Conseiller les familles

Chers grands-parents,

Il est fort probable que nos jeunes familles ont plus de difficultés à vivre qu’hier. Les reliefs de la politique familiale d’après-guerre sont de moins en moins efficaces et la politique antichrétienne pratiquée par nos gouvernements finit par obérer de manière significative les conditions de vie de nos ménages… surtout si la maman reste au foyer…

Les besoins de l’éducation chrétienne ajoutent encore aux difficultés des familles. Outre le prix des écoles vraiment catholiques, les conduites multiples pour lesquelles les mamans ont souvent du mal à se faire aider, les cantines, la garde des petits constituent souvent une jungle dans laquelle chaque famille cherche à trouver son équilibre.

Quel peut être le rôle des grands-parents dans ces situations ?

Tout d’abord le conseil. Dans bien des cas, les parents ont du mal à définir les priorités devant présider à leurs choix d’installation, de travail et de trajets. Il paraît important de rappeler, avec la discrétion qui s’impose, quelques critères essentiels, nécessaires à l’équilibre de la jeune famille.

Premièrement, ne pas se tromper de priorité. Le père de famille doit nourrir sa famille, c’est son premier devoir, le ménage doit rester uni, les enfants doivent bénéficier d’écoles réellement catholiques. C’est dans l’ordre et l’équilibre harmonieux de ces priorités que les jeunes familles devront bâtir leur équilibre !

Le lieu du travail du père sera en général le critère qui définira le lieu d’installation de la famille. Le fait qu’il soit seul à effectuer ses trajets chaque jour, lui permet de parcourir des distances relativement importantes mais qui doivent rester raisonnables. Il faut que le papa puisse rentrer chaque jour chez lui, sans fatigue excessive !

Autant que faire se peut, il faut éviter, le « célibat géographique ». Même la loi française précise dans les règles du mariage civil que « les époux s’obligent à vivre ensemble ». L’éducation des enfants nécessite la présence des deux parents et le recours au « célibat géographique » ne doit être accepté qu’en dernière extrémité et pour un temps limité !

Enfin, les enfants doivent bénéficier d’écoles vraiment catholiques ! Cette condition sera souvent réalisée au prix de sacrifices considérables, conduisant des familles modestes à se priver de plus que du superflu… mais quelle récompense à l’arrivée ! Si la pension est la condition nécessaire pour permettre aux enfants d’être dans une école catholique, il faut consentir à ce sacrifice.

Nous avons été de nombreuses fois témoins de l’échec de belles éducations à cause de mauvais choix d’écoles !

Nous pensons que cet ordre des priorités est celui qui s’impose aux familles qui veulent mener une vie de famille authentiquement catholique !

Prions sainte Anne de nous conseiller dans ce délicat travail de grands-parents et de nous aider à orienter nos ménages vers de bonnes décisions.

Des grands-parents

Les grands-parents confidents

Chers grands-parents,

            La communication entre les parents et leurs enfants n’est pas toujours facile. Il est fréquent, et peut-être normal, que dans une famille, ça ne passe pas avec l’un ou l’autre des adolescents. Pour des raisons de caractère, d’incompréhensions successives, l’un des enfants ne parle plus, ou ne se confie plus, se braque et coupe la communication avec ses parents. Notre monde ultra connecté accentue très probablement ce phénomène.

Il n’est pas rare de voir, dans un certain nombre de cas, les grands-parents jouer un rôle dans le rétablissement du contact ou au moins dans la suppléance de cette carence en servant de confidents pour un moment plus ou moins long. Il faut pour cela qu’ils aient à la fois la confiance des parents, qui seront sûrs que leur autorité et leur affection seront soutenues, et des enfants, qui se confieront sereinement, sachant que leurs grands-parents sauront garder la discrétion nécessaire à leurs confidences.

Pour cela il est utile que les grands parents aient su jouer à leur place leur rôle d’éducateur, de fédérateur gardant toujours la porte ouverte, au sens propre tel que cela est évoqué dans l’article précédent, mais aussi au sens spirituel ou intellectuel en prenant le temps d’écouter ce que leurs petits-enfants avaient à dire.

Détachés de beaucoup des charges immédiates qui occupent les parents, ils auront à cœur de connaître leurs petits-enfants pour être à même de pouvoir les conseiller. Bien souvent, leur rôle se bornera à écouter… le fait d’exprimer les choses suffisant souvent à l’adolescent pour comprendre ce qui ne va pas. Ils n’interviendront que si les paroles de leur petit deviennent vraiment inconsidérées ou indiscrètes.

