Actualités culturelles

  • Frévent (France, Pas-de-Calais)

C’est au mois de mai dernier qu’un passionné de céramique, en visite au château de Cercamp, croit reconnaître parmi les œuvres exposées une pièce appartenant au Musée Sandelin de Saint-Omer, situé à une soixantaine de kilomètres de là. Il s’empresse alors de contacter le conservateur du musée qui se rend sur place au plus vite : à sa grande surprise, ce n’est pas une seule mais 83 œuvres d’art qu’il reconnaît comme faisant partie des collections muséales ! Un inventaire réalisé seulement quelques semaines plus tôt avait en effet souligné l’absence d’environ 280 pièces, probablement disparues entre 2009 et 2013 : ces pièces se trouvaient dans les réserves du musée ainsi que dans quelques églises des environs. Quelle surprise d’en retrouver plus d’un quart dans une propriété si proche de Saint-Omer et, qui plus est, exposé au public ! Les propriétaires du château de Cercamp, quant à eux, prétendent ignorer cette histoire de vol et avoir acheté leurs œuvres dans des brocantes. Une affaire mystérieuse qui mérite d’être suivie de près…

 

  • Paris (France)

Eternel sujet de débats, La Joconde achevée par Léonard de Vinci en 1519 fait encore parler d’elle. En effet, la géologue Ann Pizzorusso affirme avoir enfin identifié le paysage de l’arrière-plan : pour elle, il s’agit sans conteste de la petite ville de Lecco, située sur les rives du lac de Côme en Lombardie (Italie du nord). Cette déclaration repose essentiellement sur l’analyse des paysages montagneux de couleur gris-blanc qui ressemblent étrangement aux roches calcaires de la petite ville lombarde (sans compter bien sûr la présence du pont et du lac). Une théorie qui ne manque pas de cohérence si l’on se souvient que Léonard de Vinci a sillonné la région, comme l’indiquent les notes de ses carnets.

 

  • Pompéi (Italie)

Ensevelie sous les cendres du Vésuve en 79 après J.C., la ville de Pompéi n’a toujours pas fini de nous surprendre : sur les 22 hectares qu’elle recouvre, seuls les deux tiers ont été fouillés par les archéologues. Suite à une campagne de fouilles lancée en 2023, les spécialistes ont découvert une spectaculaire salle de banquet longue de 15 mètres et large de 6 mètres, entièrement décorée de fresques. Située dans une maison particulière, cette pièce témoigne du luxe dans lequel vivaient les habitants du lieu au début de notre ère. Caractéristiques du « troisième style » pompéien également appelé « style ornemental », les fresques représentent des personnages de la Guerre de Troie parmi lesquels Pâris, Hélène, Apollon ou encore Cassandre, tels qu’on les retrouve dans L’Iliade d’Homère ; les figures se détachent sur un fond noir qui permettait de ne pas voir les traces laissées par les lampes à huile allumées lors des banquets. Visibles par le public depuis le 11 avril dernier, ces œuvres réalisées entre 15 avant J.C. et 40-50 après J.C., sont en parfait état.

 

  • Vannes (France, Morbihan)

Avant de lancer l’installation du futur musée des Beaux-Arts de Vannes dans l’hôtel Lagorce, une vaste campagne de fouilles a été entreprise dans la cour et la cave de l’hôtel particulier. C’est ainsi que les archéologues ont pu faire ressurgir les ruines de l’ancien château de l’Hermine, construit par le duc Jean IV de Bretagne à partir de 1380. Alors qu’ils pensaient que la quasi-totalité des vestiges avaient disparu, les chercheurs ont eu la surprise de déblayer l’ensemble des fondations du monument sur une hauteur d’un mètre de haut ; à présent, il est donc possible de reconstituer les plans du rez-de-chaussée du logis ducal, qui présente la forme d’un « logis-porche ». La hauteur de l’élévation permet de discerner de nombreux décors sculptés ainsi qu’un bandeau mouluré qui s’étend sur l’ensemble de la façade. Disposition des pièces, douves, escalier d’apparat, fenêtre à coussiège, tour carrée ou encore emplacement d’un moulin intégré et du pont reliant la ville à l’entrée du château, plus rien n’a de secret pour les archéologues. Résidence favorite de Jean IV, le château de Vannes est délaissé par le duc François II au profit de celui de Nantes dans les années 1470, avant d’être définitivement abandonné aux XVIIe-XVIIIe siècles. Il est ensuite détruit et le château actuel (hôtel Lagorce) est construit sur ses vestiges à partir de 1784.

