Les Saisons (Die Jahreszeiten) – L’automne – Oratorio profane (1799-1801) – Joseph Haydn

Notre citation pour septembre et octobre :

Le plus bel instrument, le plus vieux, le plus vrai, la seule origine à laquelle notre musique doit son existence, c’est la voix humaine ». Richard Wagner (1813 – 1883).

 Les Saisons (Die Jahreszeiten) – L’automne – Oratorio profane (1799-1801) – Joseph Haydn

Trio (Simon, Hanne et Lukas) avec chœur

(Texte tiré d’un poème de Thomson, c’est une vision « déiste » de la nature et du travail qui peut néanmoins nous inciter à bénir nos occupations et à rendre grâce à Dieu d’être propre à les accomplir).

Simon :

So lohnet die Natur den Fleiß;

ihn ruft, ihn lacht sie an,

ihn muntert sie durch Hoffnung auf,

ihm steht sie willig bei;

ihm wirket sie mit voller Kraft.

Ainsi la nature récompense le labeur ;

elle le sollicite, elle lui sourit,

elle l’encourage par l’espérance,

elle l’assiste de bonne grâce,

elle agit en sa faveur de toutes ses forces.

 

Hanne, Lukas :

Von dir, o Fleiß, kommt alles Heil.

Die Hütte, die uns schirmt,

die Wolle, die uns deckt,

die Speise, die uns nährt,

ist deine Gab’, ist dein Geschenk.

De toi, ô ! labeur, vient tout salut.

La chaumière qui nous abrite,

la laine qui nous habille,

les aliments qui nous nourrissent,

sont ton don, sont ton cadeau.

 

Hanne, Lukas, Simon :

O Fleiß, o edler Fleiß!

 Von dir kommt alles Heil.

O ! labeur, ô ! noble labeur !

De toi vient tout salut.

 Hanne :

Du flößest Tugend ein,

und rohe Sitten milderst du.

Tu inspires la vertu

et tu adoucis les mœurs grossières.

Lukas :

Du wehrest Laster ab

und reinigest der Menschen Herz.

Tu préserves du vice

et purifies le cœur de l’homme.

 Simon :

Du stärkest Mut und Sinn

zum Guten und zu jeder Pflicht.

Tu renforces le courage

et le sens du bien et du devoir.

  Hanne, Lukas, Simon avec Chœur :

 O Fleiß, o edler Fleiß,…    

O labeur, ô ! noble labeur…

https://www.youtube.com/watch?v=Il7QFtUYXBo

 

 

Inviolata

Notre citation pour juillet et août :

« Je chanterai, même lorsqu’il me faudra cueillir mes fleurs au milieu des épines et mon chant sera d’autant plus mélodieux que les épines seront longues et piquantes. »

Sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus

Manuscrits autobiographiques, Pensées 1

 Inviolata

Hymne à la Très Sainte Vierge

Pour cette fête de l’Assomption, je vous propose cette fois-ci la simplicité si pure et si grande du grégorien. Cet hymne date du XIème siècle. Si certains d’entre vous en souhaitent d’autres versions, vous pouvez écouter celui de Josquin des Près ou de Marc-Antoine Charpentier. Pour ma part, je n’ai rien trouvé de supérieur à celui que je vous livre.

  1. Inviolata, integra, et casta es Maria,

quæ es effecta fulgida cæli porta. 
Vous êtes sans tache, chaste et virginale, ô Marie.

Vous êtes devenue la porte éclatante du Ciel.

  1. O Mater alma Christi carissima,

suscipe pia laudum præconia.
O Sainte Mère du Christ, qui nous êtes si chère,

recevez la pieuse louange de nos chants.

  1. Te nunc flagitant devota corda et ora,

nostra ut pura pectora sint et corpora. 
Nos cœurs et nos lèvres vous prient avec dévotion 
pour que soient purs nos corps et nos âmes.

  1. Tua per precata dulcisona,

nobis concedas veniam per sæcula. 
Par vos prières si douces,
obtenez-nous le pardon pour l’éternité.

