Saint Michel et saints de France

Le culte de saint Michel s’est répandu dans toute l’Europe à partir du Ve siècle et des apparitions du grand Archange au Mont Gargan, dans les Pouilles, en Italie. En France, c’est son apparition à saint Aubert, en 708, qui fut à l’origine de la première basilique du Mont-Saint-Michel, qui devint un des lieux les plus fréquentés par les pèlerins du Moyen-Age. Les « Miquelots », pèlerins de toute l’Europe, venaient vénérer le guerrier invincible et le défenseur de la Chrétienté, après être passés par bien des lieux de dévotion consacrés à tous ces saints dont notre pays foisonne.

 Ecoutons plutôt ce qu’en dit l’historienne Régine Pernoud1 :

« Ils sont partout. Ils surgissent à tout instant, à chaque croisée de chemin, à chaque tournant de route, et pour nous, qui contemplons le spectacle de la distance de notre XXe siècle, à chaque tournant de page.

De qui s’agit-il ? Des saints. Aux temps féodaux et même dès la période franque au Ve siècle, impossible de faire un pas, de visiter un monument, d’ouvrir un manuscrit sans les rencontrer. En rangs de plus en plus serrés à mesure qu’on avance au cours des âges. Durant les deux siècles médiévaux encore, leur nombre s’accroît bon an mal an. Pour le médiéviste, c’est simple routine. Mais qui finit par faire question : pourquoi, comment tant de saints et de saintes ? Ils donnent leurs noms aux personnes, et plus encore aux églises, aux monastères et de même aux localités, villes et hameaux. Pas un édifice religieux ou civil qui n’évoque, sculpté ou peint, tel ou tel saint ou sainte ; leur histoire alimente l’iconographie, guide le pinceau du fresquiste, le ciseau du tailleur de pierre, l’outil du maître verrier, et aussi la plume du copiste. Tous les modes d’expression sont bons pour rappeler leur mémoire : arts plastiques, poésie, théâtre. On se transmet le récit de leur passion, on va vénérer leurs reliques ; et pour abriter celles-ci, on conçoit tout un mobilier éblouissant : chasses d’argent et d’or, réhaussées d’émaux et de pierres précieuses. Rien n’est trop beau pour eux. […]

Au début du XIIe siècle, les saints ont littéralement envahi le territoire. […] Le plus souvent, les villes de France sont désignées par leur sanctuaire principal : pour le pèlerin, la ville ne vaut que par le saint ».

Ces sanctuaires existent toujours, du moins pour ceux qui ont traversé les guerres de religion et la Révolution. Nous pouvons encore les visiter et les honorer. Leur force protectrice et bienveillante est toujours présente. Toutes ces reliques n’attendent que notre vénération pour vivifier à nouveau la foi de notre pays. Alors, n’hésitons pas, du Mont-Saint-Michel à saint Gilles du Gard, de saint Hilaire de Poitiers à saint Martin de Tours, de saint Eutrope de Saintes à saint Hugues de Cluny (…) à reprendre ces routes ancestrales dont nous sommes fiers, et à demander aux saints leur intercession.

Comme dit le cantique : « Saints de France à qui notre histoire doit ses jours de plus belle gloire, dans le malheur et le danger, vous saurez bien nous protéger… »

 

1 Les Saints au Moyen-Age, Plon, 1985.

 

Pour conquérir le Ciel !

Ma chère Bertille,

 Tu me disais la semaine dernière, durant cette marche que nous avons faite ensemble sur les pas de saint Jacques, combien cette connaissance de toi-même que tu approfondis chaque jour, te décourage.

« Je vaux si peu ! Je me fais un programme que je ne tiens jamais… A quoi bon recommencer ? » Et tu hésites même à prendre des résolutions en ce début d’année d’étudiante.

Attention : ces grands découragements ne seraient-ils pas une tentation du démon de l’orgueil ? Est-ce par peine d’offenser Dieu que tu te désoles ou est-ce par dépit de ne pas parvenir où tu veux aller par ta seule volonté ?

