Dimanche soir en fin d’après-midi, ou plutôt samedi soir!

« Sachons nous détendre pour éviter le surmenage, mais dans le choix de nos détentes, évitons énergiquement ce qui s’oppose à notre qualité d’enfants de Dieu » Abbé P. Troadec

Si nous emmenions les enfants écouter le brame du cerf ? Pour ceux qui ont la chance d’avoir une grande forêt à proximité de leur domicile, c’est l’occasion en ce début d’automne, de faire découvrir à vos plus grands un des spectacles les plus étonnants que nous offre la nature. En forêt de Compiègne, par exemple, à la tombée de la nuit, dans le silence majestueux d’une clairière ou en haut d’un mirador, vous guetterez le moindre souffle ou bruissement de feuillage. Quand tout à coup, s’élevant parfois à quelques centaines de pas, un son rauque et guttural surgira de l’obscurité, vous pourrez vous approcher sans bruit pour apercevoir l’animal. Soyez prudents et n’avancez toutefois pas trop près afin d’éviter de le perturber et de provoquer des réactions agressives. Ce son typique manifeste bien la puissance et la majesté de ce roi de la forêt, ainsi que l’instinct vital qui régit la création, ordre voulu par le Créateur lui-même.

Les grands-parents, porte ouverte !

Nous avons vu le mois dernier comment les grands parents devaient contribuer à l’unité familiale en transmettant les nouvelles des uns et des autres et en créant des événements rassemblant la famille. Je veux vous parler aujourd’hui de la façon dont ils peuvent jouer ce rôle en étant toujours prêts à accueillir leurs enfants. Evidemment, je vais vous présenter la situation idéale, celle où les grands-parents, sont disponibles (car à la retraite) et possèdent une maison suffisante pour accueillir, de manière parfois un peu serrée, plusieurs de leurs ménages. En général, alors que nos jeunes ménages sont toujours par monts et par vaux (un ménage déménage aujourd’hui tous les 3 ans et parcoure des milliers de kilomètres par an), les grands-parents ont en général accédé à une certaine stabilité. Ils sont les manants de la famille, ceux qui restent. « Si vous voulez me trouver, je suis là » disait un auteur normand à ses enfants. Même en imagination, on sait toujours où ils sont. Cette permanence est de nature à structurer l’esprit des enfants et petits-enfants en leur donnant une référence stable dans un monde qui l’est de moins en moins. L’idéal est donc de posséder une maison dans laquelle on pourra accueillir plusieurs ménages en séjour. Que de souvenirs communs, de chahuts, de batailles et de jeux pour les petits ! Que d’heureuses conversations, travaux en commun ou jeux de société pour les parents ! Et aussi, que de prières en commun ! Quoi de mieux pour donner de vraies racines à l’unité familiale !

De telles réunions nécessitent une certaine autorité et ne peuvent se dérouler que si tout le monde accepte de se plier à certaines règles minimales (de tenue, d’horaires, de service…). Il peut être nécessaire qu’une organisation soit mise en place pour partager les charges de la maison. Nous voyons régulièrement des grands-mères épuisées attendant parfois le départ de leur progéniture… Dans certaines familles un système est mis en place répartissant les services par jour et par famille. Tel jour, tel ménage s’occupe de toute la cuisine, tel autre de telle autre activité etc. Une telle répartition des charges n’est pas forcément nécessaire quand les femmes aiment se retrouver dans la cuisine mais… tout le monde n’a pas les mêmes goûts et nous ne sommes pas tous de purs esprits ! A cela devra s’ajouter la nécessaire organisation d’activités. La maison peut être le cadre d’événements suscités par les grands parents comme les visites évoquées dans l’article précédent mais aussi de travaux en commun ou toute autre activité de nature à créer des souvenirs communs. « Force-les de bâtir ensemble une tour et tu les changeras en frères. Mais si tu veux qu’ils se haïssent, jette-leur du grain » disait Saint Exupéry en parlant des hommes ! Quoi de plus délétère que des vacances oisives! Si l’on ne dispose pas d’une maison suffisamment grande, on pourra recourir à la location. Louer chaque année une maison dans un endroit plaisant et dans laquelle les ménages pourront se réunir ou, si ça n’est pas possible, se succéder, permettra de souder la famille. Les grands repas familiaux peuvent être aussi une fructueuse occasion de réunion familiale. L’important est que la famille se réunisse autour des grands-parents ! Cet accueil des grands-parents pourra aussi être utile pour recevoir l’un ou l’autre en cas de besoin ponctuel. Accueil de petits-enfants d’une maman fatiguée, accueil d’un « cas » qui a besoin de s’éloigner de ses parents pour quelques jours et prendre du recul afin de retrouver le droit chemin… L’accueil peut alors permettre aux grands-parents de faire bénéficier leurs petits-enfants de leur autorité particulière… sur demande des parents, bien sûr ! Tout cela ne pourra être fructueux que sous le regard de la providence. Prions Sainte Anne avant d’accueillir nos familles, si c’est possible, prions le chapelet en commun pour que la vertu soit reine dans toutes nos activités familiales !