La médisance ou la calomnie ne devant pas trouver leur place dans ces conversations… (Ils n’ont pas à tout savoir et les enfants doivent en avoir conscience). Sauf si cela paraît nécessaire, les grands-parents éviteront de provoquer les confidences et resteront surtout d’une vertu parfaite. L’enfant sentirait très vite les questions venant de la curiosité. « Non, ça n’est pas ça qui m’intéresse, je n’ai pas besoin de le savoir ! Tu comprends bien ! »

Une autre solution sera de recevoir des enfants sans leurs parents. Un chantier de bricolage occupant utilement les journées permettra de fructueuses conversations durant lesquelles les grands-parents prendront grand soin d’être à l’écoute et de toujours défendre l’autorité des parents…

Il n’y a pas de recette et l’intervention des grands-parents devra toujours se faire avec une grande délicatesse et une discrétion absolue… Il est certain en revanche que, plus l’unité familiale sera grande, plus les interventions des grands parents seront possibles et profitables…

Prions sainte Anne de nous éclairer pour que nous soyons des parents et grands-parents vertueux et délicats.

Des grand-parents

Les grands-parents, porte ouverte !

Nous avons vu le mois dernier comment les grands parents devaient contribuer à l’unité familiale en transmettant les nouvelles des uns et des autres et en créant des événements rassemblant la famille. Je veux vous parler aujourd’hui de la façon dont ils peuvent jouer ce rôle en étant toujours prêts à accueillir leurs enfants. Evidemment, je vais vous présenter la situation idéale, celle où les grands-parents, sont disponibles (car à la retraite) et possèdent une maison suffisante pour accueillir, de manière parfois un peu serrée, plusieurs de leurs ménages. En général, alors que nos jeunes ménages sont toujours par monts et par vaux (un ménage déménage aujourd’hui tous les 3 ans et parcoure des milliers de kilomètres par an), les grands-parents ont en général accédé à une certaine stabilité. Ils sont les manants de la famille, ceux qui restent. « Si vous voulez me trouver, je suis là » disait un auteur normand à ses enfants. Même en imagination, on sait toujours où ils sont. Cette permanence est de nature à structurer l’esprit des enfants et petits-enfants en leur donnant une référence stable dans un monde qui l’est de moins en moins. L’idéal est donc de posséder une maison dans laquelle on pourra accueillir plusieurs ménages en séjour. Que de souvenirs communs, de chahuts, de batailles et de jeux pour les petits ! Que d’heureuses conversations, travaux en commun ou jeux de société pour les parents ! Et aussi, que de prières en commun ! Quoi de mieux pour donner de vraies racines à l’unité familiale !

De telles réunions nécessitent une certaine autorité et ne peuvent se dérouler que si tout le monde accepte de se plier à certaines règles minimales (de tenue, d’horaires, de service…). Il peut être nécessaire qu’une organisation soit mise en place pour partager les charges de la maison. Nous voyons régulièrement des grands-mères épuisées attendant parfois le départ de leur progéniture… Dans certaines familles un système est mis en place répartissant les services par jour et par famille. Tel jour, tel ménage s’occupe de toute la cuisine, tel autre de telle autre activité etc. Une telle répartition des charges n’est pas forcément nécessaire quand les femmes aiment se retrouver dans la cuisine mais… tout le monde n’a pas les mêmes goûts et nous ne sommes pas tous de purs esprits ! A cela devra s’ajouter la nécessaire organisation d’activités. La maison peut être le cadre d’événements suscités par les grands parents comme les visites évoquées dans l’article précédent mais aussi de travaux en commun ou toute autre activité de nature à créer des souvenirs communs. « Force-les de bâtir ensemble une tour et tu les changeras en frères. Mais si tu veux qu’ils se haïssent, jette-leur du grain » disait Saint Exupéry en parlant des hommes ! Quoi de plus délétère que des vacances oisives! Si l’on ne dispose pas d’une maison suffisamment grande, on pourra recourir à la location. Louer chaque année une maison dans un endroit plaisant et dans laquelle les ménages pourront se réunir ou, si ça n’est pas possible, se succéder, permettra de souder la famille. Les grands repas familiaux peuvent être aussi une fructueuse occasion de réunion familiale. L’important est que la famille se réunisse autour des grands-parents ! Cet accueil des grands-parents pourra aussi être utile pour recevoir l’un ou l’autre en cas de besoin ponctuel. Accueil de petits-enfants d’une maman fatiguée, accueil d’un « cas » qui a besoin de s’éloigner de ses parents pour quelques jours et prendre du recul afin de retrouver le droit chemin… L’accueil peut alors permettre aux grands-parents de faire bénéficier leurs petits-enfants de leur autorité particulière… sur demande des parents, bien sûr ! Tout cela ne pourra être fructueux que sous le regard de la providence. Prions Sainte Anne avant d’accueillir nos familles, si c’est possible, prions le chapelet en commun pour que la vertu soit reine dans toutes nos activités familiales !

