Actualités culturelles

 Chili (Ile de Pâques)

Qui n’a jamais entendu parler des Moaï, ces statues emblématiques de l’Ile de Pâques ? Classées au patrimoine mondial de l’UNESCO, elles ont été sculptées entre le XIIIème et le XVIIIème siècle dans la roche volcanique locale en vue d’honorer les ancêtres. Monumentales, elles varient entre 4 et 10 mètres de haut, et la plus lourde pèse 80 tonnes ! Après les incendies qui ont endommagé plusieurs sculptures à la fin de l’année 2022, l’île fait de nouveau parler d’elle grâce à la récente découverte d’une autre statue : plus petite que ses congénères (1m60 « seulement »…), cette petite nouvelle est constituée d’un corps complet et a été découverte dans le lac-même du cratère du volcan Rano Raraku. Le lac, récemment desséché, n’avait jusque-là fait l’objet d’aucune découverte, mais les chercheurs comptent bien y regarder de plus près !

 

  • France (Paris)

Recteur de Notre-Dame de Paris, Mgr Olivier Ribadeau-Dumas a confirmé, le 9 mars dernier, que la réouverture de la cathédrale aurait bien lieu le 8 décembre 2024, pour la fête de l’Immaculée Conception. A cette date, les cérémonies religieuses ainsi que les visites pourront reprendre, même si le chantier des chapelles et celui du parvis ne seront certainement pas achevés (ils ne le seront probablement pas avant 2028-2030). Aujourd’hui, les artisans se sont lancés dans la réfection de la flèche, à l’identique de celle de Viollet-le-Duc ; elle devrait être en place d’ici fin 2023.

En attendant, n’hésitez pas à visiter l’exposition gratuite installée sous le parvis de la cathédrale afin de présenter le chantier : une bonne occasion de découvrir l’ampleur des travaux ainsi que les métiers d’art mis en œuvre. Cette visite peut s’accompagner d’une seconde à la Cité de l’Architecture et du Patrimoine à la découverte de l’exposition « Notre-Dame de Paris. Des bâtisseurs aux restaurateurs » retraçant la construction de ce chef-d’œuvre ainsi que ses restaurations au cours des siècles.

 

  • France (Paris)

Appartenant à un ensemble d’une dizaine de peintures réalisées par Gustave Caillebotte entre 1877 et 1879 pour dépeindre les loisirs modernes de la bourgeoisie urbaine, la Partie de bateau (1877-1878) était jusqu’à nos jours la propriété des descendants de l’artiste. Constituant l’un des derniers chefs-d’œuvre impressionnistes en collection privée, l’œuvre fait désormais partie des collections nationales. En effet, en janvier 2020, le ministère de la culture a refusé d’accorder le certificat d’exportation du tableau en raison de son intérêt patrimonial : devenu « Trésor national » à cette date, la peinture pouvait être acquise par l’État dans les 30 mois, ce qui a eu lieu grâce au mécénat du groupe LVMH (pour 43 millions d’euros). Depuis le mois de février 2023, vous pouvez donc l’admirer au Musée d’Orsay.

 

  • France (Toulouse)

Alors qu’avaient lieu à Toulouse des travaux de réhabilitation des façades de l’Hôtel-Dieu, une découverte majeure a réjoui le cœur des archéologues. En effet, le chantier de consolidation du Pont Vieux (Pont de la Daurade) a révélé une statue du XVIème siècle dissimulée dans la pile même du pont. Haute de 80 cm, cette sculpture est en excellent état de conservation puisqu’on en possède encore les deux-tiers (il manque malheureusement le torse et la tête). Une inscription sur le socle (« S. JACOB… 15… ») permet d’affirmer qu’il s’agit de Saint Jacques le Majeur, également reconnaissable à sa besace de pèlerin. D’après les chercheurs, la statue aurait été utilisée comme pierre de remblai pour le pont suite à sa détérioration (probablement après le XVIIème siècle). Cette découverte est une bonne occasion de rappeler que la basilique Saint-Sernin de Toulouse ainsi que l’Hôtel-Dieu étaient effectivement des étapes du chemin de Compostelle.