Des grands-parents

Attention, si l’oisiveté est un vice toujours à combattre ,en revanche le repos peut être nécessaire quelque temps après une année fatigante mais… pas plus que, pas moins que …

Quatrième Mystère Joyeux

La Présentation de Jésus au temple.

Fruit de ce mystère : l’obéissance, la pureté.

Quarante jours après la naissance de Jésus, Marie et Joseph se rendent à Jérusalem. La loi de Moïse réclamait deux actes aux couples modestes : la purification légale de la mère et la présentation de l’enfant car il était écrit : « Tout mâle premier né sera consacré au Seigneur ».

De grand matin, par une belle journée de février où la nature sourit déjà, le couple saint s’élance vers Jérusalem. Marie serre dans ses bras cet enfant qu’elle va offrir à Dieu comme toutes les mamans et Joseph tient dans sa bourse les cinq pièces d’argent qui vont le racheter. Sans doute, Marie a dû le faire bien beau, son petit Jésus, et les bonnes femmes de Bethléem, sur le pas des portes du village, au moment du départ sont venues l’admirer pendant que Joseph fermait son atelier pour tout le jour. Et maintenant les voilà, au milieu des autres, des jeunes mamans toutes fières d’avoir mis au monde pour la première fois un fils ! Joseph, modestement, achète dans leur cage, les deux tourterelles des pauvres…

Mais au milieu des autres qui sans doute bavardent en attendant leur tour, Marie se recueille. Elle apporte un tel sérieux à tous les actes de sa vie religieuse. Elle, toute pure, obéissante comme toujours, elle se soumet à la purification légale, faisant de tous les actes de toute sa vie un acte d’obéissance filiale.

Et voici qu’un vieillard est entré dans le temple. Il a pris l’Enfant entre ses bras ; Marie lui laisse prendre son enfant ; elle écoute la prophétie qui ne l’étonne pas… elle sait mieux que personne les prodiges qui ont déjà entouré cette naissance. C’est une joie toujours très douce pour une maman d’entendre prédire les grandeurs de son petit ; mais quand Siméon les eut bénis, ce furent d’autres paroles qui tombèrent de ses lèvres : « Un glaive transpercera votre âme ! »

Avez-vous pâli, Mère chérie, quand ces mots sont tombés sur votre cœur ? … Les attendiez-vous ?

Il me semble que vos deux mains ont dû bien vite reprendre votre petit enfant et le serrer passionnément. Mais, la prophétie est tombée sur votre cœur et jamais plus vous n’oublierez ce « glaive de douleur » qui vous menace… Tous les petits enfants appartiennent à leur maman, mais le vôtre encore plus… pourtant ce trésor, voici qu’on vous rappelle que vous devez l’abandonner pour le salut du monde et vous associer généreusement à la rédemption… « C’est le sacrifice du matin qui deviendra plus tard, dit Saint Thomas, entre les bras de sa croix, le sacrifice du soir… »

