Le style Napoléon III

Avec le second Empire proclamé en 1852, la France va connaître une période de prospérité économique, soutenue notamment par le faste impérial et une vie de cour luxueuse.
Celle-ci jointe à la politique de modernisation de Paris du baron Hausmann entraîne un nouveau mode de vie qui donne aux architectes et aux décorateurs d’intérieur un dynamisme impressionnant.
L’aristocratie et la grande bourgeoisie veulent des hôtels particuliers ou appartements somptueux et cossus conférant un confort douillet. C’est l’âge d’or du décor mural avec tentures, drapés, passementeries, rideaux et le tapissier a un rôle essentiel dans ce résultat.
Dans ces demeures, chaque chambre possède son cabinet de toilette et le chauffage central commence à apparaître, notamment avec poêles et bouches de chaleur répartis dans les pièces.
Pour les meubles, le bois reste très recherché. Le bois exotique provenant des colonies (Guyane et Afrique du Nord) est stocké en province avant d’être travaillé par les ébénistes du faubourg saint Antoine.
Ils servent aux placages pour l’extérieur du meuble tandis que le corps en est fait avec les essences locales : chêne, poirier, noyer, hêtre, orme, tilleul…
Très souvent le poirier sauvage, très dur et donc peu attaqué par les vers, est teinté en noir pour imiter le bois d’ébène, obtenant un effet luxueux à moindre coût.
Le fer et la fonte se prêtant à la fabrication en série, constituent sièges et lits en métal, peu coûteux, tandis que le bronze est réservé aux meubles de prix.
Les travaux d’incrustation sont particulièrement appréciés avec l’ivoire, l’os, l’écaille rouge, le cuivre, l’acier, les pierres dures ou la céramique, jusqu’à une maîtrise parfaite de ces techniques.
Les ébénistes ont leur atelier de dessin pour concevoir le meuble fabriqué par le menuisier, puis travaillent avec l’atelier de fonderie pour les bronzes et du tapissier (où travaillent beaucoup de femmes) pour les garnitures des sièges et lits.
Le capiton, rembourrage de crin maintenu par un tissu de velours ou une soierie, a des piqûres en forme de losanges qui lui donnent une apparence douillette, pour les têtes de lit ou sièges, mais en réalité c’est une assise peu confortable. Le confort de l’assise est justement recherché avec la mise en place systématiquement de ressorts.

Outre ces aspects techniques, ce qui caractérise le style Napoléon III est l’éclectisme : à travers le passé national dont divers styles vont être remis au goût du jour, mais aussi en se tournant vers les autres cultures : la Chine, le Japon, la Turquie avec un style arabisant.
La nature continue d’inspirer les décors et notamment c’est la grande vogue des jardins d’hiver et des serres.
C’est ainsi que l’on trouve des rééditions du style Renaissance, ou Louis XV, Louis XVI, Empire selon les désirs des commanditaires.
Mais certaines créations sont amusantes comme le confident ou l’indiscret qui furent très en vogue.

Pour les intérieurs plus modestes les architectes n’interviennent pas et l’on trouve sur catalogue divers meubles pour les appartements bourgeois où le confort est particulièrement recherché avec les fauteuils crapauds, les chauffeuses à fond bas pour les femmes au coin du feu, les poufs, chaise fumeuse pour les hommes s’y asseyant à cheval et s’accoudant pour fumer, etc…

Certains meubles comme le chiffonnier, la commode ou le semainier n’évoluent guère car ils sont assez faciles à placer un peu n’importe où.
Après la chute du second Empire l’éclectisme sera moins affirmé, plus sobre comme nous le verrons avec le style des années 1880.

Jeanne de Thuringe

Le style Louis Philippe

            Lorsque la Restauration prend fin en 1830, le roi Louis Philippe instaure une monarchie constitutionnelle rompant avec les principes ancestraux de la monarchie française. Cet avènement correspond aussi à celui de la révolution industrielle et de la montée en puissance de la bourgeoisie d’affaire, qui désormais impose cette évolution aux fabricants de meubles. L’aristocratie ne sera plus désormais commanditaire, et dès lors, l’élégance à la française qui avait tant fait pour le rayonnement artistique de notre pays, décline peu à peu.

