Une clé merveilleuse

Chères amies,

           Jeunes mariées, nous avons toutes rêvé de fonder une famille heureuse, épanouie, où chacun trouve sa place sous le regard de Dieu. Beaucoup ont souhaité aussi la réussite intellectuelle et la santé dans un certain confort matériel que notre société promet. Parfois les soucis et les croix se succèdent rapidement, mais c’est souvent quand les enfants parviennent à l’adolescence que survient un nouveau genre d’épreuves. Ne redoutons pas à l’avance cette période, essayons au contraire de nous poser les bonnes questions et de trouver aujourd’hui la racine de ce mal qui trouble nos adolescents.

Dans combien de foyers aujourd’hui trouvons-nous la cohérence et l’union entre les époux qui permet l’épanouissement de chacun ?

Sans revenir sur la cohérence1, – cet élément tellement capital pour l’éducation qu’il a été l’objet d’un numéro complet de notre revue – rappelons juste qu’elle ne peut exister sans la charité.

Et qui peut nier que la clé de toute union est dévoilée dans l’épitre de la messe de Mariage ? Pourtant sa véritable signification échappe à beaucoup : « Que les femmes soient soumises à leurs maris, comme au Seigneur ; car le mari est le chef de la femme, comme le Christ est le chef de l’Eglise, son corps, dont il est le Sauveur2

Cette phrase célèbre, qui irrite intérieurement de nombreux esprits et qui fit couler beaucoup d’encre porte pourtant la clé qui éviterait tant de malheurs !

Voltaire, précurseur des revendications féministes, écrivit même tout un pamphlet3 sur ces quelques mots. Plutôt que de la rejeter d’un seul bloc, plus ou moins ouvertement et à des degrés différents, penchons-nous quelques instants sur les véritables enjeux que cette révolte entraîne.

Le chef de famille

  En acceptant de prendre celui qui sera notre époux pour toujours, nous avons, de fait, accepté de renoncer à agir à notre guise… Nous avons remis entre ses mains notre destinée et nous lui avons confié les rênes, non pas pour qu’il nous mène à son gré mais bien afin qu’il conduise, par la grâce de Dieu, toute sa famille au ciel. Nous le savions, et en choisissant notre époux, nous le connaissions suffisamment pour savoir qu’il était capable et digne de prendre cette responsabilité, qu’il en avait les capacités morales. Plus que les qualités physiques, nous avons considéré celles qui correspondaient à notre attente : un guide, un protecteur, un homme de cœur, pieux et généreux. Nous avons reconnu en lui les valeurs qui font un homme : la masculinité, la force de caractère, une éducation qui correspond à la nôtre, une saine hérédité. Nous avons reçu la même foi, nous le savons capable de transmettre à nos enfants les valeurs familiales qui sont semblables aux nôtres. Nous lui avons fait une entière confiance. Nous lui avons dit « oui » pour toujours. Nous découvrirons au fil du temps, ses faiblesses et ses manquements, comme il découvrira les nôtres. Mais le « Oui » a été prononcé. Il ne s’agit pas de dire : « Je ne savais pas », l’engagement pris est définitif. Il faut plutôt reconnaître que tout homme a ses imperfections et que quoi qu’il arrive, il nous faudra vivre ensemble et construire notre famille sur cette base. Inutile de rechigner devant l’effort quand surviennent les difficultés. Posons-nous plutôt la question : Comment puis-je faire pour que notre union soit véritable et porteuse de fruits pour le ciel ? Le plus souvent la réponse est dans notre for intérieur. Il n’est pas dans nos capacités de changer l’autre, mais plutôt de nous changer nous-même. A nous donc de lutter contre nos propres défauts et par la grâce de Dieu, ceux de notre conjoint en seront transformés.

L’une des faiblesses féminines -presque générale- est bien celle de vouloir avoir raison ; de ce fait, la femme revient automatiquement sur la reconnaissance de l’acte de soumission au chef de famille qu’elle a pourtant réalisé. Et elle met en péril l’équilibre de ce qu’elle a fondé. Rien ne l’empêche – bien sûr – de donner son avis sur les sujets du moment. Nous ne le répèterons jamais assez : la communication entre époux est indispensable : parlez ensemble, réservez-vous des soirées, des moments d’intimité où vous confronterez vos points de vue dans la sérénité, donnez vos impressions, confiez vos inquiétudes, ce que vous pressentez, puis abandonnez tout à la décision finale qui ne vous revient pas ! Si vous saviez ce que c’est reposant ! Votre époux est le chef de famille. Dieu l’a voulu ainsi. A lui le verdict ultime ! Et si l’époux craint de prendre ses responsabilités, notre prière l’y aidera ; nos encouragements et notre confiance lui en donneront la force.

L’exemple vient de haut !

  Comment, en tant que catholiques, qui connaissons par cœur l’ordre de ce que Dieu a établi dès Adam et Eve et que l’Eglise comme une mère prudente, a redit lors de notre Messe de Mariage, comment pouvons-nous refuser de suivre cette règle ? Ne sommes-nous pas en train de nous unir au « Non serviam4 » de Lucifer ? Nous avons pourtant pu évaluer maintes fois les conséquences de cette phrase prononcée depuis des milliers d’années… mais l’orgueil flatté par les sirènes qui sifflent à nos oreilles est bien souvent le plus fort !