 

  1. O benigna ! O Regina !O Maria,

quæ sola inviolata permansisti. 
O très bonne ! ô Reine ! ô Marie,
qui, seule, êtes demeurée sans tache !

 

 https://www.jubilate-deo.com/2018/05/13/le-chant-a-marie-29-inviolata

 

 

Parle-moi de ma mère

Notre citation pour mai et juin :

« Sache donc cette triste et rassurante chose que nul,

Coq du matin ou Rossignol du soir, n’a tout à fait le chant qu’il rêverait d’avoir ! »

Edmond Rostand ; Chantecler, IV, 6 (1904)

Afin de participer à notre manière, à la fête de toutes les mamans …

Parle-moi de ma mère

Carmen – Georges Bizet (1838-1875)

José : Parle-moi de ma mère ! Parle-moi de ma mère!
Micaëla : J’apporte de sa part, fidèle messagère, cette lettre…
José : Une lettre!
Micaëla : Et puis un peu d’argent, pour ajouter à votre traitement. Et puis…
José : Et puis ?…
Micaëla : Et puis… vraiment je n’ose… Et puis… et puis, encore une autre chose
qui vaut mieux que l’argent ! et qui, pour un bon fils aura sans doute plus de prix.
José : «Cette autre chose, quelle est-elle ? Parle donc …
Micaëla : Oui, je parlerai. Ce que l’on m’a donné, je vous le donnerai.
Votre mère avec moi sortait de la chapelle, et c’est alors qu’en m’embrassant :
Tu vas, m’a-t-elle dit, t’en aller à la ville ; la route n’est pas longue ; une fois à Séville,
Tu chercheras mon fils, mon José, mon enfant ! (bis)
Et tu lui diras que sa mère songe nuit et jour à l’absent,
qu’elle regrette et qu’elle espère, qu’elle pardonne et qu’elle attend.
Tout cela, n’est-ce pas, mignonne, de ma part tu le lui diras ;
et ce baiser que je te donne, de ma part, tu le lui rendras.
José : Un baiser de ma mère !

Micaëla : Un baiser pour son fils!…
José : Un baiser de ma mère !
Micaëla : Un baiser pour son fils!… José, je vous le rends comme je l’ai promis !
José : Ma mère, je la vois! Oui, je revois mon village !
O souvenirs d’autrefois ! doux souvenirs du pays!
O souvenirs du pays ! O souvenirs chéris !
O souvenirs! O souvenirs chéris,
Vous remplissez mon cœur de force et de courage!
O souvenirs chéris! Ma mère, je la vois, je revois mon village !

Micaëla : Sa mère, il la revoit ! Il revoit son village!
O souvenirs d’autrefois ! Souvenirs du pays !
Vous remplissez son cœur de force et de courage !
O souvenirs chéris ! Sa mère, il la revoit, il revoit son village !
José : (les yeux fixés sur la manufacture, à lui-même)
Qui sait de quel démon j’allais être la proie !
Même de loin, ma mère me défend, et ce baiser qu’elle m’envoie,
ce baiser qu’elle m’envoie, écarte le péril et sauve son enfant !
Micaëla Quel démon? quel péril ? je ne comprends pas bien … Que veut dire cela ?
José : Rien ! Rien ! Parlons de toi, la messagère ; Tu vas retourner au pays ?
Micaëla : Oui, ce soir même … Demain je verrai votre mère.
José : Tu la verras! Eh bien! tu lui diras :

Que son fils l’aime et la vénère et qu’il se repent aujourd’hui.

Il veut que là-bas sa mère soit contente de lui !
Tout cela, n’est-ce pas, mignonne, de ma part, tu le lui diras!
Et ce baiser que je te donne, de ma part, tu le lui rendras ! (Il l’embrasse).
Micaëla : Oui, je vous le promets… de la part de son fils, José, je le rendrai, comme je l’ai promis.

https://open.spotify.com/search/results/parle-moi%20de%20ma%20m%C3%A8re%20

Piangete occhi, piangete

Piangete occhi, piangete

Notre citation pour mars et avril :

«  Tel me chante au matin, qui me drape le soir ;

Lorsque l’ode a dit blanc, l’épigramme dit noir. »

 » L’homme qui souffle le froid et le chaud  »   VIe s.
av. J.-C. Ésope

Piangete occhi, piangete

Pleurons la Passion de Notre-Seigneur

Oratorio pour la semaine sainte -1640 – Lamento de Sainte Marie-Madeleine

  Domenico Mazzocchi (1592-1665)

Domenico Mazzocchi est un compositeur baroque italien, de musiques d’opéras mais aussi  liturgiques (motets et oratorios).