La volonté de cette époque est à un mobilier de belle apparence mais à prix raisonnable et solide. Le développement de l’industrie permet donc la fabrication de meubles en série grâce aux nouveaux procédés mécaniques.

            Les formes restent très proches de celles du mobilier Restauration mais tendent à plus de lourdeur pour des meubles robustes, simples, confortables et pratiques qui sont parvenus jusqu’à nous sans souci.

            La marqueterie est très rare, les décors du meuble sont davantage obtenus par le jeu de bois clairs : citronnier, houx, buis qui se détachent sur un fond sombre, placage de palissandre ou d’acajou. Ce dernier est très prisé, sombre et plutôt violet, là où précédemment on lui préférait des tonalités plus blondes. Le noyer sert abondamment pour les productions de qualité courante, et le bois noirci se développe beaucoup, pour atteindre son apogée sous Napoléon III.

            Les sièges ont des dossiers ajourés à croisillons ou colonnettes, mais aussi garnis pour être confortables. Le fauteuil bureau très répandu, est le symbole du chef d’entreprise bourgeois, tandis que la chaise basse à dossier haut est celle des soirées familiales au coin du feu et prend donc le nom de « chauffeuse ».

            Les pieds avant sont souvent en balustre, en fuseau, en console tandis que les pieds arrières sont en sabre ; les roulettes se répandent beaucoup.

         Louis-Philippe ayant passé plusieurs années avec sa famille en Angleterre, le style anglais influence son style et certains meubles semblent sortir tout droit des ateliers d’outre-Manche comme les guéridons à fut central renflé dont le plateau peut basculer ou certaines chaises qui possèdent des filets de cuivre sur de l’acajou et sont très élégantes.

            Autre influence : celle du style médiéval en vogue sous la Restauration. Celui-ci perdure non seulement sur les meubles mais aussi les portes, murs, plafonds et fenêtres à vitraux.

            Puis cette influence cède le pas peu à peu au style Renaissance, créant un style néo-Renaissance, dit aussi Henri II, qui sera très répandu dans le mobilier de salle à manger ou de cabinet de travail.

              Enfin le XVIIème siècle et même le XVIIIème inspireront le style Louis Philippe. C’est ainsi que triomphe le bois noirci avec incrustation de bronze doré pour imiter le style Boulle emprunté au règne de Louis XIV (cf. Foyers Ardents numéro 8 ) et des sièges d’apparat en bois doré pour des appartements des fils de Louis Philippe, directement inspirés de sièges Louis XV ou Louis XVI.

            Mais parallèlement à ce déploiement de copies des siècles précédents, il existe aussi une note de fraîcheur donnée par la mode des jardins d’hiver (« ancêtres directs de nos vérandas) avec un mobilier léger d’inspiration naturelle, dans le goût romantique pour la nature, qui débouchera ensuite sur notre mobilier de jardin tel que nous le connaissons.

En conclusion, un style dont les exigences ne sont plus celles de l’Ancien Régime ni même de l’Empire, avec la perte d’un ton raffiné au détriment de la mécanisation et de la fabrication en série. Cependant les ébénistes font preuve dans les meubles de luxe d’une très grande qualité d’exécution.

            Le style suivant, Napoléon III continuera sur cette lancée, mais avec profusion de tissus, tentures, passementerie jusqu’à atteindre la démesure.

                                                                                                                                                     Jeanne de Thuringe

Le style Restauration

                Après l’Empire qui prend fin avec la défaite de Waterloo en 1815, la France est saignée à blanc, tant économiquement qu’humainement, ivre d’un rêve sans lendemain.

                Les deux frères de Louis XVI, Louis XVIII (Comte de Provence) de 1815 à 1823 et Charles X (Comte d’Artois) de 1823 à 1830 essaieront, sans succès de faire revivre l’Ancien Régime, tant politiquement que pour le décor et la manière de l’ancienne cour.

                Il existe quand même une élégance, un raffinement que le style Empire, pompeux rêvant de grandeur (style de parvenu…) avait mis de côté.

                C’est pourquoi plutôt que l’acajou, les bois clairs sont utilisés, les meubles ont des dimensions plus réduites et sont finement incrustés ou découpés.

