Spiritisme, néo-spiritisme… Pour aller plus loin.

Qu’est-ce que le « spiritisme » ? :  c’est l’art d’invoquer les esprits, principalement ceux des morts, avec pour fin principale de deviner par leur moyen et celui d’un « médium » des choses occultes[1].

– « par spiritisme on entend proprement le commerce avec les esprits, l’évocation des esprits[2] »

– On parle aujourd’hui des  « néo-spirites » ; ces nouveaux évocateurs des défunts, d’une part, n’acceptent pas d’être rangés parmi les spirites et confondus avec eux et, d’autre part, se disent conformes à l’orthodoxie catholique dans leurs modes d’évocation des morts comme dans les messages qu’ils publient, et ils prétendent ainsi échapper aux réfutations des doctrines spirites antérieures et même aux condamnations répétées de l’Église catholique[3]. Il est cependant démontré[4] que les procédés d’évocation, même si la terminologie qui les décrit a changé, sont exactement les mêmes que ceux dont se servaient les fondateurs du spiritisme. Les « néo-spirites » tentent alors de rassurer les catholiques en avançant que la différence essentielle qui les distinguerait des spirites tout court, résiderait dans le contenu doctrinal des messages ; est rejetée en bloc toute la doctrine spirite concernant les Esprits, leur évolution, leur réincarnation… et est admise la doctrine catholique sur la grâce, la rédemption, les sacrements, l’enfer…

On assiste à une déviation croissante par rapport à la pensée catholique et à une adhésion de plus en plus évidente à la doctrine spirite originelle.

Nous trouvons dans la doctrine spirite :

– une croyance à la possibilité d’établir des communications régulières et organisées avec les morts.

– la négation des peines éternelles de l’enfer. «Voilà le dogme par excellence du spiritisme. Il semble que cela obtenu, tout est obtenu. Le reste n’est là que pour l’encadrement[5] ».

En effet pour le spiritisme, le corps humain n’est qu’un vêtement provisoire dont l’âme change successivement : il s’agit de la réincarnation, élément essentiel de sa doctrine.

« La religion spirite n’est qu’un déisme vague, un protestantisme rationaliste, sans rêve, sans chaleur de vie, où abondent les affirmations et les négations hérétiques, démunies de toute efficacité pour élever les âmes à Dieu. Religion sans esprit religieux…sans idéal…à la mesure d’une humanité très mesquine et très vulgaire[6]».

Dieu dans la Sainte Écriture condamne avec une sévérité extrême ceux qui provoquent ou entendent provoquer l’apparition d’âmes désincarnées, qu’elle soit vraie ou présumée: « Qu’on ne trouve chez toi personne … qui s’adonne à la divination, aux augures, aux superstitions et aux enchantements, qui consulte les évocateurs et les sorciers, et qui interroge les morts. Car tout homme qui fait ces choses est en abomination à Yahweh[7] ».

Il faut bien saisir par là le fond du problème : immédiatement après la mort, selon le dogme catholique, le sort de chaque âme est fixé pour l’éternité ; chacune d’elles « rentre » alors dans le plein pouvoir du Bon Dieu. Ce pouvoir divin sur les âmes désincarnées est absolu et différent de celui que Dieu se réserve sur les vivants, leur permettant une plus grande « latitude ».

  • NATURE de ce péché[8]:

Il s’agit d’une faute par excès contre la vertu de religion. Il fait donc partie des péchés de superstition. De même que la divination, la vaine observance,  la magie, la pratique du spiritisme met expressément ou implicitement en relation avec une « fausse divinité » en attribuant à une créature des pouvoirs que, d’après l’ordre de la nature et de la grâce, elle ne peut avoir.

A cela s’ajoute, pour un « néo-spirite » catholique :

– une faute contre la vertu de Foi : la pratique du spiritisme tendant à la négation de dogmes catholiques, comme la création de chaque âme, la grâce sanctifiante, le sort définitif à la mort, la Communion des Saints…

– une faute contre la vertu de Charité : « le spiritisme, en matérialisant ou du moins en faisant évaporer le dogme de la Communion des Saints en des rapports sensibles ou en sentimentalisme luxuriant, est aussi un péché contre la vraie piété et la charité envers les défunts. »[9]

De plus, la charité envers soi-même est aussi lésée : « dès les débuts, les médecins ont alerté de leur côté sur les effets nocifs de la pratique du spiritisme quant à la santé mentale de nombreux adeptes…

Toute conversation provoquée et vaine avec des esprits d’un autre monde, est absolument et gravement illicite.

