Des objections?

Chère Bertille,

Je suis heureuse de pouvoir apporter quelques lumières à toutes tes objections suite à notre discussion d’hier sur la belle mission de la femme. 

Permets-moi de résumer tes objections :

– tu constates que les femmes sont aussi intelligentes que les hommes, et qu’il n’y a pas de raison que la femme prive la société de son travail. «Il faut bien de bons gynécologues ou de bonnes sages-femmes. »

– tu trouves que « changer des couches toute la journée » ce n’est pas très valorisant. La femme est capable de mieux.

Je suis d’accord avec toi les femmes sont aussi intelligentes que les hommes, et loin de moi cette idée de vouloir rabaisser la femme en dessous de l’homme. Mais la femme a une autre forme d’intelligence c’est pourquoi je ne parlerais pas non plus d’égalité. Il ne faut pas mettre en concurrence l’homme et la femme. Leurs missions sont différentes et Dieu a donné à chacun les qualités pour l’accomplir.

En restant au foyer, la femme travaille pour la  société, la famille en étant la première cellule. Je dirais même plus, elle construit la société de demain en éduquant ses enfants. La femme a un véritable travail, mais comme sa mission est cachée, ce travail ne brille pas aux yeux de la société.

A vouloir mettre la femme à pied d’égalité avec l’homme, -nous le voyons dans les études-, l’homme petit à petit se sent dévalorisé. C’était son métier qui faisait toute sa fierté, mais maintenant l’homme se sent en rivalité et perd cette volonté d’aller plus loin : sa femme est aussi capable que lui, qu’apporte-t-il de plus qu’elle ?

Oui il faut de bons gynécologues et de bonnes sages-femmes, et il y a toujours eu dans l’histoire du monde, des femmes qui ont exercé ces métiers. Mais alors c’est une vocation, un appel particulier bien au-delà du gagne-pain nécessaire pour vivre. Et aujourd’hui plus que jamais nous avons besoin de sages-femmes et médecins catholiques. Mais tu sais bien qu’il est difficile d’exercer deux vocations en même temps. Le cœur féminin a du mal à se diviser. La femme est le cœur du foyer. Si on l’en retire, il n’y a plus de vie. Le cœur cesse de battre en dehors de son cadre de vie, comme le cœur humain en dehors du corps. Dès le moment où une femme devient épouse et mère le don qu’elle avait pour les autres dans son métier se tourne petit à petit vers sa famille. Elle continue de donner mais au sein de son foyer. Et ce beau métier qu’elle a appris, elle le met au service de sa famille pour le bien de son mari et de ses enfants.

Alors viens ta deuxième objection : « être dans les couches toute la journée ce n’est pas très valorisant. La femme est capable de mieux ».

La première réponse à ton objection, c’est que dans tout métier il y a des tâches nobles et des tâches ingrates. Si tu prends l’exemple de l’infirmière : donner des médicaments, faire les soins, les pansements les piqûres, réconforter, elle aime ça. C’est la partie du métier pour laquelle elle a le plus de plaisir, mais prendre soin du corps en fait partie et elle doit aussi faire la toilette de son patient même si c’est moins agréable. L’infirmière à travers la toilette voit le bien qu’elle peut apporter au patient aussi bien dans son corps que dans son cœur et son âme par ses gestes.

La mère de famille voit en l’enfant qu’elle change un être humain qu’elle construit pour qu’il devienne un jour adulte, autonome et enfant de Dieu. « C’est sur les genoux des mères que se font les hommes » nous dit Joseph de Maistre. Les tâches humbles ne réduisent pas les femmes à moins que rien. A travers ces actions banales, la femme chrétienne voit bien au-delà. La mission que le Bon Dieu lui a confiée est d’éveiller les cœurs à l’amour de Notre-Seigneur, de guider ces âmes d’enfants sur le chemin du salut, et cela passe par toutes les actions d’une journée : le jeu, le repas, la toilette, le chant…. tout doit être tourné vers Notre-Seigneur.

N’oublions pas que sur terre, le devoir d’état c’est notre moyen de sanctification. C’est ce que Dieu a choisi pour nous et ce n’est pas à nous de choisir notre chemin de sanctification. La femme en restant au foyer accomplit son devoir d’état et, par celui-ci, sa sanctification.

