- Paris (France)
Fermée au public depuis de nombreuses années en raison de son mauvais état, la chapelle Sainte-Ursule – plus communément appelée « chapelle de la Sorbonne » – voit son avenir transformé depuis l’annonce, le 15 janvier, de son inscription sur la liste de la World Monuments Watch ; ce programme est mis en place par la World Monuments Fund (WMF), ONG américaine qui aide à préserver des biens patrimoniaux en danger dans le monde entier. Tous les 2 ans, la WMF publie une liste de 25 sites à sauver : c’est ainsi que l’église Saint-Eustache, le dôme de l’hôtel des Invalides, le Potager du Roi à Versailles ou encore le château de Chantilly ont pu être remis sur pied. Cette année, le seul monument français figurant sur la liste est la chapelle Sainte-Ursule de la Sorbonne, dont la dégradation générale inquiète (la coupole est placée sous filets, l’humidité attaque les murs et les œuvres…). Une importante campagne de restauration est donc prévue par la WMF pour remettre à neuf ce joyau construit par le célèbre Jacques Lemercier à la demande du cardinal de Richelieu en vue d’accueillir son tombeau (sculpté par Girardon). Le chœur, la coupole, la tribune d’orgue, les peintures murales de Philippe de Champaigne, tout nécessite une sérieuse restauration pour que le monument puisse accueillir de nouveau le public.
- Paris (France)
Le 1er janvier dernier, un décret a officialisé le regroupement de la Cité de la céramique (Sèvres et Limoges) et du Mobilier National (déjà rattaché depuis le XXe siècle aux manufactures de tapisserie des Gobelins et de Beauvais, à la manufacture de tapis de la Savonnerie et aux ateliers nationaux de dentelle du Puy-en-Velay et d’Alençon). En bref, il s’agit de créer un pôle des métiers d’art en rassemblant l’ensemble des manufactures nationales face aux géants du luxe : « Notre but, c’est qu’en France il n’y ait pas que Chanel et LVMH » souligne Hervé Lemoine, jusque-là directeur du Mobilier National. En septembre 2025, le nouveau pôle accueillera un centre de formation des apprentis consacré aux « pratiques orphelines » comme la serrurerie. L’ensemble de l’administration est regroupé à l’enclos des Gobelins dans le 13e arrondissement, mais chaque entité garde son identité propre.
- Saint-Denis (France)
Nécropole des rois de France, la basilique Saint-Denis abrite la tombe de saint Denis ainsi que celle de 43 rois, 32 reines, 63 princes et 10 grands serviteurs du royaume. Construit par l’illustre abbé Suger au XIIe siècle, l’actuel monument comportait à l’origine deux flèches symétriques ; malheureusement, suite à un coup de foudre en 1837 puis un ouragan en 1845, la tour nord s’effondrait partiellement et devenait donc dangereuse. C’est pourquoi l’architecte Eugène Viollet-le-Duc décida de la démonter en 1847. 180 ans plus tard, sous la direction de l’association « Suivez la flèche », un projet de reconstitution à l’identique est lancé : plus de 15 000 pierres extraites des carrières de Saint-Maximin (Oise) seront transportées jusqu’à Saint-Denis d’ici mi-mars et l’on peut d’ores et déjà entendre les coups de marteaux des tailleurs de pierre à l’œuvre dans les jardins de la basilique, et observer l’apparition progressive de l’échafaudage. La flèche devrait être achevée en 2030 grâce à l’intervention de 80 artisans aux compétences variées. Dès septembre 2025, une immersion dans le chantier sera possible avec la mise en place de « la fabrique de la flèche ».
- Vilnius (Lituanie)
L’époque de la découverte des trésors n’est pas révolue ! C’est ce que prouvent les événements vécus à la cathédrale de Vilnius en décembre dernier. Grâce à l’insertion d’une caméra endoscopique dans les murs de la crypte, les chercheurs ont en effet mis au jour une niche murale dans laquelle étaient camouflés des regalia (insignes royaux) funéraires du XVIe siècle. Placés à l’origine dans les tombeaux des souverains, ces chefs-d’œuvre d’orfèvrerie consistent en 3 couronnes funéraires, un sceptre, un globe, des médaillons aux effigies royales, des anneaux, chaînes, croix et des plaques de cercueil. D’après les spécialistes, ces trésors auraient été façonnés pour Alexandre Ier Jagellon, grand-duc de Lituanie (1492-1506) et roi de Pologne (1501-1506) ainsi qu’Elisabeth de Habsbourg et Barbara Radziwill, épouses successives de Sigismond II Auguste Jagellon, grand-duc de Lituanie et roi de Pologne de 1548 à 1572. Lors de l’invasion de la Pologne par l’Allemagne et l’URSS en septembre 1939, les autorités ecclésiastiques, craignant la disparition de ce patrimoine national unique, décidèrent de le camoufler dans les murs de la cathédrale, en les enveloppant dans des journaux de l’époque (Vilnius appartenait alors à la Pologne).