Vivement les vacances

Assis sur un banc aux premiers jours de printemps, les yeux perdus dans le grand ciel bleu, je laisse les premiers rayons de soleil me chatouiller le visage, mon imagination s’envole et les vacances d’été surgissent dans ma pensée…

Je m’y retrouve, en plein après-midi, sous le grand soleil, en train d’escalader la paroi rocheuse des Drus : tout en bas dans la vallée, Chamonix, et, 20 mètres en dessous, sous le ressaut, Paul mon compagnon de cordée.

La vue est ouverte, le spectacle grandiose mais la course ardue. Paul qui ouvrait la voie jusqu’ici m’a laissé en tête ; cela ne lui ressemble pas, mais la fatigue des dernières semaines, le long hiver dans les bureaux parisiens et le manque d’entraînement ont eu raison de sa ténacité naturelle. C’est donc à moi de prendre la tête. Au-dessus un gros surplomb reste à franchir, les prises sont petites et glissantes mais il faut passer car il n’y a pas de possibilité de faire demi-tour et le jour commence déjà à décliner.

Allez, je me lance, une traction, un coup de rein, je ramène les pieds, une deuxième traction et un dernier rétablissement dans une tension de tout mon être vers l‘objectif et me voilà sur la vire accueillante. Un peu plus et nous étions bloqués. Seul l’exercice journalier et l’endurance m’auront permis de nous sortir de ce mauvais pas.

Il en est de même dans la vie et principalement en ce qui concerne le don et la générosité : on ne devient pas généreux et prêt au sacrifice d’un seul coup ! Seuls l’entraînement, l’habitude et la grâce nous permettrons de l’accepter le jour où le Bon Dieu nous le demandera. Et cet entraînement il faut le pratiquer avant qu’il ne soit trop tard. Scoutisme, MJCF, activités paroissiales, et autres associations sont de bons moyens de nous mettre en condition. Ils nous permettront de savoir nous donner le jour où père de famille ou prêtre il faudra nous oublier complètement pour, d’un ultime coup de rein, atteindre la vire abrupte et ramener à nous toute la cordée en péril !

Alors, maintenant qu’il est encore temps de planifier tes vacances cher ami, n’oublie pas d’y inclure une ou deux semaines de dons ou d’activités pour le bien commun. Parmi les activités qui s’offrent à toi, il y en a une particulière qui permet de recevoir et de se remplir en vue de mieux donner, c’est le : « Camp de cadres ». Il te permettra de t’habituer au dépassement de soi et te donnera des conseils et habitudes très utiles au quotidien dans ta vie de chef et responsable catholique, que ce soit aujourd’hui comme chef scout, chef d’équipe ou autre, ou demain comme chef de famille ou cadre en entreprise. Car « ce n’est que après avoir rempli les lieux les plus cachés et les plus hauts, que la source se répand avec violence sur la terre (…) Dieu remplit d’abord l’intérieur, puis se répandant et débordant ensuite, il a visité la terre par sa bonté infinie ; il l’a enivrée, pour ainsi dire, de ses grâces, et l’a enrichie et rendue féconde en toutes sortes de biens. Vous donc faites aussi de même. Soyez plein avant de vous répandre ! »[i]

Alors, au « Camp de cadres[ii] » ou ailleurs fonce, reçois pour donner, et donne en retour, tu recevras toujours plus !

Un nuage passe et le rêve s’achève, les vacances ne sont pas encore là ! Courage encore quelques mois d’efforts et de dons, la lumière est au bout du chemin !

                                                           Charles

[1] Saint Bernard-SERMON 18. Des deux opérations du Saint-Esprit, dont l’une s’appelle effusion et l’autre infusion.

Prochain Camp de cadres du 15 au 30 juillet 2017.
Renseignements sur : campdecadres.com

Quantité ou Qualité

Chère Bertille,

            N’est-il pas de bon ton de nos jours de se vanter d’avoir, grâce aux fameux Réseaux Sociaux tels Facebook, Instagram, tweeter ou je ne sais quel autre compte, des centaines d’amis ?Pourtant, paradoxalement, nos contemporains avouent qu’ils souffrent de plus en plus de solitude.