Contemplons Notre Dame, la femme forte par excellence, qui éduqua son fils, Notre Seigneur, dans le silence de sa maison à Nazareth, qui aurait pu se vanter d’être « comblée de grâces » et revendiquer une place plus noble. Non, elle préféra rester cachée, accomplir ses tâches ménagères et contribuer ainsi au Salut du genre humain. Alors à notre tour essayons d’unir notre cœur à ce Salut.

Voilà, chère Bertille, la réponse à tes objections. Prenons conscience de notre belle mission. Que Marie, Mère du Bon conseil te guide sur ce chemin.

Je t’embrasse bien affectueusement et te souhaite une bonne fin d’année d’étudiante.

                                                               Maïwenn

Le prêtre

Chère Bertille,

Dimanche dernier nous avons reçu un prêtre à la maison, un vieil ami de la famille. Nous avons passé la soirée à discuter, donnant des nouvelles des uns et des autres, posant des questions sur tel aspect de doctrine incompris, ou demandant des éclaircissements ou des précisions sur la conduite à tenir dans telle ou telle circonstance.

            Cette excellente soirée passée en compagnie de ce prêtre m’a donné l’idée de te parler du sacerdoce. En effet, si son rôle principal est à l’autel et au confessionnal et nous oublions souvent que son action sur les âmes doit se prolonger bien au-delà.

            Le prêtre est un homme à part, choisi par Dieu, « tiré du sein même du peuple pour en faire ses ministres ». C’est par lui que Jésus agit en nous, qu’Il continue son œuvre de Rédemption. Toute la valeur et le prix du sacerdoce sont contenus dans cette investiture du Christ, cette charge conférée à son représentant, son ministre. C’est pour cela que nous lui devons beaucoup de respect. Les fidèles doivent considérer et vénérer consciemment dans leurs prêtres la personne même du Christ… Et Sainte Catherine de Sienne conseillait à ses disciples de considérer uniquement dans les prêtres leur qualité de « dispensateurs du Sang de l’Agneau humble et immaculé, en dépassant les défauts qu’ils pourraient rencontrer en eux. »

            Le prêtre tient un rôle important dans la société : sans prêtres, les églises seraient désertes, les écoles laïcisées, les époux privés de la bénédiction divine et les mourants, des ultimes réconforts. Les enfants seraient abandonnés au mal ; toute l’humanité serait replongée dans sa misère, sans avoir quelqu’un pour l’en retirer, l’élever, la conduire à Dieu, L’implorer en son nom et à son profit. Le prêtre nous permet de nous rapprocher du Bon Dieu : « Sans le sacerdoce, nous serions privés de l’Eucharistie ; de l’ineffable consolation de nous entendre dire, au nom de Dieu : « Tes péchés sont remis[1]».

Le prêtre nous accompagne dans toutes les étapes de notre vie ; à notre naissance, il nous accueille aux fonts baptismaux, il nous administre les sacrements, nous initie à la compréhension des réalités divines. Il nous montre la voie du bien, bénit notre idéal, soutient nos pas, nous réconforte à l’heure suprême de l’agonie. Il connaît bien les difficultés de chaque étape de la vie par l’expérience qu’il a acquise, en particulier lors de l’administration du sacrement de pénitence. Par la prière et le conseil il fait un bien immense aux âmes, c’est un travail qui ne se voit pas mais combien important : « Le prêtre travaille souvent dans l’ombre, souvent méconnu, peu apprécié, quelquefois méprisé, aussi précieuse et indispensable que soit pourtant son œuvre d’apôtre[2] ».

            N’hésitons pas, ma chère Bertille, non seulement à profiter des grâces obtenues par son ministère principal mais aussi à venir demander conseil au prêtre, à lui confier nos intentions de prières et à lui livrer notre âme pour qu’il la guide vers le Bon Dieu.

            A l’approche du Carême, prions pour les prêtres et pour que le Bon Dieu suscite de nouvelles vocations qui font vivre l’Eglise.

Je t’embrasse bien affectueusement en espérant te revoir bientôt,              

Anne


[1] Mt. IX, 2

[2] Intimité divine – P.G. de Sainte Marie-Madeleine

Savoir Recevoir

 Chère Bertille,

Noël arrive à grand pas ! Bientôt nous fêterons la Nativité, la naissance de l’Enfant Jésus parmi nous. En y pensant, quelques réflexions me viennent à l’esprit et j’aimerais te les faire partager.