 

Actualités culturelles

 

  • Marseille (France, Bouches-du-Rhône)

Bonne nouvelle pour les Marseillais : le musée Notre-Dame-de-La-Garde rouvre ses portes ! Après une première ouverture en juin 2013, le complexe, situé sous le pont-levis de la basilique, avait été obligé de fermer en 2019 faute de visiteurs. C’est aujourd’hui dans un musée rénové que l’on peut appréhender les 800 ans d’histoire du sanctuaire. 300 m² de déambulation au cours desquels on découvre l’inauguration du lieu en 1214, sa reconstruction au XIXème siècle et les multiples pèlerinages qu’il a suscités au cours des ans… Le tout accompagné d’un grand nombre d’ex-voto, objets de culte et œuvres religieuses. Chaque année, deux expositions temporaires à thème religieux y seront présentées.

  • Château de Grignon (France, Yvelines)

C’est un véritable scandale qui anime les coulisses du château de Grignon depuis quelques mois. Occupé par l’école d’agronomie AgroParisTech depuis 1826, le site a été abandonné par les élèves, au profit d’un nouveau complexe à Saclay, à la rentrée 2022. C’est dans cette optique que le ministère de l’agriculture, propriétaire des lieux, a décidé la mise en vente de l’ensemble du mobilier en juin dernier. Vendues à petit prix sur le site du gouvernement comme mobilier « de style », les différentes pièces se sont avérées être en réalité « d’époque » (Louis XV à Napoléon III) ! Ayant découvert l’erreur, certains acheteurs ne se sont pas privés de revendre les meubles à leur prix véritable : par exemple cette ravissante console en chêne sculpté estimée 40 € par le gouvernement et revendue 13.000 € quelques mois plus tard…

  • Louxor (Égypte)

Les fouilles menées en Égypte ne sont jamais vraiment terminées… Et les découvertes non plus ! En témoigne la récente excavation d’une tombe royale sur les bords du Nil, à Louxor. D’après les recherches, l’hypogée daterait d’il y a 3500 ans et abriterait les restes de femmes appartenant à la famille royale de la XVIIIe dynastie : il pourrait s’agir d’une épouse royale ou, au moins, d’une princesse. La XVIIIème dynastie recouvre la période des débuts du Nouvel Empire, de 1550 à 1292 avant J.-C., c’est-à-dire l’ère la plus prospère de l’Égypte antique ; Akhénaton et Toutânkhamon comptent parmi les plus grands pharaons de cette époque.

  • Île de Siniyah (Émirats Arabes Unis)

Des recherches archéologiques menées sur l’île de Siniyah aux Émirats Arabes Unis ont permis la mise au jour d’un monastère chrétien vieux de 1400 ans : perdu au milieu de bandes de sable, le site comprend une église à nef unique accolée à plusieurs pièces dans lesquelles on trouve des fonds baptismaux ainsi qu’un four à pain. Un peu à l’écart, un bâtiment de 4 pièces – organisées autour d’une petite cour – pourrait être le logement du père abbé. Fondé entre 534 et 656 – c’est-à-dire juste avant la naissance de l’Islam -, ce monastère pourrait révéler de précieuses informations quant à la vie des Chrétiens dans la région à cette époque.

  • Le secret du béton romain

Les constructions romaines ont toujours impressionné par leur magnificence et leur extraordinaire longévité : l’exemple du Panthéon à Rome, détenteur du plus grand dôme en béton – non armé – au monde, ne fait que justifier cette admiration. Alors que certains aqueducs romains sont encore en fonctionnement de nos jours, de nombreux chercheurs s’interrogent sur le fait que les constructions en béton modernes, elles, s’effritent au bout de quelques décennies…

La clé de ce mystère vient d’être résolue par une équipe de chercheurs du MIT de l’université de Harvard. On a longtemps cru que la résistance du béton romain était due à la cendre volcanique qu’il contient ; on sait désormais que cela est en réalité tributaire du mélange à chaud de la chaux et du béton – ou chaux vive (sans mélanger auparavant la chaux avec de l’eau). Ce mélange très particulier permet non seulement un séchage plus rapide de l’ouvrage en construction, mais surtout une sorte d’auto-cicatrisation des fissures lors de contacts avec de l’eau (eau de pluie par exemple) : lorsque les fissures sont mouillées, elles recristallisent et rendent au bâtiment sa résistance première !

