L’apostolat

Ma chère Bertille,

 En cette année jubilaire, je voudrais te parler aujourd’hui de l’apostolat. Je devine que tu me répondras que c’est un exercice réservé aux prêtres ou à ceux qui font le catéchisme et que tu ne t’en trouves ni l’envergure, ni la vocation, ni l’envie…

Il me semble que tu fais erreur sur cette notion. En effet, ne crois-tu pas que quand on aime quelqu’un, on a envie d’en parler à tout le monde et de prouver cet amour ? Alors, ma question est importante : es-tu heureuse d’être chrétienne ? Aimes-tu ton Dieu en vérité ? Crois-tu en l’Eglise, Une, Sainte, Catholique et Apostolique ? J’entends d’ici ta réponse : « Bien sûr ! Mais quel rapport avec l’apostolat ? »

Avec Louis Veuillot, je te dirais : « Dès que nous avons une âme, nous avons charge d’âmes. » L’apostolat n’est donc pas un devoir facultatif, au contraire, il oblige tous les chrétiens. En effet être apôtre, qu’est-ce sinon entrer dans le grand domaine des préoccupations divines, adopter en quelque sorte en plus de nos petits soucis personnels, le grand souci, si l’on peut dire, du Dieu paternel qui désire tant le bonheur de ses créatures ? Avec Lui, voir le nombre des âmes en détresse et s’évertuer à leur faire connaître la vérité qui les sauvera, car celui qui aime Dieu est forcément apôtre.

Je sais que tu réponds volontiers aux appels de dons et aux demandes d’aides matérielles, mais à quoi nous servirait d’être chrétiens si nous nous bornions à cette charité pourtant si belle que j’appellerais – sans aucune intention de la rabaisser – la charité laïque. Prends garde cependant à ne pas consacrer trop de temps à un combat qui ne se revendique pas de Dieu, alors que tu sais que Lui seul donnera la victoire. Puisque tu possèdes cette joie réelle de connaître la paternité de Dieu sur les âmes, ne peux-tu pas alors la partager avec ceux qui ne la connaissent pas ?

Commençons par définir les mots ; ne confonds pas l’apostolat avec « les œuvres ». L’Eglise a organisé les méthodes officielles pour éclairer et aider les âmes à mieux aimer Dieu : catéchisme, conférence Saint Vincent de Paul, visite aux malades, chorale, service de Messe, cercle d’études, maraude et tant d’autres ! Ce sont des moyens excellents pour faire pénétrer la vérité dans les âmes, les aider à mieux prier et connaître Dieu. Il est excellent d’y participer car c’est en donnant qu’on reçoit.

Mais être apôtre, ce n’est pas seulement cela, c’est avoir le souci permanent de toutes les âmes qui nous entourent. C’est l’affaire de toute la journée et de toute la vie ! Être apôtre, c’est rayonner, comme malgré soi, à travers tous les actes de la vie. Être apôtre, c’est faire qu’en te regardant vivre on croit en la force conquérante du christianisme. C’est un idéal qui peut s’incarner dans les âmes à 10 ans, à 40, comme à quatre-vingt-sept ans !  L’apostolat ne demande ni loisirs, ni maturité particulière, il demande seulement des êtres assez énergiques pour vivre toujours conformément à leur idéal.

Qui dira assez la force de l’exemple ? Les mots, on les réfute ; les théories, on les discute ; les opinions on les conteste par d’autres ; en revanche, toute personne loyale accepte les faits presque sans difficulté. Une belle âme fera plus par son rayonnement que par toutes les démonstrations. Que tu le veuilles ou non, tu vis sous les yeux des autres à chaque minute, et tu as une possibilité d’apostolat bien facile, même sans y penser, en vivant ta vie au rythme de ta conscience chrétienne qui s’efforce de réaliser l’idéal évangélique !

Ne dis pas à ton amie : « sois bonne ! » Mais toi, sois souriante, prête à servir sans mauvaise humeur, oublieuse de toi-même, songeant aux autres avec toutes les délicatesses que peut montrer une grande âme.

Ne dis pas : « Reste pure », mais montre comment on l’est, sans fausse honte, hardiment et sans long discours. Passe au milieu des tentations mauvaises, les yeux levés plus haut, dédaigneuse de ce qui est laid et bas, et montre l’exemple par tes tenues dignes d’être portées par une catholique.