Et ainsi dès le plus jeune âge, nos enfants entendent altercations et oppositions empoisonner notre intimité familiale. Pourquoi, quand ils auront les capacités de forcer la voix, ne signifieraient-ils pas à leur tour leur opposition ? Pourquoi, puisque la maman a tant de fois évoqué ou relevé -plus ou moins discrètement – les faiblesses du père, ne montreraient-ils pas, eux aussi, qu’ils les ont perçues ? N’est-ce-pas d’ailleurs, à leur façon, une manière de manifester qu’ils « sont devenus grands » ?

Mais ne nous leurrons pas, dans leur esprit, ce ne sera pas uniquement celles du père qu’ils relèveront, mais bien aussi celles de leur mère, – qu’ils connaissent souvent d’ailleurs encore mieux parce qu’ils ont vécu plus proches d’elle -. Souvenons-nous que les conséquences de nos actes pourraient retentir de longues années plus tard !

C’est alors que naîtront des conflits interminables… Et si ce n’était que pour un temps… mais n’oublions pas que c’est à cet âge que se construit toute la personnalité, que se créent les grandes amitiés ; cet esprit de révolte ne va-t-il pas bien souvent polluer non seulement leur vie mais, de par l’esprit qu’il entraîne, abîmer des générations entières (manque de volonté, paresse dans le devoir d’état, mariage inconsidéré, etc….) Que d’énergie perdue ! Au lieu de mettre la force et les qualités des deux parents ensembles, sous le regard de Dieu, pour les orienter dans un même but, les voilà occupées par la discorde, les tiraillements et les oppositions !

Une union de tous les instants.

  Au cours de sa vie terrestre, Notre-Seigneur n’a cessé de recommander la charité et l’union fraternelle : « Efforcez-vous de conserver l’unité d’esprit dans le lien de la paix5 » La vocation du christianisme est bien une vocation d’amour dans l’ordre défini. Cet amour qui doit être le lien qui nous unit tous en un seul cœur, comme le Père et le Fils sont unis dans le lien de l’Esprit-Saint. Conserver l’unité dans le lien de la paix est tout à la fois, facile et difficile. Facile, car quand le cœur est vraiment humble, doux et patient, il supporte tout avec amour, prenant soin de se conformer aux dispositions, aux goûts de l’époux plutôt que de faire valoir les siens. Difficile car, tant que nous sommes ici-bas, l’amour-propre, même mortifié, tente toujours de ressusciter et d’affirmer ses droits, créant de continuelles occasions de froissement réciproque pour nous empêcher de renoncer à nous-mêmes et de faire preuve de délicatesse à l’égard de celui qui est pourtant la moitié de nous-mêmes. Soyons convaincues que tout ce qui trouble, affaiblit et détruit l’union entre époux, ne peut plaire à Dieu, même si nous le faisons sous prétexte de zèle (sauf en ce qui concerne le respect de la loi de Dieu).

L’excès de personnalité, le trop grand désir d’agir à sa guise, sont très souvent la cause de nos divisions internes. Pourtant il nous faut savoir que même si nos idées sont bonnes et lumineuses, notre époux, à qui nous avons donné notre confiance, peut avoir aussi son avis sur la question ; il a reçu les grâces d’état nécessaires et ses idées pourront être encore meilleures que les nôtres, même si nous ne percevons pas tout de suite leurs tenants et aboutissants. Et si parfois elles étaient moins bonnes, il serait toujours plus bénéfique pour le salut de tous d’y renoncer dès lors qu’elles sont source d’opposition. Il est plus sage, plus humble et charitable d’accepter les vues de son époux, plutôt que de les écarter pour ne point renoncer à des nuances trop personnelles. Ce personnalisme est l’ennemi de l’union, il empêche le succès des œuvres et même notre progrès spirituel. Et quel réconfort pour le catholique que de savoir que tous les renoncements à notre volonté propre seront des occasions de sacrifice à offrir à Dieu pour le salut de notre famille.

Ces germes de discordes semés par Lucifer le jour du « Non serviam » deviendront alors autant d’oiseaux du Paradis qui viendront se jeter aux pieds du Seigneur lors du jugement dernier.

Ces sacrifices ne seront pas les moindres de notre vie d’épouse, et, selon les tempéraments, ils seront parfois véritablement des épines crucifiantes, mais n’oublions jamais que le mot « sacrifice » signifie : « rendre sacré » et là seulement nous en comprendrons la valeur. N’est-ce pas là en particulier la mission de l’épouse et de la mère, âme du foyer, que de rendre à Dieu ceux qu’Il lui a confiés et de les mener vers le ciel en les ayant sanctifiés par ses larmes et ses prières ? Et si vraiment vous ne pouvez supporter ce que vous considérez comme un joug, offrez, comme un cadeau à votre mari, cette place et cette autorité dans un belle abnégation ; Notre-Seigneur tiendra compte de votre élan et le transformera progressivement pour le perfectionner. Ce combat personnel, assez contraignant pour les natures moins dociles, deviendra peu à peu naturel et même suave…quelle joie intérieure alors !

Courage donc chères amies ! Que cette période de l’Avent nous aide à examiner ce point toujours très sensible, afin que chacune d’entre nous parvienne à garder son foyer dans la paix, de la naissance à la mort, traversant plus facilement cette délicate période de l’adolescence si notre foyer rayonne dans l’union et la charité. Il n’est jamais trop tard pour s’y mettre ! Que le Saint-Esprit nous guide toutes. Que Saint Joseph nous aide, lui à qui Notre-Dame – pourtant plus sainte que lui- a obéi et fait confiance dans toutes ses décisions, même les plus surprenantes à vue humaine, telle que la fuite en Egypte. Qu’il donne aux époux les grâces pour être de véritables chefs de famille et aux épouses celles de savoir se remettre à leur autorité dans la confiance et une vraie paix de l’âme.

