Worthy is the Lamb – Le Messie – 1741

Notre citation pour mai et juin :

« La chanson est une flamme

Chante et te voilà content.

Toutes les ombres de l’âme

Se dissipent en chantant. »

Victor Hugo – Les chanson des rues et des bois – 1865

 

Chœur sur un extrait de l’Apocalypse

Georges Frédéric Haëndel

 

Worthy is the Lamb

That was slain,

And hath redeemed us to God

By His blood,

 

to receive power,

and riches,

and wisdom,

and strength,

and honour,

and glory,

and blessing.

 

Blessing and honour,

Glory and power, 

Be unto Him

That sitteth upon the throne,

And unto the Lamb,

For ever and ever.

Amen

Digne est l’agneau

Qui a été immolé

Et nous a rachetés à Dieu

Par son Sang,

 

De recevoir puissance

Et richesses

Et sagesse

Et force

Et honneur

Et gloire

Et louange.

 

Louange et honneur

Gloire et puissance

Soient à Celui

Qui est assis sur le trône

Et à l’Agneau

Pour les siècles des siècles.

Amen

Les sept paroles du Christ en Croix – Deuxième parole – César Franck

Notre citation pour mars et avril :  

« Le voyageur qui n’a rien, passera en chantant devant les voleurs »

Juvénal, (65-128) – Satires

Les sept paroles du Christ en Croix – Deuxième parole

 Oratorio créé en 1859 (publication posthume) pour chanteurs solistes, chœur et orchestre.

Devenu premier organiste titulaire à l’église Sainte-Clotilde de Paris, en 1858, César Franck le restera jusqu’à sa mort. Les compositions liturgiques sont d’ailleurs l’essentiel de son œuvre. Et cependant, ce magnifique oratorio ne fut redécouvert qu’en 1977. L’objectif du compositeur, selon ses indications manuscrites, était d’enrichir la méditation des fidèles durant la Semaine Sainte, en entrecoupant cette œuvre de lectures, prières ou méditations.

Deuxième parole :

Pater, dimitte illis :
non enim sciunt quid faciunt.

Père, pardonnez-leurs,
car ils ne savent pas ce qu’ils font.

Crucifixerunt Jesum et latrones,
unum a dextris et alterum a sinistris.
Jesus autem dicebat:

Ils crucifièrent Jésus et les larrons,
l’un à droite et l’autre à gauche,

Et Jésus disait :

Pater, dimitte illis :
non enim sciunt quid faciunt.

Père, pardonnez-leurs,
car ils ne savent pas ce qu’ils font.

Cum sceleratis reputatus est,
et ipse peccata multorum tulit,
et pro transgressoribus rogavit.

Il a été compté avec les criminels,
Il a porté lui-même les péchés de tous
et il a intercédé pour les pécheurs.

https://open.spotify.com/search/C%C3%A9sar%20Franck%3A%20Die%20Sieben%20Worte%20Christi%20Am%20Kreuz

Nisi Dominus

Notre citation pour janvier et février :  

« Oh grand feu plein d’ardeur et vous froidure, bénissez le Seigneur

Tous ensemble, bénissez le Seigneur

Louez le, chantez le dans les siècles »

Cantique des trois enfants dans la fournaise

Livre de Daniel (3, 51-90)

Motet RV 608  sur le psaume 127 – 1716

Voici un psaume caractéristique de l’abandon à la Providence, qui donne à Dieu la direction de notre existence en laissant la priorité aux desseins divins. En toute confiance.

Nisi Dominus ædificaverit domum

in vanum laboraverunt, qui ædificant eam 

nisi dominus custodierit civitatem

frustra vigilat qui custodit eam.

 

Vanum est vobis
Ante lucem surger :
Surgite postquam sederitis
Qui manducatis panem doloris.

