Honorons la maternité !

Chers grands-parents,

« Je dis souvent : présentez-moi une femme parfaitement éduquée qui aurait 7, 8 ou 9 enfants1.» Emmanuel Macron

« Le jour où les femmes n’aimeront plus leurs enfants, ce jour-là, il n’y aura plus de vertus surnaturelles.» Jérôme Lejeune

La recherche du « bonheur terrestre »

En 2022, 34% des femmes en âge d’avoir des enfants estiment que la maternité n’est pas « nécessaire ou souhaitable au bonheur d’une femme ». Vingt ans plus tôt, elles étaient 3 fois moins ! (12% en 2000)2. Que penser de tout cela ?

Aujourd’hui, on analyse la venue de l’enfant à l’aune de l’épanouissement de la femme ! Dans une société antichrétienne, cela est quasiment fatal ! Sans être considéré pour lui-même, l’enfant est pris en compte comme un besoin pour la femme, d’où le « droit à l’enfant » ou le refus de l’enfant qui mène à l’avortement… L’enfant n’est plus un don de Dieu mais un droit, et le mariage n’est plus premièrement destiné à la procréation mais à l’épanouissement des époux…

Par ailleurs, parmi les femmes ne voulant pas d’enfant, la moitié d’entre elles déclarent que c’est pour rester libres… Nous sommes donc vraiment à une époque où les vertus surnaturelles disparaissent complètement au profit d’un pseudo bonheur terrestre ! Cette volonté hédoniste peut être encore renforcée par les peurs modernes (éco-anxiété, insécurité…) bien que celles-ci viennent au second plan, elles parent d’une vertu factice ce qui n’est bien souvent que de l’égoïsme…

La maternité, œuvre de sanctification

« Croissez et multipliez-vous », dit Dieu dans la Genèse ! Depuis les origines, notre sainte religion promeut le mariage et la maternité. Le catéchisme place la maternité comme première fin du mariage et Notre-Seigneur a placé la Sainte Nativité comme source même de notre salut ! Notre Dieu a voulu naître d’une femme : quelle consécration pour cet événement !                                                                        Admirons donc la maternité comme le moyen que Dieu a donné à la femme pour poursuivre son œuvre. C’est par la maternité que le nombre d’adorateurs du Bon Dieu se multiplie. Au regard d’admiration que posait un curé de village sur une future maman d’un 11ème enfant, celle-ci répondit : « Si c’est un bon chrétien, adorateur du Bon Dieu, je ne pourrai que me réjouir ! » C’est bien cela ! La maternité chrétienne remplit la terre d’apôtres et le Ciel de nouveaux adorateurs : ainsi en a voulu notre Dieu !

Une culture de mort contre l’amour de la vie

Ne nous étonnons donc pas du combat que mènent nos ennemis contre la femme – qui doit devenir un objet – l’enfant – qui doit aussi devenir un objet – et finalement tous les êtres humains sur lesquels Dieu doit perdre ses droits de la vie à la mort.

De tristes personnages ont trouvé le moyen de prêcher l’inverse exact de la vérité que Dieu pose devant nous de manière évidente ! A la remarque méprisante de notre président sur les familles nombreuses, une soi-disant philosophe « faisant référence » telle que Simone de Beauvoir, affirme – entre autres paroles haineuses – que « l’amour maternel n’a rien de naturel. » Et tout cela est accepté sans difficulté et même avec admiration alors que toute la création témoigne de l’inverse !

Fidèles à notre foi, admirateurs amoureux de notre Maman du Ciel, honorons la maternité ! Comprenons qu’elle est partie intégrante du plan de Dieu, et aidons nos enfants et petits-enfants à accueillir la vie à bras ouverts quelles que soient les difficultés qui se présentent !

  Des grands-parents

1 Tribune de l’ONU, 26 septembre 2018

2 IFOP Janvier 2022

 

Les amitiés

Chers grands-parents,

Vos petits-enfants grandissent, ils ont 13, 14 ans, prennent peu à peu leur indépendance, papa et maman, les grands-parents ne sont plus « tout » pour eux. Ils rencontrent des amis, des camarades, sont invités à des séjours de quelques jours chez eux… Leurs parents ont un peu l’impression de ne plus tout maîtriser et parfois s’inquiètent …

Que penser de tout cela ?  Que faire ?

D’abord, savoir que c’est normal et que cela doit même – dans une mesure raisonnable – être encouragé !

Il faut que nos jeunes voient d’autres enfants, d’autres parents que leur famille immédiate… Il est important que nos enfants aient des amis, que ceux-ci et – si possible – leurs familles soient connus des parents. C’est nécessaire pour leur ouvrir l’esprit, leur apprendre à se frotter à des comportements et à des caractères différents.