Ne dis pas : « Fais ton devoir ! » mais réalise le tien avec bonne humeur et conscience, si ennuyeux, si monotone et si difficile soit-il.

Ne dis pas : « Pardonne ! » mais accomplis ce redoutable précepte en pardonnant toi-même avec le sourire toutes les petites ou grandes misères que l’on peut te faire.

Ne dis pas : Sois pieuse ! » mais qu’on te voie recueillie à l’église afin qu’on sache qu’on peut être une ardente chrétienne, en tenue décente et avec la tête couverte, en même temps qu’une fille joyeuse et pleine d’entrain, pas du tout « coincée »…

Ne dis pas…. Mais sois, et agis !

Les cœurs ont des paroles muettes qui se prononcent dans le silence avec une portée bien supérieure aux grands discours.

Tu auras prouvé ainsi que l’idéal existe et qu’il est possible de le vivre puisque tu le pratiques. Tu auras démontré alors l’existence de la vérité à laquelle tu crois. Tu auras soutenu les âmes faibles qui n’osent pas montrer ce qu’elles sont, tuées par le respect humain. Voilà la force de cet apostolat !  C’est aussi le plus difficile aujourd’hui parce qu’il demande à la vraie chrétienne d’être profondément convaincue et assez courageuse pour vivre chaque minute en accord avec ses convictions.

Laisse-moi enfin former un dernier vœu : puissions-nous servir Notre-Seigneur tout au long de nos journées afin d’entendre souvent ce merveilleux témoignage qu’un converti rendait à l’un de mes amis : « Avant de le connaître, je ne croyais pas au Christ, mais depuis que je l’ai vu vivre, je ne peux plus douter de la divinité de Celui qui peut inspirer un tel comportement. »

Voilà, ma chère Bertille, ce que je voulais te dire aujourd’hui afin que tu comprennes quelle doit être la vie de celle qui récite chaque jour fidèlement son « CREDO ».

Je te souhaite un bel été, bien apostolique, sous le regard de Notre-Dame, et je t’embrasse affectueusement,

Anne

 

Reine de l’Eglise

Rome, la Rome qui se confond avec l’Eglise, celle qui a été fondée par Notre-Seigneur, est comme une maison ou vivent les enfants, autour d’une mère dont le cœur veille sur chacun et met tout en ordre chez elle.

Cette mère, c’est Notre-Dame, qui garde sa maison, l’orne, et la rend accueillante, comme la femme le fait pour son foyer dont elle est la reine, car elle est

Reine de l’Eglise.

 Au pied de la croix, Notre-Dame était le seul réceptacle de foi qui restait.

Malgré sa profonde douleur, elle offrait, à cause de cette douleur même, toutes les âmes à son Fils mourant, et intercédait pour tous les pécheurs, afin qu’ils trouvent ou retrouvent, à travers tous les siècles, le chemin de la Maison.

Reine de l’Eglise.

Le jour de le Pentecôte, épouse du Saint-Esprit depuis l’Incarnation, elle est là quand le souffle puissant enflamme les apôtres et se répand sur tous ceux qui le reçoivent avec bonne volonté.

Elle participe à ce grand mouvement de conversion qui ne cessera jamais et que sa prière présente sans cesse au Père.

Reine de l’Eglise.

Comme une mère qui garde toujours sa porte ouverte, son cœur attentif, et devine celui de son enfant, elle offre au Père nos pauvres prières et nos actes maladroits, bien souvent trop pleins de nous-mêmes. Elle sait présenter nos demandes sous leur meilleur jour et ne cesse de le faire.

Elle protège ses enfants qui forment l’Eglise, celle des rachetés, celle de ceux qui vont y trouver refuge, elle veille sur cette Rome éternelle, fondée par son Fils et qui ne périra pas.

Reine de l’Eglise.

N’est-elle pas forte comme une armée ordonnée et rangée en bataille, celle qui a écrasé la tête du serpent ? Alors comment ne pas mettre toute notre confiance en elle quand l’Eglise semble vaciller comme la barque dans la tempête, quand les flots des erreurs ou des scandales l’assaillent ?