                Cependant le style précédent est encore très présent par son influence.

                A côté de cela, les esprits sont agités d’idées nouvelles, le romantisme est à la mode avec Lamartine, Victor Hugo, Berlioz et les inspirations littéraires ou musicales cherchées dans le Moyen Age, créeront un style de meubles gothiques où l’on retrouve ogives, dentelures, clochetons et rosaces.

                Le mobilier Restauration est confortable, gracieux et maniable. Les bois clairs (frêne verni, orme, platane moiré, hêtre, peuplier, thuya moucheté, racine de buis, oranger, citronnier, acacia, olivier) sont souvent incrustés de bois foncés (acajou, palissandre) et leurs dimensions, plus petites, s’adaptent à des intérieurs plus restreints.

                Ces incrustations sont très finement réalisées : lyres, palmettes, cygnes, angelots et rosaces. Elles visent à remplacer les bronzes de l’Empire, souvent accompagnées de moulures qui n’existaient plus. Cela adoucit la surface et l’arête du meuble.

                Le lit est toujours destiné à être placé le long du mur, « bateau » il possède deux dossiers souvent d’égale hauteur avec des montants légèrement incurvés vers l’extérieur, terminés en haut par une volute.

                Les tables se multiplient rappelant celles de l’Empire mais plus légères et très variées : à l’anglaise avec un plateau rectangulaire complété par deux abattants à chaque extrémité, guéridons toujours très présents et servant parfois de tables de salle à manger.

                Les bibliothèques sont élancées et simples, leurs montants sont droits et deux ou trois portes sont vitrées aux deux tiers haut avec le tiers bas en bois. Cartonniers et classeurs viennent compléter ces rangements.

                 Le bureau ministre est grand, le secrétaire à abattant est souvent recouvert d’un plateau de marbre qui repose sur un tiroir supérieur. De petits tiroirs et compartiments soulignés de filets sont cachés derrière l’abattant.

                Pour les sièges, c’est l’apparition vers 1825 des ressorts, dont les premiers spécimens avaient été utilisés sous Louis XVI, technique perdue ou abandonnée du fait de la Révolution.

Ils donnent un confort certain et les ébénistes créent des structures avec des ceintures assez hautes, capables de les supporter.

                Ils sont pleins de grâces, maniables et solides. Les bois sont cintrés pour donner plus de douceur aux lignes empruntées aux styles Directoire et Empire. Les pieds arrière « en sabre » donnent la stabilité tandis que les pieds avant sont droits ou en console.                                                         

                La forme en gondole, qui épouse la forme du dos avec accotoirs galbés, a du succès et dauphins ou cygnes décorent fréquemment les accotoirs.

                Les dossiers peuvent être ajourés ou garnis d’étoffes.

Apparition du fauteuil « Voltaire » avec un haut dossier rembourré, que la cambrure à la hauteur des reins rend très confortable. Il est encore très présent dans bien des familles.                 Sa version en chaise est « la chauffeuse dont le siège est assez bas.

                Les chaises suivent le style des fauteuils, étant toujours très appréciés dans nos intérieurs modernes. Les tabourets en X sont toujours présents, certains rappelant les sièges curules sont alors très élégants.

                Enfin les méridiennes et canapés adoptent des formes variées : causeuses, dormeuses, baigneuses, sofas : banquette rembourrée garnie des coussins reposant sur un socle en bois.

                Le style suivant sera dans la continuité, plus massif, bourgeois, à l’image du roi Louis Philippe, le roi bourgeois.

                                                                                                                                                             Jeanne de Thuringe

L’Empire

               L’Empire est un style qui veut marquer la réussite de Napoléon Bonaparte, en gardant toujours l’inspiration antique si chère aux styles Directoire et Consulat précédents. L’existence d’une cour d’Empire et l’institution d’une noblesse propre à ce règne vont entraîner beaucoup de commandes pour les hôtels parisiens ou les châteaux des proches de l’empereur.

                Jacob-Desmalter est le grand ébéniste de cette époque. Les châteaux de Fontainebleau, Compiègne et les trianons de Versailles, démeublés à la Révolution, vont être à nouveau garnis selon une étiquette très stricte dans le type de meubles et leur aspect. Ainsi pour les souverains, le bois est obligatoirement doré.

