; parlons lui des nôtres, de chacun en particulier, prions pour notre époux, prions pour notre foyer. C’est la mesure de la victoire, notre foi doit s’entretenir régulièrement par une étude renouvelée, dans la prière et le sacrifice.

– Entretenons notre pureté morale par des vertus profondes : ordre, simplicité, paix, disponibilité et sérénité.

– Ayons cette force chrétienne qui donnera à notre éducation la cohérence nécessaire et la faculté d’expliquer les principes inchangeables.

– Elevons nos enfants en leur donnant le sens de l’effort et du sacrifice : ce sera plus facile pour eux plus tard… L’éducation donnée par des parents attentifs aura dilaté le cœur de nos jeunes filles ; entretenons en elles la générosité, le sens du sacrifice, l’esprit de prière, le don de soi et aussi la soumission à l’autorité. Nous en ferons ainsi des femmes capables d’assumer pleinement leur mission.

Gardons l’espérance !

Ayons confiance ! « A brebis tondue, Dieu ménage le vent », les difficultés financières s’aplanissent bien souvent pour ceux qui, sans optimisme béat, mais avec ardeur et générosité étudient les solutions adéquates[3].

Que Notre-Dame des Foyers Ardents réchauffe vos cœurs et vous aide chaque jour à comprendre votre belle mission !

Notre comportement a valeur d’exemple, encore davantage aujourd’hui dans notre monde sans repère, auprès des nôtres, mais aussi auprès de notre famille, de nos voisins, de la société ; soyons le soleil qui rayonne !

Nous le savons, tout cela nous vaudra une belle place au ciel car Dieu seul connaît la valeur de cet héroïsme quotidien.

Marguerite-Marie


[1] Gina Lombroso – L’âme de la femme

[2] Marcel Clément

[3] Ne pas hésiter à se rapprocher du MCF qui pourra indiquer différentes solutions pour aider les familles.

La femme, missionnaire

Dieu a radicalement modifié le regard du monde sur la femme en faisant de l’une d’entre elles, sa Mère. Penchons-nous aujourd’hui sur la mission qu’Il nous a confiée.

Les sociétés païennes, les civilisations non chrétiennes se sont montrées souvent très dures envers les femmes. Mais le Christ, dès le début de sa vie publique les considéra, tout comme les hommes, en personnes humaines, aptes à recevoir son message. En tout premier lieu, c’est à sa Mère qu’il réserva une place toute particulière lors de sa vie cachée et jusqu’au Golgotha.

C’est l’Eglise qui, la première, considéra que la femme était un être à part entière. L’histoire ne le renia pas, on sait qu’il y eut des Abbesses, des princesses envoyées en ambassade par le Pape, des régentes ou des reines, et même de simples religieuses auprès desquelles des évêques n’hésitaient pas à demander conseil…

Toujours artisan de paix, l’Eglise sanctifia l’union des époux et réclama, en tant que matière du sacrement le « oui » de la femme – avec celui de l’homme – lui reconnaissant ainsi la faculté d’exercer sa liberté. Elle mit l’accent sur la complémentarité dans le foyer, mettant l’homme à sa place de chef de famille et réservant à la femme la responsabilité d’en être le cœur.

Dans l’Evangile, les femmes ont compris le message du Christ et plusieurs même le suivirent jusqu’au tombeau. Nombreux sont les prénoms féminins qui illustrent le martyrologe, trace indélébile et témoignage de ces âmes, semences de chrétienté.

L’Eglise se servit de la puissance de l’épouse croyante sur le cœur de son mari afin de convertir les peuples païens. Ce furent les femmes et les vierges chrétiennes qui civilisèrent les barbares en faisant passer le christianisme dans les mœurs. On connaît Clotilde, Geneviève, Radegonde mais souvenons-nous  aussi de toutes celles qui vivaient dans l’ombre, agissant seulement par leur exemple, leur bonté, leur puissance de don et leur beauté d’âme.