Il faut bien sûr s’assurer de la vie morale et religieuse des familles dans lesquelles ils vont se rendre sans oublier de vérifier, avant de donner son accord, si le lieu de la messe où ils iront le dimanche est conforme à nos attentes. Pour le reste, il faut aussi accepter des différences dans certains usages de peu d’importance. Il est nécessaire que nos enfants se frottent à d’autres familles, à d’autres enfants, et éventuellement à d’autres usages… Lorsqu’ils devront à leur tour fonder un foyer, il est bien qu’ils aient déjà découvert d’autres habitudes pour exercer leur jugement et acquérir un recul nécessaire.

Cependant, il faut veiller à ce que ces fréquentations soient saines. Malheureusement aujourd’hui, beaucoup de familles sont polluées par des vidéos plus ou moins bien sélectionnées, un accès à internet peu contrôlé par lequel nos enfants pourraient avoir accès au pire ! A leur retour, il est essentiel de faire beaucoup parler les enfants, qu’ils sachent qu’ils peuvent raconter beaucoup de choses à leurs parents, les laisser s’exprimer sans s’agacer de la moindre petite bêtise ou erreur. Si nos enfants – ou petits-enfants – nous parlent en confiance, nous pourrons leur donner une grande liberté… Veillons à ne pas rompre le lien !

Le mieux reste, bien entendu, de recevoir leurs amis chez nous. Dans une famille nombreuse avec une maison petite, ça n’est pas toujours possible mais, si nous avons l’opportunité de recevoir les amis de nos enfants ou petits-enfants, ouvrons-leur la porte et parlons aussi beaucoup avec eux car il est essentiel que ces amis soient inclus alors dans notre vie familiale. Nous connaissons des familles où a été établie une « salle pour les jeunes ». Nous pensons que c’est une erreur ! Il y a les petits, qui ont leur rythme de vie propre – lever, coucher, menus – mais pour les adolescents et les plus grands, il est important que les générations soient mélangées ! Nous y perdrons un peu de notre confort et de notre quiétude mais – grâce à des conversations élevées – nous pourrons établir ou maintenir des vrais contacts avec les jeunes et les faire profiter de l’amitié et de la sagesse que nous ont données les ans car souvent, on écoute d’une oreille différente un discours provenant d’une personne extérieure à la famille ! C’est aussi une manière de rayonner autour de nous.

Daigne sainte Anne nous aider à créer un environnement sain pour que nos jeunes puissent heureusement s’épanouir…

 

  Des grands-parents

 

Unité de la famille enracinée dans l’unité des âmes

Chers grands-parents,

 

Je crois au Saint-Esprit,

à la Sainte Eglise Catholique,

à la communion des saints

et à la vie éternelle.

Ainsi soit-il.

 

Nous ne sommes jamais seuls ! Dès notre vie terrestre, nous sommes accompagnés de toutes les âmes de nos frères vivants et morts : ils nous accompagnent et nous les accompagnons !

Et si cela est vrai pour l’ensemble des chrétiens, combien cela l’est-il pour ceux qui sont unis par le lien du sang car nous sommes intimement liés à nos frères vivants et morts. Les liens que nous avons avec nos enfants et nos petits-enfants sont évidents et ceux que nous avons avec les âmes qui sont déjà parties doivent, grâce à la communion des saints, le demeurer aussi.

Cette unité d’appartenance au Corps du Christ, par la communion des saints, est une relation que nous devons cultiver avec assiduité en étant bien conscients de ce lien qui nous unit tous au Christ et entre nous. Nous sommes tous un en Jésus-Christ ! Notre famille est Une, elle aussi ! Cette conscience de partager tous un même trésor et de pouvoir en faire bénéficier les autres doit être pour nous un vigoureux stimulant pour notre vie spirituelle ! « Une âme qui s’élève, élève le monde1.» Que dire des parents, des grands-parents qui tous les jours récitent le chapelet en union avec tout leur petit monde !

Associons tous les nôtres à notre prière quotidienne ; offrons-les d’abord à notre Mère du Ciel puis prions en sachant qu’ils sont là, unis par la communion des saints. Soyons persuadés qu’ils bénéficient particulièrement de nos prières. Demandons aussi à nos petits de prier pour nous car eux aussi peuvent nous aider.

Associons aussi nos défunts : ceux qui sont encore au purgatoire ne peuvent rien pour eux-mêmes mais nous pouvons intercéder pour eux ! Demandons à Dieu qu’ils soient libérés ou qu’au moins, à chacune de nos prières, un vent de fraîcheur souffle sur eux : l’amour ne cesse pas avec la mort et, à leur tour, ils sauront être reconnaissants en veillant sur nous.

