Alerte aux écrans !!!

                     Chers amis lecteurs, vous savez comme j’aime conserver les choses belles ou intéressantes dans mes petits trésors…En fouillant un peu dedans récemment, j’y ai retrouvé cette étude que je voudrais partager avec vous. Elle date des années 1990, et n’a pas pris une ride !

                                                                                    Sophie de Lédinghen

 

            Lorsqu’on aborde le problème des écrans, la première réaction des familles est de considérer d’emblée le temps que leurs enfants passent devant un écran, et la moralité de ce qu’ils y regardent. Chers parents, vous avez conscience de ces difficultés de nocivité pour la santé morale et physique de l’usage hors contrôle des écrans, nous traiterons ici d’un aspect beaucoup plus fondamental, celui des effets des écrans sur notre psychisme. Je vous parlerai plutôt du danger de perversion de l’esprit et de l’imagination, moins spectaculaire que la corruption du sens moral, mais beaucoup plus profond.

 L’imagination

 Ce qui passe sur l’écran s’adresse d’abord à l’imagination : elle remplit la tête d’images. Pour mieux comprendre : L’imagination est un sens interne, dont l’organe est le cerveau cognitif, qui conserve les sensations reçues par les sens et les rappelle par les phantasmes. Elle fait partie de notre sensibilité intérieure comme le sens commun, le sens du discernement et la mémoire auxquels elle est étroitement liée. Elle est située entre les sens externes (vue, ouïe, odorat, tact et goût) et l’intelligence. De cette sensibilité intérieure dépendent la vie affective, la vie intellectuelle, l’inspiration créatrice et la construction de notre « moi psychologique ». Disons que l’imagination nourrit notre affectivité, meut nos passions ; elle est pour notre intelligence la source féconde d’objets de connaissance à partir de laquelle vont se former par abstraction les idées, les concepts et contribue ainsi à façonner notre personnalité, notre comportement, notre style… Enfin, l’imagination conserve la sensation en fonction de la mesure où elle est marquée par elle.

Trois facteurs vont conditionner cette mesure : la répétition de la sensation, l’émotion qui l’accompagne et la disposition du cerveau. Le premier conditionnement de ce cerveau, c’est l’âge : plus l’imagination est jeune, plus elle est indéterminée et donc malléable. La vue a bien sûr une grande importance pour l’imagination, elle l’enrichit constamment. L’ouïe influence l’imagination par l’intermédiaire des « passions sonores » (bruitages, mots ou musiques).

On comprend pourquoi les passions sont indispensables à la formation des jeunes imaginations- les belles, bonnes et vraies images- puisque c’est grâce à ces images que va se former la réserve mentale des idées, des informations, des références.

  • Saturation de l’imagination par l’écran

Les images produites par l’écran (même si elles étaient toujours belles, bonnes et vraies) ne peuvent parvenir à la formation des jeunes imaginations pour plusieurs raisons. Tout d’abord il s’agit d’images artificielles caractérisées par un manque de stabilité, une variation rapide de brillance, des images sautillantes, spécialement dans les dessins animés.

La structure des images lumineuses intermittentes provoque une hyperstimulation de l’œil et du cerveau qui entraîne une « fascination » des enfants qui les amène à regarder fixement l’écran. Ainsi la télévision ne suscite pas l’attention : elle hypnotise ! (Ce qui entraîne fatigue physique, fatigue visuelle, agitation, altération du sommeil). Ces stimulations finissent par perturber la vigilance diurne et altérer ainsi les capacités d’attention de l’enfant. Cette hyperstimulation est vraiment comparable à une drogue qui entraîne une dépendance.

En second lieu ces images se succèdent si rapidement et en telle abondance qu’elles provoquent une sorte d’indigestion ne permettant pas une véritable assimilation des connaissances. Il y a trop de choses, trop vite.  