Marguerite-Marie

 

1 Foyers Ardents N°20

2 Ephésiens Chap. 5

3 Voltaire – Femmes, soyez soumises à vos maris – Œuvres complètes de Voltaire, Garnier, tome 26 (p. 563-566)

4 Je ne servirai pas

5 Eph – Chap. IV, 1-3

 

Seul…

Au milieu d’un monde hostile et d’une société qui court à sa perte, comment le catholique fervent ne pourrait-il pas se sentir « seul » bien souvent ! « Soyez dans le monde mais pas du monde. » Cette phrase nous appelle à la solitude.

Seul, l’élève qui n’a pas regardé ses trois films durant le week-end…

Seul, le jeune qui refuse de se joindre à une bande de copains qui vont fêter avec quelques bouteilles un peu trop joyeusement leur diplôme, ou qui partent en week-end d’intégration en oubliant la messe du dimanche…

Seule, la jeune fille qui garde une tenue digne d’une chrétienne dans sa vie d’étudiante et partout où elle va …

Seuls, les fiancés qui ont décidé de vivre leurs fiançailles dans la pureté au milieu d’un groupe d’amis…

Seuls, les jeunes parents qui s’installent à la campagne pour offrir le meilleur à leurs enfants…

Seuls, les parents qui refusent les invitations du week-end pour rester avec leurs enfants absents la semaine…

Seule, la maman qui a choisi de se consacrer à son foyer et à ses enfants…

Seul, le papa qui, de retour au travail, le lundi matin ne peut raconter à ses collègues ses exploits puisqu’il s’est simplement occupé avec amour de sa famille…

Seuls, les parents qui ont fait un choix religieux différents de leurs familles respectives et qui s’en trouvent ainsi rejetés…

Seul…

C’est le quotidien de ceux qui renoncent et se renoncent par amour de Dieu et pour un plus grand bien…

Il y a des jours où ce sacrifice pèse particulièrement.

Et pourtant… Si vous avez choisi dès vos fiançailles de vivre généreusement votre engagement, si vous voulez donner à Dieu et à la société des hommes et des femmes de qualité, ayant une colonne vertébrale solide, capables de construire la cité de Dieu, ce sera votre lot !

Faut-il pour autant vivre cette solitude comme un boulet à traîner ? Comme une souffrance qui nous ronge ?

Ne serait-ce pas plutôt un moyen de sanctification privilégié ? Comment bien vivre cette solitude de l’âme ?

Ayons des convictions communes et étayons-les par une formation solide.

 Il est très important de poser des choix en connaissance de cause et d’en être convaincus à deux. Quand au cours des années, les progrès spirituels feront grandir les applications pratiques, apprenons à monter ensemble. Si, à l’occasion d’une retraite, nous avons décidé de renoncer à telle ou telle habitude ou pris une nouvelle résolution, attachons-nous à la proposer et à défendre cette résolution avec des arguments solides pour que chacun des deux y adhère avec foi : 

  Pourquoi réciterons-nous dorénavant l’Angelus avant les repas ?

  Pourquoi n’irons-nous plus en vacances sur les plages du sud ?

Dès les jeunes années, un enfant se rend compte que ses parents ont un comportement différent de celui des parents de ses amis, voire d’une tante ou d’un oncle. Au début, on peut répondre par un simple : « chez nous cela ne se fait pas », mais très vite et dès l’âge où le raisonnement est vivant, il sera nécessaire d’étoffer la réponse et de lui donner un caractère surnaturel. Que l’enfant comprenne que cela ne vient pas d’un caprice mais que le sacrifice de ses parents vise le bien de la famille entière, dans le seul but de parvenir plus sûrement au ciel en donnant à Dieu des preuves de notre amour.

Forgeons des personnalités et apprenons le sacrifice.

 Petit à petit l’enfant commencera à comprendre que tout acte majeur doit être pensé et qu’il doit réfléchir avant de « suivre le troupeau » ; il remarquera qu’avant de prendre une décision, ses parents, pèsent le pour et le contre en vue du bien commun et ne font pas toujours « comme les autres ». C’est ainsi qu’il consolidera ses convictions et apprendra à prévoir les conséquences de ses actes : si Maman ne travaille pas à l’extérieur, la réalisation des travaux sera sans doute plus longue, mais elle sera présente pour veiller sur chacun. Si Papa a fait combler la piscine dans le jardin, c’est parce qu’il sait que ce sera une occasion de lascivité et d’oisiveté pour ses adolescents et leurs amis…

Le renoncement au luxe est l’une des raisons les plus fréquentes de l’isolement mais le chrétien sait qu’un luxe non maîtrisé entraîne une pauvreté extrême de l’intelligence et du cœur ; il amollit et mène à une vie lascive et à l’égoïsme, à l’amour du plaisir à outrance, au désir de plaire, au manque de volonté pour résister aux « amis » entraînants. C’est lui qui donne à la jeunesse cette vie oisive, brillante, dorée, jouisseuse à l’excès, voluptueuse, qui sait manger et non travailler, dormir et non veiller, céder et non vaincre, végéter et non vivre. 