L’Evangile tait ce qui se passa en vous, ô Marie, mais nous savons bien que votre cœur ne fut qu’un acquiescement généreux…

Mon chapelet aux doigts, je vous regarde, Vierge Marie… je sais que vous êtes l’Unique et que seule, parmi toutes les femmes, vous avez pu monter un matin au temple pour offrir à Dieu le Fils de Dieu Lui-même. Et là, Dieu vous a demandé votre Fils… votre tout petit, la tendresse pure et chaude de votre cœur…Ce n’était pas la Mère de Dieu qui montait ce matin là les escaliers du temple, c’était une maman, une femme comme toutes les autres, soumise comme toutes les autres à la grande loi chrétienne de toutes les tendresses. Apprenez-moi, ô Vous dont le cœur était semblable à nos pauvres cœurs de femme, comment je dois reconnaître les droits de Dieu sur mes tendresses pour les sanctifier…

Moi aussi, aussi fort que vous serriez le petit Jésus sur votre cœur, je serre sur le mien les tendresses que la vie m’a données. Peut-être suis-je somptueusement servie à cette table royale de l’amour. Peut-être ma part est-elle toute petite, mais non moins précieuse… Un mari, des enfants, des amis, ce tout petit si semblable au vôtre qui rit dans son berceau… cet homme qui est ma part pour porter avec moi tout au long « la bonne et la mauvaise fortune »…, tous ces visages, jeunes ou vieux qui m’entourent et sans lesquels la vie pour moi n’aurait pas de lumière, tant il me semble que ce sont leurs yeux qui me la dispensent… Moi aussi j’ai mes trésors, et vous savez que je les serre contre mon cœur bien fort, en vous regardant monter les marches du temple.

Il ne m’a pas été demandé par la loi de venir « racheter » mes tendresses et mes joies avec cinq pièces d’argent et deux tourterelles roucoulantes… non ! mais il m’est demandé de reconnaître les droits absolus de Dieu sur mon cœur et de bien savoir que tout lui appartient à Lui avant de m’appartenir à moi… Ce cœur que vous me demandez, mon Dieu, ce n’est pas une abstraction, c’est ce cœur vibrant… Ce cœur, avec tout ce qu’il renferme, mes enfants, mon mari, mes parents, mes amis… car tous ceux-là sont à vous avant d’être à moi, n’est ce pas ô Mon Dieu ! C’est facile de le dire, ce n’est pas facile de le réaliser ! Vierge Marie comme j’ai besoin que vous m’appreniez à comprendre ces choses pour que mon cœur devienne un cœur chrétien ; que la tendresse, en moi, ne soit pas une prise de possession païenne et farouche où mes droits passeraient avant ceux des autres… mais cette chose aérienne et ailée qui entraînera mon cœur vers le ciel le purifiant de tout égoïsme ! Vierge Marie, je veux avoir le courage de regarder sincèrement au fond de mon cœur… Est-ce que je sais aimer chrétiennement, comme vous le souhaitez ? Est-ce que j’ai l’habitude de lever en offrande mes deux mains pleines comme une coupe ? N’ai-je pas plutôt envie de refermer jalousement mes deux bras en regardant Dieu avec méfiance, comme un voleur ?…

Oh Vierge Marie aidez-moi ! Cet homme qui a mis un jour sa grande main dans la mienne et qui sera mon « compagnon d’éternité », il est à vous avant d’être à moi et mon amour doit le fortifier et non pas l’amollir. Tous ceux que j’aime doivent marcher virilement vers vous. Vous avez laissé partir votre Jésus vers les hommes et vers la mort, apprenez-moi à laisser partir sans égoïsme ceux que j’aime vers le beau destin qui les appelle.

