Comment voir clair ?

En une période normale de la vie de l’Eglise, les catholiques, s’ils ne sont jamais dispensés de réfléchir, doivent docilement s’en remettre à l’enseignement qu’ils reçoivent de la hiérarchie de l’Eglise. Mais il n’en va plus de même en temps de crise. Dans celle qui sévit depuis le Concile Vatican II, nos anciens, nos parents eurent à prendre des décisions difficiles et à faire des choix douloureux. Devant le constat des contradictions qui existaient entre le magistère de toujours et celui des derniers papes, ils restèrent fidèles à une Doctrine révélée qui ne peut changer. Etant donné que cette crise de l’Eglise se poursuit toujours, nous ne devons pas être trop surpris de nous trouver confrontés à notre tour à devoir répondre à de graves interrogations nouvelles qui peuvent se poser. Or, comme il nous semble que beaucoup font fausse route, à chaque nouveau carrefour, faute de se placer dans les dispositions spirituelles, intellectuelles et morales nécessaires, nous avons essayé de les énumérer. Afin de savoir comment faire des choix dans les périodes difficiles, voici quelques principes de base qui doivent régir chacune des décisions que nous pouvons avoir à prendre :

1) Si une nouvelle question grave semble se poser, ne rejetons pas le devoir de l’examiner parce que cela nous ennuie ou nous agace, parce que nous n’avons pas de temps à perdre ou parce que nous ne savons pas comment l’aborder.

2) Si manifestement, cette question est grave, nous devons accepter avec abnégation et esprit surnaturel de l’examiner avec le soin qu’elle requiert. Notre devoir est d’autant plus impératif que nous avons charge d’âmes.

3) Ranimons tout d’abord notre conviction surnaturelle que Dieu veut, infiniment plus que nous, que nous demeurions sur le chemin de la vérité. Dans ce but, Il veut nous communiquer ses grâces surnaturelles pour que nous soyons éclairés et que nous ayons la force de suivre la route qu’Il nous aura montrée.

4) Mais notre soif de vérité doit nous amener à demander quotidiennement ces grâces nécessaires pour penser clair et marcher droit.

5) Cependant, ces grâces étant demandées avec ferveur, ne nous disons pas que notre prière nous dispense de procéder à l’examen de la question qui se pose selon les lumières de la raison éclairée par la Foi.

6) Notre esprit sera en mesure de mener ce travail convenablement s’il est bien disposé, serein, prêt à embrasser la vérité comme elle se manifestera.

7) Pour qu’il en soit ainsi, il importe d’évacuer de notre cœur tous les mouvements passionnels qui risquent de fausser notre réflexion. Voilà quelques exemples : peur de certaines conclusions auxquelles on pourrait aboutir ou d’être isolé dans le choix que l’on fait. Colère d’être dans la nécessité de faire un choix que l’on n’a pas envie de faire, lassitude des difficultés qu’occasionne la crise de l’Eglise, etc…

8) Dans le même ordre d’idées, il s’agit aussi d’exclure de notre esprit des critères de jugement faux qui peuvent plus ou moins consciemment nous influencer : critère du nombre, du regard que les autres poseront sur nous, du parti qui nous créera le moins d’ennui(en apparence) pour la suite, etc…

9) Nous avons intérêt à considérer le jugement de ceux qui, normalement, savent mieux et en qui nous avons confiance. Mais nous ne pouvons nullement nous dispenser d’examiner la question qui se pose pour nous remettre uniquement à leur jugement.

10) Nous devons nous inspirer des principes du magistère de l’Eglise de toujours, des écrits des saints et des avis si lumineux de Monseigneur Lefebvre pour évaluer comme il le faut les opinions qui se sont manifestées autour de cette question.

11) Nous ne sommes pas tenus de tout lire et de nous perdre dans des considérations subtiles mais mener notre examen sérieusement, le temps qu’il faut, en interrogeant autant que nécessaire sur ce que nous ne comprenons pas, avant d’arrêter notre jugement.

