A la découverte de métiers d’art :le tapissier en sièges

Chers lecteurs, découvrons maintenant le métier de tapissier en sièges, sachant qu’il existe d’autres aspects de cette profession comme la restauration de matelas de laine et de sommiers, la décoration : pose de tissus tendus, confection de rideaux.

Nous verrons la technique de restauration traditionnelle des sièges, sans mousse en respectant l’époque du siège.

 

Comme nous l’avions vu dans l’histoire des meubles (cf. numéros précédents), c’est sous Louis XIII que la technique du siège avec garniture apparaît, puisqu’auparavant, de simples coussins (dits carreaux) étaient posés sur le siège de bois.

 

A cette époque, du crin était emballé dans une toile de lin, fixée avec des clous et recouvertes ensuite de tapisserie ou cuir. Aucune couture pour fixer le crin qui avait donc tendance à bouger, et la garniture à se déformer.

 

Fin XVIIème et courant XVIIIème, la technique se développe pour fixer le crin aux sangles et le façonner avec diverses coutures, jusqu’à arriver sous l’Empire et la Restauration à des garnitures très structurées. Le capitonnage émerge dès 1838 et atteint son apogée sous le Second Empire.

A partir des années 1930, les garnitures en mousse apparaissent et se développent dans les années 1950, ce sont des blocs préformés dans la forme voulue et là, il n’y a plus aucun vrai travail pour le tapissier, mais hélas, elles sont de plus en plus fréquentes.

 

On trouve les premiers ressorts sous le règne de Louis XVI, puisque l’on retrouve dans les commandes du mobilier de Versailles, des sièges dits « à élastiques », mais avec le bouleversement de la Révolution, il faudra attendre la Restauration pour que la technique se perfectionne et se répande, avec des fauteuils conçus pour cela. Il faut, effectivement, un assemblage solide pour résister à la déformation que le jeu des ressorts fait subir au bois.

 

C’est pourquoi un bon tapissier ne mettra jamais de ressorts sur des sièges d’époque antérieurs à la Restauration car il sait que cela force le siège, comme les ébénistes de qualité le savent, quand ils doivent les réparer.

De même, les garnitures toutes faites en mousse ne vont pas avoir la même durée qu’une garniture traditionnelle en crin : 10 à 15 ans au lieu de 50  ans. En effet, pour un siège qui sert souvent, la mousse va se déformer et >>>    >>> se mettre en poussière peu à peu, tandis que le crin, imputrescible, va durer indéfiniment et pourra être réutilisé lorsque le siège sera refait.

 

Le crin utilisé le plus souvent est le crin végétal : soit « herbe à éléphant », soit fibre de coco, et le crin animal, qui est maintenant plus souvent du crin de vache que de cheval comme c’était le cas autrefois.

 

Comme pour tous les métiers d’art, le tapissier doit avoir une connaissance de l’histoire de l’art, du goût pour conseiller son client sur le tissu tout en sachant être à son écoute, beaucoup de force dans les bras et les mains et bien sûr une adresse manuelle.

Il utilise divers outils spécifiques, comme pour tous les métiers d’art que nous verrons au fur et à mesure des étapes.

Un C.A.P valide la formation, qui peut aussi être attestée par la validation des acquis au bout de plusieurs années de pratique du métier.

 

Il travaille en lien avec un ébéniste capable de réparer des sièges car le bois est souvent abîmé et le tapissier ne peut travailler que sur un siège solide notamment au moment du sanglage (la première étape) où les tractions sont très fortes.

Si le siège est en bois doré, il peut aussi être en rapport avec un doreur qui interviendra, pour des reprises éventuelles, juste avant la mise définitive en tissu. En effet, il serait dommage qu’un coup de marteau malencontreux, en cours de route, ne vienne abîmer la dorure…

Nous verrons donc les divers étapes dans le prochain numéro. 

  Jeanne de Thuringe

 

A la découverte de métiers d’art : le doreur ornemaniste, partie 2

 

Voyons, avec cette deuxième partie sur le métier de doreur ornemaniste, les différentes étapes de restauration qu’il effectue.