Cette indigestion d’images endort l’attention trop sollicitée, si bien que l’attitude ordinaire du téléspectateur est la passivité. Cette passivité a une conséquence redoutable chez l’enfant : elle amollit la volonté ! On a constaté chez les enfants consommateurs de télévision une diminution sévère des capacités de mémorisation et une difficulté pour associer images, idées et paroles…

 L’écran a, pour l’enfant, un effet destructeur sur la perception du réel

Rappelons que la limite entre le réel et l’imaginaire se constitue peu à peu au cours de l’enfance et qu’elle reste floue jusqu’à l’adolescence. Les jeux et films sur écran effacent progressivement la frontière entre le réel et l’irréel et provoquent chez l’enfant un décollement par rapport au monde réel. Même sans violence, la télévision détache l’enfant de la réalité et le rend inapte à mesurer la conséquence de ses actes. Chez l’enfant de moins de six ans en particulier, il existe une difficulté naturelle à distinguer l’actuel du passé, la fiction de la réalité. Pour l’enfant, l’image projetée est vivante et actuelle et il a beaucoup de mal à se situer à une époque passée ou fictive.

C’était sans doute le cas des contes de notre enfance, mais ils commençaient toujours par cette phrase magique : « Il était une fois… ». D’autre part il existait une relation privilégiée entre le parent-conteur et l’enfant, qui n’existe plus avec le film.

Ce flou entre le réel et l’irréel peut favoriser une instabilité émotionnelle et des difficultés relationnelles. Fascinés, les enfants négligent de plus en plus leur cadre de vie réel au profit du cadre imaginaire des écrans. La vie excitante et sensationnelle proposée par les écrans est une tentation permanente d’échapper à la réalité quotidienne.

                                                                                     

La suite dans le prochain numéro :

– L’écran remplace leur propre rêve par le rêve organisé.

– L’écran contribue au modelage de l’enfant.

– Influence de l’écran sur l’intelligence.

 

 

 

 

 

Le détachement matériel

Nous vivons un temps où « les valeurs » vantées publiquement, officiellement, sont celles de la consommation et du confort…Tout nous y pousse ! Ce monde s’oppose à celui de Dieu, il refuse la lumière de l’Evangile. Il recherche sans fin les plaisirs, les honneurs, les richesses matérielles. Or, si nous voulons vivre en enfants de Dieu nous devons renoncer aux convoitises de ce monde. Renoncer à toutes les choses qui nous éloignent ou même, pire, nous séparent de Dieu ! Réalisons-nous suffisamment le danger d’une telle tendance ? pour nous-mêmes d’abord et, plus encore, pour nos enfants ?

Ce n’est pas tout de « renoncer au mal et aux convoitises de ce monde », saint Paul définit en trois mots le comportement digne d’un « enfant de Dieu », d’un véritable catholique : vivre dans la tempérance, la justice et la piété

Arrêtons-nous sur le premier de ces trois points : la sobriété, la modération, notamment en ce qui concerne l’usage des choses matérielles, c’est-à-dire « vivre en hommes raisonnables », en gardant une maîtrise de soi mais aussi une prudence et une modération dans cet usage des choses créées.

Tournons-nous à présent vers ce petit enfant de la crèche couché sur la paille, le Fils de Dieu lui-même venu nous enseigner comment vivre en vrais enfants de Dieu… Sommes-nous prêts à l’imiter jusqu’à ce dénuement de Bethléem ? Aussi bien, sans aller jusqu’à pareil « extrême », n’avons-nous pas à puiser devant la crèche quelques leçons de simplicité ? Demandons-nous cette grâce de parfait détachement de toutes les choses créées dont la Sainte Famille nous donne l’exemple ?

Bien sûr il y a une consommation normale, juste, légitime, mais elle a des limites : à nous de fixer ces limites, à nous de ne pas les dépasser. Sachons nous faire, sur ces points, une « règle de vie » …et nous y tenir. C’est dans la mesure où nous aurons acquis une bonne maîtrise de nous-mêmes dans la tempérance que nous pourrons mieux les imposer à nos enfants.

Cela ne peut se faire sans un esprit de pénitence et un goût du sacrifice, en sachant accepter de bon cœur les sacrifices imposés ( peu de moyens financiers, une maladie qui prive de loisirs ou contraint à un régime alimentaire contraignant, pas autant d’enfants qu’on aurait souhaités , ou même pas d’enfants du tout parce que la Providence a voulu cet immense sacrifice pour nous…), mais aussi les sacrifices volontaires ( pas de Nutella tous les matins au petit déjeuner, se priver d’acheter un vêtement ou un repas tout fait en prenant le temps de le confectionner soi-même, refuser d’allumer l’ordinateur trop tôt dans la journée tant que l’on n’en a pas un besoin indispensable…).