Aimer c’est s’engager à fond dans le mystère d’une autre vie. O Mère, donnez-moi un cœur fort qui accepte, qui ne soit pas un pauvre cœur tremblant de femme ne désirant que le confort mais un cœur prêt à marcher courageusement vers Dieu en portant le poids de l’amour aussi bien que celui des douleurs. Faites que je regarde avec confiance, mon Dieu, l’ombre de votre main sur mes tendresses, non pas une main de voleur, mais une tendre main de père. Faites que ce soit ma sécurité de les sentir à vous avant que d’être à moi. Donnez-leur ce que je suis si impuissante à leur donner ! Gardez l’âme de mon petit, veillez sur l’absent, ramenez-moi l’oublieux… Il n’y a que ce que vous gardez qui est bien à moi, je le sais, car vous êtes le lien suave et fort entre les cœurs.

En récitant ces Ave, j’accepte à l’avance tout ce qui sera la volonté de Dieu sur mon cœur de femme. Je tends vers lui mes mains pleines avec confiance. Qu’il me rende ce qui m’est bon en ce monde… je sais qu’il me garde tout pour l’éternité !

D’après Paula Hoesl

 

Bienheureux les cœurs purs

Dans un monde qui ressemble plus à Sodome et Gomorrhe qu’à Nazareth, nous nous devons d’être très vigilants pour ne pas nous affadir en finissant par trouver normal ce qui ne l’est pas. Il nous faut par tous les moyens et même souvent par de grands sacrifices, nous préserver et aider ceux qui nous sont confiés, à garder un œil pur !

Comment en voyant les publicités quotidiennement, en écoutant les « chansons » actuelles, en voyant tout simplement les gens vivre… comment ne pas (sans adopter la politique de l’autruche en se cachant la tête sous l’aile) se poser des questions déstabilisantes ! La loi divine est-elle trop dure pour certains ? La nature doit-elle être contrainte ?

Seuls ceux qui ont reçu une solide formation familiale, spirituelle peuvent répondre à ces questions. Seuls ceux-ci pourront garder la paix au milieu de cette épreuve et aider ceux qui les entourent à conserver un cœur pur sans accepter l’inacceptable. Prions pour que ceux qui n’ont pas eu cette grâce reçoivent la lumière et que ceux qui l’ont eue sachent résister à toutes ces tentations si faciles.

Pour « tenir bon » quelques conseils sont nécessaires. Selon les situations, ils paraîtront évidents à certains mais seront de véritables efforts pour d’autres. Le combat pour garder la pureté des sens et du cœur est une véritable guerre à mener, il nous faut connaître l’ennemi et prendre les moyens adaptés.

Donnons ici quelques pistes de réflexion …

Le combat des sens :

– Toutes ces publicités, ces « clips » qui nous agressent dans les salles d’attente mais aussi les publicités qui jaillissent « comme un diable du fond de sa boîte[1] » sur nos portables, tablettes et autres objets connectés… ,le comportement sans pudeur de certaines personnes dans les gares ou dans la rue… tout est fait pour banaliser ce que nous voudrions bannir.

– Très tôt apprenons à nos enfants à détourner le regard des publicités agressives. Notre perspicacité attentive nous apprendra à aider celui dont le regard s’y attarde à détourner aussitôt le regard.

– On évitera de s’attarder dans les lieux réputés difficiles ; il faudra même veiller à changer notre itinéraire si une route nous y fait passer quotidiennement.

– On veillera à ce que les lieux choisis pour les vacances soient sains afin que les tenues ne soient pas des motifs de curiosités pour certains tempéraments plus susceptibles d’être blessés.

– L’ouïe est agressée par ces « chansons » qui n’en ont que le nom : « Du latin cantĭo, une chanson est ce qui se chante, c’est-à-dire, tout ce qui produit des sons mélodieux. Il s’agit d’une composition en vers ou faite de telle manière qu’elle puisse être mise en musique[2] ». On remarquera qu’elle se chante et que les sons doivent être mélodieux. On les entend dans tous les magasins, souvent elles incitent à la violence ou à la débauche ; rares sont celles qui ont gardé une fraîcheur digne d’intérêt.

On veillera à donner une éducation musicale aux enfants pour les amener à découvrir les différentes mélodies et leur faire sentir la portée harmonieuse d’une œuvre ou d’une autre en établissant une comparaison entre différents morceaux (il n’est pas besoin de grandes connaissances pour comparer la mélodie de Bach et celle de Stromae…)

– Dans la vie quotidienne, les nouveaux moyens de communication sont l’occasion de relâcher notre vigilance.