 

Cum dederit dilectis suis somnum
Ecce hæreditas Domini filii :
Merces fructus ventris.
Sicut sagittæ in manu potentis :
Ita filii excussorum.
Beatus vir qui implevit
Desiderium suum ex ipsis :
Non confundetur cum loquetur
Inimicis suis in porta.

Gloria Patri et Filio et Spiritui Sancto

Sicut erat in principio, et nunc et semper.

 

Si le Seigneur ne bâtit la maison,

Ceux qui la bâtissent travaillent en vain,

Si le Seigneur ne garde la cité,

celui qui la garde veille en vain.

 

En vain vous levez-vous

Avant l’aube

Levez-vous après avoir pris votre repos

Vous qui mangez le pain de la douleur ;

 

Dieu donne le sommeil à ses bien-aimés ;

L’héritage du Seigneur, ce sont les enfants ;

Une récompense d’en haut

Que les fruits d’un sein fécond.

Comme les flèches dans la main du guerrier

Ainsi sont les fils des exilés.

Heureux l’homme qui en a selon ses désirs.

Il ne sera pas confondu quand il répondra

A ses ennemis à sa porte.

 

Gloire soit au Père, au Fils et au Saint-Esprit

Comme il était au commencement, maintenant, et toujours.

Nisi Dominus (Psalm 126), RV 608: 1. « Nisi Dominus » (Allegro) • Antonio Vivaldi, Andreas Scholl, Australian Brandenburg Orchestra, Paul Dyer

 https://open.spotify.com/album/1aax2xvWBA7z6DnhONGG8E 

(pistes 1 à 9)

 

 

La Passacaglia della vita (La passacaille de la vie)

Notre citation pour novembre et décembre :  

« “Si tu veux savoir ce que nous croyons, viens voir ce que nous chantons « “

Saint Augustin

Le texte de cette passacaille (danse ancienne), quelque peu désespéré, est mis en relief par l’accompagnement cadencé des instruments. Le propos du compositeur semble vouloir étourdir le danseur comme s’il souhaitait lui faire oublier le tragique de l’existence… Car Landi n’évoque ici aucune perspective de Salut. Néanmoins ce texte peut être médité comme un avant – propos à une réflexion chrétienne sur notre vie.

La Passacaglia della vita (La passacaille de la vie)

Attribuée à Stefano Landi

Oh come t’inganni

se pensi che gl’anni

non han da finire,

bisogna morire. (3)

Oh, comme tu te leurres

si tu penses que les années

ne doivent pas finir ;

il faut mourir.

 

 È un sogno la vita

che par sì gradita,

è breve gioire,

bisogna morire

Non val medicina,

non giova la china,

non si può guarire,

bisogna morire (3)

La vie est un rêve

qui semble si doux,

c’est court de se réjouir ;

il faut mourir.

À rien ne sert la médecine,

inutile est la quinine,

on ne peut pas guérir ;

il faut mourir.

 

Non vaglion sberate,

minarie, bravate

che caglia l’ardire,

bisogna morire.

Dottrina che giova,

parola non trova

Che plachi l’ardire,

bisogna morire (3)

Rien ne valent regrets,

bravades, menaces,

Se fige l’audace ;

il faut mourir.

Doctrine apprise

ne trouve pas le mot

qui apaise nos peurs ;

il faut mourir.

 

Non si trova modo

di scoglier ‘sto nodo,

non val il fuggire,

bisogna morire.

Commun’è statuto,

non vale l’astuto

‘sto colpo schermire,

bisogna morire. (3)

Il n’y a pas moyen

de défaire ce nœud,

Ne vaut pas la peine de fuir,

il faut mourir.

Commun est le sort,

L’astuce ne sert pas à

se prémunir de ce coup,

il faut mourir.

 

La morte crudele

a tutti è infedele,

ognuno svergogna,

morire bisogna.

È pur o pazzia

o gran frenesia,

par dirsi menzogna,

morire bisogna.(3)

La mort cruelle

à tous est infidèle,

Honte à chacun ;

Mourir, il le faut.