 

Reconstitution des manques :

Tout d’abord, il n’est pas rare que certaines parties de l’objet à restaurer soit manquantes ou abîmées, par suite de coups ou vétustés. Il faut donc les reconstituer, soit par sculpture, soit par moulage.

La sculpture sera l’œuvre d’un sculpteur sur bois qui pourra refaire par exemple la main d’une statue, ou l’ornement d’une console, selon ce qui est nécessaire.

Pour les manques de moindre importance, par exemple les perles d’un tour de glace ancienne, le doreur va appliquer sur les parties saines identiques une pâte de silicone pour créer un moule empreinte, au moyen duquel une fois sec, grâce à la résine ou gros blanc de Meudon, qui y sera moulé, les parties manquantes seront remises en place.

 

Nettoyage :

Parfois, la dorure est bien encrassée, usée par endroits, mais sans manques. Un nettoyage alors suffira avant le travail de restauration. Surtout ne le faites pas vous-même. Beaucoup d’erreurs sont commises avec des produits aqueux, et des frottements trop vigoureux, qui emportent la fine couche d’or encore en place. Le doreur sait comment procéder.

 

Dorure à la détrempe :

1) Encollage :

Au moyen de colle de peau de lapin chauffée au bain-marie, mélangée à du blanc de Meudon, le doreur procède à l’encollage avec un pinceau en poil de porc. Il tapote l’objet à restaurer, tout ou partie avec ce mélange afin d’imprégner le bois, en trois couches.    a 

 

 

2) Apprêtage :

Toujours avec ce même mélange mais avec une quantité de blanc de Meudon plus importante, il est procédé à l’apprêtage. Celui-ci consiste en huit à quinze couches de passage lissé au pinceau, avec temps de séchage entre chaque couche. Il est évident que le temps passé y est très long.

  3) Ponçage :

Lorsque la surface est suffisamment prête après tous ces passages, le doreur, au moyen d’un papier grain 1000 (de carrosserie) procède au ponçage. Celui-ci doit être irréprochable. La surface est alors parfaitement lisse, et légèrement brillante.

  4) Jaunissage :

La colle de peau de lapin, toujours chauffée au bain-marie est additionnée d’un pigment ocre. Cette opération a pour but de boucher les fonds. En effet, dans les creux d’un objet en bois doré, la feuille d’or est parfois difficile à appliquer, ce jaunissage permet ainsi de tromper l’œil sur les petits manques éventuels.

Afin d’économiser la feuille d’or, onéreuse, il constitue souvent la finition de l’arrière ou des côtés peu visibles.                                >>>

>>>  5) Assiettage :

La colle de peau de lapin, toujours préparée de la même manière, est cette fois teintée avec de l’argile rouge spécifique à la dorure et appliquée d’un seul coup de pinceau régulier, qui demande du savoir-faire, en trois couches. Cette étape sert de base indispensable pour l’application de la feuille d’or. Cette base est poncée avec un « chien » en poil de sanglier, jusqu’à être douce comme de la soie.

 

 

   

  6) Dorure :

Avec un « mouilleux », un peu d’eau est posée sur l’assiette rouge. Elle servira à happer la feuille d’or. Le doreur choisit une feuille d’or qu’il pose sur un coussin de peau de chamois, tenu de la main gauche. Au besoin, il la coupe en morceaux plus ou moins petits selon la surface et les reliefs à dorer. Puis, il la pose délicatement au moyen d’un pinceau qui aura frotté sur sa joue au préalable. Cela crée de l’électricité statique de manière que la feuille tienne juste au bout des poils du pinceau. Elle est alors approchée de l’assiette rouge mouillée, et vraiment happée par celle-ci. Cette opération est très délicate car la feuille d’or extrêmement fine, s’envole facilement, sensible au moindre courant d’air. Ce n’est pas le moment d’éternuer ou de soupirer !