Il s’agit de la vertu d’humilité. Cette vertu, il me semble, n’est pas toujours bien comprise. Tu penses, peut-être, chère Bertille, que plus on se fait petit et plus on se dit bon à rien, plus on est humble ; et bien c’est en partie vrai, mais pas tout à fait. Regardons ensemble l’Enfant Jésus dans la crèche : oui, il est tout petit dans les bras de la Sainte Vierge, il paraît impuissant et entièrement dépendant de ses parents ; et cependant, il sait qu’il est Dieu et le reconnait. Oh, il ne le reconnait pas en manifestant sa puissance d’une manière extraordinaire par des actions d’éclat, non, mais il accepte tout simplement l’adoration des bergers et des Rois Mages, or l’adoration est un acte qui ne s’adresse qu’à Dieu seul.

Eh bien, c’est cela l’humilité, c’est reconnaître simplement ce que l’on est, tel que le Bon Dieu nous a créé, avec les qualités et les dons qu’Il nous a donnés mais aussi avec l’acceptation de nos faiblesses et la misère de nos personnes puisque Dieu a aussi voulu cela pour nous.

Que fait l’Enfant-Jésus dans les bras de la Sainte Vierge pendant que les bergers et les Rois Mages l’adorent ? Il chante les louanges de Dieu, il remercie sans cesse le Bon Dieu de ses dons et de ses grâces.

Peut-être te dis-tu, chère Bertille, que ces considérations sont très belles mais qu’en est-il dans l’application de tous les jours ? Comment l’appliquer à ta vocation de femme chrétienne ?

En fait, je dirais, pour simplifier, que ton  humilité c’est de savoir recevoir les dons et les grâces que le Bon Dieu t’a donné et les accepter dans un grand « fiat ». Toi, future épouse ou religieuse, n’aie pas peur et sois fière d’être chrétienne, car c’est le plus beau cadeau que tu aies reçu du Bon Dieu. Rends grâce chaque jour de ce que le Bon Dieu fait pour toi sans cesse.

Et puis, si tu es douée pour la cuisine, pour le chant, ou que sais-je encore, si tu as réussi quelque action de ta journée et que l’on t’en complimente, loin de satisfaire ton orgueil personnel tel un paon, reçois ce compliment avec simplicité et le sourire et remercie le Bon Dieu qui a agi à travers toi en te donnant ce don.

Chère Bertille, à l’occasion de cette belle fête de Noël, je te souhaite la grâce de savoir recevoir les dons que le Bon Dieu t’accordera, et à l’instar de Saint François de Sales sache « ne rien demander, ne rien refuser. »

Je t’embrasse bien affectueusement,

Anne

Ta mission de femme !

Chère Bertille,

Tu me disais récemment combien tes espérances étaient déçues et que si le gouvernement était autrement, et si le président était untel ou untel, et si…, et si…. tout irait mieux…

Ta réflexion m’a beaucoup intéressé et j’y ai réfléchi…

Je me suis dis qu’en effet il y avait urgence… urgence de prendre conscience de la grandeur de notre mission, à nous femmes catholiques !

En effet, tous ces hommes qui gouvernent, qui dirigent les grandes sociétés, qui semblent avoir entre leurs mains l’avenir de la nation, tous ont été des enfants, tous ont été éduqués par une maman…

Alors n’est-ce pas là le chemin du secret qui mènera la société vers le ciel ?

Qui sont donc ces mamans des grands hommes de demain ? Sur qui vont reposer nos familles? Qui devra soutenir les hommes, les encourager dans leurs responsabilités familiales et professionnelles ? De qui dépendra le salut de plusieurs générations d’âmes ? Qui ? Si ce n’est les jeunes filles d’aujourd’hui, futures mères de famille ou consacrées ?

C’est donc entre tes mains et celles de tes amies que repose la responsabilité de former les hommes de demain !

Nous avons dans l’histoire l’exemple des mères de grands hommes : Blanche de Castille, Marguerite Sarto et bien d’autres. A toi de lire la vie de ces saintes femmes et de les imiter. Mais je sais aussi combien il est difficile de transposer la vie de ces femmes d’autrefois à nos temps actuels. Essayons donc ensemble de voir les moyens à prendre car c’est dès aujourd’hui qu’il faut te préparer à ton rôle de demain.

