Peur de vivre ou peur d’aimer ?

Henri Bordeaux1, auteur catholique du XXe siècle, nous a laissé un magnifique roman, La peur de vivre. En transposant ce récit en notre XXIe siècle, on peut se demander si là n’est pas ce mal dont notre monde meurt aujourd’hui.

Peur du lendemain certes, de ces jours noirs que l’on nous annonce quotidiennement, mais pire encore car « La peur de vivre, c’est de ne mériter ni blâme, ni louange. C’est le souci constant, unique de sa tranquillité. C’est la fuite des responsabilités, des luttes, des risques, de l’effort. C’est de refuser à la vie qui les réclame sa peine et son cœur, sa sueur et son sang. Enfin, c’est de prétendre vivre en limitant la vie, en rognant le destin2. »

La vie n’est pas ce petit bonheur tranquille, confortable, aussi éloigné que possible de toute secousse, saupoudré d’amitiés belles et moins belles qui nous donnent l’impression d’avoir une vie bien remplie. Elle n’est pas non plus un temps au cours duquel, pour apaiser notre conscience, nous aurons consacré le temps minimum à notre prière du soir et du matin, à la messe du dimanche, aux nécessiteux ou à quelques oboles mais qui, si l’on prend le temps de l’analyser un jour de lucidité et parfois bien tard, n’est en fait qu’une fuite et un abrutissement pour ne pas voir l’essentiel…

« Donner » et « se donner »

« Donner » ? Nombreux sont ceux qui font preuve de générosité : maraudes, dons, entraide, secours aux handicapés… Sans tous ces petits gestes, le monde deviendrait un véritable enfer tant l’égoïsme ferme les cœurs, aigrit et rend jaloux. Certes ces actes sont très méritants pour le ciel « car c’est en se donnant que l’on reçoit3 ». Tout cela est excellent et prépare les cœurs au grand don mais ce serait dommage d’en rester là. Et d’ailleurs ne connaissez-vous pas aussi beaucoup de gens très généreux et qui pourtant ne connaissent pas Dieu ? 

Et « se donner » ?

C’est plus que l’aumône qui nous est demandée : c’est la divine charité dont le nom veut dire : amour. C’est notre cœur qu’il faut donner ! Comprendre que l’on ne pourra dire « j’ai vécu » que lorsque l’on aura accumulé de ces richesses que rien ne peut vous prendre : un amour, une sagesse, une espérance et même une douleur féconde… quelque chose enfin dont on aura enrichi l’étoffe de sa vie pour en confectionner la tenue nuptiale qui nous ouvrira la porte du paradis.

« Profite de ta jeunesse et vis ta vie ! »

Qui, mieux que celui qui aime Dieu, va « vivre sa vie » parce qu’il en comprend mieux le prix et qu’elle nous apparaît comme une chose splendide et précieuse entre toutes ; parce qu’il a à la fois le sens de la fugacité des jours éphémères et de leur durée dans le prolongement éternel ; parce qu’il a, non seulement le droit mais le devoir strict de charger chacune des minutes d’une vie intense d’âme pour donner, à ces riens qui passent, une valeur éternelle ; parce qu’il a l’obligation rigoureuse de développer en lui intelligence, cœur, esprit, aptitudes naturelles pour ne pas avoir peur devant la redoutable phrase : « Celui qui a reçu un talent doit en rendre deux. » Parce que ceux qui rejettent les charges de la vie, finalement se suppriment ces joies ; et ceux qui, au contraire, loyalement, noblement, généreusement accueillent les devoirs, même lourds, agrandissent leur cœur et trouvent au fond de ces tâches – qui peuvent sembler si monotones – un épanouissement, une vitalité, une joie à faire périr de jalousie tous les blasés de la terre s’ils pouvaient seulement en soupçonner l’existence.

« La vie, ce n’est pas la distraction et le mouvement du monde. Vivre c’est sentir son âme, toute son âme, c’est aimer de toutes ses forces toujours jusqu’à la fin et jusqu’au sacrifice. Il ne faut craindre ni la peine, ni les grandes joies, ni les grandes douleurs, elles sont la révélation de notre nature humaine4 », explique Madame Guibert à une jeune femme épouse errante et délaissée.

Vivre sa vie, c’est grandir, c’est aimer, c’est faire œuvre belle et durable. C’est s’épanouir soi-même, atteindre son développement total en laissant derrière soi une tâche, petite peut-être, mais bien faite. Et qui le peut mieux que celui qui aime et qui veut vivre pleinement sa foi ?          

Se donner, c’est renoncer

« La grande aventure, celle où les risques sont les plus grands, celle où l’on dépense le plus d’héroïsme, où l’on fait les découvertes les plus merveilleuses, c’est celle de la vie de tous les jours vécus en profondeur5. »

Il est de grandes heures dans la vie où l’on doit poser des choix ; une et même deux bonnes retraites permettent de les réaliser sous le regard de Dieu et avec le secours de conseils avisés. Une fois ceux-ci définis, c’est le moment d’aller de l’avant, sans regarder en arrière, sans questions inutiles, sans regret ni amertume. Si nous avons pris Dieu comme témoin de nos résolutions, Il nous aidera à accomplir la mission qu’Il nous a confiée jusqu’au bout.

Ces choix réclament le sacrifice ; c’est une réalité dont il faut être conscient, mais s’ils sont réalisés avec foi, enthousiasme et joie, ils seront, soyons-en convaincus, de grande valeur pour le ciel.

Qui sait si le renoncement d’une maman à un poste professionnel prestigieux, pour rester au foyer dans son humble tâche ménagère et quotidienne ne lui méritera pas de donner un jour un enfant à Dieu ?

Qui sait combien d’âmes seront sauvées par ce jeune homme à l’avenir prometteur qui se retire à l’ombre d’un cloître ?