« ITA omnes Catholici sertire debent… »

« Notre but n’est pas d’expliquer en détail l’action sensible et multiforme des princes de la cité du mal sur l’homme et les créatures. Toutefois les  circonstances actuelles ne permettent  pas de passer sous silence certaines manifestations démoniaques, d’autant plus dangereuses qu’on s’efforce d’en nier la véritable cause »[10]. Ce qu’écrivait Monseigneur GAUME en 1864, nous devons le reprendre comme tout-à-fait applicable de nos jours et même davantage. En effet, par la faute de l’homme, le monde est de plus en plus livré au pouvoir de Satan. Le RP. MATHIEU, exorciste capucin réputé, affirmait dans les années 1975 : « Malheureusement à Rome, ils ne croient plus à la possession diabolique ». Le RP. AMORTH parle dans le même sens : – « j’estime que 99% des évêques ne croient plus à l’action extraordinaire du démon » ; et à une autre occasion : « en France les évêques ont accepté de nommer des exorcistes, mais sur la centaine d’exorcistes français, il n’y en a que 5 qui croient au diable et font des exorcismes ; tous les autres envoient ceux qui s’adressent à eux au psychiatre »[11].

Gardons la tradition catholique qu’est la prière pour les défunts et l’assistance à la Sainte Messe qui reste un puissant exorcisme. Et si nous avons succombé à cette tentation                      :

  • Renonçons à Satan.
  • Pardonnons à ceux qui nous ont fait du tort.
  • Repentons-nous
  • Confessons-nous.
  • Implorons avec confiance Notre-Dame et Saint Michel pour qu’ils nous soutiennent à l’avenir et nous préservent de tout mal.

La miséricorde de Dieu est infinie, ne l’oublions jamais.

Capucinus

[1] ROJO MARIN T.I n° 365. 4

[2] DTC art. « spiritisme »

[3] RP. RÉGINALD ibid. p. 135 sq

[4] cf.  ibid p. 140 sq

[5] (DTC ibid. Col 2518)

[6] Dictionnaire de théologie catholique   – Col.25,19

[7] Deut. 18, 10-12  – Toute la Bible nous transmet des condamnations analogues : voir les textes suivants, Es. 22,17 ; Lév. 19,31 ; I Reg 28,3-7 ; Os. 4,12 . Is. 2,6 ; 3,2 sq ; Jér. 27,9 sq ; Zac. 10,2 ; Mal. 3,5 ; Act. 8,9 sq ; 13,8 ; Gal. 5,20 ; cf. aussi Act. 19,19 ; Apoc. 21,8.

      [8] MÜLLER «  Somme de théologie morale » n° 216+224+226.

 [10] Monseigneur GAUME « Traité du St Esprit » t. p. 250

[11] In « trente jours » n° 6 Juin 2001

Que reste-t-il du communisme aujourd’hui ?

            De toutes les révolutions politiques connues dans l’histoire humaine, la révolution d’Octobre rouge en Russie en 1917 est la pire. Les communistes ont persécuté les chrétiens et exterminé des dizaines de millions de personnes dans le monde pendant tout le 20ème siècle (plus que tout autre totalitarisme). Encore aujourd’hui plus d’un cinquième de l’humanité vit officiellement en terre rouge. Nous pouvons citer des pays comme la Chine (1 milliard et demi d’habitants), la Corée du Nord, le Vietnam, ou Cuba. Mais au-delà des persécutions, la Sainte vierge, lors de ses apparitions à Fatima au Portugal, à l’été 1917, a précisément désigné les erreurs communistes comme celles qui feront le plus souffrir les hommes et l’Église. De l’Orient à l’Occident,

Le projet communiste, qui s’appuie sur l’œuvre de Karl Marx (révolutionnaire allemand d’origine juive né en 1818 et mort en 1883), est la forme la plus aboutie, la plus claire des utopies subversives qui visent à détruire l’homme. Marx a publié avec son ami Engels en 1848 le Manifeste du Parti Communiste pour préparer l’avènement de cette révolution satanique. Marx l’annonce : « le communisme commence dès que commence l’athéisme ». Dans plusieurs pays de l’Est devenus communistes, les enfants devaient apprendre dès le plus jeune âge à l’école un catéchisme révolutionnaire à l’envers, sous la forme de questions-réponses : « Est-ce que Dieu existe ? Non Dieu, n’existe pas, etc. ». La République populaire d’Albanie se déclarera, le 29 décembre 1967, le premier État officiellement athée de l’histoire. Nous devons bien voir que l’idéologie marxiste qui est à la source du communisme est une erreur de nature d’abord religieuse. Elle prétend disposer d’une explication complète de la réalité et offrir le « salut » ici-bas, par des moyens humains, sans Dieu.ces erreurs sont non seulement toujours présentes mais continuent de se répandre et de détruire de l’intérieur les dernières bases de nos sociétés autrefois chrétiennes comme celles de l’Église Catholique. Ou en sommes-nous de la révolution communiste aujourd’hui ?

