Mon enfant, quand tu m’invoques dans les litanies, as-tu pensé qu’il t’appartient à toi aussi d’être, comme moi « Reine de la paix » ?
Bien sûr, Reine de la paix je le suis lorsque mon Divin Fils me l’a accordée après ces guerres terribles où je suis venue réconforter les pauvres âmes, me montrant aux tout-petits comme à Pontmain ou Fatima.
Mais bien plus, je voudrais te parler de cette paix intérieure que rien ne peut atteindre quand l’âme est toute à Dieu, abandonnée en Lui, et qu’elle diffuse autour d’elle un calme réconfortant, presque sans le vouloir.
Quand la tempête extérieure ou intérieure fait rage en toi et autour de toi, par les tentations, les contrariétés, les oppositions, tes péchés ou ceux d’autrui, mets-toi à l’écart.
A l’écart de tes activités, de ce bouillonnement, de cette agitation, en venant, même en pensée, au pied de la croix.
Là tu m’y trouveras, transpercée par le glaive de douleur annoncé, mais gardant la paix profonde qui m’a permis de rester
Reine de la paix.
Paix de savoir que tout se déroulait selon les Ecritures, dans le plan divin. Puisque la paix est la tranquillité de l’ordre, apprends de moi, à reconnaître dans tous les évènements, sans te cabrer, sans t’affoler, la Volonté de Dieu, d’un Dieu infiniment miséricordieux. Tu y verras une main paternelle qui donne ou retranche, rabote ou sculpte ton âme pour qu’elle donne au centuple et rayonne. C’est à ce prix que tu pourras, à ton tour, être
Reine de la paix.
Ne laisse pas la tristesse, cette ennemie sournoise, gagner les replis de ton âme avec son cortège de regrets, découragements, murmures, soupçons, médisances, calomnies, qui loin de soulager l’âme, la rendent lourde et la coupent peu à peu de mon Fils. Ton cœur n’est plus alors le havre de paix qu’il devrait être pour ceux qui vivent à tes côtés, tu sèmes à ton tour tristesse et discorde, ne pouvant plus être alors
Reine de la paix.
Si, suivant mon exemple, tu acceptes simplement ce qui est, avec le paisible abandon de l’enfant se sachant tellement aimé de son Père que rien ne peut l’atteindre,
Si tu fais de ta croix une joie, elle te fera grandir, te porteras et tu en verras les fruits. Sur ce chemin long et souvent déroutant, ma main maternelle sans faille te conduira et t’assistera toujours, t’obtenant toutes les grâces nécessaires car je suis
Reine de la paix.
Alors à ton tour, au fil de tes jours, tu attireras les âmes qui viendront chercher aide et réconfort, sans même que ta peine intérieure soit devinée. La paix des grandes profondeurs, quelle que soit la houle de surface, sera tienne et tu sauras montrer aux autres le beau côté des évènements, des gens, parler toujours en bien pour favoriser l’harmonie et l’estime, le souci plus haut du bien commun, afin que Dieu soit vraiment loué et honoré en actes. La vertu de force et la douceur d’un cœur compréhensif, joyeux et miséricordieux, puisées dans la prière, te donneront alors d’être
Reine de la paix.
Jeanne de Thuringe