La complémentarité

Chers grands-parents,

            Nous avons vu il y a deux mois le rôle essentiel des grands-parents dans la transmission de l’héritage culturel et familial. Cette transmission est essentielle mais doit être complétée par une contribution plus directe à l’éducation en tant que telle.

Dans ce domaine, leur rôle est particulièrement délicat et doit se tenir entre deux excès également nuisibles et épuisants. Les grands-parents absents de l’éducation, considérant que leur rôle est achevé et que, pour leurs petits-enfants, ils n’ont qu’à se taire et à tout supporter. A contrario ceux qui ne supportant pas la moindre imperfection, se croient obligés de tout contrôler et de tout corriger, y-compris à la place des parents.

C’est dans une complémentarité bien ordonnée que le rôle de chacun pourra être défini. Ce sont les parents qui éduquent. Ce sont eux qui ont reçu de Dieu les grâces d’état propres qui leur permettront d’avoir le discernement et l’énergie au quotidien pour conduire avec équilibre l’éducation de leurs enfants. Le rôle des grands-parents viendra donc « en complément » et ne pourra en aucun cas contrecarrer celui des parents. En revanche, les grands-parents possèdent de réels atouts dans l’expérience, et le recul que leur donne le caractère épisodique de leurs rencontres avec leurs petits-enfants.

Ces deux positions propres aux parents et aux grands-parents les destinent tout naturellement à jouer des rôles complémentaires vis à vis des enfants. Alors que les parents qui ont pour charge, l’éducation dans tous les domaines qu’elle recouvre, se trouvent souvent débordés par la conduite du quotidien avec toutes ses difficultés et imperfections, les grands-parents pourront se concentrer essentiellement sur les grandes orientations.

Face à des parents de bonne volonté, le rôle des grands-parents sera souvent de les rassurer sur leurs capacités à éduquer leurs petits en leur rappelant que le résultat de l’éducation n’est pas toujours immédiat ni exempt d’inquiétudes et qu’ils ont rencontré les mêmes difficultés, connu les mêmes appréhensions… pour un bilan finalement pas si mal !

Le cas peut être beaucoup plus délicat quand les grands-parents doivent intervenir face à des faiblesses évidentes ou même de mauvais principes d’éducation… surtout si cette faiblesse vient de la pièce rapportée… la première règle sera probablement celle de la prudence. En dehors des interventions quotidiennes normales pour conserver l’harmonie familiale (respect des horaires de repas, de la tenue, de la politesse), le grand-parent fera toujours bien de prier le Saint-Esprit avant d’intervenir et souvent même de se taire ! La correction pourra alors se faire d’une manière plus générale au cours d’une conversation, en dehors du « moment de crise », parfois de manière indirecte, mais toujours avec discrétion !

Cette description du rôle des grands-parents peut sembler ne leur laisser qu’un rôle bien ténu caractérisé d’abord par la discrétion. Certains iront même jusqu’à penser qu’ils ne sont pas concernés par l’éducation de leurs petits-enfants ! Quelle erreur ! Comme approbateur et amplificateur de la mission des parents, ce rôle est souvent décisif !

N’oublions pas notre atout principal dans l’aide que nous pourrons apporter à nos enfants pour l’éducation qu’ils ont à conduire : la prière ! Si nos âges ou l’éloignement ne nous permettent plus d’être aussi présents, prions chaque jour pour nos enfants et pour chacun de nos petits-enfants.

Prions saint Joseph, patron des pères de famille et sainte Anne, patronne des grands-mères de nous éclairer dans notre rôle délicat et plein de renoncements. Bon courage à tous !

Des grands-parents

Le devoir de transmission

Chers grands-parents,

            En travaillant sur cette délicate question des grands-parents éducateurs, nous avons pensé, mon mari et moi, que nous pouvions la séparer en deux parties : la première sur le devoir de transmission et la deuxième sur l’appui aux parents dans l’éducation. Dans cet article, nous ne verrons que la première partie.

 Quand on parle d’une famille, on a tendance naturellement à la réduire à des parents et leurs enfants. C’est vrai mais incomplet. La famille est d’abord un héritage, une transmission. Combien de fois voyons-nous des parents sans références. Ils agissent avec bonne volonté sûrement, avec bon sens parfois, mais on sent qu’il manque quelque chose … et ce quelque chose est souvent l’héritage. « Tes père et mère honoreras… afin de vivre longuement ». Après les commandements ayant Dieu pour objet, le premier commandement concerne la vie morale et traite de la famille. Par père et mère c’est évidemment des parents nourriciers dont le décalogue parle mais aussi de la lignée, au premier rang de laquelle se situent les grands-parents. Nous pensons qu’à eux aussi revient la mission de transmettre cet héritage. Continuer la lecture de « Le devoir de transmission »

Le rôle des grands parents

Chères grands-mères,

C’est avec une grande joie que j’aborde cette série d’articles sur le rôle des grands- parents en général et de la grand-mère en particulier. Quoi de plus beau en effet que de faire partager l’expérience que l’on a eu la grâce de recevoir dans notre rôle d’éducatrice ! Quoi de plus enthousiasmant que de participer, à notre modeste place, à la construction de ces jeunes familles et à l’éducation de leurs jeunes enfants ! La place de la grand-mère est particulière… Elle n’est plus en première position dans l’éducation. Sa position, toute faite d’exemplarité et de discrétion lui donne pourtant une place essentielle dans la famille.

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