Nous éduquerons nos enfants à ce détachement matériel :

Vers deux ans, prêter : doucement, l’encourager à prêter ses affaires, à s’en séparer (ce qui est loin d’être spontané à cet âge !). Cela se fera plus par persuasion que par contrainte en mettant en avant le « pour faire plaisir » à l’autre, en restant souple car cela reste du domaine facultatif.

Réparer : nous aurons à cœur de lui apprendre à ne pas abîmer ce qui lui a été prêté, (ou ce qu’il a pris…) ou, sinon de lui faire réparer avant de le rendre (nous le ferons avec lui tout en lui laissant faire lui-même ce dont il est capable).

Vers quatre ans, partager : à partir de trois ou quatre ans, un enfant devient plus disposé à la générosité : il aime faire plaisir aux autres. C’est donc maintenant que l’on peut développer encore cette générosité en reliant les efforts qu’il va faire à l’amour de Jésus : partager avec l’autre, c’est comme si on partageait avec Jésus. Les occasions matérielles ne manquent pas, mais surtout, rien ne sert d’exiger d’eux qu’ils partagent avec les autres ce qu’ils ont envie de garder pour eux si nous-mêmes ne leur en donnons pas l’exemple : maman se prive de dessert car il manque un fruit dans le compotier…papa prête ses outils au voisin…

A six ans et plus, ne pas gaspiller : nous baignons dans une société si poussée à la consommation que, bien souvent, nous n’avons plus conscience des occasions de gaspillage : dans l’alimentation, les vêtements, les fournitures scolaires, le gâchis du papier…A chacun de voir ce qu’il peut améliorer dans sa vie quotidienne pour moins gâcher en vrais enfants gâtés que nous sommes hélas devenus ! Expliquons à nos enfants que tout ce qui est ainsi gaspillé est perdu, alors qu’il pourrait servir à ceux qui n’ont rien…Apprenons-leur à réutiliser un morceau de papier encore vierge, à terminer le pain rassis avant d’entamer la baguette croustillante… accommodons de temps en temps les petits restes qui traînent dans le réfrigérateur, mettons une pièce sur le genou du pantalon troué, ou transformons-le en bermuda ! Nos enfants verront que le détachement matériel n’est pas nécessairement une question de budget, mais surtout un état d’esprit, celui de la pauvreté que nous demande Jésus, de la paille de sa pauvre crèche à son dépouillement sur la croix !

Après douze ans, se former : en plus de la pratique du détachement matériel dans la vie quotidienne, nous les dirigerons vers un apprentissage de la doctrine, au moyen de lectures (comme le catéchisme de St Pie X) et de conversations, meilleurs moyens de leur donner des idées claires et bien fondées.

En apprenant à nos enfants à savoir se contenter du strict nécessaire, sans se plaindre de ce qui leur manque (ou de ce dont ils rêveraient !), sans désirer ou rechercher le « superflu », ils adopteront un style de vie simple et modeste et comprendront que l’on est bien plus par ce que l’on est que par ce que l’on a !

Sophie de Lédinghen

Quels grands-parents pour nos enfants?

Tandis que notre jeune foyer est en plein essor avec des responsabilités familiales et professionnelles de plus en plus importantes ; nos parents ont une vie qui se ralentit physiquement, quoique souvent encore dynamique et généreuse, et leur retraite est proche (si elle n’est pas déjà effective). Nous sommes pleins de projets, encore fougueux dans nos actions et réflexions…eux prennent du recul sur les événements de la vie passée et ont acquis ces forces sécurisantes que l’on nomme « expérience et sagesse » …

Une fois encore nous constatons avec émerveillement cet équilibre que Dieu a bien voulu apporter à chaque famille dans les différentes générations qui la composent. Savons-nous laisser grandir nos enfants en profitant de ces différences ? Quels grands-parents leur donnons-nous ?

En effet, le rôle des grands-parents de nos enfants ne dépend pas seulement d’eux…mais aussi de la place que nous leur accordons ! Alors, sont-ils : nounous, gardiens, repères, obstacles, sécurité, contraintes, câlins, autorité, règles, soutien, équilibre, tradition, savoir… ?!

De nos jours beaucoup de grands-parents sont égoïstes, encore en forme et assez libres pour voyager, voir des amis, faire du sport… ils refusent les contraintes auprès de leurs petits-enfants. De notre côté nous pourrions avoir la tentation de nous appuyer démesurément sur nos parents en leur confiant nos enfants dès la moindre occasion de s’échapper, d’être soulagés…Cela n’est pas un dû, nos parents doivent pouvoir nous dire « non » si la fatigue est là, mais pas par égoïsme.