Les sacrifices consentis sont réels mais dès ici-bas nous verrons les bienfaits qui les accompagnent.

Développons la charité en priant les uns pour les autres.

 Afin que ces sacrifices portent vraiment leurs fruits, il faut y joindre l’huile du bon Samaritain : cette fleur de la charité qui apprend à ne pas condamner ceux qui font autrement. Apprenons à nos enfants à ne pas juger les personnes ; seul Dieu connaît le cœur des hommes : peut-être y a-t-il des éléments que nous ne connaissons pas… Et si nous étions à leur place ne ferions-nous comme eux ou même pire… ? Peut-être ont-ils vécu des événements qui – Dieu seul le sait – excuseront leur comportement… Et n’avons-nous pas reçu bien davantage que lui ?

En revanche, prenons l’habitude de prier pour celui que nous aimerions condamner ; cela nous permettra de doser la gravité d’une faute. Et nos enfants comprendront alors la portée de cet acte qu’il ne faut pas imiter.

N’oublions pas la valeur de l’exemple qui sera le meilleur des apostolats en famille et entre amis.

  Chers amis, la solitude mène à Dieu. Et si elle demande bien souvent de l’héroïsme, elle est le chemin direct et indispensable pour atteindre le ciel. Sachons l’offrir quand elle vient à nous et l’accepter avec le sourire. Ce sera le joli ruban qui orne le bouquet de nos sacrifices pour les offrir à Dieu le Père, par l’intermédiaire de Notre-Dame des Foyers Ardents.

Dieu n’abandonne jamais celui qui le suit.

Marguerite Marie

 

Redonnons des ailes à notre jeunesse

          

           Que se passe-t-il aujourd’hui chez nos jeunes ? Ils ont peur de s’engager aussi bien dans les liens du mariage que vers la vie religieuse. Certains manquent de structure, de colonne vertébrale ; un rien les fait chanceler, les ébranle et les sentiments prennent bien souvent le dessus sur la raison. Il suffit que l’ambiance soit bonne et ils sont conquis sans chercher à savoir ce qui se cache derrière le « vernis » de leurs nouveaux amis ! Ils sont instables et papillonnent d’une activité à l’autre sans parvenir à se poser.

Comment faire de notre jeunesse des hommes et des femmes solides, fiers de rayonner de leur foi et de leurs convictions, sachant d’où ils viennent et où ils vont ?

L’éducation est une œuvre d’autorité.

 Par leur exemple les parents élèvent ou abaissent le niveau moral et religieux de leur famille. Ils entraînent leurs enfants soit vers le vrai et le bien soit vers le faux et le mal. C’est ainsi qu’ils donnent à l’éducation son caractère décisif et définitif. L’autorité qui entraîne, qui donne l’équilibre et met l’harmonie dans la famille.

N’ayons pas peur de notre rôle de parents !

Dieu a voulu que l’homme soit chef de famille ; certaines mères oublieraient facilement cette hiérarchie ; certains pères se passeraient volontiers de cette responsabilité or cette vocation leur vient d’en haut et s’ils la fuient, ils sèment le désordre et risquent de récolter des catastrophes. Les garçons doivent donc apprendre dès le plus jeune âge le rôle qui sera le leur et les filles s’entraîner à se soumettre à l’autorité. Ces considérations peuvent paraître à des années-lumière des théories actuelles et pourtant c’est bien un des secrets du bonheur.

N’ayons pas peur d’être fermes et de tenir à nos principes ; les enfants ont besoin de se tenir au « garde-fou » que les parents représentent. De plus, on ne respecte pas un père qu’on peut « mener par le bout du nez » : plus un père cède, plus il est méprisé ! Avec tact et soutenu par son épouse le père saura affirmer son autorité sans pour autant être un tyran.

Soyons cohérents avec nous-mêmes.

 Quand le bon exemple n’est pas donné, l’éducation est très vite défectueuse. Les causes invoquées sont nombreuses : les passions qui se sont déchaînées, la société corrompue, la crise de l’Eglise… mais sachons reconnaître que généralement la famille porte sa responsabilité.

Les parents sauront montrer l’exemple car on ne prend jamais assez conscience des conséquences de nos actes et de nos dires. Les enfants observent et retiennent tout ; ils savent ensuite tirer leurs conclusions.

Comment exiger que notre fils ne passe pas tout son week-end sur son ordinateur si son père y passe toutes ses soirées et que sa mère passe ses temps libres sur « pinterest » ?

Que pourrons-nous répondre à notre enfant qui ne comprend pas pourquoi nous exigeons de lui une vie morale irréprochable alors que nous avons reçu chez nous pour une nuit oncle K avec sa « copine » ?

Pourquoi sommes-nous déçus quand nos enfants partent en vacances sans penser à la Messe du dimanche si nous les avons envoyés faire des baby-sittings ou des vendanges sans nous préoccuper de savoir s’ils auraient la possibilité d’aller à la Messe qui est celle de nos convictions profondes ?

Comment leur inculquerons-nous la piété filiale si nous reprochons à leur grand-père dès qu’il a le dos tourné, sa façon de manger ou de s’endormir dans son fauteuil au beau milieu du salon ?

Si nous ne l’avons pas déjà fait, ne tardons pas à établir à deux un plan d’éducation ; mettons en commun nos idées sur les objectifs que nous voudrions atteindre pour notre famille. Bien sûr, tout est à adapter au fur et à mesure mais la ligne de conduite est tracée. 