Notre-Dame garde le cap de l’Eglise, dont elle est la gardienne, elle ne cesse d’obtenir des grâces pour soutenir et éclairer les âmes. Elle ne cesse de répondre à nos supplications pour déjouer les pièges de l’Ennemi.

Reine de l’Eglise.

Sans elle, pas de fidélité au trésor ancestral transmis à travers les siècles, malgré toutes les vicissitudes, les persécutions, les hérésies,

Sans elle, nous ne pouvons rester fidèles à Rome.

Avec elle nous avançons, avec elle nous persévérons, avec elle nous gardons le cœur serein et joyeux, avec elle nous sommes des témoins.

Reine de l’Eglise.

Jeanne de Thuringe

 

Pas de chance ? Quelle chance !

Il est 21h vendredi soir gare du Nord, Jean vient de manquer le train qui devait l’amener, le temps d’un week-end, faire du bateau avec des amis sur la côte normande, c’était le dernier train de la journée ! « C’est le RER qui était bloqué, encore un abruti qui a coincé les portes.» Jean sombre dans la morosité, c’est toujours comme cela, pour une fois qu’il pouvait faire du bateau. Il n’a jamais de chance de toutes les façons et cela tombe toujours sur lui ! Il met ses mains dans les poches, reprend le RER et s’enferme tout le week-end dans son appartement à ruminer son malheur pendant que ses amis voguent sur les eaux tourmentées de la Manche.

Pierre lui aussi devait se rendre à ce week-end, mais il venait en voiture depuis Angers et sa voiture vient de tomber en panne sur l’autoroute, fumée blanche, joint de culasse HS, dépanneuse et garagiste, et bonjour la facture ! Le week-end en bateau tombe à l’eau ! Il a de la chance, cela aurait pu se produire le week-end dernier alors qu’il se rendait dans le sud au mariage de son frère. C’était un super mariage d’ailleurs, il y a rencontré du monde et notamment une chic fille qui habite Angers aussi. Tiens au fait, vu que le week-end bateau est annulé, pourquoi ne pas l’inviter ce soir à prendre un verre avec des amis, ce sera l’occasion de faire plus ample connaissance…?

Ainsi va la vie, injuste me direz-vous ! Mais quelle différence entre la poisse de Jean et la chance de Pierre. Dans les faits, aucune ou presque, en réalité, uniquement la réaction de l’un ou l’autre envers des évènements contraires et contrariants, envers les petites épreuves de la vie.

L’un a pris l’habitude de voir le verre à moitié plein, de s’estimer heureux avec ce qu’il a et ce que la Providence lui envoie, l’autre est focalisé sur ce qui ne se passe pas bien, sur la difficulté de sa vie et le poids de ses épreuves.

Quelle différence cela fait-il ?

Pierre est capable face à un évènement contraire d’essayer de trouver une solution, s’il n’y en a pas, de tirer parti de cet évènement pour aller de l’avant et essayer autre chose. Très vite il a trouvé comment occuper intelligemment son week-end et comment progresser dans la vie. Il a revu Germaine plusieurs fois et quelques mois après ils se fiançaient.

Jean reste bloqué, obnubilé par la difficulté ou la contrariété, il la rumine, ce qui le rend incapable de lever la tête et de regarder à côté pour tirer partie des opportunités que lui offre la Providence. S’il avait levé les yeux, il aurait vu dans le métro cette affiche de concert gratuit à Notre-Dame nouvellement restaurée, il y serait allé et aurait pu s’émerveiller devant la pureté des voix d’enfants qui emplissaient le vaisseau millénaire éclatant de blancheur. Cela lui aurait peut-être donné envie de reprendre le chant qu’il pratiquait étant enfant. Il serait rentré dans ce chœur déjà renommé à Paris et y aurait rencontré Juliette qui aurait pu devenir sa femme. Mais non, il rumine encore car son RER a été retardé par un « #&$!# » qui, c’est certain, n’a fait cela que pour l’empêcher de faire ce week-end.

Pierre a vraiment toujours de la chance, même quand il n’en a pas, et en plus, il gagne des grâces et des mérites pour le Ciel car il se laisse porter par la Providence et accueille avec joie et gratitude les petites épreuves qu’elle lui envoie, légèrement et « facilement » il se dirige vers le Ciel. Quelle chance !