Ces « sms » envoyés comme des balles de ping-pong entre jeunes ne sont-ils pas parfois aussi « juste corrects » ? Etes-vous sûrs qu’ils soient toujours convenables ? Posez à vos adolescents ces quelques questions : vous diriez-vous la même chose quand vous vous rencontrez ? Ecririez-vous ces phrases à cet (te) ami(e) si vous deviez lui envoyer une lettre?  Ces messages pourraient-ils tous être lus par  vos parents sans rougir ?

Ces familiarités rendues possibles par la facilité des nouveaux moyens de communication sont autant de moyens de faire tomber facilement vers des pratiques qui, sans être classées comme peccamineuses, sont dangereuses si on veut garder une pureté de cœur intacte. Enseignons donc à nos enfants un « langage sms » correct et adoptons-le nous-mêmes car rien ne vaut l’exemple donné.

– Ces réseaux sociaux qui inquiètent même les psychologues…

On prend conscience du mal-être profond de certains jeunes à la lecture de ces lignes, mais sommes-nous sûrs que nos enfants en sont protégés?

« D’après les retours des utilisateurs de réseaux sociaux entre 14 et 24 ans, Instagram et Snapchat sont les pires applications en matière de bien-être et de santé mentale. En cause : le culte de l’image (souvent retouchée) et l’impression de ne pas bénéficier d’une vie aussi animée que celle d’autrui.

L’étude cite le témoignage de plusieurs sondés, dont l’une qui affirme : «  Instagram amène facilement les filles et les femmes à penser que leurs corps sont loin d’être suffisamment beaux puisque les gens utilisent des filtres et modifient leurs photos pour paraître « parfaits ». » Une autre témoigne ainsi : « Cela a augmenté mon niveau d’anxiété […] Je m’inquiète toujours de savoir ce que les autres pensent de mes publications et de mes photos. [3] »

Certains me diront qu’ils ne les utilisent qu’occasionnellement, mais même dans ce cas ne participe-t-on pas à banaliser dans nos familles des méthodes qui sont porteuses de germes dangereux ?

– Personne n’ignore que tout ce qui est envoyé sur les différentes sortes de « murs » qui existent n’est en rien confidentiel. Est-ce que votre enfant y pense quand il y raconte sa dernière soirée ? Etes-vous vraiment enchantés que toutes vos activités, qu’elles soient familiales, privées et personnelles deviennent publiques ?  Ne nous cachons pas la vue : en moyenne, en 2017, les 13-19 ans passent plus de 15 heures par semaine sur internet et plus de 28 heures sur leur téléphone portable[4]. Ayons conscience que même si nous nous rendons compte que l’impureté de tous ces réseaux est un danger, nous sommes encore très loin d’avoir fait le tour de leur nocivité.

Il est à craindre que l’envahissement impur de la société nous fasse perdre petit à petit tous les repères  et les freins qui retenaient autrefois les plus faibles.

Alors résistons ! Mais non pas en nous durcissant et en nous enfermant dans un bunker ! Non ! Nous avons un rôle à jouer pour témoigner que la pureté est source de joie et de paix.

Et si, nos enfants malgré nous et malgré eux vivent dans ce monde impur, il faut qu’en premier lieu, ils aient reçu l’enseignement adéquat et que chez eux ils soient préservés de toute insanité. Que si ordinateurs et portables entrent chez vous, qu’ils soient bridés pour éviter (au maximum) de recevoir ce qui pollue l’âme. Il n’y a pas d’âge pour être perturbé par des vidéos pernicieuses, il n’y a pas d’état de vie qui ne le permette. Il n’y a pas de films « bons » pour les adultes s’ils sont à proscrire pour les enfants. N’hésitez pas à demander aux prêtres, confesseurs, ce qu’ils en pensent. Ils savent plus que quiconque le dégât que cela engendre sur les âmes.