Y a-t-il des héros ou des saints dès la naissance ? Réalise bien que c’est un lieu commun pour toute nature humaine que d’avoir des défauts, des instincts mauvais qui tyrannisent, des tentations ou des faiblesses et même des défaillances… Mais il ne s’agit pas d’arriver le premier au bout du chemin… Dieu nous demande seulement d’y parvenir ; et pour cela il nous faut commencer déjà par partir ! Aujourd’hui, je vais te donner un conseil très pratique : pour progresser vers le Ciel, il faut vouloir, et vouloir humblement, mais aussi patiemment et avec persévérance !

 Vouloir

Déjà, il faut le vouloir ! Et cela personne, pas même Dieu, ne le peut pour nous ! C’est le mystère de la liberté. Nos instincts nous poussent dans une direction, notre ange nous guide mais nous sommes libres de résister. Chacun de nous possède cette liberté et cette force en soi. Ne pas y croire ou mettre en doute notre pouvoir serait déjà partir perdant… C’est pourquoi, il faut avoir confiance et se répéter chaque matin : avec la grâce de Dieu, je peux obtenir cette victoire ! Celui qui pense : « Je voudrais bien » est déjà à moitié vaincu… Si atteindre le sommet de l’Aiguille Verte est impossible pour certains, les sommets de la vie morale sont, par et avec la grâce de Dieu, accessibles à tous ! Notre-Seigneur est venu sur terre pour appeler les âmes à la perfection ; il n’a pas réservé ses paroles à une élite. A tous ceux qu’Il a croisés, Il a dit : « Soyez parfaits comme mon Père céleste est parfait ! » Si le Seigneur, qui connaît véritablement chacune de nos âmes, l’a dit, c’est qu’Il sait que tous peuvent y parvenir !

 Vouloir humblement

L’Evangile rappelle sans cesse la nécessité de l’humilité. Il faut vouloir se conquérir soi-même mais non pas dans le secret et orgueilleux désir de se sentir supérieur aux autres : « Les autres sont faibles, moi je serai forte. Les autres tombent, moi, je tiendrai ! » Car celui qui ne compte que sur lui-même compte sur bien peu et tu l’as vécu dans ces moments où tu t’es découragée. Il faut se connaître et savoir sans doute qu’on a en soi des principes d’énergie, mais surtout bien comprendre que la source vraie de toute force n’est pas en nous, mais dans le Seigneur : « Sans moi, vous ne pouvez rien faire » disait-Il. Et la pire folie serait bien de croire que sans Lui, on pourrait parvenir à conquérir le Ciel !

Aussi chaque matin mais aussi dans les difficultés, les tentations et les doutes, mets-toi à genoux (au moins en pensée) et prie ; demande à Dieu « ce pain de chaque jour » qui n’est pas seulement pour le corps mais bien aussi pour l’âme.

« Si Vous me laissez à moi-même, qui suis-je ? dit l’Imitation. Rien qu’infirmité. Mais dès que vous jetez un regard sur moi, à l’instant, je suis forte. »          >>> >>> C’est en Dieu que tous les saints ont trouvé leur force et, à leur image, c’est en Dieu seul que tu trouveras la détermination pour faire ce que la nature humaine seule ne peut accomplir.

 Vouloir patiemment et avec persévérance

Durant notre semaine de marche, tu as bien remarqué combien certaines ascensions demandaient de prudence et de patience, mais tu as persévéré vaillamment car la perspective du sommet t’en donnait le courage. Alors pourquoi vouloir être plus pressée dans la vie morale ? Rien ne se fait vite dans la nature ! Combien de temps a-t-il fallu au gland pour devenir le chêne magnifique qui orne ce parc ?

