Les signes de catholicité

L’apostolat passe souvent par un sourire ou un mot aimable, un petit geste de compassion envers les peines des autres, un coup de téléphone amical, une marque d’amitié. L’exemple d’une vie chrétienne assumée, découlant naturellement de l’âme, est souvent la meilleure façon d’attirer ceux que le Bon Dieu met sur notre chemin.

C’est plutôt une disponibilité à témoigner, quand l’occasion s’en présente, des habitudes ou des signes qui font de nous des catholiques. La pieuse coutume qui veut que l’on se signe devant un calvaire ou un cimetière, sans respect humain, sans se cacher, fait partie de ces petits gestes qui peuvent chavirer les cœurs et faire réfléchir les âmes.

Et si, en plus, ce geste est accompagné d’une prière intérieure pour la conversion des pécheurs : « Mon Dieu, convertissez les pauvres pécheurs » ou « Christus vincit, Christus regnat, Christus imperat ! », nul doute que le Bon Dieu sera sensible à cet appel, et qu’un passant médusé ou moqueur, sera un jour atteint par la grâce.

De même, le Benedicite récité, même discrètement, dans une salle de restaurant, peut avoir des effets insoupçonnés sur les voisins de table. Finir une conversation par : « Que Dieu vous garde ! » ou « Je prierai bien pour vous ! », dire son chapelet, le chapelet à la main, dans la rue ou dans les transports en commun, pousse également à faire réfléchir et à faire sortir notre foi de l’enfouissement où nous la laissons bien souvent.

Alors ne négligeons pas tous ces signes de catholicité qui sont à notre portée et dont nous ne soupçonnons même pas l’efficacité. En plus de réjouir le cœur de Dieu, ces témoignages discrets mais efficaces sont les garants du maintien de la Foi dans notre pays, et nous affermissent dans nos convictions.

 

Mensonge et confiance

Il est une erreur que beaucoup de personnes font, car elles ne prennent pas le temps de considérer les conséquences de leurs paroles : on ne mesure jamais assez la perte de confiance qui résulte de la découverte d’un mensonge ! Car on reste dans l’illusion qu’il ne sera pas décelé ou pire, à force de pratiquer ce vice de l’intelligence, on en vient à ne plus avoir de notion de la vérité.

Mais, comme le disait Honoré de Balzac : « Un seul mensonge détruit la confiance absolue qui, pour certaines âmes, est le fond même de l’amour. »

Alors, si vous voulez toujours être cru, et aimé, il est une règle absolue, très difficile à tenir dans notre monde où nouvelles trompeuses et mensonges d’Etat sont légion : ne jamais mentir à un enfant, éviter d’exagérer ses propos, rester fiable vis-à-vis de son entourage professionnel et familial en préférant avouer que l’on ne sait pas, plutôt que de tromper. Car une fois que l’on a été pris en flagrant délit de mensonge, toute vérité énoncée devient douteuse pour la personne qui a été trompée une seule fois.

Alors attention, car comme le dit un proverbe anglais : La confiance vient en marchant, mais elle repart en courant !

Il est une erreur que beaucoup de personnes font, car elles ne prennent pas le temps de considérer les conséquences de leurs paroles : on ne mesure jamais assez la perte de confiance qui résulte de la découverte d’un mensonge ! Car on reste dans l’illusion qu’il ne sera pas décelé ou pire, à force de pratiquer ce vice de l’intelligence, on en vient à ne plus avoir de notion de la vérité.

Mais, comme le disait Honoré de Balzac : « Un seul mensonge détruit la confiance absolue qui, pour certaines âmes, est le fond même de l’amour. »

Alors, si vous voulez toujours être cru, et aimé, il est une règle absolue, très difficile à tenir dans notre monde où nouvelles trompeuses et mensonges d’Etat sont légion : ne jamais mentir à un enfant, éviter d’exagérer ses propos, rester fiable vis-à-vis de son entourage professionnel et familial en préférant avouer que l’on ne sait pas, plutôt que de tromper. Car une fois que l’on a été pris en flagrant délit de mensonge, toute vérité énoncée devient douteuse pour la personne qui a été trompée une seule fois.