Même devenus parents, nous avons encore besoin de la présence et des conseils de nos propres parents. Dès la naissance de son enfant, la jeune maman sent le poids d’une responsabilité nouvelle et se tourne vers sa mère qui lui redonne confiance et l’aide à voler de ses propres ailes. S’il n’y a pas ce soutien, elle se sent abandonnée. Les grands-parents doivent être à la hauteur en prouvant le lien d’affection qui les unit à leurs enfants devenus parents à leur tour. Soutien affectif, comme spirituel, matériel et physique.Avec le temps les liens entre grands-parents et petits-enfants se solidifient, de petits rituels s’installent entre eux et la transmission se fait doucement…

Le grand danger serait que les parents prennent ombrage de ce rapprochement grandissant : plus de disponibilité, des activités plus attrayantes, plus de temps à donner, une aisance financière, peuvent entraîner une jalousie des parents qui entrent alors dans une certaine compétition. Il faut refuser d’entrer dans la comparaison mais accepter cette complémentarité. Un grand-père musicien développera une complicité en faisant découvrir le son des instruments et les compositeurs…une grand-mère montrera son potager et entraînera ses petits-enfants à la cueillette des légumes arrivés à maturité…Ils ont un temps que nous n’avons pas et le donnent si bien à nos enfants ! Ils trouvent les bons moyens d’élever leurs esprits et leurs âmes à tout propos…quel soutien dans notre éducation ! Le petit dernier s’est lâché à vélo avec son grand-père…et après ?! les parents doivent prendre du recul.

Inévitablement les parents s’inspirent des grands- parents dans leur éducation, imitant ce qu’ils ont admiré et rectifiant ce qu’ils pensent améliorer…chacun va puiser dans son héritage d’éducation pour transmettre à son tour les valeurs reçues. Et si nous envions parfois le rôle des grands-parents, considérant que notre rôle à nous est plus difficile, c’est bon signe ! Cela veut dire que nous n’avons pas abdiqué dans notre rôle d’éducateurs et sommes « maîtres à bord », sans que cela empêche de merveilleux moments avec nos enfants. Le reste du temps nous répétons, disons « non », rappelons à l’ordre, mettons en garde…c’est notre rôle. Profitons alors des encouragements de nos parents auprès desquels nous n’hésiterons pas à nous épancher et quérir les fruits de leur expérience qu’ils transmettront avec bienveillance si nous avons su leur laisser leur vraie place auprès de nous, comme auprès de nos enfants.

Puis les grands-parents vieilliront, leur santé déclinera…et peut-être que leur caractère s’aigrira un peu, surtout dans la maladie. L’affection, si elle est solide, demeurera et forcera un respect de nos enfants pour leurs grands-parents diminués et peut-être moins attirants qu’auparavant. Nous mettrons un point d’honneur à leur donner l’exemple en évitant moquerie ou humiliation… (il arrive cependant que quelques situations cocasses autorisent un amusement collectif !).

On encouragera toute la famille à faire en sorte que les grands-parents âgés se préparent le plus saintement possible à rendre leur âme à Dieu. En priant pour eux, bien sûr, mais aussi en ayant avec eux des conversations, des lectures, des prières communes afin de mieux les prédisposer, et en veillant à ne pas les irriter ou contrarier pour des détails matériels sans importance.

Et quand ils ne seront plus auprès de nous, nous resterons unis par la prière, les invoquant dans nos peines ou difficultés, faisant dire des messes pour le repos de leur âme. La date anniversaire de leur décès peut être une bonne occasion de réunion de famille après une messe à leur intention.

Ces merveilleux liens tissés au fil des années seront alors maintenus, même avec l’au-delà, et l’on prendra plaisir à se remémorer ce que les grands-parents nous avaient appris ou ce qu’ils auraient dit ou fait à notre place…ainsi se poursuivra la transmission…

Sophie de Lédinghen

Quoi de mieux que l’amour d’une mère ?!