Analysons-la régulièrement et redressons les mauvais plis ensembles.

L’enfant a besoin d’exemples positivement bons, éclatants de foi, de vérité et de soumission à la loi de Dieu. L’indifférence, la tiédeur des parents conduisent presque toujours les enfants de Charybde en Scylla. L’autorité qui réussit, c’est l’autorité qui entraîne en donnant l’exemple. N’hésitez pas à entreprendre des belles choses avec vos adolescents : excursion dans la montagne, rénovation d’un bâtiment, journée de services dans une école ou pour aider une personne dans le besoin… Tout cela laissera un souvenir indélébile dans les cœurs !

Votre vie est la meilleure des leçons : la parole indique ce que vous pensez mais l’exemple en est l’application pratique et vos enfants s’en souviendront.

Il ne suffit pas de dire : prie, communie, confesse-toi, fais une retraite ; il faut que l’enfant voit son père prier, communier, se confesser et faire une retraite. Là alors il entendra ce que vous dîtes. Aidons-les à s’engager, à être généreux pour qu’ils apprennent à donner d’eux-mêmes : ces œuvres méritoires formeront le cœur et la volonté. 

Chassons de nos conversations familiales ces sujets qui découragent ou attristent l’âme et le cœur. Où nos enfants trouveront-ils l’enthousiasme pour entreprendre de grandes choses s’ils n’entendent que catastrophes et prévisions les plus noires? Insufflons-leur plutôt l’espérance et la confiance en Dieu!

Aidons nos enfants à trouver leur identité et à en être fiers !

 Le monde moderne a fait écrouler les repères :

– les attaches géographiques n’existent plus : les obligations professionnelles ne sont pas propices à donner des racines. Les enfants ne savent même plus où sont inhumés leurs ancêtres.

– la destruction de ce qu’on appelle pudiquement « la famille traditionnelle » empêche la jeune génération de connaître l’histoire de leur famille. Qui bientôt pourra tenir son arbre généalogique ?

– Et maintenant on leur propose même des QCM pour découvrir s’ils sont davantage « homme » ou davantage « femme »…

Tout participe au fait que notre jeunesse recherche – parfois passionnément – son identité perdue… Qui suis-je ? D’où je viens ? Qui étaient mes ancêtres ? (Y a-t-il eu des héros, des saints, une grand-mère, veuve de guerre qui s’est sanctifiée en élevant seule ses enfants ? Un grand-père hors du commun ? Quel a été leur combat ? )

Être fier de son passé et le connaître donne à chacun la possibilité d’être le véritable maillon d’une chaîne et de transmettre à son tour. Voilà le rôle qu’il faut confier à nos enfants en leur montrant leur responsabilité par rapport à leur descendance.

Ils ont besoin de savoir pourquoi ils sont sur terre. Non pas pour jouir de la vie autant qu’ils le peuvent, non pas pour être riches ou avoir une belle situation et une belle voiture. Ils ont besoin d’un objectif ambitieux qui s’appuie sur du solide et regarde vers le ciel.

N’hésitons pas à parler avec eux ; si le contact est difficile au début profitons de la lecture commune d’un article, demandons-leur ce qu’ils lisent. N’ayons pas peur : notre bon sens et notre expérience seront nos meilleurs atouts.

Nos jeunes ont besoin de sentir l’affection et l’attention de leurs parents ; c’est pourquoi il est important que régulièrement ces derniers fassent le point sur chacun d’eux pour affiner leur regard et ajuster leur comportement. Des parents unis sont tellement plus forts à deux, en ayant confronté leurs points de vue et leurs analyses.

Vos enfants ont besoin de vous ; ne croyez pas que votre devoir est terminé quand vous les avez nourris, habillés et mis dans de bonnes écoles. Il faut qu’ils sentent la présence d’un cœur attentif pour les aimer et d’une autorité qui montre l’exemple, qui veille et entraîne pour leur montrer le chemin. N’hésitez pas à tracer ce sillon lumineux qui infuse la vertu dans les âmes et qui fera la France de demain.

 

Marguerite-Marie

 

 

 

La force du sourire

Il suffit de se promener en ville ou de passer quelque temps dans le métro pour s’apercevoir que le sourire est devenu une denrée rare… Quelle tristesse sur les visages ! Et quand à votre tour vous souriez, vous êtes bien souvent surpris de ne recevoir en retour que le regard noir de quelqu’un qui se sent agressé ! Le sourire va-t-il devenir un phénomène de société, une habitude régionale, familiale ?

 « Tu peux laisser ton sourire changer les gens, mais ne laisse pas les gens changer ton sourire ».

Sourire va bien au-delà d’une contraction des muscles. On sait maintenant que le bébé encore dans le sein de sa maman sourit ; c’est instinctif mais on croit bien souvent qu’un enfant nait aimable ou ronchon ! Détrompez-vous ! On peut apprendre dès le plus jeune âge à devenir souriant. Le sourire est trop souvent pesé et distribué avec parcimonie à ceux qui semblent le mériter.

Apprenons la force du sourire pour nous-mêmes et pour la transmettre ; il doit être à l’image de notre âme, heureux quand tout va bien, compatissant devant la douleur de l’autre, apaisant en face d’un cœur révolté ou meurtri.