Père Joseph

MOIS DE NOVEMBRE : MOIS DE L’ESPÉRANCE

Chers amis,
Novembre est arrivé… Trop souvent nous considérons ce mois comme une période triste… Visites au cimetière, Messe des défunts, souvenirs douloureux qui reviennent à la mémoire… et si nous considérions aujourd’hui le mois de novembre comme le mois de l’espérance…
Reprenons ces mots qui nous paraissent si sombres :
Défunt, d’origine latine : de functio ; le défunt est celui qui a rempli sa fonction. Il est donc arrivé au terme de la mission qui lui avait été confiée par Dieu.
Trépassé : passé à travers, il a franchi un passage. Il a traversé le tunnel qui sépare la vie temporaire terrestre de la vie sans fin.
Repos éternel, lux aeterna : tous ces mots qui rythment la Messe de Requiem et apaisent notre douleur. Le défunt, après ce passage obligé, parvient au repos éternel, à la lumière sans déclin : c’est la récompense des élus.
Bien sûr, la douleur de ne plus revoir ces êtres aimés est humaine et naturelle ; ne méprisons pas ces larmes ; souvenons-nous que Notre-Seigneur a pleuré son ami Lazare. Mais une fois la paix retrouvée, considérons les termes que la liturgie met sur nos lèvres et examinons leur portée profonde !
Par ce mois consacré aux défunts, l’Eglise veut en premier lieu nous rappeler de prier pour eux, pour que leurs âmes, si elles sont encore au Purgatoire, soient soulagées par nos prières et même élevées à la divine contemplation.
Mais l’Eglise dans sa divine Sagesse, ne veut-elle pas aussi nous faire réfléchir sur nous-mêmes ? Ne veut-elle pas nous rappeler à cette occasion les vérités essentielles à ne pas perdre de vue pour qu’à notre tour nous réalisions, en temps voulu, notre passage vers l’éternité ? Ne veut-elle pas faire revivre en nous cette belle vertu d’espérance ?
Il faut alors nous rappeler le but de notre vie, ce pour quoi nous sommes faits…
Reprenons les messages de Fatima en cette année du centenaire et voyons combien Notre-Dame a insisté sur les moyens qui sont mis à notre portée pour atteindre, nous aussi, la vision béatifique : la dévotion des cinq premiers samedis du mois (déjà étudiée dans notre FA n° 5), la récitation du Rosaire (FA vous présente une méditation par numéro) la pratique du devoir d’état (Nous y reviendrons bientôt) et le sacrifice. Mais dès aujourd’hui, et en ce début d’année liturgique, osons prendre un temps de réflexion pour considérer si oui ou non, nous accomplissons au mieux notre devoir, vis-à-vis de Dieu, de notre conjoint, de nos enfants, de notre famille, de nos amis, de nos relations… Faisons un examen particulier mais aussi un examen à deux en nous attachant à classer les priorités. Ce devoir d’état qui demande aujourd’hui tant d’héroïsme … Mais qui, accompli avec amour, nous mènera tout droit vers les joies éternelles !
Bien souvent, la multitude d’activités, d’agressions extérieures et faut-il le dire… le respect humain, nous font prendre pour une étoile ce qui n’est qu’un météorite en chute libre… Malheureusement, comme les étoiles filantes, ces priorités d’un instant ne durent pas et risquent de nous entraîner dans leur chute…
Ecoutons la voix de notre conscience qui nous rappelle notre vocation d’époux et de parents. Veillons, en particulier, à accompagner les grands désirs et non pas à couper les ailes de ceux qui nous entourent et qui voudraient monter plus haut !
Profitons de ce mois pour penser aux vertus de nos chers défunts ; leur souvenir nous aidera à les imiter. Invoquons nos ancêtres qui, comme les maillons d’une grande chaîne, veillent sur leurs descendants et sur ceux qui les aiment !
Loin de nous laisser appesantir par les mauvaises nouvelles venues d’ici ou d’ailleurs, recentrons-nous sur l’essentiel !
Et voilà comment notre mois de novembre ne sera plus le mois des souvenirs, parfois stériles, mais bien le mois de l’espérance qui nous fera progresser vers le ciel en réorientant notre vie sur l’essentiel !
Alors, je vous souhaite à tous un Saint mois de l’Espérance !
Marie du Tertre