 

Actualités culturelles

  • Bruxelles (Belgique)

Alors qu’ils travaillaient sur le chantier d’une future station de métro de la ligne 3 qui reliera le nord et le sud de Bruxelles, des ouvriers ont découvert les ossements d’animaux préhistoriques au cœur de la capitale belge ! En effet, les travaux nécessitant de creuser profondément, les travailleurs sont arrivés au niveau des couches sédimentaires de la dernière période glaciaire. Un fémur de mammouth de près d’un mètre et des fragments de ses défenses ont été extraits ainsi que les bois et une mandibule de cerf élaphe ou de mégalocéros (cerf géant). La suite du chantier du métro sera bien évidemment surveillée de près par les archéologues. S’il s’agit d’une découverte exceptionnelle, ce n’est pas la première en son genre puisqu’un fragment de défense de mammouth avait déjà été découvert à Bruxelles en 2018 lors de la construction d’un parking.

 

  • Lyon (France)

Après sept ans de travaux, le musée d’art religieux de Fourvière a rouvert ses portes le 20 avril dernier.  Situé dans une ancienne chapelle des Jésuites jouxtant directement la basilique Notre-Dame de Fourvière (dans l’actuelle « Maison carrée » classée Monuments Historiques), le musée possède l’une des plus importantes collections d’art sacré en France. Créé en 1960, le complexe avait pour but de faire découvrir les richesses du patrimoine et de la culture du christianisme. On y trouve un grand ensemble d’orfèvrerie ainsi que des dessins, statues et de très nombreux vêtements liturgiques témoignant de l’art exceptionnel des soieries lyonnaises. La plupart des œuvres datent du XIXe siècle (en particulier des pièces d’orfèvrerie de l’artiste lyonnais Armand-Calliat), mais on en trouve également quelques-unes des XVIIIe et XXe siècles. C’est également dans le musée privé de Fourvière qu’est conservé le magnifique trésor de la basilique et ses reliques.

 

  • Paris (France)

Dès le 3 juin prochain, le 4e arrondissement de Paris abritera le tout premier Musée Vivant du Fromage. Ce projet, lancé par de véritables fromagers, a pour but de faire redécouvrir l’histoire du fromage, ses origines, les secrets de sa fabrication… Le tout bien évidemment accompagné de dégustations bienvenues ! Une excellente idée pour mettre en valeur le monde de la caséologie (science ayant pour but l’affinage et la connaissance du fromage) qui fait incontestablement partie du patrimoine français. Le musée propose également d’appréhender un savoir-faire ancestral grâce à la laiterie-fromagerie qui permettra de fabriquer du fromage sous les yeux des visiteurs. Une entreprise qui se fixe pour objectif de créer de nouvelles vocations de fromagers face à l’abandon des métiers artisanaux.

 

  • Rome (Italie)

Haute de 13 mètres, la statue colossale représentant Constantin (272-337), premier empereur romain converti au christianisme, avait été réalisée entre 313 et 324 environ. Tandis que le corps de l’empereur assis, représenté sous les traits de Jupiter, était sculpté dans du marbre de Paros, le manteau et les accessoires (sceptre et globe) étaient en bronze. Il s’agissait là d’une des sculptures les plus significatives de l’Antiquité tardive et de la plus grande statue de l’Antiquité (après le colosse en bronze de Néron, haut de 30 mètres). Ce n’est qu’en 1486 que les premiers vestiges de cette œuvre ont été découverts au sein du forum romain, dans la basilique de Maxence : une tête haute de 2m60, deux pieds, le tibia droit, le genou droit, le bras droit, la main droite, un poignet et un mollet. En 1951, un pan du torse a été découvert à son tour. Ces fragments sont visibles dans la cour du Palais des Conservateurs.