« Celui qui ne prend pas la haute mer ne comprendra jamais la joie profonde d’avoir largué les amarres et de ne s’appuyer sur rien que sur Dieu, plus sûr que l’océan6. »

Beaucoup méconnaissent l’idéal, plus nombreux encore sont ceux qui reculent devant lui. Il leur manque le feu sacré ; c’est ce feu-là qui brûle au cœur de l’être passionné et le lance sans arrêt à la conquête de son idéal, lui fait surmonter les difficultés. Voilà pourquoi Lacordaire disait : « Un homme sans passion est un homme de rien. » C’est ce que l’Eglise appelle le zèle qui entraîna les cœurs des saints vers Dieu et vers les âmes sans que rien, ni en eux-mêmes, ni dans les autres, fût capable de les retenir. C’est ce zèle qui a donné aux héros et aux saints l’unité de leur vie, plût à Dieu que comme les saints, sans rien voir d’autre, sans écouter les paroles contradictoires, nous allions à notre but unique, le regard tendu, sans dévier jamais, sans retourner en arrière, sans piétiner lamentablement ! Soyons des passionnés c’est-à-dire des cœurs ardents, dévorés d’amour, prêts à vivre d’un seul idéal et à puiser en lui la force d’aller jusqu’au bout du chemin que Dieu nous a tracé.

Le ciel est avec nous

– Relisons les vies de sainte Thérèse, de saint François, de saint Vincent de Paul ; elles nous livrent le secret de l’héroïsme qui est, non dans l’acte mais dans la générosité qui l’accomplit. Nous y trouverons le secret de la fidélité à soi-même, le respect de la voix intérieure, celle de la conscience et de ses exigences. A force de contempler les sommets, on se met un beau jour en route pour les atteindre car l’admiration est un ferment de force et on finit par ressembler à ceux qu’on aime. Vivons donc en familiarité avec les héros et avec les saints.

– Contemplons la vie de Notre-Dame, elle qui a été mère en perfection et en plénitude : « Elle s’est contentée d’accomplir son humble tâche de mère et d’épouse, sans autre souci que de très bien faire son devoir d’état, si peu reluisant et si obscur, dans la plénitude d’amour du moment présent. Et de cette Femme ne dira-t-on pas : c’est le plus magnifique apôtre que la terre ait jamais porté7 ? »               

– Notre-Seigneur, lui-même, nous a tout donné. Il nous a donné sa Mère, Il nous a donné l’Eglise, Il nous a laissé ses dons :

  • le don de crainte, qui nous aide à nous abandonner entre les mains de Dieu avec confiance,
  • le don de force qui apporte le courage chrétien de la régularité et de la persévérance « en tenant son cœur fixé au ciel8, »
  • le don de piété qui se traduit par l’inspiration de la douceur,
  • le don de conseil qui nous met sous l’influence du Saint-Esprit par ses inspirations,
  • le don de science qui nous montre le néant des choses terrestres et la toute-puissance de Dieu,
  • le don d’intelligence qui nous met sous l’inspiration de la Lumière des cœurs,
  • le don de sagesse qui nous donne le sens de la grandeur de Dieu et de sa présence, et nourrit notre charité.

 

Se donner, c’est… aimer

Vivre au sens magnifique du mot, c’est faire la plus belle croisière autour de l’amour. « Souffrir, m’a dit un jour une vieille amie, quand on aime et qu’on sait pourquoi on souffre, n’est-ce pas vivre deux fois ? » Elle a mis son âme dans les plus petites de ses actions ; sous ses doigts, l’humble étoffe de sa destinée est devenue comme une tapisserie royale faite point par point…

Si nous travaillons en premier « à rechercher le royaume de Dieu », n’oublions pas la promesse qui suit : « le reste nous sera donné par surcroît »… et ce reste ce sont tous les petits bonheurs qui, à foison, peuvent pousser sur notre chemin, ne passons pas sans les voir !

Et c’est en nous donnant que nous apprendrons le goût de la vraie grandeur, interdisant à notre cœur toute pensée de mépris, cultivant la bienveillance, goûtant l’émerveillement devant les belles choses du quotidien, emplis de reconnaissance pour tous ceux qui nous entourent ; alors nous aurons trouvé ce que c’est que l’amour.

Méditons le secret que les saints nous ont laissé : alimentons notre vie où ils alimentaient la leur, aux trois sources inépuisables de la foi, de l’espérance et de la charité, et nous n’aurons plus ni peur de vivre, ni peur d’aimer !

« Soli Deo Gloria!» Tout pour la gloire de Dieu !

M-M. H.

 

 

1 Henry Bordeaux, avocat, romancier et essayiste français, originaire de Savoie.

2 Henry Bordeaux – Préface de  La peur de vivre 

3 Prière de saint François d’Assise

4 Henri Bordeaux, La peur de vivre

5 Madeleine Danielou

6 Père Lyonnet

7 Marie de Fiesole, La toute petitesse

8 R.P. Ambroise Gardeil o.p., Le Saint-Esprit dans la vie chrétienne

9 Note écrite par Jean-Sébastien Bach en tête de toutes ses partitions

 

Au secours ! Mon enfant ne comprend rien en cours de calcul !

Ayant constaté ce problème récurrent, nous avons donné la parole à un ancien instituteur qui, fort de son expérience de plus de 40 ans, a accepté de nous dévoiler sa méthode inédite ! Nous espérons que Foyers Ardents, dont la vocation est d’aider et de soutenir les familles sur tous les sujets, pourra là encore rendre service ! N’hésitez pas, en cette période de vacances, à mettre en pratique ces exercices mis à la portée de tous afin d’aider votre enfant à dépasser certains blocages qui pourraient avoir un retentissement sur toute sa scolarité.

 

Souvent, face aux erreurs répétitives, nous sommes démunis pour redresser ou corriger la mauvaise technique : oubli de la virgule, tables déficientes, problèmes incorrects, etc.

Nous n’osons pas aller au fond de la difficulté car nous sommes convaincus que cela serait vain. Abordons ici plusieurs difficultés classiques et travaillons à y remédier :

 

1 – L’enfant sait-il vraiment compter ?

De nombreuses comptines enfantines aiment à répéter les chiffres, dans le bon ordre, sans autre ambition que de mémoriser une suite. C’est en répétant cette suite que l’enfant se plaît à dire qu’il sait compter. Suffit-il d’énumérer les nombres, comme une comptine, pour « savoir compter » ? Certainement pas ! Une erreur commune est d’apprendre aux enfants à compter sur leurs doigts en appelant successivement le pouce : 1, l’index : 2, et ainsi de suite comme si l’on donnait un nom à chacun des doigts. C’est oublier que le 2 n’existe que par son assemblage avec le 1 ! On ne dira donc pas un, deux, trois en levant les doigts les uns après les autres, donnant au doigt levé le nom mentionné, mais en prenant soin de les grouper pour passer au doigt suivant.   