La couleur de la feuille d’or – il existe plusieurs nuances -, est choisie en fonction de l’époque de l’objet à restaurer. Ainsi, l’or utilisé sous l’Empire et la Restauration est plus jaune (parfois des reflets un peu verts) que celui utilisé au XVIIIème. Il faut parfois, marier aussi la teinte à la polychromie du reste de l’objet.

  7) Brunissage :

Avec une pierre d’agate, le doreur « brunit » l’or pour asseoir et lisser la feuille d’or sur son support et la rendre brillante. Il existe des pierres d’agate de toutes sortes, de manière à épouser toutes les formes et tous les recoins, les anciennes étant particulièrement fines.

  8) Matage :

Il consiste en une protection de la dorure avec toujours la colle de peau de lapin. C’est la dernière étape avant que le propriétaire ne redécouvre un objet remis à neuf, lumineux, qui va doucement se patiner au fil du temps.

 

Dorure à la mixtion :

Pour la technique à la mixtion, toutes les étapes sont les mêmes jusqu’au jaunissage.

Ensuite, un vernis à l’huile est appliqué. Quand il est presque sec et « crisse » encore un peu, la feuille d’or est appliquée dessus. Il n’est donc pas comme à la « détrempe » appliqué sur un support mouillé. Puis, il est procédé au matage.

 

  Jeanne de Thuringe

 

A la découverte de métiers d’art : le doreur ornemaniste

Chers lecteurs, nous abordons maintenant la présentation de divers métiers d’art, afin de vous les faire découvrir ou mieux connaître.

           Nous avons rencontré Philippe et Laurence, deux époux qui exercent le métier de doreur ornemaniste depuis plus de 30 ans.

           Foyers Ardents : « Laurence, que signifie le nom « doreur ornemaniste » et quelle formation avez-vous suivie ? »

  Laurence : « Le doreur ornemaniste travaille principalement sur bois ou sur métal aussi, quand il faut pour redorer des grilles, par exemple, comme celles du Conseil d’Etat que nous avions réalisées, il y a quelques années. Sur bois, très souvent les ornements -sculptures, motifs de décoration- sont abîmés. Il faut donc les reconstituer avec de la résine, en relevant sur des parties identiques et saines des empreintes, qui nous serviront à remplacer les parties manquantes. D’où « ornemaniste » …

  Quand cela le nécessite, il faut parfois l’intervention d’un sculpteur sur bois qui va recréer une pièce importante.

  Ce travail nécessite une grande connaissance de l’histoire de l’art afin de savoir dater l’objet dans son époque avec les attributs et allégories qui le décorent pour choisir la teinte d’or qui correspond à sa période.

  Philippe a donc fait une licence d’histoire de l’art avant de travailler en atelier et passer son C.A.P de doreur. Ensuite, il m’a « entraînée » dans ce métier.

  Nous sommes tous les deux issus de familles de restaurateurs ou peintres, qui nous ont donnés le goût du beau et la sensibilité de l’ancien.

  D’ailleurs, jusqu’au XVIIIème siècle, les doreurs étaient rattachés aux peintres et leur nom était « peintre doreur vernisseur ». Une corporation a ensuite été spécialement créée dont le saint patron est saint Eloi, par similitude avec les orfèvres… »

  F.A : « Quelle est votre clientèle ? »

  Laurence : « Nous travaillons pour des particuliers qui nous confient des objets à restaurer : glaces, trumeaux, encadrements de tableaux, sièges ou objets ou bois dorés et/ou polychromés, comme des consoles, statues… mais aussi avec la DRAC (Direction Générale des Affaires Culturelles, qui dépend du ministère de la culture) pour les objets classés, que ce soit mobilier de préfecture, mairie, ou liturgique. Nous restaurons ainsi boiseries en bois doré, maîtres-autels, retables, statues, lutrins, etc… Notre métier est donc varié et chaque fois, l’objet sur lequel nous travaillons est toujours différent à travailler. Nous ne faisons pas de créations. »

  F.A : « Quelles sont les qualités et aptitudes pour exercer ce métier ? »