Comme tous les soirs Jérémie rentre seul de l’école. La plupart de ses camarades retrouvent leur maman au portail de l’école, mais pour lui, il n’y a jamais personne ! Comme tous les soirs il glisse la clé dans la serrure de la porte de l’appartement et se retrouve dans un silence qui l’insupporte : il est seul! Son réflexe quotidien est alors d’allumer la télévision…il ne choisit jamais de regarder un programme particulier, ce qui lui importe, c’est que « ça parle » ! Ses parents étaient un peu ennuyés qu’il allume systématiquement la télévision, alors un jour ils l’ont débranchée…mais Jérémie avait allumé l’aspirateur…et ils se sont dit que la télévision, c’était quand même plus intelligent[1] !

Jérémie a 9 ans, il est ce que l’on appelle un « enfant-clé-au-cou », c’est-à-dire qu’étant donné que ses parents travaillent, il porte au cou un cordon auquel est attachée la clé de chez lui.

Quarante ans plus tard, grâce aux nombreux cours particuliers que lui ont fait donner ses parents, Jérémie est ingénieur dans une grosse entreprise. Il n’a eu ni frère ni sœur car cela aurait entravé la carrière professionnelle de sa mère. Jérémie ne sait pas vraiment ce qu’est une famille mais il s’est marié avec une jeune femme qui avait fait de brillantes études pour être avocate. Ce mariage n’a pas duré longtemps car leurs horaires professionnels ne permettaient pas beaucoup de soirées ensemble, et le week- end, chacun s’adonnait à son sport favori ou retrouvait ses propres amis …ils ont donc divorcé et leur fille Anna, qui a douze ans aujourd’hui, vit une semaine chez son père, puis la semaine suivante chez sa mère. Anna est beaucoup moins seule que l’était son père quand elle rentre de l’école, car elle a un téléphone portable ! Il faut bien reconnaître que, « par les temps qui courent, on ne peut plus laisser un enfant sans téléphone…et c’est beaucoup plus rassurant pour tout le monde de pouvoir être joignable à tout moment ! »

Je vous laisse imaginer quelle sera la vie d’Anna, car, à moins d’un miracle, Anna ne sera jamais tentée de fonder une famille et fera probablement partie de ces femmes célibataires comme on en voit tant aujourd’hui, qui donnent la priorité à leur carrière tout en profitant de leur liberté…réalisant avec quelques regrets, après leurs quarante ans, qu’elles ont préféré parcourir le monde et acheter un joli petit appartement confortable mais sont passées à côté de la maternité…Plus tard ses parents auront économisé de quoi leur permettre un logement chacun dans une bonne maison de retraite de la région, et ils réaliseront avec étonnement que leur fille ne prend jamais la peine de venir leur rendre la moindre visite !

Bien sûr que cette histoire est caricaturale, quoi que fondée sur des faits réels ! Ne dira-t-on jamais assez combien la présence d’une mère à la maison est capitale pour l’équilibre d’un enfant, pour celui aussi de toute la famille ?

Tout le monde est d’accord pour affirmer que les parents sont les premiers éducateurs de leurs enfants…mais alors pourquoi ne s’étonne-t-on pas de voir tant de tout jeunes enfants confiés à des mains étrangères dans des crèches ou au domicile de nourrices agréées ?! Ce sont ces personnes qui recueilleront les premiers mots, qui consoleront les premiers chagrins et bobos de ces petits, c’est dans leurs bras qu’ils se réfugieront en cas de crainte…les enfants s’attachent à la personne qui s’occupe d’eux dans la journée, ils lui donnent toute leur confiance mais, on pourra trouver la meilleure des assistantes maternelles, celle-ci ne vaudra jamais l’amour d’une maman ! Une maman prend le temps de cajoler doucement, de chanter, de raconter, de rire, de s’émerveiller devant son tout-petit… elle a plus de patience pour son propre enfant, elle sait d’instinct ce qu’il a quand il pleure, ce que veut dire chaque expression de son petit visage. Elle est heureuse de l’aider à progresser et le stimule dans ses jeux comme dans son langage. Non, rien ne vaut l’amour d’une mère !

Qui a oublié son retour d’école, quand la bonne odeur du gratin du soir embaume la maison, et que maman, les traits un peu tirés par ses activités de la journée, n’a pas perdu pour autant son bon sourire accueillant ?! Qui ne se souvient pas de ce moment chaleureux où l’on prend son tour pour raconter sa journée, alors que maman s’assoit pour mieux écouter chacun vider son petit sac d’histoires très importantes?! Qu’il faisait bon ensuite de constater qu’une fois de plus la « baguette magique » de maman avait mis de l’ordre dans toute la maison et que l’on pouvait se plonger dans nos livres de classe, heureux de la présence de notre maman !