La prière, même dans la solitude, est tout sauf une action solitaire. D’abord parce que nous parlons à quelqu’un – à Dieu ou à ses saints – et ensuite parce que toute la communauté chrétienne, et en particulier notre famille, doit y être associée et en bénéficier !

Notre responsabilité est grande : « Une famille qui prie est une famille qui vit », déclarait Pie XII montrant par là que la vie de la famille doit être enflammée par la prière… A Fatima, la Sainte Vierge a demandé le chapelet « en famille » ! Non que le chapelet récité seul soit inutile mais, quand il est récité en famille, sa puissance est décuplée. L’unité de la famille doit d’abord être l’unité des âmes ! Elles doivent s’unir à Dieu, vivre, se réjouir et souffrir ensemble : « Si un seul membre souffre, tous les membres partagent sa souffrance ; si un membre est à l’honneur, tous partagent sa joie. Or, vous êtes corps du Christ et, chacun pour votre part, vous êtes membres de ce corps », nous dit saint Paul2

« C’est la volonté du Bon Dieu qu’en ce monde les âmes se communiquent entre elles les dons célestes par la prière, afin que, rendues dans leur patrie, elles puissent s’aimer d’un amour de reconnaissance », disait sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus à une novice…

Que sainte Anne fasse que toutes nos prières soient familiales et nous permettent de nous retrouver tous dans l’éternité bienheureuse.

 

Des grands-parents

 

De multiples richesses !

Chers grands-parents,

 

Pourquoi sommes-nous sur cette terre ? « Pour aimer et servir Dieu et obtenir ainsi le bonheur du Ciel », nous dit le catéchisme. Et comment aimer Dieu ? En utilisant les talents qu’il nous a donnés pour l’honorer. C’est tout, mais c’est beaucoup !

Et, dans la parabole des talents, notre Dieu, lent à la colère et prêt à pardonner se montre sévère ! Si le Christ nous demande d’être fidèle en peu de choses « C’est bien, serviteur bon et fidèle, en peu de choses tu as été fidèle, sur beaucoup je t’établirai ; entre dans la joie de ton Seigneur », Il est sévère pour celui qui n’exploite pas ses talents ! « Car à tout homme qui a, l’on donnera et il aura du surplus ; mais à celui qui n’a pas, on enlèvera ce qu’il a. »

Nous avons donc un devoir sérieux de comprendre quels sont nos talents et ceux des personnes dont nous avons la charge pour pouvoir – avec prudence et discrétion – les aider et les encourager à progresser ! Notre position de grands-parents nous permet de constater la multitude de richesses détenues par nos petits ! Tous sont différents, tous ont des atouts et des handicaps, mais tous ont des talents !

 

Si nous faisons le bilan de nos péchés de la journée chaque soir par notre « examen de conscience », en travaillant principalement sur notre défaut dominant, il faudrait aussi s’examiner sur les efforts faits pour faire fructifier nos talents ! Bien qu’il faille se garder de toute tentation d’orgueil en se remémorant saint Paul « Qu’as-tu que tu n’aies reçu ? Et si tu l’as reçu, pourquoi te glorifier comme si tu ne l’avais pas reçu ? », il peut être utile de réfléchir et de montrer à nos petits ces qualités reçues de Dieu pour comprendre comment les faire fructifier…

D’autant que chaque talent possède deux facettes ! Quand on étudie les tempéraments, on apprend que chacun d’entre eux comprend des qualités telles que l’enthousiasme, l’idéal élevé, la piété, le sérieux ou la persévérance mais aussi des défauts comme l’orgueil, la vanité, la susceptibilité ou la paresse. Le colérique, par exemple, qui a la qualité remarquable d’avoir un idéal élevé et la capacité de « faire de grandes choses, » a souvent aussi une haute idée de lui-même, se montre souvent dédaigneux des autres, devient volontiers hypocrite quand il s’agit d’avoir raison. Cette connaissance du tempérament de chacun est donc bien utile pour connaître nos petits, et nous permettra alors d’encourager ce qui est vertueux tout en se défiant des défauts contraires. « Connais-toi toi-même ! » nous dit le philosophe1. C’est sans doute là que réside le secret du chemin du progrès spirituel !

A titre d’exemple, si tel de nos petits est naturellement tourné vers les autres, sa grand-mère pourra l’emmener visiter les personnes âgées du voisinage, y associant éventuellement tel autre plus tourné vers lui-même pour le stimuler… Le grand-père pourra emmener dans les bois quelques-uns de ses petits doués pour l’observation, voire la contemplation ! Tout cela est simple mais bien utile au développement de nos petits, et comme les parents n’ont pas toujours le loisir de le faire, c’est encore un beau service que nous pouvons rendre à nos enfants !