  Laurence : « Il faut donc le goût de l’ancien et du respect des œuvres d’art, la connaissance approfondie des styles. De la minutie, aussi, car les gestes sont délicats et nous ne pouvons nous contenter « d’à peu près ». Beaucoup de patience également, le travail est long, répétitif. Nous pouvons rester plus d’un an sur une pièce compliquée… >>> >>> Il faut, par ailleurs, des qualités de dessinateur et le sens des proportions quand nous avons à recréer les manques. »

  F.A : « Y-a-t-il plusieurs moyens pour dorer un objet et quelles sont les étapes ? »

  Laurence : « La dorure existe depuis les égyptiens, en témoignent les objets funéraires recouverts de feuille d’or car les égyptiens ont su battre très tôt la feuille d’or. Ce métal inoxydable était, à cause de cela, symbole d’éternité d’où sa présence dans les tombeaux des pharaons et de personnes de haut rang.

         Il existe, comme pour la feuille d’argent, deux techniques : l’une dite à la « détrempe » où la feuille d’or est appliquée au moyen d’eau, l’autre à la « mixtion » où la feuille d’or est posée sur un vernis… La technique à la détrempe est donc très ancienne, tandis que la technique à la mixtion est utilisée depuis le XIXème siècle. »

  Nous verrons la prochaine fois les différentes étapes de la restauration d’un objet doré, et les outils utilisés.

 

  Jeanne de Thuringe

 

A la découverte de métiers d’art : le doreur ornemaniste

Chers lecteurs, nous abordons maintenant la présentation de divers métiers d’art, afin de vous les faire découvrir ou mieux connaître.

           Nous avons rencontré Philippe et Laurence, deux époux qui exercent le métier de doreur ornemaniste depuis plus de 30 ans.

           Foyers Ardents : « Laurence, que signifie le nom « doreur ornemaniste » et quelle formation avez-vous suivie ? »

  Laurence : « Le doreur ornemaniste travaille principalement sur bois ou sur métal aussi, quand il faut pour redorer des grilles, par exemple, comme celles du Conseil d’Etat que nous avions réalisées, il y a quelques années. Sur bois, très souvent les ornements -sculptures, motifs de décoration- sont abîmés. Il faut donc les reconstituer avec de la résine, en relevant sur des parties identiques et saines des empreintes, qui nous serviront à remplacer les parties manquantes. D’où « ornemaniste » …

  Quand cela le nécessite, il faut parfois l’intervention d’un sculpteur sur bois qui va recréer une pièce importante.

  Ce travail nécessite une grande connaissance de l’histoire de l’art afin de savoir dater l’objet dans son époque avec les attributs et allégories qui le décorent pour choisir la teinte d’or qui correspond à sa période.

  Philippe a donc fait une licence d’histoire de l’art avant de travailler en atelier et passer son C.A.P de doreur. Ensuite, il m’a « entraînée » dans ce métier.

  Nous sommes tous les deux issus de familles de restaurateurs ou peintres, qui nous ont donnés le goût du beau et la sensibilité de l’ancien.

  D’ailleurs, jusqu’au XVIIIème siècle, les doreurs étaient rattachés aux peintres et leur nom était « peintre doreur vernisseur ». Une corporation a ensuite été spécialement créée dont le saint patron est saint Eloi, par similitude avec les orfèvres… »

  F.A : « Quelle est votre clientèle ? »

  Laurence : « Nous travaillons pour des particuliers qui nous confient des objets à restaurer : glaces, trumeaux, encadrements de tableaux, sièges ou objets ou bois dorés et/ou polychromés, comme des consoles, statues… mais aussi avec la DRAC (Direction Générale des Affaires Culturelles, qui dépend du ministère de la culture) pour les objets classés, que ce soit mobilier de préfecture, mairie, ou liturgique. Nous restaurons ainsi boiseries en bois doré, maîtres-autels, retables, statues, lutrins, etc… Notre métier est donc varié et chaque fois, l’objet sur lequel nous travaillons est toujours différent à travailler. Nous ne faisons pas de créations. »