 

Actualités culturelles

 France : Le château de Versailles dans la seconde Guerre Mondiale

Le château de Versailles a fait paraître il y a quelques mois une série documentaire portant sur la vie du monument au cours de la Seconde Guerre Mondiale. Visible sur Youtube ainsi que sur le site internet du château, ce reportage permet de découvrir un pan souvent méconnu de l’histoire de la demeure royale. On y prend connaissance de l’évacuation totale des œuvres vers les châteaux de Brissac et Chambord, ainsi que de l’occupation des lieux par l’armée allemande dès le 14 juin 1940. Vidées de leur mobilier, de leurs œuvres d’art, mais aussi de leurs lambris, les pièces du palais prennent un aspect décharné que l’on a peine à imaginer aujourd’hui. Un documentaire fort intéressant basé sur des images d’archives inédites et impressionnantes !

https://www.chateauversailles.fr/presse/numerique/chateau-versailles-seconde-guerre-mondiale#un-monument-franais-au-cur-des-tensions-europeennes

 

  • France (Cherbourg)

Comme chaque année, l’émission de Stéphane Bern intitulée « Le Monument préféré des Français » a permis aux téléspectateurs de France 3 d’élire le site qui leur paraissait le plus représentatif du patrimoine français parmi les 14 en lice. C’est la gare maritime de Cherbourg-en-Cotentin, ainsi que le sous-marin Le Redoutable qui s’y trouve, qui ont remporté le concours pour cette année 2022. Inaugurée en 1933, la construction est un magnifique exemple du style art déco et constitue, en outre, la plus grande gare maritime transatlantique du monde. Il s’agit également du plus vaste monument de France après le château de Versailles. Quant au Redoutable, le plus grand sous-marin visitable au monde, il est le premier lanceur d’engin nucléaire français. N’hésitez pas à visiter cet ensemble exceptionnel si vous êtes de passage en Normandie.

 

  • Luxembourg (Habay-La-Vieille)

Tout a lieu dans le village d’Habay-La-Vieille, dans la province belge du Luxembourg, sur le site de la villa gallo-romaine de Mageroy. Alors qu’une classe scolaire menait une initiation aux fouilles archéologiques dans ce vaste domaine agricole occupé du Ier au IVème siècle après JC, une petite fille a involontairement fait une découverte plus qu’amusante. Piochant dans le sable, elle a par mégarde brisé en trois un petit dé à jouer en os datant des premiers siècles de notre ère… Néanmoins, cet accident a permis de révéler une chose étonnante : un liquide grisâtre s’échappant du dé brisé a permis de découvrir que ce dernier était truqué au plomb, ce qui n’altérait en rien son poids ni son aspect ! Comme quoi, les tricheurs ont toujours existé !

 

Actualités culturelles

 France (Argenteuil)

A l’occasion des Journées Européennes du Patrimoine (17-18 septembre 2022), la ville d’Argenteuil a ouvert au public la célèbre « maison rose aux volets verts » de Claude Monet, construite en 1871 par le charpentier Flamand. L’artiste y a vécu de 1874 à 1878 seulement, mais il y a produit un nombre d’œuvres important (259), parmi lesquelles son chef-d’œuvre Impression soleil levant (1872). La ville d’Argenteuil ne possédant aucune peinture de l’artiste, le nouveau musée se base sur des reconstitutions à travers un parcours immersif et très ludique : une manière unique de se plonger dans l’atmosphère du peintre et de mieux comprendre l’impressionnisme. Vous pourrez à loisir toucher des objets, découvrir des secrets en ouvrant les meubles et même déambuler dans le bateau-atelier de Monet ou dans son jardin d’hiver – reconstitués d’après ses propres œuvres.

  • France (Paris)

S’il est un monument emblématique de la capitale, c’est bien la basilique du Sacré-Cœur située sur la colline de Montmartre. Lieu le plus visité et photographié après Notre-Dame, la basilique avait été inscrite aux Monuments Historiques en 2020 seulement – l’inscription correspondant au tout premier niveau de protection d’un monument. Cependant, les progrès ne s’arrêtent pas là, puisque le conseil municipal devrait se prononcer pour un classement de la basilique lors de sa prochaine réunion mi-octobre : une bonne nouvelle pour le Sacré-Cœur qui recevra ainsi une meilleure protection – le classement correspond aujourd’hui au niveau de protection culturelle le plus élevé en France.

  • Etats-Unis (Los Angeles)

Doté d’une section spécialisée dans la lutte contre la criminalité artistique, le FBI a permis la redécouverte d’une mosaïque romaine vieille de 2000 ans ! Conservée depuis les années 1980 dans un entrepôt de Los Angeles, l’œuvre, représentant la Méduse, est divisée en 16 fragments de 35 à 90 kg chacun. Malgré leur conservation dans des caisses rongées par les termites, les pièces demeurent dans un bon état général, au plus grand soulagement de tous. Contacté de façon anonyme par le propriétaire de la mosaïque, le FBI l’a aujourd’hui restituée à l’Italie en vue de la faire restaurer avant de l’exposer au public ; le lieu d’exposition n’est pas encore déterminé.

