Savoir-vivre à table

Voici le début d’une longue liste sur les règles de politesse à respecter à table, pour le bien-être de tous les convives. Elle se poursuivra dans les prochains numéros : 

  • Tenez-vous bien droit, sans toucher le dossier de votre chaise.
  • Posez vos poignets sur la table de part et d’autre de votre assiette, les poignets et non les coudes.
  • Ne tournez jamais le dos à vos voisins de table.
  • Si vous avez besoin de sel, ou de poivre, demandez à ce qu’on vous le passe. N’étendez pas votre bras devant les autres convives.
  • Mâchez discrètement et la bouche fermée, évidemment.
  • Ne salez pas un plat avant de l’avoir goûté.
  • Gardez vos coudes serrés le long du corps, de façon à ne pas gêner vos voisins de table, même quand vous coupez votre viande.
  • Ne portez jamais un couteau à votre bouche.
  • Ne vous penchez pas sur votre assiette ou votre fourchette : c’est la nourriture qui doit venir à votre bouche.
  • Ne parlez pas la bouche pleine.

 

Bon appétit, et au prochain numéro !

 

Bâillons discrètement !

           Que faut-il faire quand on a envie de bâiller en public ?

           En principe, il vaut mieux éviter de le montrer et essayer de camoufler ce bâillement intempestif, synonyme d’ennui mortel ou d’indifférence… C’est très impoli et peut même être pris pour de la provocation.

  Le mieux est de se retourner discrètement, ou de mettre sa main devant sa bouche, car il n’y a rien de plus communicatif qu’une envie de bailler ! Et pour peu qu’elle soit justifiée, voilà la salle de cours entière, ou la maisonnée en visite chez les grands-parents, qui est prise d’une irrésistible envie de bâiller à se décrocher la mâchoire !

  Ce qui n’est pas très charitable pour le professeur ou l’hôte qui essaiera, de son côté, de faire comme s’il ne remarque rien.

  Quel jeu de dupes que ces bâillements !

 

C’est de bon ton !

           Avec les mêmes phrases, on peut obtenir un effet très différent selon le ton que l’on y met. Ce « ton » est aussi à prendre en considération dans les rapports humains.

           Ni trop haut… Parler n’est pas crier. Rien n’est plus fatigant qu’une conversation avec des personnes qui parlent de façon assourdissante. Contrairement à ce qu’elles pensent, non seulement elles ne captent pas mieux l’attention mais, au bout d’un moment, les auditeurs ne suivent plus le fil de l’entretien. Ne croyez pas non plus que plus vous parlerez haut et fort, plus vous serez convaincant ; c’est tout le contraire. Qu’il s’agisse d’arguments à faire valoir, de demandes, de réclamations, de reproches, de gronderies à des enfants, une voix mesurée, bien posée, sans éclats, une articulation nette aura beaucoup plus d’impact.

Autre danger qui menace ceux qui parlent trop haut : ils risquent d’être entendus de ceux à qui ils ne s’adressent pas ! Que ce soit dans la rue, dans un lieu public et même dans un appartement privé. Or les voisins n’ont pas à être tenus au courant de vos affaires ou de celles de votre entourage.

Même recommandation en ce qui concerne le téléphone. Nous sommes tentés de hausser le ton en pensant à la grande distance qui nous sépare de notre interlocuteur, mais il ne nous entendra pas mieux pour cela.

 

  Ni trop bas… Bien entendu, il ne faut pas tomber dans l’excès contraire et s’exprimer habituellement sous forme de chuchotement. Cela aussi est très fatigant pour l’interlocuteur qui doit tendre continuellement l’oreille, et qui, là aussi, sous l’effet de cette tension nerveuse, perd rapidement le fil de la conversation.

 

  Pas de cachotteries en aparté… Parler trop bas peut être la marque de la timidité ou le résultat d’une mauvaise habitude, mais ce peut être aussi occasionnel. Si, par exemple, plusieurs personnes se trouvent réunies et que l’une d’elles souhaite parler à tel ou tel sans que les autres entendent, peut-être va-t-elle attirer son interlocuteur à l’écart et lui parler sans que personne d’autre ne puisse entendre… Et c’est très impoli !

 

Savoir mourir

           Parmi les règles de savoir-vivre, au-delà des générations, il persiste une loi élémentaire et universelle, qui est celle du : « savoir-mourir ». Ce terme a certainement besoin de précisions pour pouvoir être pleinement compris.