Daigne sainte Anne nous éclairer !

Bien amicalement.

Des grands-parents

 

1 Socrate

 

Sauvegarder l’esprit de famille

Chers grands-parents,

 

« La famille est chose sacrée sur laquelle on doit toujours veiller1. »

Une famille qui prie est une famille qui vit.

Qu’est-ce que l’esprit de famille ?

C’est très probablement la façon dont ses membres s’aiment… C’est aussi certainement un ensemble de valeurs, de normes, de comportements et de traditions qui caractérisent cette famille, lui donnent sa personnalité unique et déterminent la façon dont les membres se comportent entre eux et avec les extérieurs.  Il évolue forcément au fur et à mesure que la famille change (naissances, mariages, décès…) mais garde des constantes qui en font sa personnalité.

Cet esprit se fonde sur une culture familiale, une foi, des comportements et des usages communs dans lesquels ses membres se reconnaissent.

Le sujet est particulièrement intéressant au moment où les usages, souvent altérés par l’irruption des moyens de communication modernes, ont tendance à s’uniformiser. Au paterfamilias, sûr de son autorité, gouvernant la famille, succède aujourd’hui un univers plus consensuel dans lequel la parole est plus libre et où les usages disparaissent.

Les comportements définis par des normes sociales, un milieu, une culture familiale, ont tendance à s’estomper au profit de normes plus uniformisées et décontractées…

Faut-il s’en désoler ? Certainement !

Faut-il s’adapter ? Certainement aussi !

Quoi que nous fassions, nos petits-enfants, à leur majorité, auront une indépendance infiniment plus grande que celle qu’ont eue leurs parents. Nous constatons nous-mêmes, au fur et à mesure de l’évolution du temps, que les jeunes familles sont différentes de celles que nous avons vues naître il y a quelques petites années.

Et pourtant, les principes demeurent. Les parents doivent continuer à dire ce que leur a transmis (ou devrait leur avoir transmis) la société chrétienne. Ils doivent continuer à gouverner leur famille pour permettre à leurs petits d’être de bons Français et de bons chrétiens.

Nous pensons que l’esprit de famille sera un vecteur nécessaire pour cette transmission…

Loin d’être un attachement suranné à des usages anciens, il demeurera une fidélité à ce qu’a été la famille… Il sera un ferment de fierté pour ses membres…

 

Alors, comment faire ?

Premièrement, conserver les principes… Si la famille n’est pas une petite chrétienté dans laquelle ce qui est bien est encouragé et ce qui est mal interdit, l’objectif ne pourra être atteint. Il y a des choses qui ne sont pas négociables ! Il est parfois bien de renoncer à certaines choses pour conserver l’essentiel, mais il est interdit d’autoriser ce qui porte atteinte aux principes. Nos familles doivent d’abord être catholiques ! Les parents ont le grave devoir d’y faire régner la vertu et la piété ! Ils ont le devoir grave d’y interdire tout ce qui conduit au mal… Et là, la naïveté n’a pas sa place ! A titre d’exemple, un prêtre me déclarait que 100% des enfants de moins de 18 ans ayant un smartphone étaient allés voir de la pornographie… Quelle horreur ! A-t-on le droit de laisser de tels outils dans les mains d’enfants n’ayant pas la maturité pour y résister ? Autant donner une Porsche à un jeune permis en lui enjoignant de ne pas dépasser le 90 !

Deuxièmement, – et subordonné au premièrement – conserver les usages de la famille. Quand on analyse les usages prévalant dans la société chrétienne (galanterie, signes de respect ou autre), on voit à quel point ils sont une illustration de la charité fraternelle, du respect et de l’attention à l’autre. La soumission aux usages est, en elle-même, un acte d’humilité. Combien de crises seraient évitées si chacun apprenait à être vigilant, non à ses propres désirs, mais à ce qui « doit se faire ! » Ces usages sont souvent la marque de fabrique de l’esprit de famille, et c’est bien !

La spontanéité, l’imagination sont de bonnes choses mais, la soumission à des usages communs, et l’attention à l’autre leur sont très certainement supérieures !

Dans notre société paganisée, il est nécessaire de garder cet équilibre entre le maintien des usages traditionnels et l’adaptation inévitable à l’époque. L’art de gouverner impose d’être vigilant. Le risque étant de déraper soit par laisser-aller soit par excès de rigidité !

 

Prions sainte Anne de nous éclairer dans cette tâche difficile !

Bon courage !       

  Des grands-parents