L’éducation du cœur est le plus important chapitre de l’éducation ! Nous rêvons d’assurer le bonheur de nos enfants. Nous voulons les préserver des tentations laides et basses et bien souvent nous ne leur apprenons qu’à se satisfaire avec quelques gouttes souvent troubles de petits bonheurs terre à terre. Ayons de l’ambition pour leurs cœurs, ne les occupons pas de sentiments bas, mesquins, peu enthousiasmants. Et le seul moyen pour cela c’est d’épurer, d’élargir, de hausser et d’approfondir leur capacité d’aimer. En premier lieu, donnons-leur l’habitude de prier les uns pour les autres ; faisons devant Dieu « le tour des misères du monde ». Le divin Maître nous l’a demandé en nous enseignant une prière qui est fraternelle dans sa forme elle-même : « Notre Père » et non pas « mon Père ». Bien loin de s’appauvrir en donnant et en se donnant, on s’enrichit : on constitue un placement avantageux au ciel sans doute mais même ici-bas car il semble qu’une main mystérieuse remplit la bourse et le cœur à mesure qu’ils se dépensent pour autrui. « Dieu donne à qui donne, Dieu se donne à qui se donne… Si tu sais prendre sur toi la douleur d’autrui, Dieu prendra sur lui la tienne et la fera sienne, c’est-à-dire ouvrière de salut » écrivait le prince Ghika.