Jean a vraiment toujours la poisse, il en devient triste, mais qu’a-t-il fait au Bon Dieu ? Il récrimine et marmonne, il en vient à perdre l’espérance et petit à petit, c’est même sa foi qui faiblit. C’est vraiment la double peine. De pas de chance en mal chance il en vient à trainer vers l’Enfer les mains dans les poches, c’est vraiment pas de chance !

Sommes-nous plutôt Pierre ou sommes-nous plutôt Jean ? Certainement tous un peu des deux même si notre tempérament nous pousse naturellement plus vers l’une ou l’autre de ces caricatures peintes pour l’occasion. Mais sachons si besoin nous réveiller et redresser la barre pour saisir notre chance et reprendre la vie du bon côté !

Antoine

Questions essentielles avant les fiançailles

J’ai été enchantée de passer ces quelques heures avec toi dimanche dernier où tu montrais un enthousiasme débordant ; tu avais de grands désirs qui faisaient plaisir à voir et qui montraient combien se trompent les prophètes de malheur qui disent que notre jeunesse ne vaut plus rien !

Il me semble pourtant important de revenir sur la fin de notre conversation. En effet lorsque nous avons parlé du mariage de ta sœur, tu m’as dit avec un sourire : « C’est bien, elle épouse un garçon qui a le même idéal et les mêmes pratiques qu’elle ; mais je trouve que nous nous marions toutes dans notre petit vase clos ; c’est beau aussi de trouver quelqu’un en-dehors de nos chapelles et de le convertir. »

Je reconnais là ta fougue et ton désir d’apostolat mais quoi qu’il m’en coûte de te décevoir, il me semble capital de dissiper en quelques mots ces illusions… En effet, il est toujours beaucoup plus facile de parler de ces sujets avant que le cœur ne s’en mêle…

« Epouser un homme incroyant est le plus grave péril auquel une future épouse puisse exposer son salut éternel1 ». Tu me citeras bien vite Elisabeth Leseur, ou tante Gertrude qui convertit son mari, eut des enfants prêtres et mourut, ainsi que son mari, en odeur de sainteté… Bien sûr plusieurs exemples existent mais pour quelques cas magnifiques, combien de ménages brisés, et d’enfants éduqués sans foi ? 

Tu me répondras alors que tu n’irais pas jusque-là mais que tu pourrais épouser un gentil garçon, n’ayant juste pas beaucoup de pratique religieuse et prêt à te suivre où tu veux…

Je veux donc simplement te mettre en face des réalités, car en l’épousant, outre les difficultés d’adaptation intrinsèques à tout foyer, il faudra que tu sois prête à surmonter -plus ou moins selon les cas- de nombreux soucis supplémentaires. Y as-tu déjà pensé ?

Voici quelques questions auxquelles il est important que tu puisses réfléchir avant de prendre une quelconque direction2 :

Es-tu prête à ne pas pouvoir échanger avec ton époux sur toutes les questions religieuses et à n’avoir qu’une intimité d’âme toute relative puisque toute référence à ta foi sera pour lui obscure ?

Te sens-tu capable de porter toi-même et seule la lourde responsabilité de la vie spirituelle cohérente de ta famille si -et cela arrive souvent- ton mari n’adhérait pas pleinement à tes convictions malgré ses promesses ?

As-tu conscience que la fonction de chef de la cellule familiale ne sera pas naturelle chez lui puisqu’il ne l’aura sans doute pas connue étant enfant ?

Aura-t-il assez d’humilité pour accepter que tu lui expliques régulièrement, au cours de votre vie commune, les pratiques et traditions chrétiennes ?

Parviendras-tu à lui faire confiance suffisamment pour te reposer sur ses décisions de chef de famille, alors que c’est toi qui seras obligée de tenir le rôle attribué ordinairement au père : être le chef de votre petite cellule religieuse ?

Pourras-tu protéger tes enfants des critiques, les soustraire à l’influence des cousins quand tu auras fait entrer tes enfants dans une famille qui n’aura sans doute pas les mêmes références religieuses que celles dans lesquelles tu veux élever tes enfants ?

Es-tu bien sûre que vous serez encore d’accord dans quelques années pour mettre vos enfants dans les écoles bien catholiques ?