Tout d’abord :

– prends conscience de tes responsabilités,

– aie une vie de prière ; et que ce ne soit pas seulement des mots récités mais un véritable échange avec Dieu ; que ta prière soit louange, reconnaissance et demande  que Dieu, qui ne refuse jamais ce qu’on lui demande avec foi, te donne en particulier la vertu de force ;

– forme-toi, dans le domaine de l’intelligence (lecture, études, culture générale, formation philosophique, catéchétique, historique et encore couture, cuisine, art de la table,…) mais forge aussi ta volonté, assouplis ton caractère afin d’être en mesure de donner le meilleur de toi-même, d’être capable de donner en vérité, de pardonner sans rancune…, développe ta générosité, ton sens du service, ton sourire, ta discrétion.

– agis au quotidien, dans ton devoir d’état tout d’abord et aussi dans tous ces moments où l’héroïsme te sera nécessaire.

Bien souvent tu me dis combien il est difficile de vivre au milieu du monde actuel ; tu remarques les différents comportements de tes amies et tu ne sais quel modèle prendre… Tes compagnes ne sont pas de mauvaise volonté, mais elles n’ont pas forcément conscience du message qu’elles véhiculent, sur leur rôle de femme, sur l’image qu’elles donnent ou qu’on leur fait donner. Elles sont souvent manipulées sans qu’elles en aient pris conscience par un monde qui volontairement veut détruire la véritable essence de la femme.

Bien souvent elles essaient de se frayer une place dans le monde actuel en se faisant aussi discrètes que possible pour ne pas que l’on risque de remarquer qu’elles sont -tout de même- un peu hors du commun (issue d’une famille classique, venues d’une école qui se tient, allant à la Messe le dimanche…), ou au contraire, elles adoptent un comportement un peu frondeur mais qui cache en réalité une grande fragilité. Elles essaient de maintenir juste la tête hors de l’eau en essayant de ne pas boire la tasse, et en craignant toujours de n’être pas assez « comme les autres », tout en gardant comme un réflexe la peur de perdre son âme ; mais à jouer à ce jeu dangereux tu en as vu plus d’une tomber et cela te fait peur.

            A toi donc qui me poses cette question, toi qui as de grandes aspirations, je parle franchement et je te dis qu’il n’y a, devant Dieu, qu’une seule solution : il te faut choisir entre Eve ou Marie…

Eve, qui tenta et perdit Adam en se perdant elle-même et toute sa race…

Marie, mère de Dieu, à qui nous devons la liberté de pouvoir éviter le péché et de parvenir aux joies éternelles.

            Cela peut te sembler difficile mais tu verras qu’une fois que tu auras déterminé ton choix avec l’aide de Dieu, le chemin te paraîtra clair, même s’il te demande de l’héroïsme.

Et plutôt que de te sentir mal à l’aise partout, plutôt que d’avoir peur de passer pour une extra-terrestre au milieu de tous, plutôt que de craindre d’avouer tes différences, tu seras fière de témoigner. Témoigner que ta différence est ta force. Témoigner de ta joie d’être enfant de Dieu, de ton hérédité familiale, de tes certitudes que nul doute ne vient troubler, de la force immense que tu as d’être issue d’une famille catholique et solide.

Il ne s’agit pas non plus de sortir avec ton drapeau et de chercher à provoquer ; il ne s’agit pas non plus de partir maladroitement à la conquête du monde… Mais il te faut réfléchir sérieusement à ta vocation de femme. Tu feras le bilan de ce que tu as reçu et de ce qui te manque pour être là où le Bon Dieu t’a réservé une place. Tu deviendras ainsi la femme forte de l’Evangile ; fière d’être ce que tu es, rayonnante,  prête à transmettre ce que tu as reçu et même davantage ! Ta vocation est de briller, non comme une « star » éphémère mais comme les étoiles du ciel avec ta pureté de corps, d’âme et de cœur et sache–le, tu peux en être fière et bien d’autres t’envient en secret !

Tu dois être le sel de la terre ; c’est le rôle que Dieu te réserve alors pourquoi chercher à s’affadir assez pour se fondre dans la masse ?

Voilà, ma chère Bertille, la réponse à ta question. Rien ne sert de se désoler sur ce qui est : le passé est derrière nous mais l’avenir est devant et il est entre nos mains sous le regard de Dieu ; comme notre mission est grande et enthousiasmante !