En effet, pour Marx, « Les philosophes n’ont fait qu’interpréter le monde de diverses manières ; ce qui importe, c’est de le transformer ». L’objectif est clair. Il s’agit de construire un monde nouveau, un homme nouveau, une société nouvelle et un dieu nouveau, la collectivité, à partir des seules exigences de la raison humaine. Afin d’édifier ce monde nouveau, les communistes ont élaboré une doctrine économique qui prône la suppression de la propriété privée au profit de la propriété collective. Dans ce système social, tous les biens matériels sont mis en commun (d’où le nom de communisme) ainsi que les moyens qui ont permis de les produire (usines, exploitations agricoles, entreprises). L’objectif est de parvenir à l’égalité absolue de tous en instaurant une société sans classes sociales. Dans la société communiste, il ne doit plus y avoir d’inégalités de richesses entre les hommes (suppression du profit), ni de rapports de domination entre eux. Il faut donc faire disparaître les patrons et les ouvriers, les gouvernants et les gouvernés, et surtout les familles, car ces communautés naturelles sont foncièrement inégalitaires et fondées sur le pouvoir d’un chef, le père de famille. Pour les communistes, l’égalité de tous les hommes ne pourra se faire que dans une confrontation violente, appelée « lutte des classes », à l’issue de laquelle la classe des propriétaires, désignés par « les bourgeois capitalistes » (parce qu’ils possèdent le capital), sera renversée par les ouvriers dits prolétaires (ne possédant pas de capital) : ce sera la « dictature du prolétariat ».

Enfin, le communisme est international, c’est-à-dire sans identité nationale (« les prolétaires n’ont pas de patrie »). Comme le relève P. Bernardin, l’État-parti marxiste en Russie et en Chine a conduit à :

  • L’abolition de l’héritage et la disparition du droit d’aînesse
  • La confiscation des biens de tous les rebelles au système
  • Un impôt lourd progressif
  • La centralisation du crédit entre les mains de l’État, au moyen d’une banque nationale, dont le capital appartiendra à l’État et qui jouira d’un monopole exclusif.
  • La combinaison du travail agricole et du travail industriel ; mesures tendant à faire graduellement disparaître la distinction entre la ville et la campagne, puis dans nombre de pays communistes, extermination de millions de paysans.
  • Une éducation publique et gratuite de tous les enfants. […] et la combinaison de l’éducation avec la production matérielle.

 Et aujourd’hui ?

Le mur de Berlin est tombé le 9 novembre 1989, l’URSS s’est effondrée en décembre 1991, le parti communiste n’existe quasiment plus dans le paysage politique français et la Chine communiste s’est largement ouverte au marché et aux économies occidentales. Est-ce la fin de l’histoire communiste ? Les erreurs répandues par la Russie n’ont pas simplement cessé d’exister une fois l’Union soviétique officiellement dissoute. La version actuelle du projet communiste s’appelle le marxisme culturel, et cette idéologie est promue partout dans le monde. Ce marxisme culturel se manifeste aujourd’hui comme étant encore plus révolutionnaire que le marxisme classique — il prétend réinventer la famille, l’identité sexuelle et la nature humaine, alors que le communisme économique prétendait réinventer la société d’abord sur la base d’une violente captation de la propriété. A l’Est, la Russie ne s’est pas convertie à la seule vraie religion catholique. Ce pays continue de connaître l’un des taux d’avortement les plus élevés au monde. La gestation pour autrui y est légale et profite notamment aux homosexuels (rappelons que Lénine avait dépénalisé l’homosexualité et l’avortement dès les années 1920). Le divorce y est endémique… Enfin, la Russie perd 1,7 millions d’habitants tous les ans du fait d’un taux de natalité très bas. En France, l’athéisme virulent de notre système républicain reformé en 1945 par les communistes et les gaullistes, conformément au projet marxiste, a expulsé Notre Seigneur Jésus Christ et la religion catholique de toutes les institutions publiques, des cours de justice comme des écoles, des hôpitaux comme des administrations ou des entreprises au nom du laïcisme. L’institution naturelle de la famille a été détruite dans le droit (on ne reconnait plus un père et une mère) et plus de 60% des enfants naissent hors mariage chaque année d’après l’INSEE. L’éducation publique totalitaire crée et conditionne des millions d’enfants. Dix millions d’enfants sont scolarisés chaque année dans les écoles athées de l’Éducation Nationale, les deux millions restants étant instruits d’une religion libérale dans des écoles privées appliquant le même programme d’enseignement public. La paysannerie est quasiment morte et moins d’un pour cent de notre population travaille encore la terre (on compte un suicide de paysan pratiquement tous les deux jours en France). Enfin l’identité nationale et la mémoire de notre peuple ont été largement dissoute par une immigration massive depuis 50 ans, surtout africaine et musulmane, qui a changé en profondeur notre population. Un véritable totalitarisme de l’égalité est aujourd’hui véhiculé par la propagande médiatique qui entretient encore le mythe révolutionnaire en créant artificiellement des classes, des catégories d’individus en lutte pour les mêmes droits (par exemple les migrants, les femmes, les homosexuels) afin d’achever la destruction des dernières communautés naturelles restantes. L’analyse le montre indiscutablement : c’est bien la dialectique marxiste mise en œuvre par le projet communiste qui est depuis un siècle le dissolvant le plus puissant des restes de notre civilisation.

Louis Lafargue