Les enfants aiment compter et parfois, à l’occasion d’un anniversaire, comme la situation s’y prête, nous pouvons demander à l’enfant d’ajouter lui-même la nouvelle bougie ainsi que son nouveau chiffre. Cette unité supplémentaire l’aidera à comprendre la technique du plus un, permettant la progression des nombres, vu les gâteaux à venir.

De même, nous saisirons la préparation de la table pour associer membres de la famille et invités au nombre d’assiettes mises (association objets ou personnes comptés et unités à compter).

 

2 – Nombre ou chiffre ?

Si nous demandons quels sont les chiffres et quels sont les nombres, la réponse banale est : « 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9 sont les chiffres et après ce sont les nombres.»

Soyons précis : le nombre représente les objets comptés et le chiffre, tout comme la lettre, sert à l’écriture de ce nombre. Prenons par exemple 124 : on dit que le nombre 124 est écrit à l’aide de trois chiffres comme chat est écrit à l’aide de quatre lettres. Ecrit à l’aide des chiffres 1 ; 2 ; 4, le nombre 124 (cent + vingt + quatre) s’énonce ainsi (nombre d’unités présentes).

Afin que l’enfant visualise correctement la méthode pour compter et se familiarise avec les chiffres et les nombres, nous recommandons le boulier ABAX. Ces petites vidéos aideront à comprendre la méthode employée.                  

 Compter de 1 à 5 : 

https://drive.google.com/file/d/15mhR2_SdZsBsvOwXtscccu-bfANBJ4vx/view

Compter de 5 à 9 : https://drive.google.com/file/d/1WjETAxRGWwVcNaSithj40UJKSCjX4L2s/view

Passage à la dizaine : 

https://drive.google.com/file/d/1dvhiHe-5A5sp4iP-9HrytJE-a5f68uIz/view

3 – La place : une notion capitale !

La lecture d’un nombre s’effectue de gauche à droite ; mais sa construction s’effectue de droite à gauche. La numération française est dite positionnelle :  les paquets plus gros sont mis devant c’est-à-dire à gauche : ainsi le chiffre 1 changera de nom et de valeur suivant la place occupée. Successivement : un ; dix ; cent.

On dit que les chiffres sont ordonnés. On commence par indiquer les unités : ordre des unités, puis ordre des dizaines et enfin ordre des centaines. En conséquence, tout nombre doit être écrit à l’aide d’un, deux, ou trois ordres. Attention : tout ordre absent sera mentionné par le zéro. Le zéro est muet et représente un ordre vide, ainsi le nombre « cent un » s’écrit 101 en chiffres car la dizaine est absente.

 

4 – Donner des explications claires pour éviter une erreur courante :

Souvent on entend dire : « Multiplier par dix, c’est ajouter un zéro.» Attention c’est l’effet mais non la cause. En effet, lorsqu’une unité est multipliée par dix, l’ensemble produit un groupement dans l’ordre supérieur. Quittant son ordre pour cet ordre supérieur, ce groupement le laisse par conséquent vide et celui-ci sera occupé par le zéro (5×10 = 50). Sinon on rencontrera cette erreur : 5,2 x10 = 5,20. La consigne « multiplier par 10, c’est ajouter un zéro » est donc fausse !

D’autres diront que « multiplier un nombre à virgule par dix fait avancer la virgule d’un rang ». On peut faire remarquer que lorsque le train avance, ce ne sont pas les arbres qui avancent mais c’est le train. D’où multiplier un nombre à virgule par dix, c’est faire avancer tous les chiffres d’un rang ! On passe par-dessus la virgule car tous deviennent dix fois plus grands en changeant d’ordre.

Dans la même logique un nombre divisé par dix fera reculer tout le monde d’une rangée, virgule ou pas.

 

5 – Les tables de multiplications : un cauchemar !

Mais faisons un test pour savoir si la consigne est bien comprise :

Question : 3 fois 8 ?

Réponse fréquente : 24.

Nouvelle question : 3 fois merci ?

Aucune réponse apprise : alors on s’entendra dire « Merci, merci, merci ». 

Du fait de cette bonne réponse, réitérons notre demande : 3 fois 8 ?  

Si on redit 24, redemandons de redire trois x merci et donnons la bonne réponse : 3 fois 8 = 8, 8, 8.

Ainsi on sera tous d’accord pour les questions suivantes.

– Disons « 5 fois 3 » soit 3 ; 3 ; 3 ;3 ; 3 ; nous verrons ainsi, le rôle de chacun des chiffres : 5 est le multiplicateur, il n’apparaît pas dans les calculs, son rôle est de reproduire 5 fois le 3.

Il ne reste plus qu’à apprendre par cœur les résultats :                                                                             

 – soit par addition successive    3 fois 5 = 5 + 5 + 5 = 15

– soit en mémorisant le résultat. 5 x 3 = 15.                                                                               

 6 – Nous ne pouvons pas faire les calculs uniquement avec des « astuces » !

Ecoutons un enfant faire la division d’un nombre :

124 : 3 = ?  On l’entend dire : « Le 1 étant trop petit, je le mets avec le 2 pour faire 12.»

Mais pourquoi 12 ?

Expliquons-lui plutôt : « Le 1 représentant une centaine, formée de dix dizaines, je groupe les dizaines présentes :  10 + 2 = 12 ». Et tout sera plus clair dans sa tête !

            Prenons un autre exemple : dans la soustraction, lorsque les unités sont en nombre insuffisant, l’enfant dit « j’ajoute dix et j’abaisse mon 1 ». Donnons un sens à cette technique en expliquant que l’on peut bien ajouter dix unités à condition de dire : « je prends une de mes dizaines.»

7 – Le boulier ABAX

Bien d’autres erreurs peuvent surgir dans la scolarité : nombres décimaux, système métrique, cas de divisibilités, preuve par neuf, etc. Nous avons donc construit un système simple qui permettra grâce à la visualisation et à la manipulation de concevoir un enseignement logique et clair ou une mise à niveau en cas de situation d’échec ou dyscalculie.

La manipulation et la visualisation des anneaux permettront une acquisition plus rapide du lexique de la numération française. (Bases vingt et soixante : unités groupées par vingt ou par soixante). Le tout accompagné de chiffres. Plus de souci pour comprendre et assimiler les nombres 11,12,13,14,15,16…

Addition et soustraction passeront du geste à l’écriture. De même la multiplication et la division représentées à l’aide de plusieurs bouliers guideront l’apprentissage.

Le boulier facilitera l’apprentissage des nombres décimaux et de leur virgule, du système métrique, des cas de divisibilité, etc. 