Aux époques troubles, elles apparaissent animées du souffle de Dieu : Catherine de Sienne traverse les Alpes pour arracher le Pape à son exil d’Avignon ; Colette de Corbie court les routes pour adjurer pape, cardinaux, monastères, de travailler à la réforme urgente de l’ordre de Saint François. Ces femmes n’ont pas peur. La force de Dieu est en elles.

Dieu ne parle qu’à travers les âmes limpides et claires, c’est pourquoi Il se sert si souvent des « bergères » : Geneviève, Jeanne, Bernadette, Thérèse. « Quand Dieu veut parler à la France, il fait monter des prés, sortir des bois, jaillir des sources, une jeune fille…[1] »

N’oublions pas non plus celles qui à l’intérieur de leur maison maintiennent la foi. Elles « plantent » inlassablement l’Eglise au cœur de leur mari, de leurs enfants. Elles sont des apôtres entre le foyer et la table. Au-dessus de la cheminée familiale, il y a le Christ qu’on prie en famille, matin et soir. Tout en salant la soupe, elles enseignent à leurs enfants le catéchisme et donnent la foi qui vit en elles, comme elles ont donné leur lait. Elles prêchent par l’exemple, elles prient et offrent pour leurs enfants. C’est la force de la Communion des Saints. Comme sainte Thérèse, « je marche pour un missionnaire », marchons nous aussi, offrons, prions pour notre Sainte Eglise. Ayons des âmes de missionnaires !

« Si tu ne peux être un firmament dans le ciel, sois une étoile dans ta maison », dit le proverbe. Bien souvent la seule façon pour nous de participer concrètement et efficacement à l’œuvre de l’Eglise est l’accomplissement parfois héroïque et souvent répétitif de notre devoir d’état quotidien. C’est ainsi que Sainte Sylvie veillait sur le futur Saint Grégoire le Grand, que Maman Marguerite forma Don Bosco, que Marguerite Sarto développa l’âme de celui que l’on nommerait Saint Pie X… C’est ainsi que se forgea la chrétienté… Tous ces martyrs, ces confesseurs, ces saints, ces docteurs de l’Eglise, ces papes, ces saints rois qui transformèrent le monde et participèrent au rayonnement de l’Eglise eurent de saintes mères, fidèles à leur devoir d’état.

Nous sommes des héritiers

L’Eglise révèle à toutes les générations le trésor de vérité qu’elle a reçu de son époux. Elle transmet un capital avec toutes ses richesses : son enseignement divin, sa sagesse politique, sa culture intellectuelle et scientifique, son patrimoine artistique, son rayonnement par les Croisades et l’expansion de ses missions, l’équilibre de vie enseigné à tous. Elle nous livre aussi le sang de ses martyrs, l’exemple de ses saints, l’héroïsme de ses âmes inconnues, les larmes de beaucoup, et les vertus des anciens.

A nous donc de recevoir cet héritage dans son ensemble, sans trier ce qui nous convient ou non… Il nous faut assimiler ce qui nous est transmis et en vivre au quotidien en puisant dans l’exemple de nos ancêtres qui ont appartenu à cette grande famille qu’est l’Eglise. A nous de faire fructifier les talents que nous avons reçus comme l’explique l’Evangile[2]. Car un bon héritier, loin de conserver pour lui tous ses biens, a les yeux tournés vers l’avenir et transmet à ses descendants le trésor qu’il a perçu en l’accroissant encore !

Montrons notre reconnaissance à cette Mère qui a tant fait pour nous, aimons-la dans son épreuve et apportons-lui, à notre niveau, notre soutien, notre réconfort et notre prière ; tel est notre devoir.

