“Decora lux aeternitatis” Alessandro Salvolini

Notre citation pour juillet et août :

« Tes prescriptions sont le sujet de mes chants, dans le lieu où je suis un étranger. »

Psaume 119 – Zain

Alessandro Salvolini, moine franc*iscain né aux environs de 1700, est originaire de Cervia, non loin de Ravenne, mort vers 1770. Ce compositeur fut formé au Couvent d’Assise, probablement à l’école du premier organiste.

Il fut maître de chapelle à Saint-François de Bologne, vers 1720 et maître de chapelle de la cathédrale de Ravenne de 1723 à 1760. Il composa de nombreuses œuvres reconnues, entre 1724 et 1732.

Ce « Decora lux Aeternitatis », hymne pour la fête des saints apôtres Pierre et Paul, à l’origine mélodie grégorienne, est ici harmonisé dans une inspiration baroque caractéristique de l’Italie de cette époque.

Decora lux aeternitatis, auream
Diem beatis irrigavit ignibus,
Apostolorum quae coronat Principes,
Reisque in astra liberam pandit viam.

La toute belle lumière de l’éternité
Baigne de ses feux bienheureux

le jour d’or
Qui couronne les princes des Apôtres
Et ouvre aux pécheurs le chemin du ciel.

 

Mundi magister atque caeli Janitor,
Romae parentes arbitrique gentium,
Per ensis ille hic per crucis victor necem
Vitae senatum laureati possident.

Le Docteur du monde et le Portier du ciel,
Pères de Rome et arbitres des nations,
L’un par la mort du glaive,

l’autre par celle de la croix,
Couronnés de lauriers

prennent place au sénat éternel.

 

O Roma felix, quae duorum Principum
Es consecrata glorioso sanguine ;
Horum cruore purpurata ceteras
Excellis orbis una pulchritudines.

O heureuse Rome, qui fut consacrée
Par le sang glorieux de ces deux princes,
Empourprée de leur sang, tu l’emportes
En beauté sur toute autre ville dans le monde.

Sit Trinitati sempiterna gloria,
Honor, potestas atque jubilatio
In unitate quae gubernat omnia,
Per universa saeculorum saecula. Amen

Gloire éternelle, honneur, puissance
Et jubilation à la Trinité
Qui dans l’unité gouverne toutes choses
Tout au long des siècles et des siècles. Amen

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Ombre légère…

Dinorah, ou le pardon de Ploërmel

Notre citation pour mai et juin :                                      

                          « Vu le soin ménager dont travaillé je suis,

Vu l’importun souci qui sans fin me tourmente,
Et vu tant de regrets desquels je me lamente,
Tu t’ébahis souvent comment chanter je puis. »

Joachim du Bellay – Les Regrets (1558)

 

Ombre légère qui suit mes pas,

Ne t’en va pas ! Non, non, non !

Fée ou chimère, qui m’est si chère,

Ne t’en va pas, non, non, non !

Courons ensemble, j’ai peur,

Je tremble quand tu t’en vas loin de moi !

Ah ! Ne t’en va pas !

 

A chaque aurore je te revois !

Ah ! reste encore, danse à ma voix !

Pour te séduire, je veux sourire, je veux chanter !

Approche-toi !

Viens, réponds-moi, chante avec moi !

 

Ecoute bien, Ah ! Réponds ! Ah ! c’est bien.

Ah (trilles) ….

La la la (trilles)

Ombre légère …

 

Sais-tu bien qu’Hoël m’aime, (bis)

Et qu’aujourd’hui même

Dieu va pour toujours,

Dieu va pour toujours bénir nos amours !

Le sais-tu ? Le sais-tu ? Le sais-tu ?

Mais tu prends la fuite ! Pourquoi me quitter ?

Quand ma voix t’invite, pourquoi me quitter ?

Pourquoi, pourquoi me quitter ?

La nuit m’environne

Je suis seule, hélas !

Ah ! Reviens, sois bonne ! Reviens, reviens, reviens !

Ah ! C’est elle ! Ah c’est elle,

Ah !  Méchante, est-ce moi que l’on fuit ?

 

Ombre légère…

La la la … (trilles)

Ah ! Danse ! Reste avec moi !

 

 

« Dinorah ou le pardon de Ploërmel » de Giacomo Meyerbeer, est un opéra comique, donné pour la première fois le 4 avril 1859. L’action se situe en Bretagne et met en scène une jeune fille, Dinorah, abandonnée par son fiancé Hoël. Dinorah en a perdu la raison. (Hoël reviendra et demandera pardon à Dinorah. Elle recouvrera la raison et ils se marieront).

 

L’extrait « de la folie » présenté ici, met en scène l’héroïne, lors d’un clair de lune, dialoguant avec son ombre et lui apprenant à chanter et à danser.