  F.A : « Quelles sont les qualités et aptitudes pour exercer ce métier ? »

  Laurence : « Il faut donc le goût de l’ancien et du respect des œuvres d’art, la connaissance approfondie des styles. De la minutie, aussi, car les gestes sont délicats et nous ne pouvons nous contenter « d’à peu près ». Beaucoup de patience également, le travail est long, répétitif. Nous pouvons rester plus d’un an sur une pièce compliquée… >>> >>> Il faut, par ailleurs, des qualités de dessinateur et le sens des proportions quand nous avons à recréer les manques. »

  F.A : « Y-a-t-il plusieurs moyens pour dorer un objet et quelles sont les étapes ? »

  Laurence : « La dorure existe depuis les égyptiens, en témoignent les objets funéraires recouverts de feuille d’or car les égyptiens ont su battre très tôt la feuille d’or. Ce métal inoxydable était, à cause de cela, symbole d’éternité d’où sa présence dans les tombeaux des pharaons et de personnes de haut rang.

         Il existe, comme pour la feuille d’argent, deux techniques : l’une dite à la « détrempe » où la feuille d’or est appliquée au moyen d’eau, l’autre à la « mixtion » où la feuille d’or est posée sur un vernis… La technique à la détrempe est donc très ancienne, tandis que la technique à la mixtion est utilisée depuis le XIXème siècle. »

  Nous verrons la prochaine fois les différentes étapes de la restauration d’un objet doré, et les outils utilisés.

 

  Jeanne de Thuringe

 

Restaurer une maison ancienne

Les peintures et revêtements intérieurs

           Après s’être occupé du gros œuvre (maçonnerie), et du second œuvre (menuiserie), c’est une joie d’arriver à la décoration intérieure qui va donner toute sa chaleur à la maison pour la rendre accueillante.

           Autrefois, dans les maisons de campagne, les murs étaient badigeonnés à la chaux pour éloigner les insectes, la chaux ayant un pouvoir désinfectant. Cela nécessitait un badigeon régulier chaque année, et la décoration n’était pas la première des préoccupations de ceux qui peinaient aux travaux agraires.

  Dans les maisons de plus d’importance, à partir du XVIIème siècle, nous pouvons trouver des tentures de cuir, ou des tapisseries sur un mur enduit.

  A partir du XVIIIème, du « papier peint » provenant de Chine, dit papier chinois, est introduit en France par la compagnie des Indes. Peint à la main sur du papier de riz, il représente des fleurs, papillons, paysages ou scènes de la vie quotidienne.

  Puis du papier bleu velouté ou « tontisse » provenant d’Angleterre fait fureur, avant que la France ne prenne le relais vers 1760 avec Jean-Michel Papillon qui réalise de ravissants dessins à la plume et au lavis, puis Jean-Baptiste Réveillon qui a l’idée de poudre de laine collée sur du papier et qui invente le rouleau. Ce sont des guirlandes et des fleurs, puis après la découverte d’Herculanum et Pompéi des dessins « à l’antique ».

 

  Au XIXème siècle, c’est la passion du papier peint avec les grands panoramiques de Zuber, représentant des scènes bucoliques, portuaires ou exotiques avec les voyages dans les Colonies.

           

  Lorsque votre maison contient de telles merveilles, parfois découvertes au hasard de travaux, il faut, autant que faire se peut, les conserver.

  Si vous souhaitez ce type de papier, il est possible de se procurer des panoramiques auprès de maisons de papiers peints spécialisées.

  Les papiers peints se posent sur du plâtre (ou du placo), pas sur de la chaux. Il en existe de diverses sortes : classiques à encoller et poser sur le mur, intissés plus épais où la colle se met directement sur le mur puis le papier ensuite, vinyles (légèrement plastifiés) pour les pièces humides.