La « lirone », lyre de gambe (9 à 16 cordes) accompagne ce morceau.        

Piangete occhi, piangete,                               Pleurez mes yeux, pleurez,

Non più gli altrui rigori,                                 Non plus pour d’autres souffrances,

O dolor mio,                                                   O ma douleur,

Ma il dolor del mio Dio,                                  Mais pour la douleur de mon Dieu,

Che del mio pianto ha sete.                           Qui de mon pleur a bu.

Piangete occhi, piangete.                               Pleurez mes yeux, pleurez.

Deh, non piangete più la feritate                  Oh, ne pleurez pas pour les souffrances                 

Di terrena beltate,                                         des beautés terrestres,

Piangete la pietà, l’amor di lui                       Pleurez sa bonté, son amour,

Qhe langue, (oh Dio) per cui ?                       Qui languit (Oh mon Dieu, pour qui ?)

Langue perché di mia salute a sete.             Il languit parce qu’il a soif de mon salut

Piangete occhi, piangete.                               Pleurez mes yeux, pleurez.

Non piangete d’Amor l’arco mortale,             Ne pleurez l’arc mortel d’amour

Ma quell’arco vitale                                       mais cette arche de vie

Di quelle braccia aperte,                               de ces bras ouverts,

Arco pietoso, e forte,                                      l’arche salutaire et forte,

Che saettò la morte con ferità,                      que la mort frappe avec cruauté,

onde voi salute avrete.                                  afin que vous puissiez obtenir le salut.

Piangete occhi, piangete.                               Pleurez mes yeux, pleurez.

Non piangete gli strali,                                  Ne pleurez pas les flèches                            

Ond’empio amor terreno                                dont j’ai demandé l’amour terrestre

Già mi trafisse il seno.                                   Qui m’ont déjà traversé la poitrine.

Questi piangete, ohimè, chiodi pungenti      Pleurez celles, hélas, qui comme des ongles griffent

Delle piante innocenti.                                  La plante innocente.

Avventar questi strali                                    Ces flèches sont

Vostre colpe mortali                                       vos fautes mortelles

Voi, voi gli Arcieri siete,                                 Vous, c’est vous qui êtes les archers.

Piangete occhi, piangete.                               Pleurez mes yeux, pleurez.

                                                                       …/…

L’oratorio se poursuit encore pendant plusieurs minutes… mais la place manque pour  reproduire ces paroles in extenso. On peut facilement les retrouver. Mazzocchi s’épanche sur l’amour humain, objet de tant de lamentations, au détriment de l’Amour divin si peu pleuré.

La jument de Michao

https://open.spotify.com/search/results/La%20jument%20de%20Michao

Un air ancestral, du terroir, que l’on chante « comme cela nous chante », en le faisant durer plus ou moins longtemps. Excellent pour alterner des chœurs d’enfants et/ou d’adultes, ou composer un canon. Très entraînant. Il faut commencer lentement et accélérer le rythme.

(1) C’est dans dix ans je m’en irai
J’entends le loup et le renard chanter (bis)

J’entends le loup, le renard et la belette
J’entends le loup et le renard chanter (bis)

 (2) C’est dans neuf ans je m’en irai
La jument de Michao et son petit poulain

A passé dans le pré et mangé tout le foin (bis)

L’hiver viendra les gars, l’hiver viendra
La jument de Michao, elle s’en repentira (bis)

C’est dans huit ans, comme au (1)
C’est dans sept ans , comme au (2)

C’est dans six ans, comme au (1)
C’est dans cinq ans, comme au (2)

C’est dans quatre ans
C’est dans trois ans,
etc …