Les bois peuvent être peints avec des couleurs claires, parfois rechampies d’or, gris pâle ou blanc. Mais si l’usage des bois indigènes, orme, if, noyer ou hêtre devient fréquent, il voisine avec l’acajou souvent orné de bronzes dorés.              

                La symétrie de décor, de construction et la prédominance de la ligne droite sont caractéristiques de ce style comme une certaine lourdeur, les meubles sont vite imposants. Mais cela est tempéré par des étoffes d’une grande richesse de couleurs souvent ornées de passementeries aux couleurs opposées. Ainsi les soieries lyonnaises produisent de somptueux damas ou gourgourans.

Les sièges Empire conservés sont très nombreux. Une chambre à coucher d’appartement impérial se composait de sièges, lit, commode, secrétaire, guéridon et, pour la garde-robe , chaise d’affaire (ou d’aisance), bidet et table de nuit. Dans le salon nous trouvons un canapé, deux bergères, quatre à douze fauteuils, chaises et tabourets de pieds. Quant à la salle à manger le modèle de chaise est simple avec des dossiers ajourés avec différents décors, l’assise en est souvent cannée ou couverte de crin.

                Le dossier est quasiment droit, carré comme l’assise, les pieds arrière sont épais, peu courbés et les pieds avant forment avec le support de l’accotoir une seule ligne décorative.

Le lit bateau devient de plus en plus fréquent, et le lit en corbeille apparaît. Ils sont accompagnés de « somnos », tables de nuit  carrées avec une plinthe qui vient cacher les roulettes.

Les meubles de rangements comme les secrétaires ou les commodes gardent une forme simple et architecturée. Les tiroirs des commodes masquent la traverse qui les sépare mais souvent il existe des vantaux qui les rapprochent de petites armoires. Les secrétaires sont droits, imposants, et un abattant dévoile un caisson pour ranger les papiers, et une série de petits tiroirs dont certains à secrets.

Les consoles sont très présentes, servant à poser les candélabres pour l’éclairage des pièces, leurs lignes sont droites et souvent enrichies de bronzes.

Le guéridon est composé d’un pied central ou d’un tripode, et le diamètre d’un dessus de marbre est facilement d’un mètre.Mais un plus petit peut servir de table à déjeuner. Ils sont très utilisés, et existent là aussi encore en grand nombre.

Ce style invente un grand miroir pour se voir en pied : la psyché qui peut être richement ornée.

                Enfin les petits meubles apparus aux styles précédents sont toujours très appréciés, jardinières, « athéniennes en lavabo », petites tables rectangulaires : vide-poches, table à dessiner, table à ouvrage. Leur ligne souple, en bois clair assurera une continuité en ce style Empire et le suivant : le style de la Restauration.

                                                                                                                                                       Jeanne de Thuringe

Les styles Directoire et Consulat

             La révolution française crée un bouleversement sans précédent et la vente des biens des émigrés profite à une population nouvellement enrichie, tandis que ceux-ci, obligés de vivre modestement du fait de tout ce renversement,  habitent en ville et de plus en plus dans des appartements. C’est l’époque où les immeubles de rapport de plusieurs appartements répartis par niveaux, avec des commodités à chaque étage, se multiplient.

          Les meubles vont être désormais fabriqués dans des ateliers où sont travaillés bois, sculpture, dorure, bronzes. Cela résulte de l’abolition des corporations par la loi Le Chapelier de 1791, qui permet donc à un même artisan de pratiquer plusieurs activités. Le niveau de compétences reste le même car tous ont été formés sous l’Ancien Régime. Par contre l’estampille n’est plus obligatoire.

          Imiter l’antique est le grand défi dans la fabrication des meubles, c’est ainsi que l’on voit apparaître les sièges « curule » et des bronzes d’ornement représentant des sphinx ou sphinges, des bustes coiffés à l’égyptienne, des pattes, des têtes ou mufles de lions également, des masques ou des chimères ailées.

L’acajou, récemment venu suivant la mode anglaise, va être très utilisé, mais le plus souvent en placage, du fait de son coût très important. C’est l’époque où apparaît le sciage mécanique, qui va permettre de réduire son épaisseur et d’en tirer toutes les facettes.