L’homme n’est pas cependant un loup solitaire. Il est un animal raisonnable et sociable qui a besoin des autres pour avancer le long de la route dans son pèlerinage qui le conduit aux portes de l’éternité. Ne peut-on pas comparer la vie à une course de montagne ? On s’y élance de bon matin pour en conquérir le sommet en empruntant souvent des chemins pentus.

A l’aube de la vie, le chemin est rendu facile grâce au nid familial. L’enfant est entouré de ses parents qui l’aident à grandir et lui apprennent à marcher. Cet apprentissage essentiel se fait dans une atmosphère de douceur et de paix nécessaire au plein épanouissement de l’âme de l´enfant. Mais plus le temps passe cependant et plus les aléas de la vie rendent le chemin escarpé et rude.

Dans cette période cruciale de la vie, les amis prennent toujours plus d’importance pour nous aider à continuer à monter.

Mais qui est l’ami ?

Est-ce celui que tu ajoutes à une liste virtuelle ou qui, toujours à travers ce monde virtuel, te raconte le petit détail de sa vie quotidienne qui ne présente pas grand intérêt, sinon celui d’entretenir sa pathologie nombrilisme ? Est-ce celui qui t’invite à te retrouver dans une fête mondaine entre mille et un « amis” et d’augmenter ainsi le nombre de tes connaissances car cela pose son monde d’avoir un médecin, un architecte, ou un ingénieur dans son carnet d’adresses ?  Est-ce celui qui se sert de toi pour son seul avantage ?  Est-ce celui surtout qui, lorsque la réalité vient frapper à ta porte, s’évanouit dans la nature et disparaît complètement du paysage ? Tu fais alors l’expérience d’une grande solitude…

Non, l’ami n’est pas ce falot aux multiples visages qui ne sait que se rechercher et ne se tourne vers toi que pour sa propre utilité.

Dans le chemin de la vie, l’ami est celui qui te soutient dans ta marche. C’est le bâton indispensable sur lequel tu te reposes.

tu tombes, il te relève ; si tu te blesses, il t’apporte réconfort et force ; si tu succombes à la tentation de rebrousser chemin, il t’oblige à avancer ; si tu t’égares trompée par les passions, il n’hésite pas à te corriger pour te remettre sur le chemin. Aussi n’hésites-tu jamais à lui demander conseil, il connaît si bien tes qualités et tes défauts qu’il saura te conseiller avec doigté.

Au-delà des vicissitudes du moment, il est celui en effet qui toujours t’indique la route à suivre coûte que coûte. Ainsi lorsque s’élève le chemin et que ton souffle se fait plus court lors d’ascensions soudaines et abruptes, l’ami est là, vigilant et encourageant.

Tu peux te permettre de le déranger à n’importe quelle heure du jour et de la nuit, comme l’Evangile t’invite à le faire d’ailleurs. Il t’accueillera toujours avec affection et prendra le temps de t’écouter avec soin.

L’ami, c’est celui qui parle à ton âme. Aussi la lui ouvres-tu avec bonheur.

Sais-tu que des latinistes font venir le mot latin amicitia, qui signifie amitié en français, de deux mots latins animus et custos qui signifient, eux, âme et gardien ? Laissons à d’autres plus doués que nous de juger de la justesse du raisonnement de ces philologues, il n’en reste pas moins vrai que l’ami est bien ce gardien de l’âme. L’amitié n’est rien d’autre qu’un échange d’âmes qui doit être reçu et vécu comme une grâce extrêmement rare qui remplit l’âme de reconnaissance, de joie et de sérénité.

Qui dit amitié, dit fidélité, invitation à l’oubli de soi et au don de soi. L’ami est en effet celui qui est capable de donner sa vie pour l’autre.

A ce titre, Notre Seigneur n’est-il pas l’Ami parfait qui donne sa vie pour nous sauver et qui tout, au long de notre vie, se rend présent et frappe à la porte de notre cœur pour nous indiquer la marche à suivre ? La vie de la grâce est-elle autre chose qu’une amitié avec Dieu ?

Dans le monde actuel où le virtuel a remplacé le réel, où la quantité a pris le pas sur la qualité, l’amitié est une perle extrêmement rare.