Des grands-parents

Attention, si l’oisiveté est un vice toujours à combattre ,en revanche le repos peut être nécessaire quelque temps après une année fatigante mais… pas plus que, pas moins que …

Les grands-parents, fédérateurs de la famille

 

L’unité familiale ; « qu’ils restent unis dans la vie » … que peut-on souhaiter de mieux !

 C’est elle qui, dans les coups durs rassemblera la famille au lieu de la disperser. On me dit que dans beaucoup de familles même les cercueils ne suffisent plus à créer l’unité ! Quelle terrible tristesse !

 Nous avons pourtant envie de parer l’unité familiale des mêmes vertus que la charité ! « Elle excuse tout, croit tout, espère tout, supporte tout ! » Bien entendu, dans ce cas, le « tout » doit demeurer subordonné à la vérité !

 C’est cette unité qui rend fort, qui permet de partager et maintenir nos convictions dans un monde difficile ! Il est naturel que les ménages prennent leur envol ! C’est nécessaire à leur épanouissement… Même si, dans le passé, les familles restaient groupées autour des anciens, cela n’est probablement plus possible aujourd’hui. Les contraintes professionnelles des uns, les goûts des autres, le besoin d’indépendance entraînent souvent un éloignement géographique de nos ménages… Cette séparation géographique est normalement compensée par les liens naturels du sang, l’affection, le souci les uns des autres et si c’est possible, la communauté de pensée. Il faut bien entendu cultiver ces liens naturels… mais il faut y ajouter ce que j’ose appeler de la « méthode ».

 L’unité ne se décrète pas.

Soit, grâce au charisme ou à la vertu de l’un ou l’autre, elle existe déjà spontanément, dans ce cas, il faut l’entretenir. Soit elle est distendue et il ne faut pas perdre une occasion de la créer ou de la resserrer.

Comment créer l’unité ? Vaste programme !

Ce rôle revient très naturellement aux grands parents qui sont le point commun entre tous leurs descendants. Parmi les multiples actions favorisant l’unité familiale, nous en citerons deux qui nous paraissent essentielles.

Les grands-parents seront d’abord le lien entre tous les ménages[1], ceux qui transmettent les nouvelles ! Avec discrétion bien sûr ! Les grands-parents sont aussi ceux à qui on peut confier des secrets ! Mais, dès qu’une nouvelle peut permettre de susciter la charité fraternelle, joie ou tristesse dans l’un ou l’autre des ménages : naissance, première communion, anniversaire, souci qui peut être diffusé : maladie, deuil, tristesse quelle qu’elle soit, intention de prière etc. la grand-mère ne doit pas hésiter à prendre son téléphone ou son « texto » pour diffuser les nouvelles à tous les enfants. La seule question à se poser avant sera de savoir si cette nouvelle est de nature à favoriser la vertu ou est nécessaire… Transmises avec délicatesse et accord au moins tacite des intéressés (on s’interdira absolument tout ce qui peut ressembler à de la médisance ou des potins inutiles… Les grands-mères restent des femmes !) ces nouvelles permettront à l’unité et l’harmonie familiale de se développer.

D’autre part, les grands-parents créent des événements. Ils sont souvent le centre des réunions de famille, anniversaires de mariage, première communion, anniversaire d’un petit … Leur présence doit réjouir les familles et les petits cadeaux qu’ils apportent ravir les heureux bénéficiaires. Ces événements seront d’ailleurs l’occasion pour les grands-mères, de raconter aux absents les heureux événements. A ces événements familiaux, les grands-parents peuvent ajouter des activités réunissant tout ou partie des enfants. J’ai connu une famille où les grands-parents organisaient occasionnellement des soirées au théâtre suivies d’un bon dîner chez l’un ou chez l’autre. Le Puy du fou, une visite intéressante, un pèlerinage familial sur la tombe d’un grand-père mort à la guerre sont autant d’activités unissant la famille dans un cadre qui élève. Plus prosaïquement, ce pourrait être un chantier en commun… pendant que les hommes tronçonnent, les enfants ramassent et les femmes préparent un bon déjeuner ! Que de souvenirs communs en perspective. Le côté matériel des choses donnant à chacun l’impression d’avoir participé à la construction de la famille ! Tout cela dans une bonne ambiance dans laquelle on comprendra avec complaisance l’absence du beau-frère peu manuel !