  • Pays-Bas (Amsterdam, Rijksmuseum)

Qui aurait pensé que, plus de 350 ans après sa réalisation par le peintre Johannes Vermeer, La Laitière (1658) révélerait encore des secrets ? Une nouvelle technique de numérisation avancée a en effet permis de découvrir des objets dissimulés sous le mur blanc recouvrant l’arrière de la composition : à l’origine, le peintre y avait représenté une étagère supportant des cruches, ou porte-pichets. Jugeant sans doute sa composition trop chargée, Vermeer a finalement opté pour un arrière-plan plus épuré, mettant ainsi en valeur la femme à l’avant. De même, un peu plus bas, le chauffe-pieds recouvre une masse sombre qui semble être un panier très imposant. Il est absolument passionnant de discerner ainsi la réflexion de l’artiste sur son œuvre en suivant sa création, étape par étape, comme si l’on avait les dessins préparatoires sous les yeux !

 

Actualités culturelles

 Fécamp (France, Normandie)

Peut-être avez-vous entendu parler de l’aventure rocambolesque subie par les reliques du Précieux Sang conservées à l’abbaye de Fécamp ? Dans la nuit du 1er au 2 juin dernier, le fameux reliquaire fécampois contenant deux fioles du sang de Jésus avait été dérobé dans la sacristie de l’abbatiale. Ces reliques y étaient vénérées depuis la construction de l’abbaye en 658.

Néanmoins, le 1er juillet, l’un des plus célèbres experts et détectives d’art, Arthur Brand (Néerlandais), découvre le fameux reliquaire dans une boîte en carton devant sa porte ! Cette réapparition miraculeuse aurait été précédée d’un mail anonyme prévenant l’expert du prochain retour des reliques… Voilà une histoire digne d’un roman policier !

 

  • Villenave-d’Ornon (France, Gironde)

Découverte en 2013 à Villenave-d’Ornon, au sud de Bordeaux, une épave de voilier marchand datée du VIIème ou VIIIème siècle commence tout juste à être étudiée par les archéologues. Relativement bien conservé, ce vestige a été retrouvé dans le lit d’une rivière sur une longueur de 12 mètres. Il s’agit bien là d’une découverte majeure car l’architecture navale du Haut Moyen-Age constitue encore aujourd’hui un pan totalement méconnu de notre histoire : le bon état de conservation du navire va rendre possible une reconstitution unique (il existe moins de 5 bateaux de ce type en Europe de nos jours). Les modes de navigation du Haut Moyen-Age n’auront bientôt plus de secrets pour nous !

 

  • Edimbourg (Ecosse)

C’est en juillet dernier que la National Gallery of Scotland a décidé d’étudier un certain nombre de ses œuvres au rayon X en vue d’une exposition dédiée à l’impressionnisme. Lorsque vint le tour du Portrait d’une paysanne (1885) de Van Gogh, la surprise fut à son comble : les experts ont en effet découvert – grâce aux rayons – que la toile cachait un autoportrait de l’artiste ! Van Gogh a très certainement réutilisé l’arrière de son œuvre pour se portraiturer. Cela n’est malheureusement pas visible à l’œil nu dans la mesure où ce côté de la toile est recouvert de colle et de carton… Parviendra-t-on à dégager l’autoportrait sans l’endommager ? La question demeure entière…

 

  • Monaco

Le palais princier de Monaco n’a pas fini de révéler ses secrets : lors d’une campagne de rénovation et de consolidation du monument, les restaurateurs ont en effet découvert avec surprise un ensemble de fresques du XVIème siècle s’étendant sur plus de 600 m² ! L’objectif premier de la campagne de restauration était de rénover les nombreuses peintures du XIXème siècle recouvrant les plafonds du fameux palais Grimaldi : quel ne fut pas l’étonnement des travailleurs en découvrant – sous des couches de peinture et même sous un faux plafond – un extraordinaire ensemble de fresques de l’époque de la Renaissance ! Dégagées au scalpel et au laser, ces œuvres s’étendent depuis la salle du trône jusqu’aux grands appartements en passant par la galerie de la cour d’honneur. N’hésitez plus, l’ensemble est désormais ouvert au public…