Actualités culturelles

  • Barcelone (Espagne)

Le 27 septembre dernier, le chantier de la Sagrada Familia à Barcelone a franchi une nouvelle étape avec l’érection de la quatrième tour des Évangélistes, dédiée à saint Mathieu. Chacune des 4 tours, haute de 135 mètres, est couronnée d’une sculpture à l’effigie de l’évangéliste dont elle porte le nom (saint Jean, saint Luc, saint Marc et saint Mathieu). C’est le 12 novembre qu’elles ont été officiellement inaugurées et bénites par l’archevêque du lieu.

Cette avancée est certes bien significative, mais elle n’est toujours pas synonyme d’achèvement. Lancé en 1882 par l’architecte Antoni Gaudi, alors âgé de 30 ans, le projet d’une basilique dédiée à la Sainte Famille n’était exécuté qu’à 10 ou 15 % à la mort de ce dernier en 1926 : voilà donc 141 ans que l’église est en chantier permanent ! Les 18 tours initialement prévues par Gaudi ne seront terminées qu’en 2026 tandis que la totalité du monument le sera dans une dizaine d’années seulement. Une construction qui n’a pas fini d’étonner, ce qui lui vaut d’être le monument le plus visité d’Espagne…

  • Boston (États-Unis)

La découverte de tessons de verre datant de l’époque romaine n’a rien de surprenant dans la mesure où la verrerie a connu un foisonnement extraordinaire au cours de cette période. Plus surprenantes en revanche sont les magnifiques couleurs irisées qui se sont la plupart du temps développées à la surface du verre au fil du temps. Découvert en 2012 dans la région d’Aquilée (Italie du Nord), l’un de ces tessons, issu d’un encrier, a interpellé le monde de la science : datant du début de l’Empire romain (plus précisément entre le Ier siècle avant J.-C. et le Ier siècle après J.-C.), cette pièce était par endroits recouverte d’un extraordinaire reflet coloré, allant jusqu’à un doré d’une pureté parfaite. Cette fois, une étude plus approfondie s’imposait…

Les recherches menées par le laboratoire de physique de Boston n’ont pas déçu les chercheurs : avec le temps et l’évolution de la silice, un cristal photonique s’était développé à la surface de ce tesson enterré depuis près de 2 000 ans ! Utilisés dans les fibres optiques et les lasers (entre autres), les cristaux photoniques permettent de contrôler la propagation de la lumière. Cette « manipulation » de la lumière constitue depuis plusieurs années un véritable défi pour les physiciens qui, grâce à la production de cristaux photoniques, ont pu développer les lasers et autres technologies. La trouvaille de Boston constitue donc une véritable révolution pour la science de la lumière, avec l’espoir de pouvoir cultiver les cristaux photoniques plutôt que de les fabriquer de façon plus artificielle.

  • Lyon (France)

Jusqu’au 9 juin prochain, le musée Lugdunum de Lyon accueille une exposition qui ne saura que vous charmer : mises en place par deux passionnés de Lego (communément appelés AFOL Adult Fan Of Lego), une femme docteur en archéologie et son mari philologue, Les aventures de Brickius Maximus relèvent le défi de mettre l’archéologie à la portée de tous. En effet, l’exposition suit les traces d’un légionnaire romain à travers la reconstitution époustouflante d’une cité romaine, et plus spécifiquement de la ville de Lyon aux Ier et IIe siècles après J.-C. Aux 40 maquettes de monuments réalisées en Lego (de 13 cm à 2,60 m de large !) se mêlent une petite centaine de vestiges archéologiques, créant ainsi un véritable dialogue entre jeu et données scientifiques.

Rien n’est laissé au hasard car au-delà de l’aspect ludique des Lego, le visiteur se trouve confronté à d’authentiques restitutions historiques basées sur les plans des chercheurs et des historiens. Il est amusant de voir à quel point deux domaines que l’on aurait tendance à opposer se trouvent ici étroitement liés, dévoilant une manière divertissante de se cultiver grâce à un travail long et minutieux.  Adapté aussi bien aux enfants qu’aux adultes, cet ensemble permet de mieux comprendre la vie quotidienne des Romains ainsi que les structures de l’Empire.

 

  • Paris (France)

Alors qu’en décembre 2019, elle est appelée pour réaliser un inventaire dans la maison d’une nonagénaire avant que celle-ci ne soit débarrassée de son contenu, Philomène Wolf, commissaire-priseur, est attirée par un petit tableau doré placé dans la cuisine. Malgré les assertions de la propriétaire qui affirme qu’il ne s’agit que d’une petite icône sans importance appartenant à sa famille depuis plusieurs générations, l’œil de la spécialiste ne s’y trompe pas ; elle décide alors de faire expertiser ce tableau de bois dont la taille n’excède pas celle d’une feuille A4. Le verdict tombe : il s’agit là de La dérision du Christ ou Christ moqué de Cimabue, maître de Giotto.

Appartenant à un diptyque de 8 scènes de la Passion du Christ (dont seules 2 étaient connues jusque-là), cette œuvre a été peinte en 1280. Acquise aux enchères pour 24 millions d’euros par un collectionneur chilien, la peinture du maître italien n’obtient pas le certificat d’exportation nécessaire pour quitter la France : elle est alors classée trésor national. Quatre ans plus tard, en novembre 2023, le Musée du Louvre annonce avoir fait l’acquisition de ce chef-d’œuvre que l’on verra exposé au printemps prochain. Cet achat s’accompagne de celui d’un dessin de Victor Hugo intitulé Marine Terrace qui vient rejoindre les 8 autres esquisses du même auteur.