Merci

     Assise sur le vieux banc de pierre de la maison aimée, mes yeux découvrent le jardin comme un monde enchanté, où Vous avez mis, Mon Dieu toute la beauté des couleurs, toute l’harmonie des formes, un équilibre inégalé.

     Merci pour la beauté paisible de ces soirs d’été où les conversations familiales se prolongent tard, de plus en plus bas à mesure que s’avance la nuit, contemplant les étoiles s’allumant l’une après l’autre pour dessiner les constellations, avec plus tard en août celles qui filent et font faire des vœux aux enfants.

     Pour ces réunions, où les liens se resserrent et la tendresse s’exprime.

     Pour le rire perlé des enfants, les souvenirs des anciens maintenant l’esprit de famille de mille souvenirs, qui après leur départ seront transmis dans la lignée.

     Merci pour le bruissement des feuilles dans la brise vespérale, le crépitement de la pluie d’orage après la chaude journée, les éclairs, symbole de Votre Toute Puissance, les reflets de la mer, le bruit du ressac, la splendeur des cimes encore enneigées, l’odeur de l’herbe coupée et de la terre humide, des confitures dans la vieille cuisine.

     Pour les fruits mûrs, cueillis avant qu’ils ne passent et les bonheurs glanés au fil du jour.

     Merci pour la beauté des calvaires le long de nos chemins, les fêtes mariales qui illuminent l’été,

      Pour vos églises, cloîtres et abbayes que nous avons le temps de contempler, où la fraîcheur reposante nous invite à prier en ces lieux sanctifiés par ceux qui y vécurent la règle ancestrale,

     Et dont le regard clair nous suit encore malgré le vent de l’histoire.

     Pour les sacrements reçus où Vous nous donnez foi, espérance et charité.

     Merci de votre amour qui nous guide pas à pas et que nos vies trop rapides ne savent plus deviner.

     Pour la rose du matin perlée de rosée, le bouquet dans la maison, les amis qui viennent à passer, le sourire d’un inconnu, l’aide inattendue,

     Pour le chant des oiseaux et le jeu d’un piano,

     Pour le feu de bois qui éclaire la nuit,

     Pour la joie simple qui nous comble tout à coup, nous soulevant vers celle qui ne finira pas.

     Merci pour la croix donnée, inexplicable qui vient briser nos rêves et nous laisse découragés.

     Alors qu’elle n’est que l’expression de Votre Amour pour nous faire grandir malgré tout, et nous donner mieux encore,

     Sûrs de Votre main qui nous guide, avant que tout ne s’éclaire dans un éblouissement.

            Merci pour ceux qui sur notre route, la main sur l’épaule nous entraînent à continuer malgré la peine et le poids du jour offrant leur sourire apaisant.

          Merci pour les âmes qui souffrent et gisent sur le chemin, pour lesquelles Vous voulez notre main secourable.

          Qu’elle soit celle qui offre le verre d’eau, soigne les blessures et partage la peine, au nom de Votre Amour, par nos pauvres natures à qui Vous avez tout donné.

                                                                                              Jeanne de Thuringe