Or, depuis quelques années, les archéologues se sont attelés à une tâche hors du commun : reconstituer cette statue unique à partir des vestiges et des sources littéraires et iconographiques ! C’est le 6 février dernier que cette reconstitution a été dévoilée dans les jardins de la villa Caffarelli, sur la colline du Capitole : réalisée en résine, stuc, poudre de marbre et plâtre (et aluminium pour la partie intérieure), la statue conservera sa place actuelle jusqu’en 2025, année du jubilé où des millions de pèlerins catholiques sont attendus à Rome. Après cette date, elle sera déplacée ailleurs dans la ville de façon définitive.

 

Actualités culturelles

  • Herzele (Belgique)

Tout commence en Belgique à la fin du mois d’octobre, lorsque le musée gallo-romain de Tongres reçoit un message d’un propriétaire de la ville de Herzele, à l’ouest de Bruxelles. Désireux de vendre la maison de son père, ce dernier exprime le souhait de faire expertiser une plaque de marbre incrustée dans le mur de sa cage d’escalier, dont il joint trois photos. Intrigué, l’expert du musée décide de se rendre sur place : il pense en effet avoir reconnu ce bas-relief antique, vieux de plus de 2 000 ans, dérobé à Pompéi en juillet 1975 ! Une fois sur place, son intuition se confirme : il s’agit bien de la sculpture disparue de la maison de L. Caecilius Jucundus… On y distingue une représentation du tremblement de terre survenu à Pompéi en 62 avant J-C. (on peut apercevoir les murailles qui s’effondrent), scène relatée par les auteurs anciens tels que Sénèque ou Tacite, mais dont on ne possédait alors que deux représentations : il s’agit d’une preuve matérielle majeure du tremblement de terre, élément essentiel pour l’histoire de Pompéi.

Interrogés, les propriétaires de la maison belge ont affirmé avoir acheté ce vestige à un vendeur à la sauvette lors d’une visite de Pompéi en 1975 : d’après eux, l’achat leur avait quand même coûté un petit prix et le vendeur semblait vouloir se débarrasser rapidement de son fardeau. Les carabiniers pour la protection du patrimoine culturel (division de police spécialisée dans la saisie d’objets volés) sont actuellement chargés de l’enquête, en vue de restituer le bas-relief à un musée italien. Les propriétaires, quant à eux, réclament une contribution pour avoir conservé l’œuvre intacte pendant ces cinquante ans !

 

  • Paris (France)

La « forêt » de Notre-Dame est de retour ! Moins de cinq ans après son terrible incendie, la cathédrale parisienne retrouve sa silhouette originelle avec l’achèvement de sa charpente, reconstituée à l’identique. Taillées dans les mêmes conditions qu’au Moyen-âge, les poutres ont été façonnées à la main dans un atelier du Maine-et-Loire, à l’aide de haches, de doloires et d’herminettes, ces outils que l’on ne connaît plus aujourd’hui ; les haches elles-mêmes ont été conçues spécialement pour que le rendu de la taille soit conforme à celui du Moyen-âge. Issues de la taille de 1 200 chênes, les fermes de charpente ont été en partie transportées par voie fluviale jusqu’à Paris (sur la Seine), dès juillet 2023. Le début du mois de décembre voyait s’élever la nouvelle flèche, conforme aux dessins de Viollet-le-Duc et surmontée d’un coq flambant neuf : une avancé très symbolique aux yeux des Parisiens et du monde entier. Enfin, le 12 janvier 2024, l’ensemble de la charpente est achevée et un bouquet de mimosas est déposé à son sommet par le plus jeune charpentier, comme le veut la tradition, pour marquer la fin de ce chantier titanesque.