          Le blocus continental de 1806 interdit d’importer des bois exotiques, mais il faudra plusieurs années pour finir le stock très important qui en avait été fait. Alors les bois produits en France retrouveront un intérêt : loupe d’orme, frêne, platane, if réservé aux meubles de grand prix.

          Le Directoire (1795-1799):

          Les meubles sont assez rares sous la Révolution, du fait des évènements. Ils sont surtout remarquables par les attributs révolutionnaires : pique, bonnet phrygien, leurs formes restent celles du règne de Louis XVI.

          Peu à peu les dossiers rectangulaires des sièges s’enroulent vers l’arrière (en crosse), les pieds hauts et fins sont différents à l’avant et l’arrière où ils sont courbés, « en sabre ». La ceinture est peu décorée et le support d’accotoir est dans le prolongement des pieds.

          Ils sont en acajou, ou en bois peint en couleur très claire, voire blanche.

Les lits de repos connaissent beaucoup de succès par leur ressemblance avec les lits antiques. Certains lits sont démontables (campagnes militaires) et pour cela sont en acier, mais d’autres dans cet alliage seront très ornés et destinés aux chambres à coucher.

          Les commodes ou secrétaires sont dans la lignée du style précédent, souvent en acajou, avec un décor rectiligne et sobre.

          Les petits meubles utilitaires que nous avions déjà rencontrés continuent à être très demandés et le métal permet de créer de petits guéridons très fins, inspirés des tripodes antiques.

          La salle à manger étant devenue une pièce permanente, divers meubles comme les consoles dessertes, rafraichissoirs y prennent place. La table se dote de rallonges pour accueillir de nombreux convives.

          Le Consulat (1799-1804)

          Les dates retenues pour ce style ne sont pas strictes, empiétant un peu sur la période précédente. Les bois clairs sont beaucoup utilisés comme le citronnier ou l’amarante, même si la plupart des meubles sont en acajou. Des motifs en ébène, étain, os, ivoire ou cuivre y sont incrustés. Les formes inspirées de l’antique sont toujours présentes.

          Le dossier des sièges n’est pas toujours garni d’étoffe et le bois en est donc ajouré, ou découpé à grille.

          La forme nouvelle qui se prolongera sous l’Empire est celle du pied avant et support d’ accotoir ne formant qu’une seule ligne. Une figure égyptienne le plus souvent  terminée au sol par des griffes de lion est très fréquente.

          La forme gondole apparaît sur des petites bergères.

          Les tissus employés sont unis avec des tons vifs et clairs inspirés des fresques romaines, et souvent soulignés de broderies ou galons noirs.                             

Les lits sont toujours prévus pour être parallèles au mur avec donc une seule face ornée.

dont le décor est en rapport avec les symboles de la nuit et de l’amour. La table de nuit est faite pour être vue de face en forme d’autel antique ou de piédestal.

             Les portes des commodes dissimulent les tiroirs, et les secrétaires tout comme elles, sont soutenus par des pieds de fauve. Pieds de fauve que l’on retrouve en jarret, ou pieds tournés sur les bureaux, simples plateaux recouverts de cuir vert.

             Les petits guéridons toujours inspirés de modèles antiques  deviennent aussi vide-poches, table à ouvrage, « lavabo » avec une cuvette en porcelaine ou argent pour se laver les mains. Certains ébénistes réussissent à faire des pieds très fins en bois ressemblant à du bronze.

             Un ébéniste comme Riesener avait sous Louis XVI fabriqué plusieurs meubles à secrets avec des mécanismes très ingénieux. La vogue en sera encore plus grande sous le Consulat (et l’Empire) en raison des secrets d’Etat à conserver. Ainsi, à son exemple, Biennais et Mansion concevront des secrétaires, commodes ou malles de voyage avec une multitude de cachettes, de tiroirs secrets, ou des malles de voyage pour les campagnes militaires. La maison Hermès possède encore celle faite pour Cambacérès avec coffre-fort intégré, image ci-dessous…

             Ces « artistes » seront toujours honorés par Napoléon sous l’Empire dont le style sera plus lourd, magnifiant la puissance du régime.                          

                                                                                                                                                         Jeanne de Thuringe