Alors attention, car comme le dit un proverbe anglais : La confiance vient en marchant, mais elle repart en courant !

 

Le goût

La beauté s’exprime dans bien des aspects de notre environnement quotidien, et elle est étroitement liée à la notion de goût. Mais qu’est-ce que le goût et avoir du goût ?

Diderot, paradoxalement, en avait déjà saisi les aspects principaux quand il disait :

« Qu’est-ce donc que le goût ? Une facilité acquise par des expériences réitérées, à saisir le vrai ou le bon, avec la circonstance qui le rend beau, et d’en être promptement et vivement touché. »

Le goût est donc une formation des sens vers tout ce qui est beau, et vrai et bien, que l’on doit pratiquer de façon répétitive, afin que le goût s’imprègne dans toutes les fibres de notre être et qu’il finisse par nous faire discerner rapidement ce qui est objectivement beau.

Dans la vie quotidienne, comment éduquer des enfants à avoir du goût ?

Nous pouvons nous efforcer d’éliminer tout ce qui pourrait jurer, ou être considéré de mauvais goût, tant dans notre décor familier, que dans notre tenue vestimentaire, ou dans les spectacles que nous regardons ou les musiques que nous écoutons.

C’est ainsi qu’en vivant dans une maison où tout respire l’harmonie, nous formons au jour le jour, et modelons l’aspiration qui porte nos jeunes enfants vers le Beau. Il faut également leur dire clairement que certains accords de sons, ou de couleurs, certaines représentations ou façons de se tenir, sont objectivement laids, et qu’ils puissent petit à petit exprimer eux-mêmes leurs préférences ou leurs détestations esthétiques.

Nous pourrons ainsi les guider dans cet apprentissage du beau, en leur expliquant, quand ils seront plus grands, quel bonheur on peut trouver dans l’harmonie des sens et de la raison. Cette imprégnation dès leur enfance leur servira de référence toute leur vie durant et, devenus adultes, ils auront un goût sûr et formé, vers le Beau, le Vrai, le Bien.

 

A l’école

Est-ce que le savoir-vivre s’applique aussi à l’école ? C’est la question qu’on pourrait se poser en voyant les « incivilités » en tous genres dont souffrent les professeurs. Récemment, une jeune institutrice en voyage en Afrique, me faisait part de sa surprise en voyant la discipline et le respect pour l’autorité qui règnent dans les classes des pays qu’elle a traversés !

Serait-ce que les règles de politesse de l’ancien temps y sont toujours de mise, que le souffle du grand laisser-aller démagogique français n’a pas encore atteint les enseignants d’outre-Méditerranée ?

Rappelons quelques points essentiels qui rythmaient la vie scolaire de bien des écoles, il n’y a pas si longtemps, et qui se retrouvent heureusement encore dans quelques établissements où la discipline est respectée :

Respect des horaires, rassemblement en silence dans la cour de récréation.

Entrée en classe en rangs 2 par 2, en uniforme ou avec un tablier, boutonné, les bras croisés derrière le dos (afin d’apprendre à se tenir droit).

Accueil du professeur debout, jusqu’à ce qu’il nous invite à nous asseoir. On lève la main pour prendre la parole, on n’interrompt pas le professeur, et l’on attend qu’il ait fini son explication pour poser sa question.

On ne l’appelle pas par son prénom, mais Madame, Mademoiselle ou Monsieur. Quand on parle de lui, on ne dit pas : Dupont, mais « Monsieur » Dupont, même en son absence. Quand on le croise dans les couloirs, on lui dit : « Bonjour Monsieur » distinctement avec un franc sourire, même s’il vient de nous rendre un devoir « exagérément sous-noté ».