Nous vous proposons ici une vidéo qui vous permettra de comprendre toutes les notions expliquées plus haut et de les mettre en pratique soit dans leur globalité soit pour expliquer une notion non acquise. https://www.youtube.com/watch?v=2Z_0wVQiJY0

Ce boulier sera comme un GPS, guidant et corrigeant, remettant tous dans la bonne direction.

Notre seul but étant d’aider nos petits élèves à partir sur de bonnes bases afin que ces premières notions soient assimilées en s’aidant autant de la visualisation que de la manipulation.

 

          Jacques Després                 

Les apparitions et le message de Notre-Dame de la prière à l’île Bouchard

Le 8 décembre dernier a été commémoré le 75ème anniversaire des apparitions de la Sainte Vierge en l’église Saint-Gilles de l’Ile Bouchard (37). Ce sanctuaire marial proche de Chinon n’est pas très connu et ce n’est qu’en 2001 que Mgr Vingt-Trois, alors archevêque de Tours, a autorisé officiellement le culte public de Notre-Dame de la Prière et les pèlerinages à l’Ile-Bouchard. Dès avant lui, cependant, Mgr Gaillard, archevêque de Tours, contemporain des événements, avait autorisé la construction de la grotte  désirée par la Sainte Vierge et Mgr Ferrand, son successeur, avait accordé la réalisation de la statue représentant l’apparition.

En cette période de la fin de 1947, la situation de la France, qui commençait à se relever des épreuves de la guerre, est catastrophique et quasiment insurrectionnelle : de grandes grèves paralysent l’activité économique, des sabotages sont opérés et ont de graves conséquences (déraillement du train Paris-Tourcoing qui fit 20 morts le 3 décembre), le parti communiste et la CGT sont sur le point de déclencher la guerre civile pour prendre le pouvoir comme dans les pays d’Europe de l’Est. La situation semble désespérée et le gouvernement de Robert Schuman est débordé et pense à mobiliser l’armée.

C’est alors que la Sainte Vierge, comme à Pontmain en 1871 ou lors de la bataille de la Marne en 1914, décide d’intervenir pour sauver la France qui lui avait été consacrée dans le passé par les rois (en particulier Louis XIII).

Ce 8 décembre 1947, jour de l’Immaculée Conception, en se rendant à l’école du village tenue par les Sœurs de Sainte Jeanne Delanoue, Jacqueline Aubry (12 ans), sa sœur Jeanne (7 ans) et leur cousine Nicole Robin (10 ans) vont prier à l’église Saint-Gilles. Elles vont s’agenouiller devant l’autel de la Sainte Vierge et récitent une dizaine de chapelet. Elles voient alors une Belle Dame et à son côté un « Beau Ange » (comme le dira la jeune Jeanne). Elles vont vite dehors pour inviter d’autres enfants à venir voir ; mais seule Laura Crozon (8 ans) verra comme elles la Belle Dame. Comme dans beaucoup d’apparitions la Sainte Vierge ne se montre qu’à des enfants pour faire passer ses messages.

Tout de suite Notre-Dame recommande : « Dites aux petits enfants de prier pour la France car elle en >>> >>> a grand besoin. » Jacqueline lui demanda alors : « Madame, êtes-vous notre maman du Ciel ? » « Oui, je suis votre maman du Ciel » répond-elle. L’ange indique qu’il est l’ange Gabriel. Celui-ci est en vénération devant la Mère de Dieu comme lors de l’Annonciation et il récitera à chaque fois le Je vous salue Marie avec les enfants. Au moment de la bénédiction du salut du Saint Sacrement dans l’église, la belle dame et l’ange disparaissent pour s’effacer devant Jésus Hostie et ils réapparaissent ensuite.

Le mardi 9 décembre nouvelle apparition aux quatre enfants. La Sainte Vierge leur demande d’embrasser la croix de son chapelet puis elle leur montre avec une impressionnante lenteur comment il faut faire le signe de croix. Elle demande alors à nouveau de « prier pour la France qui ces jours-ci est en grand danger ». Puis elle leur dit de demander à M. le Curé de venir l’après-midi avec la foule et les enfants pour prier et enfin de construire une grotte afin d’y placer sa statue et celle de l’ange ; on peut voir aujourd’hui une grotte dorée et les statues demandées dans l’église Saint Gilles, là où ont eu lieu les apparitions.

Notre-Dame demande alors : « Chantez le Je vous salue Marie, ce cantique que j’aime bien », puis elle dit « O Marie conçue sans péché » et les enfants continuent « priez pour nous qui avons recours à vous » ; confirmant ainsi la rue du Bac et la médaille Miraculeuse. Puis la Sainte Vierge bénit l’assistance par un majestueux signe de croix.

Ce soir-là le comité national de grève décide à la surprise générale la reprise du travail… Robert Schuman, catholique convaincu, dira qu’il y avait eu certainement une intervention du Ciel pour apaiser ainsi la situation.

Le lendemain environ 150 personnes sont présentes dans l’église autour des petites voyantes. Dès qu’elle apparaît, la Sainte Vierge demande aux enfants de chanter le Je vous salue Marie puis de baiser sa main. Jacqueline Aubry demande alors : « Madame, voulez-vous faire un miracle pour que tout le monde croie ? ». Notre-Dame lui répondit : « Je ne suis pas venue ici pour faire des miracles, mais pour vous demander de prier pour la France. Demain vous y verrez clair et vous ne porterez plus de lunettes. Je vais vous confier un secret que vous ne direz à personne. »

En effet Jacqueline Aubry avait une conjonctivite purulente de naissance et était atteinte de myopie et de strabisme, ce qui l’handicapait. Dès le lendemain matin elle était guérie complètement ! Ce fut le seul miracle physique accordé par la Sainte Vierge. Monsieur le curé dit alors : « C’est donc vrai qu’Elle descend parmi nous ! »

Devant plus de 200 personnes Notre-Dame demande aux enfants : « Chantez le Je vous salue Marie. Priez-vous pour les pécheurs ? » Jacqueline demande alors : « d’où vient cet honneur que vous veniez en l’église saint Gilles ? » La Sainte Vierge répondit : « c’est parce qu’il y a des personnes pieuses et que Jeanne Delanoue y est passée. » (On peut noter aussi qu’en 1429 Sainte Jeanne d’Arc en route pour Chinon est venue prier dans cette église). Puis Jacqueline demanda : « Madame, voulez-vous bien guérir ceux qui ont des maladies nerveuses et des rhumatismes ? » Après un instant la Sainte Vierge répondit : « JE DONNERAI DU BONHEUR DANS LES FAMILLES ». Notre-Dame est bien la protectrice des foyers ardents qui la prient avec ferveur.