L’art du sourire

 Il existe bien des sortes de sourires ; résumons les principales :

– Le sourire politique avec les lèvres fermées qui montre que l’on n’en pense pas moins… pas très sincère et qui cache souvent quelque chose.

– Le sourire forcé, qui n’a rien de naturel, facile à reconnaître car si la bouche laisse voir toutes les dents, les yeux eux, ne se plissent pas et restent froids. Ils ne montrent aucune joie ni émotion.

– Le sourire moqueur qui met mal à l’aise son interlocuteur avec un petit air de mépris. Les parents doivent l’éviter car qui sait combien ils peuvent blesser un enfant et ce ton ironique deviendra vite une habitude familiale qui nuira à la paix du foyer.

– Le sourire de bonheur, celui de l’enfant dans son berceau que l’on appelle aussi le sourire aux anges, offert volontiers par celui qui a décidé de voir la vie du bon côté. Le sourire de la maman heureuse d’avoir donné la vie. C’est un cocktail de joie, de paix et de bonheur que l’on est heureux de partager : le sourire qui pardonne mieux qu’une parole, le sourire de la générosité et de la bonté, le sourire de celui qui respire la paix divine, le sourire qui vient du cœur, celui d’un être aimé, et qui se sait aimé par les siens bien sûr mais surtout aimé de Dieu, car alors que craindrait-il ?

Les richesses du sourire

 Il a une puissance quasi magique pour détendre une situation tendue car il montre notre bienveillance et notre écoute. Il devient un langage aux vertus innombrables. Il étend un baume sur les cœurs meurtris que des mots risqueraient de blesser. Il apporte la sérénité, la bienveillance, il donne confiance en soi et montre notre empathie.

Avec le sourire la vie devient plus joyeuse, plus sereine, les crises peuvent être dépassées, les difficultés surmontées.

Nous sourions aux autres pour leur montrer que nous sommes bien disposés, prêt à écouter, à aider ceux qui en ont besoin. Le sourire devient une clé qui ouvre les cœurs, un signe d’empathie. Il appelle le sourire réciproque, la confiance et la bonne humeur. Notre choix de voir la vie sous un angle positif nous aide à construire des liens sociaux de plus en plus solides et nous aide ainsi à traverser les moments difficiles. Dans bien des situations, sourire suffit à transformer un temps mort en un sympathique moment, à contrer la mauvaise humeur des uns et à rallumer la bonne humeur chez d’autres.

Accueillez votre époux fatigué avec un grand sourire le soir, il vous en sera reconnaissant et sa fatigue s’envolera ; à l’inverse, ne levez pas la tête de vos casseroles et dites-lui bonsoir d’un air excédé, vous serez à peu près sûr de raviver en lui tous ses soucis ! Ce sera de même pour les enfants qui rentrent pour un week-end : s’ils arrivent pour entendre, dès qu’ils ont mis le pied dans la maison, les jérémiades et les plaintes de leur maman, craignez que leurs visites ne se fassent plus rares… Si au contraire vous les accueillez avec un bon sourire plein d’amour et de paix, ils se trouveront bien à la maison et seront alors capables d’avoir de vraies conversations avec vous. Cela ne vous empêchera pas ensuite de leur dire ce que vous avez sur le cœur mais avec un ton bien différent qui pourra alors avoir un effet positif sur leur comportement. Là est tout le rôle de la maman, gardienne de la paix et de la chaleur du foyer. Le sourire est son meilleur « outil » et quelle récompense pour une maman que le sourire des siens… 

Il doit être un compagnon rassurant et doit toujours être latent en nous, prêt à s’épanouir en toute occasion, même les pires. Quand une maman a perdu le sourire cela doit être le signal pour son époux qu’elle vit une difficulté à prendre en compte. Il doit y voir un appel de détresse.

Le sourire a aussi des vertus guérisseuses. Si nous prenons l’habitude de sourire dans les difficultés plutôt que de serrer les dents, cela mettra douceur et baume sur notre douleur. Même toute seule, prenez l’habitude de sourire ; sourire de vous-même avec un air un peu moqueur quand vous vous apercevez que vous vous êtes laissée aller ; sourire de bonheur quand vous apprenez une bonne nouvelle, … Tous ces sourires prendront le chemin de votre cœur et vous rendront meilleure.

L’éducation au sourire

 « Pour connaître ta mère, enfant, commence à lire dans le livre de son sourire », écrivait Virgile. Non seulement une maman doit savoir sourire mais elle doit parvenir à le transmettre aux siens et autour d’elle. Si une maman prend son bébé dans ses bras à chaque fois qu’il est grognon, naturellement l’enfant pensera qu’il faut râler pour que maman vienne faire un câlin ; changez de méthode et demandez-lui un sourire avant de le prendre (les mamans ont ce pouvoir magique…) alors, très vite l’enfant comprendra que le bon moyen pour être soulagé de ses misères est de faire un sourire… Et la vie de tous en sera transformée pour toujours ! De même quand un peu plus grand votre enfant aura quelque chose à vous demander, enseignez-lui qu’il n’obtiendra rien de vous en ronchonnant. Non pas qu’il faille tout lui donner s’il vient avec un sourire enjôleur… mais qu’il sache bien que la mauvaise humeur, l’air grognon n’auront aucun effet sur vous (à vous de distinguer naturellement si votre enfant a 40°C de fièvre et qu’il n’arrive plus à sourire…) Il est prouvé que l’enfant qui n’a pas échangé ces regards complices et ces sourires avec sa maman aura beaucoup plus de mal à voir la vie du bon côté à l’avenir. Le sourire est un mécanisme tellement élémentaire dans notre construction que son absence au début de la vie ne peut que déteindre sur la personnalité.