Les caricatures, surnoms et autres quolibets sont à proscrire ; de même pour les batailles d’objets volants non identifiables, le trafic de matériel, ou d’information pendant les devoirs, les portables… Je ne vais pas vous faire un récapitulatif de règlement intérieur.

Tout ce formalisme n’est pas facultatif. Lui seul permet de maintenir un climat d’étude et de courtoisie, qui devient bientôt de la confiance et même de l’affection du professeur vis-à-vis de sa classe, confiance réciproque, entraide entre camarades. Ce n’est plus la lutte des classes, le combat irrémédiable entre les « sachants » et les « apprenants », le professeur garde chiourme, mais plutôt un grand navire avec un maître d’équipage chargé de faciliter la traversée de ses matelots vers les terres inconnues du Savoir.

Ce n’est pas un idéal inatteignable, saboté par les commentaires assassins des élèves sur les réseaux sociaux, mais une condition indispensable pour lutter contre l’ignorance invincible de cette génération de « mal appris », qui n’a même pas appris à apprendre… C’est d’ailleurs la méthode appliquée par toutes les petites structures qui veulent redresser la situation dans des zones déshéritées : discipline, politesse, confiance.

 

Pendant les fiançailles

Voici quelques lignes glanées dans un livre de Savoir-Vivre des années 701, mais qui sous ses termes désuets, décrit la même réalité qu’aujourd’hui, et nous indique la façon de se tenir en société quand on est fiancé. Je vous laisse y trouver votre miel, et apprécier ce qui était couramment admis dans une société qui était encore majoritairement catholique.

 

« Aujourd’hui, la timide fiancée ne voit plus son fiancé en la présence d’un chaperon. Elle sort seule avec lui, part parfois chez des amis aux sports d’hiver en sa compagnie, entreprend des vacances en auto-stop sous son aile protectrice, loge dans le même hôtel, etc…

En fait, on ne connaît pas très bien ce que la jeune fiancée de l’époque moderne ne se permet pas avant le mariage. La morale reste immuable. Aux jeunes gens de la respecter (…)

 

Il est d’ailleurs bon, pour autant que ce soit possible, de ne pas prolonger les fiançailles au-delà de six mois à un an. Des fiancés « éternels » ne trompent personne sur la qualité de leur amour, soit sur leur intention de se marier.

Certains jeunes gens et jeunes filles, faisant fi de préjugés désuets, donnent parfois à leurs fiançailles toutes les apparences d’une vie commune. Ils en seront les premières victimes, car après les douces illusions, le désenchantement ne tardera pas.

Plus nombreux cependant sont ceux qui veulent faire de leurs fiançailles une période d’attente, de découverte mutuelle et de respect. Ceux-là, par leur amour, par leur patience et par leur vertu, mériteront le bonheur tant attendu du mariage.

Les fiancés idéaux ne sont pas ceux qui se croient obligés d’exposer au grand jour et en public toute l’étendue de leurs sentiments mutuels. Cela ne concerne qu’eux. Deux tourtereaux qui s’isolent, oublient le reste du monde et chuchotent entre eux sans arrêt, gênent les autres, les privent de leur compagnie. Personne ne leur demande une démonstration. En public, en réception, on leur demande de briller chacun de tous leurs feux, mais pour tous et pas pour eux seuls. Monsieur adressera la parole autour de lui, Mademoiselle ne craindra pas de quitter, fût-ce pour deux minutes, la main de son protecteur aimé. La terre n’arrêtera pas de tourner s’ils se séparent pour quelques secondes (…)

Un fiancé n’est pas un bagnard. Il peut encore sortir, rencontrer ses amis, se faire inviter et les inviter. (…) Sa fiancée, versant dans l’excès contraire, ne courra pas les réceptions auxquelles son fiancé n’est pas invité ou ne peut se rendre. Elle n’est pas au couvent, mais elle a déjà pris des engagements. Elle a donné une promesse, elle porte au doigt un gage d’amour qu’elle ne peut trahir. »

Jacqueline BUS, Top Savoir-Vivre, éd. Dupuis, 1973