Marguerite-Marie


[1] Marie Noël

[2] Saint Mathieu Chapitre 25

Le foyer, royaume de charité

De part le sacrement de mariage et les grâces reçues, nous régnons sur notre foyer ; or une reine n’est-elle pas responsable de l’atmosphère générale de son royaume ? N’est-ce pas nous, qui, en tant que cœur de la famille, devons donner le « la » de l’ambiance générale pour que chacun ait plaisir à s’y retrouver ?

Bien sûr une maman aura à cœur, même avec de petits moyens, de donner une âme à sa maison en y mettant sa touche féminine et en l’imprégnant d’une note chaleureuse. Naturellement elle mettra tout son talent de cuisinière en soignant particulièrement les bons petits plats qui feront plaisir à chacun le dimanche ou le jour du retour des plus grands… Mais si tout ceci est nécessaire, ce n’est pas suffisant… Penchons-nous aujourd’hui sur l’atmosphère profonde de la maison, cette ambiance saine et toute imprégnée de charité qui doit régner au cœur de la famille.

Notre rôle est ici primordial. Il demande un grand équilibre et quelques notions pour garder le cap afin que notre foyer rayonne de la vraie charité.

L’une des conditions pour bien donner est, nous vous l’avons déjà dit, d’avoir personnellement trouvé un équilibre spirituel et affectif. Seul le trop plein se  répandra alors autour de nous.

Se remplir pour donner

Le premier élément est bien entendu de déceler les dons reçus  et de savoir en être reconnaissant :

-vis-à-vis de Dieu qui nous a tout donné et dont le don est encore permanent. Est-ce que je suis consciente que tout vient de Dieu ? Est-ce que je lui rends les honneurs qui lui sont dus ? Apprenons à regarder en arrière pour remercier la Providence de ses multiples interventions qui nous ont guidées tout au long de notre chemin. Si parfois, dans l’instant, nous n’avons pas compris les voies de Dieu, souvent,  à posteriori, nous ne pourrons que rendre grâce !

-vis-à-vis de nos parents. Bien souvent on rencontre des personnes qui ont gardé des amertumes et des aigreurs par rapport à leur famille. Si l’on veut construire et donner en vérité, ne doit-on pas pardonner, voir les éléments positifs qui ont marqué notre vie et nous grandir sans nier les imperfections mais s’en servant de tremplin pour rebondir ? Avons-nous pensé à remercier nos parents pour tout ce qu’ils nous ont transmis ? Pour la vie et la foi qu’ils nous ont données ? Leur sommes-nous gré d’avoir été le maillon d’une grande chaîne et de nous avoir transmis notre histoire familiale ?

-vis-à-vis de la société, de nos maîtres, de nos prêtres,… savons-nous reconnaître tout le bien qui nous a été fait ?

On ne peut soi-même devenir un maillon positif de la chaîne  que si l’on reconnaît ce que l’on a reçu, si l’on pardonne les erreurs qui ont été faites et si l’on tire les conclusions qui nous permettront de mûrir et de pouvoir construire à notre tour !

Ne nous berçons pas d’illusions : nous avons tous vécu des événements plus ou moins difficiles dans notre vie, été victimes d’erreur de jugement ou d’orientation mais la perfection n’est pas de ce monde et si nous ne reproduisons pas les impairs qu’ont faits nos parents, nous en ferons certainement d’autres… Notre nature n’étant pas parfaite, c’est la loi, l’important est de ne pas garder et ruminer des souvenirs indéfiniment ! Savoir pardonner nous aidera alors à donner à notre tour !

Après ce travail sur nous-mêmes, il nous faut être vigilant pour conserver ou acquérir une stabilité harmonieuse à tous les niveaux : une maman épuisée, excédée et de mauvaise humeur n’aura plus qu’une toute petite flamme pour rayonner…

Attention, messieurs, c’est bien vous qui êtes responsables de l’équilibre de votre femme ; vous devez donc veiller sur elle : « Maris, aimez vos femmes, comme le Christ a aimé l’Eglise et s’est livré lui-même pour elle (…). C’est ainsi que les maris doivent aimer leurs femmes, comme leurs propres corps. Celui qui aime sa femme s’aime lui-même. Car jamais personne n’a haï sa propre chair ; mais il la nourrit et l’entoure de soins, comme fait le Christ pour l’Eglise[1]. » La femme doit trouver son « épanouissement » dans son foyer et non « malgré » ou « en dehors de » celui-ci. Par le don qu’elle fait d’elle-même à tous, elle reçoit en plénitude et peut alors transmettre la joie des enfants de Dieu.