Apprenons à nos enfants que le pire n’arrive pas toujours, qu’une bonne nuit réparatrice aura souvent effacé les petits malheurs. Bien entendu il nous faut distinguer avec notre cœur de maman le gros chagrin qui a blessé l’âme, du petit coup de griffe qu’il faut apprendre à pardonner et du petit bobo qu’il faut offrir. Tout est une question d’échelle et il n’est pas bon de prendre à la légère ou de rire d’une peine qui nous paraît enfantine mais qui est peut-être grave pour lui. Sachons compatir d’abord, obtenir une confidence du cœur blessé, et bien souvent ce sera là l’occasion d’apprendre à pardonner même les injustices. Et tout doit finir par un beau sourire même s’il est au milieu des larmes… C’est le chemin pour obtenir une confiance entre la maman et son enfant qu’il faudra conserver pour toujours.

Tirons donc les bonnes conclusions pour adapter notre comportement ; tout le monde y sera gagnant ! C’est une affaire d’entraînement mais dont il faut connaître l’enjeu et c’est surtout une éducation du cœur. On sème des graines de joie à tout vent, chez soi, aux siens mais aussi aux autres, ailleurs, partout ! Qui sait combien alors auront reçu ce sourire comme un cadeau de Dieu. Plusieurs musulmans se sont convertis grâce à un sourire, à un geste compatissant ou en voyant la joie rayonner sur le visage des catholiques1 Qui connaît les voies de Dieu ?

Faut-il étudier, calculer ses sourires ? Non ! Bien sûr ! Mais il nous faut juste y penser davantage ; l’atmosphère de la maison en sera transformée, elle deviendra alors véritablement un foyer rayonnant de bonté, de paix et de véritable charité les uns envers les autres. La maison, au milieu de ce monde dur et sans joie, ne doit-elle pas toujours davantage rayonner ?

Alors souriez, sans modération !

Marguerite-Marie

 

 

L’élite de demain

Nous avons sur nos genoux, l’élite de demain ! Quand la France quittera cette mauvaise passe et retrouvera son rôle initial –et ce temps arrivera, nous n’en doutons pas – c’est la jeunesse d’aujourd’hui ou celle de demain qui devra déployer toutes les vertus nécessaires pour lui faire retrouver son âme.

Que ce rôle revienne à nos enfants, nos petits- enfants ou nos arrières petits-enfants, peu importe puisque nous croyons en la force de la transmission, nous pensons que chaque maillon de la chaîne a son rôle à jouer en tant qu’héritier du passé et constructeur de l’avenir, fidèle à la vocation propre de la France.

Il faut aujourd’hui mener nos enfants jusqu’à l’héroïsme ! N’ayons pas peur de ce mot ! Soit, ils seront des héros, soit ils seront mangés par l’amour de la facilité et le libéralisme ambiant. Nous vivons dans un monde passionnant dans lequel il y a tout à construire et à redresser mais pour cela il faut posséder l’étoffe d’un héros et marcher sans crainte, fier de sa foi et cohérent dans ses actes. L’éducation de la volonté en est un des secrets mais cela fera l’objet d’un autre article.

Nous ne voulons pas rentrer dans un constat froid et déprimant de ce qu’est notre jeunesse actuelle, nous voulons seulement montrer à chacun l’importance de former des femmes et des hommes capables et responsables.

Nous avons tendance aujourd’hui à nous satisfaire en voyant que les nôtres ont encore quelques règles de politesse, vont à la Messe le dimanche et réussissent plus ou moins bien leurs études… Mais est-ce suffisant pour être l’élite destinée à reconstruire sur les ruines morales, politiques, sociales et économiques de notre pays ?

Il ne suffit pas de les mettre à l’abri du mal, de les maintenir dans un univers protégé et que l’on croit sain ; si nous voulons en faire des chefs, il faut leur donner le double vêtement que nous avons décrit dans notre dernier numéro[1] . Nous tenir à l’écart ne suffit pas; nous serions plutôt très vite rattrapés –avec quelques années de retard peut-être – par tout ce contre quoi nous n’avons pas eu la force de lutter… Mais plutôt que d’être dans « l’agir contre » essayons plutôt de nous construire pour pouvoir « agir pour » ! N’hésitons pas à élever leurs cœurs vers les grandes vérités et donnons leur la chance de devenir des hommes !

Pardonnez  cette liste qui veut juste vous donner quelques pistes et évoquons aujourd’hui des actions toutes pratiques pour  donner à nos enfants « une colonne vertébrale » conséquente, leur faire acquérir un caractère fort, de sorte que les traditions chrétiennes redeviennent des actes posés avec conviction.

Tout d’abord donnez-leur des âmes hautes, généreuses ; non pas d’une sensiblerie poussée à l’excès et entretenue par les musiques actuelles romantiques et sans structure ; non pas non plus par des « musiques » – si elles sont encore dignes de ce nom- revendicatrices qui ne vantent que les droits en oubliant les devoirs de chacun.

Apprenez-leur à respecter le principe d’autorité sans discuter. Nous n’avons pas à justifier toutes nos décisions et il n’est nullement nécessaire de « négocier » avec eux…  Cependant il faut prendre soin de ne pas rompre la communication et éviter de fermer des portes définitivement parfois pour des peccadilles. L’art de commander est difficile (nous y reviendrons).

