Lettre à une amie malade

Je vous gronde de parler de votre vie inutile… Inutile, une âme chrétienne, une âme qui prie !… Mais vous seriez seule sur la terre et incapable de tout mouvement, que vous seriez encore plus utile que le soleil, la lune et les étoiles, car vous pourriez prier pour les âmes du purgatoire, vous seriez comme sur un champ de bataille, parmi des blessés dévorés de fièvre, et portant dans vos mains un verre d’eau fraîche dont une seule goutte peut désaltérer chacun de ces mourants !

Lettre de Louis Veuillot à une amie malade

 

Montrer aux enfants notre confiance

Il ne faut pas craindre de montrer aux enfants notre confiance en leur possibilité, et même parfois ce sera le meilleur moyen de dégager certaines qualités encore endormies. Rappelons-nous l’observation de Goethe valable pour les enfants comme pour les hommes : si nous prenons les hommes comme ils sont, nous les faisons devenir plus mauvais ; si nous le traitons comme s’ils étaient ce qu’ils devraient être, nous les amenons là où ils doivent être amenés.

 

L’art d’élever les enfants aujourd’hui. P. G. Courtois

 

Rien par force

Rien par force, car Dieu ne contraint personne. Il faut apprendre à l’enfant à vouloir et, pour cela, mettre sa volonté aux prises avec les prescriptions du devoir, tout en soutenant et encourageant ses efforts.

Sainte Angèle MERICI (1474-1540), éducatrice, religieuse lombarde, fondatrice de la Compagnie de Sainte Ursule

 

Gestionnaires des dons de Dieu

 « J’accorde à l’un la vertu d’enseigner, de porter la parole, en donnant au prochain de justes conseils, sans se soucier d’autrui. Un autre a la grâce de donner le bon exemple. Mais chacun est très strictement obligé d’édifier son prochain par le parfait exemple d’une vie sainte et louable. 

Telles sont les vertus et bien d’autres qui sont engendrées par l’amour du prochain. Je les ai faites si différentes que je n’ai pu les donner toutes à un seul homme. J’accorde en particulier à l’un celle-ci, à l’autre celle-là. 

Pourtant, on ne peut avoir l’une sans les autres parce que toutes les vertus sont liées entre elles. Mais il y en a beaucoup que j’accorde comme têtes de file des autres : j’accorderai à l’un principalement la charité, à l’autre la justice, à celui-ci l’humilité, à celui-là une foi vive, à cet autre la prudence, la tempérance, la patience, et à cet autre enfin une force invincible. 

Tous ces nombreux dons, ces grâces des vertus ou d’autres avantages, qu’il s’agisse du corps ou de l’esprit, sont distribués de façon diverse. Si je les répands de façon si variée – car je ne les donne jamais tous au même individu – c’est pour qu’on soit obligé d’exercer la charité les uns envers les autres.

Car j’aurais bien pu doter les hommes de tout ce qu’il leur fallait, pour le corps et pour l’âme. Mais j’ai voulu que l’un eût besoin de l’autre et qu’ils deviennent ainsi mes gestionnaires chargés de distribuer les dons et les grâces qu’ils ont reçus de ma bonté. Bon gré mal gré l’homme ne peut pas éviter la nécessité de recourir à l’action charitable du prochain, pourtant, si une telle action ne se fait pas sous mon regard, elle ne lui procure aucun profit de grâce. »

Extrait du Dialogue de Notre-Seigneur avec sainte Catherine de Sienne