Patience ! Une faiblesse aujourd’hui ? Recommence demain ; et encore après-demain ! Le soleil se lèvera de nouveau et éclairera peut-être cette victoire sur ce défaut particulier. Patience ! C’est souvent l’échec qui forme le mieux le caractère ! Si le succès arrivait trop vite, nous risquerions de nous en enorgueillir. L’échec nous tient en haleine… Et si malgré tous nos efforts, nous constatons que nous retombons toujours dans les mêmes défauts, répétons : « Le succès n’est pas ce qui importe. Ce qui importe, c’est l’effort ! »

 Allons, courage ! En cette veille de la rentrée, redis-toi cette phrase inlassablement : vouloir, vouloir humblement, vouloir patiemment et avec persévérance, et avec l’aide de Dieu, je vais parvenir à atteindre cet idéal qui me mènera au Ciel ! » Et chaque matin, devant le mystère humble et grandiose d’une journée à remplir, confie ton désir au Seigneur et à sa Sainte Mère. Ainsi chaque soir, devant le compte de ta journée, si petit au creux de la conscience qui soupèse, si décevant quand on le compare avec les espoirs du matin, dis-toi simplement, sans découragement ni amertume : « Demain, avec la grâce de Dieu, je ferai mieux, » en priant avec regret, humilité mais aussi avec une immense confiance car Celui qui compte les petits efforts et protège de sa force l’âme qui Le regarde avec amour, veille tout particulièrement sur toi !

Je t’embrasse et te souhaite une belle rentrée !

Anne

 

CONSECRATION NATIONALE A SAINT MICHEL ARCHANGE 

prononcée par les évêques de France le 19 mai 1912

 

« Glorieux saint Michel, permettez que nous vous apportions l’hommage de notre reconnaissance, de notre vénération, de notre amour.

Préposé par l’Éternel à la garde du Droit, vous avez rejeté dans les abîmes Satan et ses suppôts, inclinant votre épée devant l’Homme-Dieu et la Vierge qui devait enfanter et devenir la Reine des Anges. Le peuple élu vous vit à sa tête lorsqu’il errait dans le désert, et vous fûtes, dans son exil, son espoir et sa force. Sur le berceau de l’Église, héritière de la Synagogue, tendrement vous avez veillé. Votre devise devint sa devise et, depuis deux mille ans, rien de grand ne s’est opéré dans son sein en dehors de votre intervention féconde.

Baptisée, la première des nations, dans le sang du Christ, la France vous aima la première. Aussi vous êtes-vous ingénié à faire d’elle, à votre image et à votre exemple, le bon sergent de Dieu. Des champs de Tolbiac aux sommets du Mont Tombe ; des sommets du Mont Tombe aux vallons de Domrémy ; des siècles reculés au temps où languit notre vie, vous avez écrit les meilleures pages de notre histoire. Aussi, la France reconnaissante, aujourd’hui comme autrefois, vous honore sur la Montagne sainte que vous avez choisie, que l’Étranger ne foula jamais en vainqueur, où la Foi vous éleva votre temple le plus merveilleux et le plus célèbre.

Ajoutez encore à vos bienfaits, ô bon et puissant Archange, et prenez officiellement sous votre garde tout ce que nous avons et tout ce que nous sommes, nos personnes et nos biens, nos familles et nos paroisses, nos évêques et nos prêtres.

Cette consécration solennelle, nous la voulons nationale, et nous renouvelons, autant qu’il est en nous, le pacte séculaire qui lie la France au Prince des Anges.

Nous vous saluons, nous vous bénissons, nous vous acclamons, mais, de grâce, défendez-nous dans le combat. Les ténèbres du doute et de l’erreur nous envahissent de toutes parts : Archange de lumière, dissipez nos ténèbres !

Les volontés fléchissent et les courages chancellent : Archange victorieux, ranimez nos ardeurs et communiquez-nous la flamme qui fait les âmes justes et les peuples vaillants !

Les cœurs s’attachent à la chair et au sang : ô Séraphin sublime, arrachez-nous à la fange et portez-nous à Dieu !

Veillez tout spécialement sur nos foyers, où la foi et l’innocence subissent de si rudes assauts, et commandez à Satan d’y respecter la paix et la vertu.

Ô saint Michel, gardez l’Église et son Chef auguste ; sauvez notre patrie !

Que le Cœur Sacré de Jésus, que le Cœur Immaculé de Marie vous envoient vers nous, avec sainte Jeanne d’Arc ; et que le règne de Dieu s’établisse sur nous et sur le monde à jamais, pour qu’à jamais, ô grand Prévôt du Paradis, nous soyons associés à vos triomphes !