Tu l’auras saisi : l’amitié est du domaine du sacré. La prolifération commerciale de soi-disantes amitiés utilitaires qui font florès sur les Réseaux Sociaux la ravale et la profane en favorisant des échanges superficiels comme seul peut en produire le virtuel qui injurie le réel.

Existe-t-il encore de vrais amis ? Nous vivons à l’ère des copains, à celle de camarades avec qui on profite de la vie.

Nous sommes passés du temps de l’amitié à celui du profit, de l’époque des nobles échanges d’âmes à la jouissance et au plaisir de posséder. L’avoir a pris le pas sur l’être et seul compte désormais le nombre au mépris de la grandeur et de la beauté de l’union des âmes dans leur recherche commune du Vrai.

Revenons au temps de nos Pères et à leur sagesse, tissons avec soin et délicatesse ces liens humains qui permettent à l’amitié d’éclore dans les âmes avides d’aimer et d’être aimées.

Sois cette amie pour tous, peut-être trouveras-tu un jour l’âme sœur. Du moins au crépuscule de ta vie seras-tu prête à Le rencontrer.

AZILIZ

 

Pas le temps!

18h, me voici à l’appartement, la journée a été dure, d’abord ce 4/20 en histoire ce matin et puis ce soir en rentrant, 1h d’attente dans le métro parce qu’un malheureux anonyme, lassé de ne compter pour rien, a tenté de mettre fin à ses jours dans un suprême coup d’éclat !

Je claque la porte et m’accorde un peu de détente bien méritée avant de commencer mon travail pour demain. Tiens allons voir ce qu’il se passe dans le monde sur ce site, pas de danger, c’est un bon site généralement fiable et propre… Ah tiens cette vidéo sur les relations avec la Russie, voyons voir… Super intéressante ! D’ailleurs la Russie ça m’intéresse… A propos je rêve d’aller à Saint-Pétersbourg, ce doit être magnifique sous la neige, voyons des photos … Continuer la lecture de « Pas le temps! »

Mets toi à genoux le matin…

Mets-toi à genoux le matin, ma fille, pour m’offrir ta journée et me demander mon aide à Moi, ton Seigneur.
Ne fais pas cette offrande à la va-vite, sous la douche, dans le métro ou en voiture, entre deux, en me coinçant dans un tout petit trou parce-qu’ il faut bien Me mettre quelque part.
L’homme n’est grand qu’à genoux car sa vraie grandeur est la reconnaissance de sa petitesse pour boire aux sources de Ma grâce, et celle-ci ne se reçoit qu’à genoux dans un cœur qui veut Me donner la première place.
Ouvre-moi ton cœur, revêts-toi aux premières heures de Ma lumière.
Mets-toi à genoux le matin… Continuer la lecture de « Mets toi à genoux le matin… »

Les mathématiques prises en défaut!

Chère Bertille,

Après une journée particulièrement fatigante, je cours attraper le bus, m’engouffre à l’intérieur et me jette sur la première place libre. La chaleur du bus m’envahit doucement, je ferme les yeux et me laisse aller à une douce somnolence, pensant vaguement à la soirée tranquille qui m’attend. Un bruit me sort de ma demi-conscience, j’ouvre les yeux ; le bus est bondé. Mon regard se pose machinalement sur une vielle dame, toute petite, toute fripée, un vrai santon de Provence perdu dans Paris. Elle porte un grand sac bien lourd et se tient debout avec peine.

Te l’avouerais-je ? Mon premier réflexe est de refermer les yeux afin de continuer mon rêve et ainsi de me laisser aller égoïstement à mon confort. Des pensées rapides comme l’éclair m’assaillent : « Cette dame n’a pas vu que tu as ouvert les yeux, tu peux donc les refermer bien tranquillement ; personne ne te reprochera quelque chose. Après tout, tu ne l’as pas vue cette dame ! Et puis, n’étais-tu pas là avant elle ? N’es-tu pas éreintée après une lourde journée? Tu es fatiguée, reste donc assise. Et puis, d’ailleurs, pourquoi serait-ce toi qui devrais bouger ? Il y a bien d’autres gens qui pourraient lui céder leur place… ». Continuer la lecture de « Les mathématiques prises en défaut! »