Le vendredi 12 il y a environ 400 personnes présentes autour des enfants dans l’église. La dame est auréolée d’un arc-en-ciel lumineux et le mot MAGNIFICAT est inscrit sur sa poitrine. En France, la reprise >>> >>> du travail a été générale ; le pays a échappé à la guerre civile qui paraissait pourtant inévitable.

Notre-Dame recommande aux enfants : « Priez et surtout priez beaucoup pour les pécheurs. » Jacqueline demanda : « Madame, voulez-vous guérir une personne très pieuse ? » La réponse fut : « Je ne suis pas venue pour faire des miracles, mais pour vous demander de beaucoup, beaucoup prier. »

Le samedi 13, devant des centaines de personnes venues parfois de loin, croyants et incroyants, la Vierge demande à nouveau de chanter le Je vous salue Marie puis des dizaines de chapelet et l’invocation « O Marie conçue sans péché, priez pour nous qui avons recours à vous ». Afin de faire authentifier les apparitions pour vaincre l’incrédulité, Jacqueline demanda alors : « Madame, faites donc un miracle ! » et Notre-Dame répondit : « Plus tard. Je reviendrai demain pour la dernière fois. »

Le dimanche 14 décembre, l’église est pleine à craquer. « Madame, voulez-vous bénir Monseigneur l’Archevêque et donner des prêtres à la Touraine ? » Marie approuva en souriant et en inclinant la tête ; puis elle bénit la foule et embrassa les fleurs présentées par les enfants. Jacqueline demanda alors : « Madame, que faut-il faire pour consoler Notre-Seigneur de la peine que lui font les pêcheurs ? » La Sainte Vierge répondit : « Il faut prier et faire des sacrifices. » C’est la même réponse qu’à Fatima ! Jacqueline se fit insistante : « Madame, je vous en prie, faites une preuve de votre présence. » La réponse fut : « Avant de partir, j’enverrai un vif rayon de soleil. Dites à la foule de chanter le Magnificat. »

Alors que le ciel est gris et très bas, un vif rayon de soleil illumine l’église pendant quelques minutes et vient éclairer le coin de la chapelle où se trouvent les enfants, en contournant un pilier et en se déployant sur l’autel de la Vierge. Ce phénomène (comme à Fatima) a été aperçu par les habitants des campagnes environnantes.

Par la suite, de nombreuses grâces et conversions ont été obtenues comme en témoignent les très nombreux ex votos qui sont placés dans l’église. Les voyantes ont mené une existence paisible et discrète dans la région. Jacqueline Aubry a été la principale dispensatrice des apparitions de l’Ile Bouchard. Elle a enseigné à Tours et n’a pas cessé de témoigner de ce qu’elle avait vu. Après sa retraite elle est revenue dans la petite ville et on pouvait la voir tous les jours dans l’église animer le chapelet. Elle n’hésitait pas à répondre à tous ceux qui la questionnaient et un jour elle a montré à mes petits-enfants comment la Sainte Vierge lui avait appris à faire le signe de croix. Elle est décédée en 2016 et repose dans le cimetière près de l’église, en toute discrétion.

Aujourd’hui, le message de Notre-Dame de la Prière reste d’actualité. La France et les pécheurs ont besoin de prières et c’est bien le chapelet récité ou chanté par les enfants qui apportera le bonheur dans les familles et les bénédictions sur l’Eglise et notre pays.       

Alain Fontaines     

 

Avant de choisir l’élu…  

Le mariage est un contrat. Ce contrat définit les clauses qui unissent les époux dans le but de fonder une  famille. L’origine du mariage remonte à la Genèse. Dieu crée Adam mais, dit-il, « il n’est pas bon que l’homme soit seul ». Alors, il prit une côte d’Adam avec laquelle il forma le corps d’Eve. En contemplant la première femme, Adam s’écrit : « Voici l’os de mes os et la chair de ma chair (…). C’est pourquoi l’homme quittera son père et sa mère, et s’attachera à sa femme, et ils seront une seule chair. » Ainsi fut institué le mariage. Dans le Nouveau Testament, Notre-Seigneur Jésus-Christ l’élève au rang de sacrement. Désormais, les époux trouvent dans cette institution les moyens suffisants de sainteté. Par la grâce sacramentelle, ils ont en effet toutes les grâces pour accomplir saintement les devoirs du contrat matrimonial : procréation, éducation et soutien mutuel. C’est dans cette grâce sacramentelle qu’ils puisent leur force, leur espérance et leur fidélité. Le mariage n’est pas une institution comme une autre. En effet, celle-ci est ordonnée au bien commun de la société civile et ecclésiastique de telle sorte que la stabilité et la paix de ces sociétés dépendent en grande partie de celles du mariage. C’est dire combien est important le fait de contracter un bon mariage et par conséquent de choisir le bon conjoint.

 

Avant de choisir…

Il convient au plus haut point de considérer la sainteté du mariage et de demander les lumières au Saint-Esprit pour le choix important qui se présente à nous. Il convient ensuite de considérer le jugement de nos parents qui nous connaissent et veulent notre bien. De même que celui de nos frères et de nos sœurs ou encore de celui de nos amis. En général, ces personnes sont plutôt très spontanées et simples dans leur avis. Enfin, notre directeur spirituel a également un jugement éclairé puisqu’il s’appuie sur l’expérience de l’Eglise et du confessionnal. Envisageons les questions concrètes à se poser en cette matière à la fois si importante et si délicate.

 

Les questions essentielles.

Commençons par le début. Il faut se demander s’il paraît raisonnable de considérer, dans la personne fréquentée, le futur père ou la future mère de mes enfants. Cette perspective aide à mûrir notre jugement et >>>       >>> soutient la vertu de prudence qui est un juste milieu entre la précipitation et l’indécision.

Ensuite, il faut se dire que le foyer sera d’autant plus saint qu’il sera stable et ordonné. Cette stabilité est principe de paix parce qu’il est le résultat de l’exercice habituel de la charité. C’est le secret de la sainteté conjugale. Pour atteindre cette stabilité, il faut donc une unité profonde entre les conjoints. Comment savoir si nous parviendrons à la construire ensemble ?           