 

  • Montpellier-de-Médillan (France)

Près de Royan en Charente-Maritime, Richard Plaud a réalisé une reconstitution de la Tour Eiffel à l’aide d’allumettes. Haute de 7,19 mètres, la construction a nécessité l’utilisation de 706 900 allumettes et de 23 kg de colle… Mises bout à bout, les allumettes recouvriraient une distance de 33 km ! Après 8 ans de travail acharné (4 200 heures), le Poitevin est heureux de pouvoir enfin présenter son chef-d’œuvre qui lui permettra d’entrer dans le Guiness Book des Records, rêve qu’il entretient depuis sa plus tendre enfance : la plus haute Tour Eiffel existante avait en effet été réalisée par un Libanais en 2009 et mesurait 6,53 mètres, drapeau compris. Richard Plaud a, en outre, affronté une difficulté supplémentaire en faisant en sorte que sa tour soit entièrement démontable. Réalisé le plus conformément possible à la géante parisienne, l’ensemble a nécessité une multitude de savants calculs en vue de respecter les bons angles, de répartir les charges, etc. Un travail de longue haleine que le passionné a réalisé secrètement dans son salon (pour qu’on ne lui subtilise pas son idée) jusqu’à sa mise à jour officielle le 27 décembre 2023, jour du centenaire de la mort de Gustave Eiffel. De quoi faire pâlir de jalousie monsieur Pignon !

 

 

Actualités culturelles

  • Barcelone (Espagne)

Le 27 septembre dernier, le chantier de la Sagrada Familia à Barcelone a franchi une nouvelle étape avec l’érection de la quatrième tour des Évangélistes, dédiée à saint Mathieu. Chacune des 4 tours, haute de 135 mètres, est couronnée d’une sculpture à l’effigie de l’évangéliste dont elle porte le nom (saint Jean, saint Luc, saint Marc et saint Mathieu). C’est le 12 novembre qu’elles ont été officiellement inaugurées et bénites par l’archevêque du lieu.

Cette avancée est certes bien significative, mais elle n’est toujours pas synonyme d’achèvement. Lancé en 1882 par l’architecte Antoni Gaudi, alors âgé de 30 ans, le projet d’une basilique dédiée à la Sainte Famille n’était exécuté qu’à 10 ou 15 % à la mort de ce dernier en 1926 : voilà donc 141 ans que l’église est en chantier permanent ! Les 18 tours initialement prévues par Gaudi ne seront terminées qu’en 2026 tandis que la totalité du monument le sera dans une dizaine d’années seulement. Une construction qui n’a pas fini d’étonner, ce qui lui vaut d’être le monument le plus visité d’Espagne…

  • Boston (États-Unis)

La découverte de tessons de verre datant de l’époque romaine n’a rien de surprenant dans la mesure où la verrerie a connu un foisonnement extraordinaire au cours de cette période. Plus surprenantes en revanche sont les magnifiques couleurs irisées qui se sont la plupart du temps développées à la surface du verre au fil du temps. Découvert en 2012 dans la région d’Aquilée (Italie du Nord), l’un de ces tessons, issu d’un encrier, a interpellé le monde de la science : datant du début de l’Empire romain (plus précisément entre le Ier siècle avant J.-C. et le Ier siècle après J.-C.), cette pièce était par endroits recouverte d’un extraordinaire reflet coloré, allant jusqu’à un doré d’une pureté parfaite. Cette fois, une étude plus approfondie s’imposait…

Les recherches menées par le laboratoire de physique de Boston n’ont pas déçu les chercheurs : avec le temps et l’évolution de la silice, un cristal photonique s’était développé à la surface de ce tesson enterré depuis près de 2 000 ans ! Utilisés dans les fibres optiques et les lasers (entre autres), les cristaux photoniques permettent de contrôler la propagation de la lumière. Cette « manipulation » de la lumière constitue depuis plusieurs années un véritable défi pour les physiciens qui, grâce à la production de cristaux photoniques, ont pu développer les lasers et autres technologies. La trouvaille de Boston constitue donc une véritable révolution pour la science de la lumière, avec l’espoir de pouvoir cultiver les cristaux photoniques plutôt que de les fabriquer de façon plus artificielle.