 

Cet air est célèbre, un véritable défi pour les soprani colorature : la folie doit être exprimée autant que les formidables performances vocales exigées. Un air des plus « redoutables » du répertoire de la musique française.

https://open.spotify.com/intl-fr/track/5V1yOYmsddYWjq1pqQrwxz

 

Forêts paisibles – Jean-Philippe Rameau

             « Être avec vous, Marie, en ce lieu où vous êtes.
Ne rien dire, regarder votre visage,
Laisser le cœur chanter dans son propre langage.
Ne rien dire, mais seulement chanter parce qu’on a le cœur trop plein,
Comme le merle qui suit son idée en ces espèces de couplets soudains. »

La Vierge à Midi – Paul Claudel

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Extrait des Indes Galantes  (1735), opéra ballet composé de quatre « entrées » (et non pas d’actes), les entrées n’ayant pas de rapport les unes avec les autres. Le thème de l’exotisme est traité dans chacune de ces entrées. L’opéra porte le nom générique d’« Indes », appliqué de manière assez fantaisiste à plusieurs pays dont celui de la Perse ou du Pérou… Et le très célèbre extrait proposé est d’ailleurs celui de la 3ème entrée  intitulée  « Les incas du Pérou ».

 

Mariam Matrem Virginem

Notre citation pour janvier et février :  

           « Le plus beau chant est celui qui contient le plus grand silence. »

Marie Noël, Notes Intimes

Mariam Matrem Virginem

Livre vermeil de Montserrat

Refrain :

 Mariam Matrem Virginem, attolite

Jesum Christum extollite, concorditer.

Accourez à Marie, Vierge et Mère

Venez à Jésus-Christ de même.

 

  1. Maria saeculi asilum, defende nos.

Jesu tutum refugium, exaudi nos.

Iam estis nos totaliter diffugium

totum mundi confugium realiter.

Marie, asile de notre monde, défendez-nous,

Jésus, notre seul refuge, exaucez-nous.

Vous êtes déjà pour nous exclusivement, le salut,

Le seul refuge que nous ayons en ce monde

  1. Jesu suprema bonitas verissima.

Maria dulcis pietas gratissima.
Amplissima conformiter sit caritas

ad nos quos pellit vanitas enormiter.

Jésus, suprême bonté, le plus véritable,

Marie, douce et de si généreuse pitié

Que votre charité soit égale en largesse

Pour nous que la vanité fait tant chuter.

 

  1. Maria Virgo, humilis te colimus,

Jesu desiderabilis, te querimus,

Et volumus mentaliter in superis

Frui cum sanctis Angelis pereniter.

Marie, humble vierge, nous vous honorons.

Jésus, si désiré, nous vous aimons

Et voulons de toute notre âme,

Nous réjouir avec les saint anges éternellement.

 

  1. Jesu, pro peccatoribus qui passus est,

Maria, sta pro omnibus, quae mater est,

Nam omnes nos labiliter subsistimus,

juvari unde petimus flebiliter.

Jésus, qui pour les pécheurs, êtes mort,

Marie debout pour nous, car elle est mère,

Nous ne subsistons en effet, que périlleusement,

Affligés, nous vous demandons votre assistance.

 

  1. Maria facta saeculis, salvatio.

Jesu damnati hominis, redemptio.

Pugnare quem viriliter per famulis

percussis duris iaculis atrociter. 

Marie, dans les siècles, notre Salut,

Jésus, condamné par les hommes, notre Rédemption

Combattu durement par ses serviteurs,

Frappé atrocement de dures verges.

https://open.spotify.com/search/Maria%20Matrem%20Virginem%20jordi%20savall

 

Music for a while – « Oedipus » 1692

Notre citation pour novembre et décembre :  

« Toute la nature me semble si pleine de Dieu :

le vent qui souffle dans les grands arbres,

les petits oiseaux qui chantent,

 le beau ciel bleu, tout cela me parle de Lui. »

Sœur Elisabeth de la Trinité

 

En ce mois de novembre, nous commémorons nos chers défunts avec l’Espérance du repos éternel pour eux, par la grâce de la miséricorde divine.

L’extrait choisi ici vient illustrer, a contrario, toute la violence des croyances antiques. Cette composition musicale de 1692, destinée à accompagner la pièce de Dryden et Lee, « Oedipus », nous évoque la figure d’Alecton, une des trois Erinyes ou « Furies » de la mythologie, chargées d’exécuter la sentence des juges. Alecton, la troisième des furies, ne laisse aucun repos aux criminels, elle ne respire que la vengeance. Elle est représentée armée de vipères, de torches et de fouets, avec la chevelure entortillée de serpents.

Ces déesses « Furies » de l’Antiquité étaient très respectées et même redoutées.  C’est à peine si l’on osait lever les yeux sur leurs statues…

Écrit initialement pour voix et continuo, le morceau existe avec de nombreux arrangements différents, notamment pour clavier seul, et pour violon et clavier.

Music for a while
Shall all your cares beguile.
Wond’ring how your pains were eas’d
And disdaining to be pleas’d
Till 
Alecto free the dead
From their eternal bands,
Till the snakes drop from her head,
And the whip from out her hands.

 

La musique un moment,
Trompera tous vos tourments.
Vous vous étonnerez de voir vos douleurs soulagées,
Et ne daignerez être satisfaits,
Jusqu’à ce qu’Alecto libère les morts
De leurs liens éternels ;
Jusqu’à ce que les serpents tombent de sa tête,
Et le fouet de ses mains.

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