 

  Pour le choix des couleurs de votre intérieur, tant en peinture qu’en papier peint, voici quelques règles qu’il est important de connaître :

  1) Pour créer un fil directeur dans la maison, évitez de passer d’une pièce à l’autre avec des couleurs heurtées ou qui n’ont rien à avoir entre elles, au risque de fatiguer l’œil et de ne pas créer une atmosphère harmonieuse et donc reposante.

Ainsi utilisez les mêmes tons clairs pour les soubassements ou plinthes et portes dans toutes les pièces si vous avez des couleurs différentes sur les murs.

  2) Il ne faut pas employer de peinture laquée (brillante) mais de la peinture mate ou « veloutée » sur les murs et satinée ou veloutée sur les boiseries.

  Surtout ne pas peindre les briques ou les pierres, ou les carrelages comme hélas, cela s’est fait, car ce sont des matériaux nobles. Pour les terres cuites, il faut les passer à l’huile de lin chaude à laquelle on ajoute un peu de siccatif pour accélérer le séchage, puis on peut les cirer à la cire naturelle incolore tous les deux ans. Il existe actuellement des badigeons de chaux ou des chaux teintées avec bien des nuances, de la peinture à base d’argile aux teintes très naturelles.

 

  3) Le choix des couleurs doit se faire en tenant compte de la réceptivité pour renvoyer la lumière.  Celle-ci se reflète de seulement 1% sur le noir, 85 pour le blanc, 70 pour le crème, 60 pour le jaune, 55 pour le vert pale, moins s’il est foncé, 45 pour le bleu et 14 pour le rouge.

 

  4) Les tons neutres créent un ensemble indémodable et cohérent, ils peuvent être utilisés comme fond pour des couleurs vives, et créent une fluidité. Les couleurs claires agrandissent l’espace tandis que les couleurs fortes, foncées donnent aux pièces de l’intimité et de la chaleur, en rétrécissant l’espace.

  Les pièces orientées au nord donnent une lumière froide et peu douce, il peut être difficile d’y créer un sentiment d’espace, autant les rendre alors intimes. Les pièces orientées au sud bénéficient de lumière chaude toute la journée et peuvent supporter sans souci des teintes vertes ou bleues qui ne paraîtront jamais trop froides, et même rafraîchiront les atmosphères du sud. Les teintes, dans les pièces à l’ouest sont plus froides le matin que le soir. Enfin à l’est, la lumière paraît souvent un peu bleutée toute la journée. Il faut donc éviter les tons froids.

 

  Voici les adresses que nous pouvons vous conseiller :

– Zolpan, dans plusieurs villes de France, qui offre un très bon rapport qualité/prix de peintures très agréables à appliquer, et de papiers peints. Ils peuvent reproduire une teinte existante sur modèle. Certains sont distributeurs « Farrow and Ball », peintures anglaises de grande qualité, et peuvent vous en fournir les teintes dans leur propre gamme.

– La Seigneurie, Tollens distributeur des peintures Flamant aux très belles nuances avec notamment une gamme de gris bleu dans l’esprit gustavien.

– Etoffe.com qui présente une gamme très importante de papiers peints. Les papiers anglais sont très nombreux, de tous styles et de belle qualité.

– Certaines grandes maisons françaises rééditent des papiers peints dans l’esprit du XVIIIème, parfois imprimés « à la planche », à l’ancienne, mais sont très onéreux : Lelièvre, Pierre Frey (avec les collections Le Manac’h), Papiers peints de Paris.

 

  Il est bon de faire des essais de peinture par petites touches pour ne pas se tromper. Les magasins de papiers peints prêtent les liasses avec des échantillons assez grands, sur plusieurs jours pour vous permettre de voir la lumière du matin et du soir dans la pièce en vue.

  Nous avons terminé ce que nous pouvions vous conseiller sur la restauration d’une maison ancienne.

 Nous vous souhaitons une maison accueillante et qui vous ressemble dans laquelle ceux qui vivent et ceux qui y passent auront de la joie à être.

Jeanne de Thuringe

Notes : planches tirées du livre « La maison de pays » de René Fontaine