 

Il s’agit tout d’abord de s’entretenir sur la vie spirituelle et sacramentelle.

Où mon conjoint souhaite-t-il aller à la messe le dimanche ? Quelle communauté veut-il fréquenter de manière habituelle ? Il est en effet évident que cette question a une incidence sur la prédication et le catéchisme que recevront les enfants. Il est impératif que ce sujet soit réglé (au moins pour éviter les disputes hebdomadaires !). Dans le contexte de la crise de l’Eglise, il arrive que cette discussion si sensible soit assez animée à cause d’un désaccord. Il faut alors au futur conjoint beaucoup de patience, de délicatesse et de clarté pour réussir à éclairer l’autre sur sa position. La vérité se transmet en effet avec douceur, humilité et persévérance. Si ce point-là n’est pas réglé avant le mariage, il ne le sera pas après. C’est une illusion de penser le contraire. Et nombreux sont ceux ou celles qui y tombent… et qui regrettent par la suite ! On imagine que le futur conjoint changera forcément, alors qu’en réalité il ne le fera pas, ou rarement. On remarque parfois que cette illusion est entretenue volontairement pour éviter d’affronter le problème. Attention, il ne faut pas oublier que le mariage étant un sacrement ordonné au bien commun, une erreur volontaire aura un impact sur la société et, plus spécialement, sur les enfants ! Il faut donc toujours penser aux conséquences des choix posés. 

 

Dans le domaine de la vie spirituelle, sans se transformer en confesseur, il faut observer la vie religieuse de la personne fréquentée : est-elle fidèle à sa prière quotidienne, au chapelet, à la communion et à la confession fréquente ? A-t-elle déjà effectué une retraite (en faire une avant le mariage !) ? Connaît-elle les principales notions de la doctrine catholique ? N’oublions pas que nous serons demain des éducateurs et qu’il faudra transmettre à notre tour. Nous connaissons cet adage : on ne donne que ce que l’on possède. Il peut arriver que le conjoint soit en voie de conversion : il faut rester très prudent car c’est un chemin souvent long et laborieux tant cela demande un changement total de vie conforme à l’évangile. Pour savoir si le futur conjoint ne feint pas la conversion, observons s’il se rend à la messe le dimanche de lui-même, s’il continue à étudier le catéchisme, s’il pose des questions sur la foi et la morale, s’il a même des objections, signes de réflexion sur le sujet.

 

Penchons-nous maintenant sur la personnalité de notre futur conjoint.

Il est difficile de ne vivre que sur des apparences. Chasser le naturel et il revient au galop. Pour observer le futur conjoint dans la réalité de ce qu’il est, il convient de se rendre plusieurs fois chez la future belle-famille. Nous entrevoyons alors le futur conjoint dans son élément naturel dans lequel, forcément, il sera vrai. Il est alors plus facile de répondre à ces questions qui donnent un éclairage supplémentaire sur sa personnalité : est-ce que je le connais bien ? Depuis quand ? Quelles sont ses qualités ? Ses défauts ? Quelles sont mes qualités ? Mes défauts ? Quelles sont les différences de caractère entre lui et moi ? Ces différences me font-elles peur ? Sont-elles importantes ? Est-ce que je pense pouvoir les supporter et surtout aider mon conjoint à les surmonter ? Est-ce que j’ai réfléchi aux bons moyens qui me permettront de l’aider dans ce sens ? Car c’est cela l’amour conjugal : vouloir le bien de l’autre. « J’exhorte surtout les mariés à l’amour mutuel que le Saint-Esprit leur recommande tant en l’Ecriture », dit Pie XII dans un discours aux jeunes mariés. Mais quel est cet amour que vous inculque le pieux maître de la vie chrétienne ? Est-ce peut-être le simple amour naturel et instinctif, comme celui d’une paire de tourterelles, écrit >>> >>> saint François de Sales, ou l’amour purement humain connu et pratiqué des païens ? Non, tel n’est point l’amour que le Saint-Esprit recommande aux époux. Il leur recommande plus que cela : un amour qui, sans renier les saintes affections humaines, monte plus haut, pour être dans son origine, dans ses avantages, dans sa forme et dans sa manière « tout saint, tout sacré, tout divin », semblable à l’amour qui unit le Christ et son Eglise ».

 

Toutes les questions doivent être posées : quelle éducation a-t-il reçue ? Où a-t-il suivi sa scolarité ? Est-ce que les sujets de conversations seront globalement intéressants ? Ses manières de vivre me conviennent-elles ? Mon futur conjoint est-il poli ? Sait-il se tenir en société ? N’oublions pas, nous vivrons toujours avec lui. La différence dans l’éducation reçue peut être un obstacle à la stabilité conjugale. Aussi, il faut bien vérifier si ma famille et celle de mon futur conjoint ont à peu près le même rang social et la même manière d’éduquer.

 

Connaître la future belle famille est nécessaire car non seulement elle est un indice supplémentaire sur la personnalité du futur conjoint mais, en plus, elle sera la deuxième famille que je fréquenterai régulièrement. Ainsi donc : avez-vous passé quelques jours dans votre future belle-famille ? Les séjours se sont-ils bien passés ? Que pensez-vous de vos futurs beaux-parents ? Les appréciez-vous ? Pourquoi ? Vos futurs beaux-parents sont-ils heureux du mariage ? Si la réponse est négative, – pourquoi ? Il ne faut jamais négliger l’avis des beaux-parents qui connaissent votre conjoint plus que vous-même. Connaissez-vous ses frères et sœurs ? Les appréciez-vous ? Avez-vous de bonnes relations avec eux ? Que vous ont-ils dit de votre futur ? Êtes-vous prêt à passer des vacances avec eux ?

 

N’oubliez pas que vous allez forcément confier vos enfants à votre belle-famille. Êtes-vous prêt à le faire ? Si non, pourquoi ? Les beaux-parents, les beaux-frères, les belles-sœurs ainsi que les futurs cousins auront une influence sur vos enfants. Partagez-vous donc les mêmes convictions dans les domaines essentiels : religion, éducation, culture, politique ?

 

La stabilité conjugale se fonde également sur l’unité dans les convictions qui touchent des domaines importants.