  • Lyon (France)

Jusqu’au 9 juin prochain, le musée Lugdunum de Lyon accueille une exposition qui ne saura que vous charmer : mises en place par deux passionnés de Lego (communément appelés AFOL Adult Fan Of Lego), une femme docteur en archéologie et son mari philologue, Les aventures de Brickius Maximus relèvent le défi de mettre l’archéologie à la portée de tous. En effet, l’exposition suit les traces d’un légionnaire romain à travers la reconstitution époustouflante d’une cité romaine, et plus spécifiquement de la ville de Lyon aux Ier et IIe siècles après J.-C. Aux 40 maquettes de monuments réalisées en Lego (de 13 cm à 2,60 m de large !) se mêlent une petite centaine de vestiges archéologiques, créant ainsi un véritable dialogue entre jeu et données scientifiques.

Rien n’est laissé au hasard car au-delà de l’aspect ludique des Lego, le visiteur se trouve confronté à d’authentiques restitutions historiques basées sur les plans des chercheurs et des historiens. Il est amusant de voir à quel point deux domaines que l’on aurait tendance à opposer se trouvent ici étroitement liés, dévoilant une manière divertissante de se cultiver grâce à un travail long et minutieux.  Adapté aussi bien aux enfants qu’aux adultes, cet ensemble permet de mieux comprendre la vie quotidienne des Romains ainsi que les structures de l’Empire.

 

  • Paris (France)

Alors qu’en décembre 2019, elle est appelée pour réaliser un inventaire dans la maison d’une nonagénaire avant que celle-ci ne soit débarrassée de son contenu, Philomène Wolf, commissaire-priseur, est attirée par un petit tableau doré placé dans la cuisine. Malgré les assertions de la propriétaire qui affirme qu’il ne s’agit que d’une petite icône sans importance appartenant à sa famille depuis plusieurs générations, l’œil de la spécialiste ne s’y trompe pas ; elle décide alors de faire expertiser ce tableau de bois dont la taille n’excède pas celle d’une feuille A4. Le verdict tombe : il s’agit là de La dérision du Christ ou Christ moqué de Cimabue, maître de Giotto.

Appartenant à un diptyque de 8 scènes de la Passion du Christ (dont seules 2 étaient connues jusque-là), cette œuvre a été peinte en 1280. Acquise aux enchères pour 24 millions d’euros par un collectionneur chilien, la peinture du maître italien n’obtient pas le certificat d’exportation nécessaire pour quitter la France : elle est alors classée trésor national. Quatre ans plus tard, en novembre 2023, le Musée du Louvre annonce avoir fait l’acquisition de ce chef-d’œuvre que l’on verra exposé au printemps prochain. Cet achat s’accompagne de celui d’un dessin de Victor Hugo intitulé Marine Terrace qui vient rejoindre les 8 autres esquisses du même auteur.

 

 

Actualités culturelles

  • Versailles (France, Yvelines)

Depuis le 30 mai dernier, le château de Versailles a ouvert son « jardin du parfumeur », situé dans le domaine de Trianon. Il ne s’agit pas là de reconstituer fidèlement un espace existant du temps des rois, mais plutôt d’évoquer le souvenir des jardins du Trianon de porcelaine (devenu Trianon de marbre en 1687), pourvus de nombreuses essences odoriférantes. Au temps du développement spectaculaire du monde du parfum (XVIIe-XVIIIe siècles), ces espaces fleurissaient toute l’année. Le nouveau jardin des parfumeurs vous plonge dans un environnement paré de près de 300 plantes utilisées en parfumerie ; on y trouve aussi bien des plantes dont le parfum peut être extrait tel quel (rose, jasmin, jonquille, lavande, fleur d’oranger) que des plantes muettes (dont le parfum ne peut être extrait et doit donc être reconstitué artificiellement : jacinthe, pivoine, violette). Vous pourrez également profiter d’une exceptionnelle allée fleurie de cerisiers du Japon… En route pour une visite olfactive inédite !