Pour que la flamme rayonne en vérité, il faut donc :

– Avoir une vie spirituelle riche car c’est le seul moyen de transmettre l’amour de Dieu.

– Respecter un rythme naturel équilibré (Sommeil, nourriture, exercice physique…) en connaissant ses faiblesses et ses limites.

– Occuper sainement ses temps libres (après son devoir d’état) en pratiquant les œuvres de miséricorde, puis aussi en exerçant l’une ou l’autre de ses « passions » (lecture, histoire, enseignement, encadrement, tapisserie…)

c’est ce que Saint Thomas appelait la vertu d’eutrapélie[2].

– Ménager des moments privilégiés avec son époux pour écouter ce qu’il a à dire et prendre le recul nécessaire.

C’est alors que l’épouse pourra véritablement Rayonner !

Elle aura à cœur de transmettre à ses enfants les qualités familiales, l’histoire de leurs deux familles : il y a toujours une belle âme, un héros ou une histoire à raconter…

Elle saura voir le positif, et leur apprendre à toujours considérer « le verre à moitié plein », examiner ce qui va bien, apprendre à ses enfants à dire merci (l’ingratitude est un défaut qui fait tellement souffrir !). Elle les aidera à analyser les échecs pour en faire une progression.

Elle veillera à ce que chacun puisse s’exprimer et « raconter » à son tour et que tout le monde l’écoutera avec bienveillance. Elle maintiendra un climat de paix en bonne harmonie.

Elle sera très vigilante pour éliminer les ruminations toxiques qui empoisonnent les âmes, bannir l’esprit de critique systématique : ces médisances et calomnies qui déforment le cœur. Elle leur enseignera les vertus de bénignité et de bienveillance  en opposition avec la jalousie et les rancœurs. Elle apprendra à ses enfants à critiquer les actes (il le faut bien malheureusement…)  et non les personnes.

Elle leur enseignera à recevoir la reconnaissance des autres sans mièvrerie. Chacun doit savoir accepter un compliment pour un acte bien fait quand il est dû, sans fausse pudeur mais avec humilité et la maman prendra garde à ne pas nuire à la formation du cœur de son enfant en recherchant elle-même les compliments. Ceux-ci doivent être justes mais on ne doit pas s’appesantir dessus. Elle doit exiger que les réflexions déplacées sur la « beauté » de l’enfant ne soient pas entendues par la personne concernée… qui n’en tirera que vanité et dureté de cœur.

Son rôle est bien de forger des cœurs droits et purs sans jamais tomber dans le sentimentalisme mais en ayant toujours pour objectif de former des âmes pour le ciel.

Ainsi la charité règnera profondément au cœur du foyer.

Que Notre-Dame des Foyers ardents vous aide en ce début d’année à faire le point sur ce qui doit être amélioré pour que votre famille reste ou devienne un lieu de paix où chacun aime à venir se ressourcer.

Marguerite-Marie


[1] Saint Paul ; Epitre aux Ephésiens- (5-25)

[2] «il est contraire à la raison d’être un poids pour autrui, de n’offrir aucun agrément et d’empêcher son prochain de se réjouir … ceux qui refusent de se distraire, qui ne racontent jamais de plaisanteries et rebutent ceux qui en disent, ceux-là sont vicieux, pénibles et mal élevés» (IIa IIae, Q168, a 4)

Merci!