Tout d’abord la manière d’appréhender la vie conjugale : où voulez-vous habiter ? Avez-vous parlé sérieusement du problème du travail de l’épouse et de sa présence au foyer1 ? Votre conjoint sera-t-il souvent absent ? A cause de son travail ou de ses occupations associatives ? Autre ? Il faut faire attention aux mouvements associatifs qui empiètent sur la vie de famille. L’engagement n’est louable que dans la >>>   >>> mesure où il ne m’empêche pas d’accomplir les devoirs conjugaux. La vie maritale contraint parfois d’arrêter certaines activités.

 

Tout sujet doit être abordé, y compris certain sujet délicat comme la moralité qui entoure les relations conjugales : avec générosité, suis-je prêt à accueillir tous les enfants que Dieu nous donnera ? Votre futur est-il dans les mêmes dispositions ? Avez-vous une certaine appréhension ? Pensez-vous que la chasteté conjugale sera difficile à tenir ? Le mariage est certes un remède à la concupiscence néanmoins il n’éteint pas toutes les tentations contre la chair. C’est pourquoi, il convient que la vertu de pureté se perfectionne avant comme pendant le mariage. S’il y a des questions sur un point qui entoure la moralité de ce sacrement, il faut absolument trouver les réponses auprès du prêtre qui vous prépare. On ne reste jamais sur un doute, surtout dans un tel domaine tant pour enlever les scrupules que pour éviter un laxisme qui ferait sombrer les époux dans le péché.

 

Dans le domaine éducatif, êtes-vous en accord sur la manière de concevoir l’éducation ? Avez-vous suffisamment de connaissances personnelles  pour transmettre la culture ? Pour éclairer le jugement de votre enfant dans le domaine religieux, politique et social ? Dans quelle école comptez-vous inscrire vos enfants ? Quel catéchisme voulez-vous pour eux ? Quelle est la manière idéale selon vous d’encourager la vertu chez l’enfant ? Chez l’adolescent ? Comment entrevoyez-vous la manière de corriger l’enfant ? L’adolescent ? Parlez de ces sujets est toujours très éclairant car il permet de comprendre l’éducation reçue par le futur conjoint. En général, nous avons tendance à reproduire ce que nous avons vécu.

Les questions proposées ne sont évidemment pas exhaustives. Il y en a d’autres qui se poseront naturellement au fur et à mesure de la préparation au mariage.

 

Qu’en ce domaine, les fiancés soient toujours d’une grande simplicité et d’une grande prudence. D’une grande simplicité car il n’y a pas de conjoint idéal. Il y aura forcément des imperfections chez l’autre. Mais dans la mesure où celles-ci ne sont pas un obstacle majeur à la sainteté conjugale, elles seront principe de vertus. De prudence car la fin du sacrement est grande.

 

Que les fiancés se confient avec confiance à la Sainte Famille. Qu’ils sachent que leur mariage vaudra ce qu’auront valu leurs fiançailles.

 

Abbé Michel de Sivry 

 

Seigneur, que voulez-vous de moi ?  

Afin de « réussir dans la vie » sur le plan professionnel, vous avez fait des recherches, des bilans, des salons, vous avez passé de nombreuses heures à choisir école, profession, stages et employeur… Mais, tout au long de ces démarches, avez-vous considéré le but final, avez-vous pensé à votre âme et au plan de Dieu sur elle ? Avez-vous dépensé la même énergie pour réussir votre vie dans sa globalité ?

  Envisager uniquement son avenir professionnel et négliger de réfléchir à ces questions essentielles serait suicidaire pour toute âme bien née. Pour cela, il n’y a pas de QCM ou de site dédié, il n’y a qu’une seule voie : avoir un véritable désir de faire la volonté de Dieu !

  Examinons quel sera le plus court chemin.

  Tout d’abord, il faut passer le cap de l’adolescence et parvenir à l’âge adulte en travaillant sur sa formation personnelle, ensuite éloigner les ennemis de notre âme et sortir d’éventuels esclavages, enfin vouloir accomplir la volonté de Dieu en faisant une élection honnête qui, non seulement permettra de voir clair sur son avenir, mais montrera le plus sûr chemin pour parvenir au ciel.

I Devenir adulte

  Le confort extrême, la facilité matérielle, les épreuves adoucies, la perte du sens du combat, favorisent une certaine mollesse d’âme peu propre à l’acquisition de la maturité.

  Cependant rien n’est irréversible ! Il ne tient qu’à chacun de travailler ces différents points, afin de passer de l’âge de l’adolescence à l’âge adulte. En prendre conscience est déjà un grand pas.  

  De nombreuses connaissances ont été acquises depuis l’enfance ; mais ont-elles été suffisamment mûries ? Il ne suffit pas de poursuivre sa scolarité dans de bonnes écoles (pour ceux qui ont eu cette chance), il faut encore avoir vraiment assimilé sa formation. Bien souvent, l’échéance des examens a entraîné les élèves à n’apprendre que pour l’épreuve et, trop rapidement, les cours de Maths, comme les cours de doctrine sont classés et rangés. On oublie souvent qu’une mémoire non entretenue perdra très vite ses réflexes et que les connaissances acquises s’évanouiront si on ne les entretient plus. C’est donc un devoir de continuer à entraîner son jugement, son raisonnement, sa réflexion en étudiant de bons livres, en écoutant des conférences, en s’entourant de vrais amis avec lesquels on pourra converser sur de bons sujets. On assiéra ainsi ses convictions sur une véritable structure, indispensable pour comprendre, analyser et décider de ses actions. C’est le chemin de la liberté. Une solide culture doctrinale, philosophique et historique, permettra une réelle transmission ; nous ne sommes pas des déracinés, il nous faut donc apprendre d’où l’on vient pour savoir où aller !

  Les trois grands fléaux de notre société matérialiste et libérale sont la perte du sens de l’effort, du sacrifice et de la responsabilité. Il nous faut donc parvenir à les retrouver et pour cela affermir sa volonté en se donnant un emploi du temps (horaires de lever, de coucher, limitation des écrans, par exemple) et des objectifs à atteindre. On pourra aussi s’engager dans des œuvres généreuses (chorale de paroisse, formation des enfants de chœurs, engagement pour le pèlerinage…). Toute responsabilité entraîne des sacrifices qui forgeront le caractère. Elles permettront d’exercer la volonté, de sortir de soi et d’une éventuelle timidité ; elles donneront une expérience humaine toujours profitable. Ayons le sens des responsabilités qui nous prépareront à celles que Dieu nous confiera par la suite.