C’est aussi de la folie

ou une grande frénésie

de se dire des fariboles ;

Mourir, il le faut (3)

 

Si more cantando,

si more sonando

la Cetra, o Sampogna,

morire bisogna.

Si muore danzando,

bevendo, mangiando ;

con quella carogna

morire bisogna (3)

On meurt en chantant,

on meurt en jouant

la Cithare, ou Cornemuse ;

Mourir, il le faut.

On meurt en dansant,

en buvant, en mangeant ;

avec cette misérable chair

Mourir, il le faut (3).

 

I Giovani, i putti

e gl’Huomini tutti

s’hann’a incenerire,

bisogna morire.

I sani, gl’infermi,

i bravi, gl’inermi

tutt’hann’a finire,

bisogna morire

 

Les Jeunes, les enfants

et tous les hommes,

Doivent retomber en poussières,

il faut mourir.

Les sains, les infirmes,

les bons, les faibles

tous doivent finir ;

il faut mourir.

 

E quando che meno

ti pensi, nel seno

ti vien a finire,

bisogna morire.

Se tu non vi pensi

hai persi li sensi,

sei morto e puoi dire :

bisogna morire ….

Et lorsque tu y penses

Le moins, en ton âme

tu viens à finir,

il faut mourir.

Si tu n’y penses pas,

tu as perdu la raison,

tu es mort et tu peux dire :

il faut mourir.

 

Salut, demeure chaste et pure – Faust

 

Mon Dieu …

Donne de quoi chanter à moi pauvre poète

Pour les gens pressés qui vont, viennent, vont

Et qui n’ont pas le temps d’entendre dans leur tête

Les airs que la vie et la mort y font.

Marie Noël

La rentrée des classes voit le retour à la maison, de la famille plus ou moins enthousiasmée à l’idée de reprendre le labeur quotidien. Mais généralement, les murs familiers sont retrouvés avec grand plaisir.

Deux extraits musicaux qui traitent du thème de la maison, avec poésie et nostalgie.

 

Salut, demeure chaste et pure

Faust

Opéra en cinq actes, création du Théâtre Lyrique en 1859. Opéra inspiré de l’œuvre de Goethe (« Faust »).

Le Docteur Faust, âgé, veut en finir avec la vie, le Diable lui propose de lui rendre sa jeunesse en échange de son âme. Le thème du salut de l’âme sera ensuite évoqué tout au long de l’opéra. L’objet de la passion du Docteur Faust, Marguerite, sera sauvée grâce à sa prière, et l’opéra se termine aussi par la vision du Docteur Faust en prières.

Ce thème, largement utilisé dans la littérature, le théâtre, est ici dramatisé et romantisé à l’extrême, avec l’incohérence propre au XIXème siècle. N’en savourer donc que les meilleurs extraits comme celui-ci qui constitue une partie du répertoire ordinaire des grands ténors.

A l’acte III, le Docteur Faust se trouve dans le jardin de Marguerite et chante cette cavatine (courte pièce vocale pour soliste ne comportant qu’une ou deux sections sans reprise) où l’objet de son amour et sa maison s’identifient l’une l’autre.

Salut, demeure chaste et pure

Salut, demeure chaste et pure

Où se devine la présence

D’une âme innocente et divine

Que de richesse en cette pauvreté
En ce réduit, que de félicité
Que de richesse
Que de richesse en cette pauvreté,
En ce réduit, que de félicité

 

O Nature
C’est là que tu la fis si belle,
C’est là que cette enfant
A dormi sous ton aile
A grandi sous tes yeux

Là, que de ton haleine
Enveloppant son âme
Tu fis avec amour épanouir la femme
En cet ange des cieux


C’est là ! Oui ! C’est là !

Salut, demeure chaste et pure
Salut, demeure chaste et pure
Où se devine la présence
D’une âme innocente et divine

Salut !
Salut, demeure chaste et pure
Où se devine la présence
D’une âme innocente et divine