Si dans Foyers ardents N° 5 (n’hésitez pas à le relire…), nous avons voulu remercier nos maris et pères de nos enfants, il est juste qu’en ce numéro consacré au don, nous offrions notre reconnaissance à celles qui ne sont que don.

Merci à celles qui dès leur plus tendre enfance ont cultivé les qualités de générosité en apprenant à donner le meilleur d’elles-mêmes.

Merci aux jeunes filles qui ont su préserver leur pureté, la clarté de leur regard et ont su adopter et conserver le comportement approprié afin de ne pas devenir femme-objet pour demeurer fidèle à leur vocation.

Merci à celles qui ont su, non par mièvrerie ou soumission, mais généreusement, garder une tenue féminine au milieu d’un monde difficile.

Merci à celles qui savent que Dieu nous a créés homme et femme, différents mais complémentaires et qui conservent la place que Dieu leur a préparée depuis toute éternité, à l’image de Marie, leur Mère.

Merci à celles qui ont offert leur vie dans le silence du cloître pour enfanter par leurs prières et leur rayonnement spirituel toute une génération d’enfants, pieux et généreux.

Merci à celles qui n’ont pas eu la joie d’enfanter dans leur corps mais à qui nos familles doivent tant de sacrifices et de prières offertes pour elles.

Merci à celles qui, à compter de leur mariage se sont offertes entièrement, conscientes de leur renoncement mais heureuses de participer ainsi à l’œuvre de Dieu.

Merci à celles qui dans leur foyer savent trouver la place qui est la leur en lui apportant féminité, sérénité, ordre et paix.

Merci à celles qui se donnent à leur époux et à leur foyer pour la vie, sans égoïsme, sans garder leur « jardin secret », chaste, soumise, fidèle, avec une générosité totale et un don complet « pour le meilleur et pour le pire » !

Merci à celles qui ont su choisir de devenir la reine de leur foyer, plutôt que de poursuivre un avenir professionnel, et qui s’engagent avec enthousiasme, toutes données au bien commun.

Merci à celles qui savent être le cœur qui réchauffe, l’âme du foyer, la conseillère fidèle de leur époux, l’aidant et le soutenant dans les épreuves de la vie.

Merci à celles qui veillent à progresser, à maîtriser leur caractère, à former leur intelligence, leur cœur, à fortifier leur vie de prière pour pouvoir mieux donner car « on ne donne que ce qu’on a ».

Merci à celles qui ont compris que l’avenir du monde est entre leurs mains : c’est sur leurs genoux que naissent les vocations, que les défauts sont maîtrisés et les caractères formés.

Merci à celles qui ne comptent pas leur temps et qui donnent sans compter, « chantant Matines » avec leurs tout- petits et « Complies » avec les plus grands…

Merci aux mamans des petits et aux mamans des grands ; donnant soins, amour et charité aux uns, disponibilité, discussions et prières silencieuses à tous.

Merci à celles qui prient et font célébrer des messes pour leur foyer, pour leurs enfants, menant ainsi vers le haut toute la maisonnée.

Merci à celles qui aux yeux du monde, ayant terminé leur mission,- les petits ayant quitté le nid- demeurent dans le silence et la prière, gardiennes du foyer, disponibles à tous, aux siens comme aux autres, toujours généreuses, toutes à tous…

Merci d’être celles qui écoutent et savent se taire, conseillent avec doigté, aident avec délicatesse, veillent dans la nuit, se sacrifient et toujours prient.

Merci enfin à celles dont les cheveux parsemés de fils blancs rayonnent par leur sérénité, par leur présence rassurante, leur fidélité quotidienne au devoir d’état, leur exemple et leur foi. Elles offrent leur famille par un Rosaire continu dans un appel plein d’espérance.

Que Notre-Dame des Foyers Ardents veille sur toutes ces femmes afin que d’elles jaillissent comme un soleil levant, des familles rayonnantes, montant vers le ciel.

Marguerite-Marie