 

  • Paris (France)

Jusqu’au 29 janvier prochain, ne manquez pas de découvrir l’exposition Le trésor de Notre-Dame de Paris des origines à Viollet Le Duc présentée au Louvre. Attesté dès le VIe siècle, le fameux « trésor » de la cathédrale s’est enrichi au fil des siècles avant de disparaître au cours d’une nuit d’août 1792, en raison de la nationalisation des biens du clergé et de la confiscation des objets de culte. C’est au XIXe siècle qu’il connaîtra un nouveau développement, en particulier sous le Second Empire : c’est en effet dans ces années que Viollet-le-Duc apportera de nouvelles richesses et remettra à l’honneur ce trésor, pour la conservation duquel il ira jusqu’à construire un bâtiment néogothique (actuelle sacristie de la cathédrale). A travers une centaine d’œuvres exceptionnelles, mais aussi de documents inédits (gravures, manuscrits, inventaires, peintures), le Louvre retrace l’histoire du trésor de Notre-Dame depuis les temps mérovingiens. Cet ensemble exceptionnel, composé entre autres de reliques insignes telles que la Couronne d’épines, des clous et des morceaux de la Croix, rejoindra ensuite la cathédrale en vue de sa réouverture en décembre 2024.

 

  • Rome (Italie)

Bonne nouvelle pour les visiteurs de Rome ! La fameuse Area Sacra située sur le Largo di Torre Argentina est désormais accessible au public. Remis à jour lors de travaux d’aménagement du quartier entre 1926 et 1929, cet espace représente le plus grand complexe de l’époque républicaine actuellement visible. On y trouve les vestiges de quatre temples construits entre les IVe et Ier siècles avant notre ère (époque républicaine, parmi les monuments les plus anciens de Rome) ; c’est également là que se trouvait l’emblématique Curie de Pompée où fut assassiné Jules César. Jusqu’à présent, on ne pouvait qu’admirer de loin cet ensemble, penché au-dessus des barrières le surplombant depuis la rue. C’est pourquoi la ville de Rome mène depuis deux ans des travaux de réhabilitation afin que les visiteurs puissent « se promener dans l’Histoire » selon les mots de la maire du lieu. C’est aujourd’hui chose faite puisque, depuis le mois de juin, le public peut déambuler sur l’aire sacrée grâce à un système de passerelles : un véritable musée à ciel ouvert !

 

  • Bad Ems (Allemagne)

Des fouilles menées près de la ville de Bad Ems en Allemagne ont mené les archéologues à la découverte de vestiges d’un système défensif romain évoqué par César lui-même dans La Guerre des Gaules ! Retrouvée dans le sol de la montagne Blöskopf (Rhénanie-Palatinat), cette construction est constituée de pieux de bois pointus, doublés de fossés. On en retrouve la description dans les écrits de César mais aucune trace n’avait été identifiée jusque-là. Une pièce de monnaie datant de l’an 43 avant J.-C. confirme bien que ce dispositif a été mis en place au Ier siècle. Dans cette même zone avaient été découverts en 2016 les vestiges de deux campements romains, probablement installés là en vue d’extraire du minerai d’argent (qui ne sera réellement dégagé que bien des années plus tard, les Romains n’ayant pas creusé assez profondément) ; situé au niveau de la frontière nord de l’Empire romain, ces installations nécessitaient un système de défense perfectionné.