 Et puis maman, l’air de rien, raconte aussi sa journée, la voisine en peine qu’elle a consolée, ce sourire qu’elle a donné à un monsieur revêche au supermarché, les progrès du petit frère…Les enfants voient comme maman se donne du mal pour tous, ils lui sont reconnaissants et l’admirent, ils savent remercier de ce qu’elle a fait de bon ou de joli !

Il faut bien comprendre qu’une mère retenue à l’extérieur par un travail, non seulement se prive de ces joies simples auprès de ses enfants, mais qu’elle les prive eux-mêmes de l’équilibre qu’elle seule sait leur apporter. Cela peut avoir un retentissement sur toute leur vie, c’est ensuite un manque immense, difficile à compenser dans leur personnalité même. N’oublions pas que si l’éducation met la maman au service de sa famille, elle consiste également à rendre ses enfants autonomes, en leur transmettant le savoir des affaires quotidiennes dans une maison autant que celui de l’esprit. C’est avec sa maman que l’on apprend les rudiments d’une cuisine simple, du repassage, des astuces pour l’entretien de la maison ou du jardin…aussi bien que la rédaction d’une lettre de remerciement !

Entre deux choix, choisissez le bon ! Que fait la ménagère qui veut faire un dessert familial ? Imposera-t-elle une recette sans sucre parce qu’elle est au régime ?  Non : elle examinera ce qui conviendra et plaira le mieux à toute sa famille.

C’est le bien commun qui prime sur le bien particulier. Si une maman a la tentation de travailler à l’extérieur pour sa satisfaction personnelle ou pour des raisons superflues, qu’elle recherche avant tout, avec honnêteté, ce qu’il y a de meilleur pour sa famille toute entière…

SL

[1] Ce détail s’est réellement passé dans les années 80 aux Etats-Unis !

L’Eglise expliquée à nos enfants

Chaque dimanche, nous nous rendons à l’église pour assister au Saint Sacrifice de la messe, il s’agit là de l’édifice, de l’endroit où nous allons prier et où se trouve le tabernacle dans lequel repose Jésus. Il n’est pas difficile d’expliquer ce qu’est l’église à un enfant, c’est tout simplement « la maison de Jésus ». Mais un jour nous aurons à lui apprendre ce qu’est l’Eglise, celle qui a une majuscule, et cela sera plus difficile…car, d’une certaine façon, elle ne se voit pas !

 Pour rendre les choses plus concrètes, il nous faudra alors partir des connaissances de l’enfant sur la vie de Notre Seigneur : il sait déjà qui est Jésus et connaît Sa vie chaque année un peu mieux en revivant les événements de l’année liturgique.

Avant sa mort sur la Croix, nous savons que Jésus avait, pendant trois années, enseigné Lui-même ses Apôtres et beaucoup d’autres disciples. Enormément de gens se réunissaient autour de Lui et croyaient en Lui, on le regardait comme un chef : Notre-Seigneur avait fondé l’Eglise. Il s’agit d’une société[1], l’assemblée de ses fidèles, ses amis qui l’écoutent et lui obéissent. Et ainsi Jésus leur apprenait qui était le bon Dieu, son Père, et ce qu’il fallait faire pour aller au Ciel, pour un bonheur éternel auprès de Lui. Jésus était venu sur la terre pour cela : pour conduire nos âmes au Ciel.

Jésus savait que bientôt, lorsqu’Il aurait terminé sa mission sur la terre, Il remonterait au Ciel près de Son Père. Il fallait donc trouver un chef visible pour diriger à sa place tous ses disciples; Il choisit alors Saint Pierre parmi ses Apôtres pour être chef de Son Eglise sur la terre. Et depuis Jésus, après Saint Pierre, il y a toujours eu un nouveau successeur pour devenir le chef de l’Eglise. Nous l’appelons le Pape. Saint Pierre a été le premier Pape. Aujourd’hui le Pape s’appelle François, il est le chef de toute l’Eglise, c’est-à-dire de tous les fidèles baptisés du monde entier. Il représente Jésus sur la terre, son devoir est d’apprendre aux hommes tout ce que Jésus a révélé à Ses Apôtres pour qu’ils aillent, eux aussi, au Ciel.