Je t’embrasse et te souhaite une belle rentrée.

Madalen

Un peu de joie dans un monde triste

Chère Bertille,

Tu me faisais part dans ta dernière lettre de la tristesse du monde dans lequel tu vis maintenant.  Oui ce monde contemporain morne, triste, individualiste, qui sombre dans le péché, a besoin de la jeune fille chrétienne. « La tristesse est comme une plaie universelle qui affecte toutes les puissances de son âme et toutes les parties de son corps.[1] »

Mais toi, Bertille, as-tu déjà pensé que tu pouvais avoir ton rôle à jouer pour redonner la paix au monde ?

Pas besoin d’attendre d’être maman ou religieuse, ma chère Bertille pour penser avoir une action sociale. Tu peux d’ores et déjà aider à reconstruire l’édifice qui s’effondre.

Je t’entends déjà me dire, « comment veux-tu que je rayonne sur ce monde, je ne compte pas faire de la politique…. Comment puis-je avoir un impact sur la société ? »

Tout simplement par ta joie. La joie est une des principales qualités de la femme. Souvent on la compare à un rayon de soleil au sein de son foyer, qui illumine toutes les âmes, ou encore à une flamme : celle qui pétille dans l’âtre et qui réchauffe tous les cœurs. Ne sommes-nous pas le « sel de la terre » ?

Tel doit être notre rôle : réchauffer le monde par notre joie.

Regarde autour de toi : dans le bus ou le métro, quand tu rencontres une troupe de collégiens ou de lycéens qui cherche à se faire remarquer par leurs bruits et leurs éclats de rire. Est-ce ça la vraie joie ? Cette excitation où l’on ne sait plus pourquoi l’on rit, ou quand on cherche juste à se faire remarquer ? Je pense que tu te doutes bien que là n’est pas la joie chrétienne.

A Noël quand tu considères tous ces cadeaux qui font la joie des enfants et des plus grands. Tu sens bien que les gens comblés sont heureux le temps d’ouverture du paquet et de la découverte puis,  les jours passant il ne reste plus rien. Joie matérielle, joie bien éphémère. Regarde tous ceux qui possèdent le portable dernier cri, une superbe voiture neuve, ou la belle maison qui fait envier tout le monde, sont-ils plus heureux ?

La vrai joie chrétienne n’est pas superficielle, matérialiste, ou excitée. Elle vient du dedans, elle est toute intérieure. Comme toute joie elle a une source, mais celle-ci est intarissable. Elle vient de Dieu. La joie est la vie de l’âme.

Eh oui la joie chrétienne est une joie spirituelle qui déborde. Tu t’en rends compte, je pense, en regardant tes camarades étudiantes et si tu as la chance d’être née dans une famille chrétienne, d’avoir appris la Foi sur les genoux de ta maman, ou d’avoir déjà découvert ce qu’est l’Espérance. Quoi qu’il puisse arriver tu sais que quelqu’un t’aime au Ciel et qu’il est allé jusqu’à mourir sur la Croix pour toi. Que tu as une maman au ciel qui veille sur toi avec un Cœur maternel et tendre.

Ce n’est pas le cas de la plupart de nos concitoyens. Sois indulgente avec eux, ils n’ont rien reçu. Mais toi qui as  reçu ces grâces, montre-leur ce qu’est la vraie joie. C’est le plus facile des apostolats. Pas besoin de parler. Où que tu ailles, on ne peut te retirer cette arme.

Si quelqu’un te dit un jour : « Toi tu es toujours joyeuse, ça fait du bien… », sache que tu es sur la bonne voie !

Ma chère Bertille, va à la source, puiser cette joie, dans l’Eucharistie. Même étudiante prends le temps d’aller régulièrement à la messe en semaine pour communier et crois-moi, ta joie chrétienne débordera naturellement. «  La véritable et souveraine joie dit Saint Bernard est celle qu’on goûte en Dieu et que personne ne peut nous ôter, puisque nous avons Dieu dans notre cœur, là où il la renouvelle sans cesse. » Alors tu réchaufferas les cœurs qui t’entourent, et ton action sera proprement féminine.

Je te souhaite de bonnes vacances et je t’embrasse bien affectueusement.

Maïwenn

[1] Traité de la joie de l’âme chrétienne. Père de Lombez O.F.M.