  Enfin, il sera capital d’acquérir des habitudes chrétiennes. L’éloignement géographique et les contraintes étudiantes ou professionnelles mettant des distances, il faudra garder sans y déroger les habitudes de piété souvent acquises à la maison : prières du matin et du soir, récita->>> >>> tion du chapelet, assistance à la messe même si l’école organise une sortie de groupe le dimanche… Ces efforts publics sont souvent difficiles mais, nombreux sont les témoignages qui montrent le rôle de l’exemple et du rayonnement des âmes fidèles.

  C’est aussi le moment de cultiver de saines amitiés, constructives. Elles aideront alors à développer les vertus de générosité et de dévouement.

II Connaître ses ennemis – Sortir des esclavages

  On sait combien les dégâts sur les âmes sont infinis et combien ont perdu leur vocation ou leur pureté par l’utilisation d’internet. Il est essentiel de l’utiliser uniquement comme un outil et jamais comme moyen de distraction. L’usage discipliné des écrans, limité à la stricte utilité sera aussi une occasion de forger sa volonté.

  Comment offrir à Dieu ou à un conjoint un corps malmené par des esclavages, un cœur taché et une âme flétrie ? Qui pourra croire en un repentir sincère ? Prenons, la décision ferme de ne pas souiller ses yeux et ses oreilles par des spectacles et des fréquentations qui scandalisent toute âme pure. La pureté nous demande aussi de ne pas jouer avec le cœur des autres, c’est si facile et cela laisse tant de blessures !

  Luttons aussi contre l’esprit d’indépendance : « Qui est comme Dieu1 ? » La tendance actuelle est de vouloir faire croire à chacun qu’il est libre de faire ce qu’il veut, comme il veut, quand il veut… Ne serait-ce pas une façon de nier notre dépendance à la toute-puissance divine ? Prenons l’habitude de respecter, avec humilité, l’autorité de ceux qui sont les représentants de Dieu sur terre.

  Aujourd’hui le « progrès » nous a amenés à vouloir « tout, tout de suite ». Prenons le contre-pied en aimant le travail bien fait, en terminant les tâches commencées, en étant fidèle à l’accomplissement du devoir d’état… C’est là la vertu des forts, de ceux qui ne céderont pas aux tentations de luxe et de plaisir. Cette somme de petites efforts accumulés  participera à la construction d’hommes et de femmes prêts pour le combat spirituel qui mènera vers Dieu.

  Dans ce monde de facilité et de plaisir, l’égoïsme est passé roi… La vie se chargera sans doute de nous aider à lutter contre ce défaut ! Qui dira la générosité de ce prêtre qui, après une nuit auprès d’un mourant, devra encore assurer sa messe tôt le matin et écouter ses paroissiens… ? Qui verra les heures de la mère de famille auprès de son enfant malade ou connaîtra le sacrifice de ce père de famille nombreuse ne pouvant profiter de son salaire mensuel, tout entier requis pour les besoins des siens ? Afin que ces épines de la vie ne soient pas trop douloureuses, il faut apprendre à être généreux de son temps, de son argent, de son sourire dans les épreuves. La noblesse de cœur, acquise tout au long des ans, donnera la maturité suffisante pour aller de l’avant et conquérir le ciel !

  Sachons regarder la réalité en face et ne pas attendre que les évènements soient nos maîtres ; il n’y a en réalité pas d’alterna->>> >>> -tive : notre devoir est de nous engager dans le combat pour le règne de Notre-Seigneur. La médiocrité, les plaisirs, la vie facile et superficielle n’offrent que des voies sans issue et l’on connaît la désolation extrême de ceux qui ont été hypnotisés par ces miroirs aux alouettes attirant leurs proies vers une mort certaine…

III Faire un choix

  Point n’est besoin de faire cette élection trop tôt (sauf vocation perçue en toute certitude et parfois très jeune), et en tous cas pas avant d’avoir véritablement compris ce que nous sommes devant Dieu, personnellement et sans « tuteur ».

  Quand nous aurons ainsi travaillé à notre propre perfectionnement et assuré notre structure en nous prenant en main, alors seulement nous serons capables de comprendre le plan de Dieu. Après avoir assimilé les germes de l’éducation reçue et pris de véritables habitudes chrétiennes, alors seulement nous aurons acquis la maturité pour comprendre l’enjeu de notre choix. Cette décision qui engagera tout notre avenir doit être faite loin du bruit et de l’agitation mais au contraire avec calme devant Dieu. On pourra ainsi apporter des réponses honnêtes et surtout bien loin du « qu’en dira-t-on », véritable ennemi des décisions essentielles.

Le meilleur moyen est alors de faire une retraite d’élection. Les retraites de saint Ignace sont reconnues universellement pour aider à parfaire cette maturité et faire un choix en connaissance de cause.

  Il ne faudra pas non plus négliger l’avis de ses parents. Ils aiment leurs enfants pour ce qu’ils sont en vérité et seront de bon conseil. N’hésitons pas à nous approcher d’un prêtre à qui nous ouvrirons notre âme en toute honnêteté ; il a l’expérience et saura nous guider.

  Ne perdons pas de vue que quelle que soit notre mission, nous devons être un exemple pour notre prochain. Ne craignons pas d’appartenir à l’élite et d’avoir de grands désirs. Si Dieu nous appelle, nous serons prêts et si nous devons créer un foyer, il nous enverra l’âme sœur qui sera sur le même diapason pour fonder un véritable foyer catholique, loin des bassesses et des petitesses !

  Enfin il faudra savoir attendre, observer comprendre… Les voies de Dieu ne sont pas les nôtres et la précipitation dans ces grandes décisions est souvent néfaste.

Prendre son temps, consulter, prier, progresser, laisser parler Dieu…

  Quelle que soit le plan de Dieu, nous sommes les maillons d’une chaîne entre ceux qui nous ont précédés et les âmes qu’Il nous confiera. Il serait bien imprudent de l’oublier, de se laisser aller au gré du vent sans réflexion en faisant une impasse sur les valeurs essentielles !

  Chacun d’entre nous est bénéficiaire du grand miracle de la foi et par-delà les siècles, nous sommes les héritiers de la civilisation chrétienne. Là sont tous les espoirs de la restauration de la France catholique ! N’hésitons pas à être généreux pour qu’elle vive et qu’elle éclaire encore le monde de son rayonnement ! Haut les cœurs !

Marguerite Marie

1 Paroles prononcées par l’archange saint Michel en chassant Lucifer du Paradis après sa révolte.