Comme nous sommes baptisés, nous appartenons nous aussi à l’Eglise. Chaque baptisé est un membre de son corps dont Notre Seigneur est la tête, le chef invisible (le chef visible sur la terre étant le Pape). Depuis toujours, l’Eglise est comme la barque de Saint Pierre qui transporte tous les baptisés et leur transmet les vérités que Jésus avait données aux hommes par le moyen des sacrements (Baptême, Confirmation, Eucharistie…). Il y a bien des tempêtes parfois, mais Jésus veille sur Son Eglise et a dit à Ses Apôtres qu’elle durerait toujours !

L’Eglise est répandue sur toute la terre, alors le Pape, qui habite Rome, la Ville Eternelle, est aidé par d’autres prêtres (le clergé) dont les plus importants sont les cardinaux, puis les évêques et les prêtres qui sont répartis dans le monde entier pour convertir les âmes et leur donner les sacrements, comme l’avaient fait les Apôtres après que Jésus est monté au Ciel, le jour de l’Ascension. Les fidèles que nous sommes obéissent aux prêtres qui eux-mêmes obéissent aux évêques qui sont dirigés par le Pape, et le Pape obéit à Jésus-Christ Lui-même. Nous appartenons donc à une grande chaîne qui nous relie à Jésus-Christ.

Lorsque l’enfant sera plus âgé,  nous pourrons expliquer que dans certaines circonstances[2], le Pape jouit de l’infaillibilité. On dit qu’il parle  ex cathedra. C’est-à-dire qu’il bénéficie d’une assistance particulière du Saint Esprit qui garantit que ce que dit alors le Pape est sans aucune erreur.

Nous devrons également lui expliquer que l’Eglise est Une, Sainte, Catholique et Apostolique et qu’elle réunit trois parties : l’Eglise Militante sur la terre, l’Eglise Souffrante au Purgatoire et l’Eglise Triomphante au Ciel.

Ainsi donc, l’Eglise est la grande famille des enfants de Dieu. Et si je lui appartiens, j’ai des devoirs envers elle : je dois bien sûr l’aimer et la servir !

On appelle l’Eglise « notre Sainte Mère » car elle donne la Vie et veille sur nos âmes comme une mère sur ses enfants. Comment ne pas aimer une mère si bonne, si sainte et si vigilante ?!

Pour aimer l’Eglise, les catholiques doivent obéir aux enseignements de Notre-Seigneur en étudiant le catéchisme, en se formant toute leur vie par des bonnes lectures, en observant les commandements et recevant les sacrements. Ils doivent également être fiers d’être membres de l’Eglise, la respecter et la défendre s’ils entendent des gens l’attaquer et remettre en cause les enseignements de Notre-Seigneur, ce qui est grave !

Les membres de l’Eglise doivent également aimer le Pape, puisqu’il est « Jésus sur la terre ». Pour cela il est un devoir de prier en famille pour lui. Il faut montrer aux enfants que le Pape est une personne importante, qui a une lourde responsabilité et que nous devons le soutenir de nos prières. Pour donner ce sens de l’Eglise à l’enfant, on pourra lui montrer une photo du Saint père le Pape, parler de ses déplacements dans les différents pays, recevoir sa bénédiction « Urbi et orbi » le jour de Noël et de Pâques en écoutant les retransmissions directes à la radio, occasion de recevoir les indulgences plénières, et même, si l’occasion se présente, l’emmener à Rome, siège de la Chrétienté, pour qu’il voit où ont vécu tant de papes, et où tant de martyrs ont versé leur sang pour défendre la foi de Jésus-Christ !

Nous avons aussi des devoirs de générosité envers l’Eglise, non seulement en prières, mais aussi en sacrifices, en aumônes (denier du culte, soutien d’œuvres, d’associations qui travaillent pour le règne de Notre-Seigneur sur la terre…), en soutenant les prêtres et les religieux, en faisant de l’apostolat.

Faisons bien comprendre à nos jeunes enfants que nous sommes fiers d’être des catholiques, c’est-à-dire des fils de l’Eglise romaine, membres du Corps mystique du Christ, et de travailler sous l’autorité des pasteurs, à étendre le royaume du Christ.

SL


[1] Mat. 16,18

[2] Cf. notre rubrique : Le saviez-vous, page suivante.