Sans compter qu’il est essentiel de toujours avoir à l’idée que les conséquences de nos actes pourront avoir des répercussions sur plusieurs générations, dans le domaine de l’exemple en particulier.

Je sais qu’il existe de nombreux foyers aujourd’hui dans ce cas et que certains font un beau chemin, mais avaient-ils vraiment conscience de toutes ces difficultés avant de se marier ? C’est la raison pour laquelle je te conseille de vraiment réfléchir avant de t’engager sur cette voie. Prends conseil, assure-toi d’être assez forte pour surmonter ces difficultés et ne perds pas de vue qu’une des exigences du mariage catholique est de parvenir au Ciel ensemble et avec tous vos enfants ; est-ce le chemin le plus direct ?

Certes, malheureusement tous les garçons que tu vois le dimanche, ne sont pas des perles rares ; tous n’ont pas pris conscience de la mission à laquelle Dieu les appelait, ni choisi les meilleurs moyens pour s’y préparer ; je te l’accorde, mais sois confiante, si tu pries chaque jour pour ton futur mari, si tu te prépares avec générosité et prends les moyens de le rencontrer en participant activement aux activités qui te sont proposées, le Bon Dieu, s’il te destine à cette vocation, répondra à ton appel. Mais n’oublie pas aussi de faire une bonne retraite qui t’aidera à déterminer avec lucidité la voie que Dieu t’a préparée.

 Je t’embrasse affectueusement et te confie au Saint-Esprit afin qu’Il t’envoie ses dons avec surabondance.

Bien affectueusement,

 

Anne

1 Abbé Charles Grimaud – Futures épouses

2 Se référer au FA N° 34 – Les fiançailles

 

 

Duc in altum

Entraîner avec joie, sans crainte, ton âme et celles qui te sont confiées. Ne pas s’étonner des difficultés prévues et imprévues, mais avancer quand même sur le chemin de la vie avec tes projets, tes renoncements.

Comment est-ce possible ? Tu te sens si petite, si faible et parfois si découragée.

           Duc in Altum…

 Le découragement vient de ce que nous nous appuyons sur nos propres forces, que nous regardons nos capacités avec l’intime conviction de notre faiblesse, plus ou moins avouée, et que nous voudrions un résultat immédiat selon nos vues.

Cette vision terre à terre, même si nous visons un but haut, nous freine, nous attriste et finalement tôt ou tard, nous fait renoncer…

  Duc in Altum…

Alors, il faut puiser la joie où elle est, tremper ton énergie à sa source et savoir y revenir sans cesse pour ne pas te laisser gagner par la tristesse ou la tentation de l’abandon car elles t’entraînent à glisser au fil de l’eau, sans effort.

  Duc in Altum…

La source, c’est la joie de Pâques, de la Résurrection.

Celle d’un immense amour donné dans les plus grandes souffrances, qui a tout vaincu, tout balayé et surtout le maître de l’éternelle tristesse, celui qui n’a de cesse de nous faire manquer le but…

La joie d’un triomphe éternel auquel nous sommes associés car enfants de Dieu.

Duc in Altum…

Regarde la croix. Celle du crucifié, ressuscité !

A la messe, le Christ qui se donne à toi en nourriture est un corps glorieux, vivant. Si tu Le reçois, convaincue de Sa victoire, tu ne peux qu’avancer avec confiance et donc enthousiasme.

C’est là ta force, ton moteur, ta raison d’espérer sans te décourager.

  Duc in Altum…

 Avec cette certitude dans le cœur, il te faut ensuite très concrètement lutter contre la lassitude.

Pour ne pas te laisser envahir par les mauvaises pensées ou les obstacles imaginaires, jette-toi dans les bras du Seigneur et occupe tes mains ou ton esprit à autre chose, fais diversion.

Contre-attaque par des pensées joyeuses, le soleil est forcément présent derrière les nuages. Rappelle-toi les grâces reçues, t’en réjouir te donnera de l’allant.

Sois aimable avec la personne envers laquelle cela te coûte le plus, rend facilement service et surtout ne te compare pas et ne te regarde pas trop.

Ainsi tu arriveras au port.

  Duc in Altum…

Jeanne de Thuringe