Ainsi-soit-il ! »

 

Une brève histoire du Mont-Saint-Michel

 

Saint Aubert et la naissance du Mont-Saint-Michel

Malgré l’installation de quelques ermites au Mont aux VIe et VIIe siècles, c’est en 708 que tout commence vraiment. Évêque d’Avranches depuis quatre ans, saint Aubert reçoit en effet une première visite de saint Michel en songe : celui-ci lui demande d’élever un sanctuaire en son honneur sur le Mont-Tombe. Bien connu de l’évêque, qui venait y prier, le Mont-Tombe (de tumulus ou tombeau) consistait en un monumental rocher de granit de 960 mètres de circonférence contre 80 mètres de haut. Devant une demande qu’il considère comme irréalisable, saint Aubert préfère penser qu’il s’agit d’une tentation du démon et n’y prête pas attention. L’archange lui fait alors une seconde visite, mais celle-ci ne rencontre pas plus de succès. Lors de sa troisième venue, constatant l’entêtement de l’évêque, saint Michel décide de lui faire mieux comprendre sa demande en lui enfonçant son doigt dans le crâne.

Cette fois, saint Aubert a compris ! Il décide de construire un lieu de culte dédié à l’archange à l’endroit voulu. La Providence ne tarde pas à se manifester, lui indiquant le lieu précis par la présence d’un taureau attaché, et la forme de l’oratoire par un rond de rosée. Vient ensuite la découverte miraculeuse d’une source à l’emplacement de l’actuelle fontaine Saint-Aubert. La construction peut démarrer, mais un énorme rocher gêne le travail des ouvriers : saint Michel conseille à l’évêque d’appeler à son aide le paysan Bain et tous ses fils. Saint Aubert obéit, mais le rocher refuse de bouger… C’est alors que l’évêque réalise l’absence du douzième fils de Bain, encore au berceau : il ordonne au paysan d’aller le quérir, et à leur retour, le rocher est déplacé sans effort !

Ayant installé 12 chanoines au Mont-Saint-Michel, saint Aubert en envoie 2 ou 3 en Italie afin de demander au Mont Gargano (lieu d’apparition de saint Michel) des reliques du saint. Ils en reviennent avec un pan du manteau pourpre de l’archange ainsi qu’un morceau de l’autel sur lequel il est apparu, laissant la trace de son pied. Sur la route du retour, les miracles et les guérisons se multiplient, grands prodiges permis par le Ciel pour attester l’authenticité des reliques. Le jour même du retour des chanoines, le 16 octobre 709, a lieu la dédicace de la nouvelle chapelle. Le Mont-Tombe prend désormais le nom de Mont-Saint-Michel-au-péril-de-la-mer.

 

L’évolution du Mont à travers les siècles

En 966, le duc de Normandie, Richard Ier, remplace les chanoines par une communauté de moines bénédictins, qui sera présente jusqu’à la Révolution. C’est également dans ces années, peu avant l’an >>>   >>> mil, qu’est édifiée, au-dessus de l’oratoire primitif, une église préromane qui prend le nom de  Notre-Dame-sous-terre. L’année 1023 constitue un véritable tournant puisqu’elle voit la construction de l’église abbatiale, de style roman, dont les travaux s’achèveront en 1084. C’est cette édification monumentale  que nous fêtons aujourd’hui, après mille ans d’histoire. En 1204, le Mont-Saint-Michel subit les ravages d’un incendie provoqué par les alliés bretons de Philippe-Auguste, dirigés par Guy de Thouars ; en réparation, le roi finance l’édification de ce que l’on appellera à juste titre « la Merveille » (1212-1228).

Le Mont constitue, depuis le IXe siècle au plus tard, l’un des tout premiers lieux de pèlerinage du monde chrétien. Il reçoit la visite de personnages illustres, parmi lesquels saint Louis qui s’y rend en 1250, puis le 16 avril 1256, jour de Pâques (c’est-à-dire peu après son retour de Croisade) ; ce saint roi accorde ses largesses au Mont, ce qui permet le financement d’un début d’enceinte fortifiée. Les travaux de fortifications s’amplifient avec l’arrivée de la Guerre de Cent Ans, ce qui rend le lieu encore moins vulnérable. C’est au cours de cette guerre que la renommée du Mont s’accentue encore, puisque les différentes attaques menées contre lui par les Anglais après Azincourt n’aboutissent pas : le Mont-Saint-Michel renvoie l’image mystérieuse d’un site imprenable, défendu par l’épée de l’archange lui-même.