Ne les laissez pas être médiocres ; la bonne volonté ne suffit pas ! Entretenez autour d’eux un climat moral qui leur apprend à distinguer le bien du mal en vérité. Il faut qu’ils connaissent les réalités du monde qui les entourent, qu’ils sachent aider gratuitement ceux qui sont dans le besoin, sans croire pour autant qu’ils « se sont fait avoir » parce que les amis ont gagné, eux, beaucoup d’argent en trouvant un petit travail tranquille… Non le service gratuit est bien plus formateur ! Sans avoir peur de « se faire exploiter », qu’ils sachent donner et se donner sans compter. Ne comblez pas tous leurs désirs ; apprenez-leur à attendre le cadeau dont ils rêvent…

Ne les gâtez pas par l’abondance de nourriture, de mets de choix, de bonbons ; outre que cela soit mauvais pour leur santé, cela aiguise en eux ce sentiment de satisfaction gratuite de leurs instincts qui ne les aidera pas à la maîtrise d’eux-mêmes. Enseignez-leur à gérer leur argent de poche et à ne pas dépenser à tort et à travers.

Apprenez-leur à avoir de grands désirs : Qu’ils ne se contentent pas d’actions médiocres ; qu’ils sachent se détacher de leur « boîte mail », de leur portable, que cet outil ne soit pas leur maître ! Combien aujourd’hui en sont les esclaves ! Plutôt que de leur interdire (il faut reconnaître que s’il est vraiment tout à fait possible et bon de ne pas avoir de téléphone et d’adresse mail jusqu’au Bac, s’en passer est difficile aujourd’hui quand on est étudiant) discutons avec eux ; expliquons-leur les nuisances de cet esclavage et démontrons-leur combien ils seront plus riches en sachant « l’oublier » de temps en temps. Une interdiction stricte et sans explication ne peut entraîner que tricherie et dissimulation ; instituons des règles (cf. FA 5 et 6) et tenons-nous y.

Ne nous déchargeons pas de notre responsabilité d’éducateur sur l’école. Même quand le choix est excellent, notre rôle ne s’arrête pas là. A nous de marcher la main dans la main en accord avec son projet éducatif. Ne faisons pas de « mauvais esprit » avec nos enfants… (nous perdrions alors tout le bénéfice recherché !). Apprenons-leur à faire généreusement les petits sacrifices qui leur sont demandés et faisons-les avec eux.  Ne cherchons pas « à compenser »… Ce mot ne devrait pas nous venir à l’esprit. La vie est faite d’efforts, un « oui » entraîne toujours plusieurs renoncements ; étudions-les avant de prendre notre décision et une fois celle-ci prise en connaissance de cause, ne nous retournons plus et adhérons sans critique. Si notre choix est digne de nous, nous devons pouvoir y laisser en toute sécurité notre enfant. Sachons faire abstraction des détails- même s’ils nous agacent- pour le bien de celui-ci. (Naturellement cela ne nous empêche pas d’avoir un œil observateur et de parler au directeur si quelque chose nous surprenait).

Choisissons avec soin leurs lectures, discutons-en avec eux. Ayons des conversations enrichissantes pour leur culture générale (art, musique, etc).

Emmenons-les écouter un beau concert ; visitons avec eux les beaux monuments, faisons-leur aimer les traditions locales des régions visitées. Il y a un temps pour tout ; sans arriver à la saturation qui entraînerait un rejet général, transmettons-leur l’amour de leur pays, la compréhension des beaux objets. Donnons- leur le goût de l’effort physique et intellectuel ; organisons des joutes orales entre cousins ou amis pendant les vacances.

Laissons une place raisonnable au sport ; que cela ne devienne pas un culte irraisonné du corps. Comme pour tout apprenez-leur à donner des priorités. Il y a un ordre à respecter.

Se vautrer dans la médiocrité et la facilité est une habitude si facile aujourd’hui et d’aucun pense acheter sa tranquillité en évitant les conflits. Que l’on se détrompe : les grands soucis commencent alors car l’absence de désir est la source de toutes les lâchetés.

Apprenez-leur à faire la part des choses, à ne pas se laisser abattre par les « informations » écoutées en boucle ou transmises en direct sur le portable qu’ils ont accroché au bout des doigts… Leur équilibre émotionnel en deviendrait trop vite fragile et instable.

Mais pour que tout cela soit réalisable donnez-leur l’exemple ! Comment interdire d’aller sur internet si nous y sommes nous-mêmes toute la journée ? Comment leur montrer l’intérêt des activités familiales si nous-mêmes nous passons plusieurs heures à « jouer » sur notre téléphone ?

Notre jeunesse est notre espoir ! Ne nous décourageons pas et tenons bon ! Ce qu’il faut sauver aujourd’hui c’est l’âme de la France et c’est la chrétienté. Si  la tâche peut paraître ardue et ingrate, songeons que le ciel est au bout.  Les vraies joies s’achètent toujours au prix de sacrifices.  La France a les hommes nécessaires à la reconstruction d’une élite, elle peut reprendre un jour sa mission traditionnelle dans le monde. L’héroïsme et la sainteté en sont les clés. Il y a des grâces spéciales pour ceux qui n’ont pas peur !

 Marguerite-Marie

 

 

[1] Cf. FA 16 : D’hier à aujourd’hui in « Il fait froid… »