Les grands-parents doivent donc avoir un rôle important dans l’unité familiale. La transmission des nouvelles, les activités communes bien organisées sont des facteurs de cette qualité essentielle à toute bonne famille. Les circonstances matérielles conduiront à des solutions différentes (maison de famille, région touristique, proximité d’un lieu de pèlerinage…) Tout cela ne doit pas être laissé au hasard et c’est le génie des grands-parents de trouver les idées qui permettront naturellement aux familles de se regrouper, au moins en esprit.

Prions sainte Anne, patronne des grands-mères de nous aider à cultiver cette unité !

Des grands-parents

 

[1] Malgré l’irruption de multiples moyens de communication – qui peuvent être bien utilisés – au service de l’unité familiale (watt’s app, SMS…) et qui font parfois que tout monde est au courant avant les grands-parents, ceux-ci ne doivent pas renoncer à leur rôle fédérateur. La qualité de l’information, dans laquelle la bienveillance sera première, la distinguera du flot de nouvelles plus ou moins utile qui circulent …

La complémentarité

Chers grands-parents,

            Nous avons vu il y a deux mois le rôle essentiel des grands-parents dans la transmission de l’héritage culturel et familial. Cette transmission est essentielle mais doit être complétée par une contribution plus directe à l’éducation en tant que telle.

Dans ce domaine, leur rôle est particulièrement délicat et doit se tenir entre deux excès également nuisibles et épuisants. Les grands-parents absents de l’éducation, considérant que leur rôle est achevé et que, pour leurs petits-enfants, ils n’ont qu’à se taire et à tout supporter. A contrario ceux qui ne supportant pas la moindre imperfection, se croient obligés de tout contrôler et de tout corriger, y-compris à la place des parents.

C’est dans une complémentarité bien ordonnée que le rôle de chacun pourra être défini. Ce sont les parents qui éduquent. Ce sont eux qui ont reçu de Dieu les grâces d’état propres qui leur permettront d’avoir le discernement et l’énergie au quotidien pour conduire avec équilibre l’éducation de leurs enfants. Le rôle des grands-parents viendra donc « en complément » et ne pourra en aucun cas contrecarrer celui des parents. En revanche, les grands-parents possèdent de réels atouts dans l’expérience, et le recul que leur donne le caractère épisodique de leurs rencontres avec leurs petits-enfants.

Ces deux positions propres aux parents et aux grands-parents les destinent tout naturellement à jouer des rôles complémentaires vis à vis des enfants. Alors que les parents qui ont pour charge, l’éducation dans tous les domaines qu’elle recouvre, se trouvent souvent débordés par la conduite du quotidien avec toutes ses difficultés et imperfections, les grands-parents pourront se concentrer essentiellement sur les grandes orientations.

Face à des parents de bonne volonté, le rôle des grands-parents sera souvent de les rassurer sur leurs capacités à éduquer leurs petits en leur rappelant que le résultat de l’éducation n’est pas toujours immédiat ni exempt d’inquiétudes et qu’ils ont rencontré les mêmes difficultés, connu les mêmes appréhensions… pour un bilan finalement pas si mal !

Le cas peut être beaucoup plus délicat quand les grands-parents doivent intervenir face à des faiblesses évidentes ou même de mauvais principes d’éducation… surtout si cette faiblesse vient de la pièce rapportée… la première règle sera probablement celle de la prudence. En dehors des interventions quotidiennes normales pour conserver l’harmonie familiale (respect des horaires de repas, de la tenue, de la politesse), le grand-parent fera toujours bien de prier le Saint-Esprit avant d’intervenir et souvent même de se taire ! La correction pourra alors se faire d’une manière plus générale au cours d’une conversation, en dehors du « moment de crise », parfois de manière indirecte, mais toujours avec discrétion !

Cette description du rôle des grands-parents peut sembler ne leur laisser qu’un rôle bien ténu caractérisé d’abord par la discrétion. Certains iront même jusqu’à penser qu’ils ne sont pas concernés par l’éducation de leurs petits-enfants ! Quelle erreur ! Comme approbateur et amplificateur de la mission des parents, ce rôle est souvent décisif !

N’oublions pas notre atout principal dans l’aide que nous pourrons apporter à nos enfants pour l’éducation qu’ils ont à conduire : la prière ! Si nos âges ou l’éloignement ne nous permettent plus d’être aussi présents, prions chaque jour pour nos enfants et pour chacun de nos petits-enfants.

Prions saint Joseph, patron des pères de famille et sainte Anne, patronne des grands-mères de nous éclairer dans notre rôle délicat et plein de renoncements. Bon courage à tous !

Des grands-parents