           « Gouverner, c’est prévoir », et anticiper les bouleversements que la mort du chef de famille, ou de son épouse, ne manqueront pas de créer dans l’équilibre familial, est une saine prudence et la meilleure des charités que nous puissions faire à nos descendants. Dès lors, afin de limiter les embarras, querelles ou crises majeures qui peuvent naître ou se cristalliser après leur décès, il est du devoir des parents de fixer clairement de leur vivant leurs dernières volontés, si le temps leur en est donné. C’est pourquoi, il n’est pas nécessaire d’être à la retraite pour penser à ces choses-là, quitte à revenir dessus plus tard en apportant les modifications nécessaires.

  Tout d’abord, il est indispensable d’indiquer ce que l’on souhaite pour son enterrement : préparer le lieu de son inhumation en prévoyant une concession dans un cimetière, préciser clairement que nous souhaitons le rite traditionnel (si besoin utiliser les formules juridiques adéquates), avec quel prêtre, réserver telle somme pour couvrir les frais et faire célébrer un trentain grégorien pour le repos de son âme…

  Il faut bien sûr, régler ses affaires matérielles en rédigeant un testament qui attribue le plus précisément ses biens nominativement, autant que possible, afin qu’il ne subsiste pas de doute ni de motifs de brouilles, fréquentes en ces occasions où l’unité familiale peut bien souvent se disloquer pour des broutilles. Des formules de testament qui en assurent la légalité, se trouvent facilement. A noter qu’il vaut mieux s’y prendre relativement « jeune » pour étudier les possibilités légales de transmettre (pour les personnes qui ont un patrimoine conséquent), car elles sont parfois assez complexes et l’on peut bénéficier de décotes fiscales en anticipant. La prudence reste toutefois de mise en ce domaine, car des donations prématurées en faveur d’enfants trop jeunes, sous prétexte d’optimisation fiscale, peuvent parfois modifier défavorablement les rapports d’autorité familiale nécessaires à leur progrès spirituel et moral. 

  Car en effet, ce qui est le plus important, c’est de laisser un testament moral : si l’on a une bonne plume, ou en laissant parler son âme, rédiger quelques lignes de considérations spirituelles, d’affection, de récit d’histoire familiale, ou un petit mot personnel pour chacun de ses enfants, et son conjoint, qu’il pourra relire dans les moments de peine, de doute ou d’épreuve. C’est ce qui va rester de toute une vie ; il faut donc en soigner les termes et y réfléchir soigneusement, au besoin dans la prière. Il convient également d’écrire ce testament moral séparément du testament officiel, car il n’est pas nécessaire qu’il soit montré au notaire.

  Enfin, il semble nécessaire de prévoir les moyens de subsistance du conjoint survivant, ou des enfants encore à charge, soit en se créant un patrimoine dont les revenus permettront de percevoir le nécessaire, soit en souscrivant une assurance qui permettra à sa famille de conserver un niveau de vie correct, et même d’éviter à la jeune veuve de travailler pour continuer à élever ses enfants sereinement.

 

  Prévoir, ou rédiger son testament, ne fait pas mourir. Cela soulage même la conscience d’un grand poids, dans la joie d’avoir envisagé la réalité en face et d’avoir accompli son devoir jusqu’au bout, en se confiant à la miséricorde divine.

 

Le portable: un art de vivre

Pourquoi le portable est-il si indigeste ?

           Beaucoup de personnes gardent leur portable dans leur poche en tous temps, soit qu’elles en aient besoin pour des raisons professionnelles, soit que l’idée même de s’en séparer 5 minutes leur soit insupportable. Mais à table, ne pourrait-il pas y avoir une petite pause technologique, une trêve des ondes, un moment privilégié où la famille passe avant tout le reste ?

Le mieux serait de laisser cet objet envahissant sur la table de l’entrée, plutôt que de le poser de façon ostensible devant son assiette et d’engager, à la première sonnerie, une conversation téléphonique devant un public captif, sommé de ne pas bouger afin de ne pas perturber cette conversation d’importance. Le mépris pour les autres convives, qui serait passé autrefois pour de la goujaterie, et l’impolitesse du procédé, ne doivent pas nous faire oublier qu’il n’est pas si loin le temps où l’on ne téléphonait pas pendant les repas, au risque de passer pour un mufle. Autres temps, mais pas autres mœurs. Restons fiers de préserver l’art de vivre à la Française et ces moments de convivialité que sont les repas en famille.