Au cours du XVIIe siècle, le Mont-Saint-Michel se transforme officiellement en prison, qualifiée de « Bastille des mers » : on y retrouve en particulier des détenus emprisonnés par lettre de cachet. Avec la Révolution et la nationalisation des biens du clergé, les bénédictins sont chassés du Mont-Saint-Michel (1791) et la commune prend le nom de « Mont-Libre » : cette appellation peut paraître ironique quand on sait que le lieu reste un espace d’incarcération, en particulier pour les prêtres réfractaires (ils sont 300 en 1792). Toutes les cloches du Mont sont alors fondues, excepté une. C’est également au cours de la Révolution que disparaissent la plupart des reliques : seul le crâne de saint Aubert est sauvé en 1792 grâce à l’intervention du médecin Louis-Julien Guérin, qui prétend l’utiliser pour des analyses scientifiques.

Maison d’arrêt pour les détenus de droit commun après la Révolution puis prison politique sous la Monarchie de Juillet, le Mont-Saint-Michel n’abandonne sa fonction carcérale qu’en 1863. L’état dans lequel il se trouve alors laisse à désirer… Ce n’est qu’en 1869 que l’abbaye voit le retour des bénédictins, après 78 ans d’absence ! Depuis 2001, ils ont été remplacés par des frères et sœurs des fraternités monastiques de Jérusalem.

En 1874, afin d’alerter sur l’état déplorable du lieu, l’abbaye est classée Monument Historique, ce qui permet sa restauration. Quatre ans plus tard est installée la digue reliant le Mont à la terre ferme (elle sera remplacée en 2015). En 1879 est mise en place, au sommet de la flèche, la célèbre statue de l’archange, sculptée par Emmanuel Frémiet : elle y a non seulement un rôle « décoratif » mais tient aussi lieu de paratonnerre. Classé au Patrimoine Mondial de l’UNESCO depuis 1979, le Mont-Saint-Michel demeure le deuxième site le plus visité après Notre-Dame de Paris. Centre religieux et culturel phare depuis le Moyen-Age, il reste aujourd’hui encore l’un des plus grands lieux de pèlerinage en France.

 

Le millénaire de l’abbaye (1023-2023)

A l’occasion du millénaire de l’abbaye du Mont-Saint-Michel, de nombreux événements sont programmés sur les lieux. Ne manquez pas la magnifique exposition « La demeure de l’archange, 1000 ans d’histoire et de création » qui vous est proposée jusqu’au 5 novembre prochain. Vous pourrez y redécouvrir l’histoire et l’architecture exceptionnelles du site tout en admirant des chefs-d’œuvre rarement exposés. Le crâne de saint Aubert, percé par le doigt de l’ange y est visible (il est conservé depuis 1856 dans le trésor de la basilique d’Avranches). Un bon moyen de mieux connaître ce lieu incontournable de la chrétienté !

 

 

Sur la route blanche

Reda Caire (1905-1963)

Opérette « Destination inconnue » (1939)

Que je vous aime, d’amour extrême, dimanches d’autrefois

Dans ma mémoire, c’est votre histoire que souvent je revoie

Simples aventures pures, mais touchantes pour moi.

 

Sur la route blanche

Un petit âne trottinait

C’était un dimanche

Tu nous emmenais promener

Parfois tu me prêtais le fouet

Joyeux, je le faisais claquer

Le petit âne s’en moquait

ça ne le faisait pas presser

 

Et la route blanche

Sous ses sabots se déroulait

C’était un dimanche

Dans les champs, les fleurs embaumaient

Et cahin-caha

Toujours au petit trot

Pour moi nous arrivions

Toujours trop tôt.

 

Mais on augmente jusqu’à cent trente le rythme des parcours

Sur des bolides lourds et rapides, on fonce, on file, on court

Et moi je songe, songe à l’âne des vieux jours.