La Rome de Néron n’était pas bien pire que la société d’aujourd’hui et les jeunes chrétiens n’étaient pas non plus protégés mais Saint Paul ordonnait pourtant : « Que la fornication, et toute impureté, ou l’avarice ne soient pas même nommées parmi vous, comme il convient à des saints; non plus que ce qui est déshonnête, les propos insensés, les paroles bouffonnes, toutes choses qui sont malséantes; qu’on entende plutôt des actions de grâces. Car, sachez-le bien, aucun fornicateur, aucun impudique, aucun avare, ce qui est une idolâtrie, n’a d’héritage dans le royaume du Christ et de Dieu[5]. »

Tout enfant a besoin d’une admiration et d’une confiance entière envers ses parents.

S’ils se permettent une quelconque plaisanterie de goût douteux, un langage obscène ou s’ils avouent regarder des films impurs, l’enfant perdra non seulement la confiance envers ses parents mais aussi la piété filiale.

Il en va de notre devoir de parents de préserver autant que faire se peut notre pureté et celle de nos enfants car «  malheur à l’homme par qui le scandale arrive[6]». Il ne s’agit pas de se cacher la vue, mais bien d’apprendre à vivre sans être touchés par cette ambiance malsaine.

N’oublions pas de prendre le temps de parler avec nos enfants, de provoquer des discussions pour les aider et les soutenir dans ce monde difficile… mais nous le savons, le Bien triomphera du mal !

En cette période de rentrée, demandons au Saint Esprit les grâces pour voir ce qui doit être émondé de notre éducation et prions Notre-Dame des Foyers Ardents de nous donner un amour de la pureté qui nous ouvre les portes du ciel.

                                                           MT

[1] Poésie de Paul Géraldy

[2] Le Dico des définitions

[3] Numerama ; Alexis Orsini 22 mai 2017

[4] Source : Statista ; le portail des statistiques

[5] Epitre aux Ephésiens Chapitre 5

[6] Saint Matthieu Chap.18

« L’OBEISSANCE EST LA SAINTETE DES ENFANTS» (Saint Pie X)

Rien de plus insupportable qu’un enfant qui se fait répéter 5 ou 6 fois le même ordre avant d’aller l’exécuter en traînant les pieds, en protestant, n’en faisant que la moitié, pour bien signifier qu’il n’est pas d’accord. Ce n’est pas cette obéissance-là qui plaît à Dieu !
C’est à nous d’habituer nos petits à obéir « tout de suite », « avec le sourire », et « jusqu’au bout » : l’obéissance, c’est la meilleure manière de ressembler à Jésus.
Parce que nous sommes créatures de Dieu, nous dépendons de Lui : il est donc normal de nous soumettre à Sa volonté, de Lui obéir.
Loin d’être un maître tyrannique, Dieu est un Père infiniment bon, qui nous aime et veut toujours notre bien. Lui obéir, c’est Lui faire confiance, sûrs que tout ce qu’Il veut pour nous est pour notre bien.
Pour des enfants, l’obéissance est la soumission à la volonté de leurs parents, de ceux qui parfois les remplacent (grands-parents…) et de ceux à qui les parents les confient (professeurs, chefs scouts…). Ce qui justifie que nos enfants nous obéissent, c’est que nous sommes auprès d’eux les représentants de Dieu : Il nous les a confiés pour que nous les élevions vers Lui. Nous obtiendrons d’autant plus facilement l’obéissance de nos enfants que nous donnerons nous-mêmes l’exemple de la fidélité à nos devoirs d’état.
Nous avons tous du mal à obéir, renoncer à notre volonté propre va à l’encontre de nos mauvaises tendances, séquelles du péché originel : faute d’orgueil et de désobéissance. C’est ce qui explique la forte réticence que nous éprouvons à nous soumettre à la volonté d’un autre !
Ne nous étonnons donc pas des oppositions rencontrées au fil des journées avec nos enfants, par exemple pour rester et s’appliquer à leur travail, alors qu’ils aimeraient aller jouer dehors…quitter leur jeu ou leur lecture pour rendre service… renoncer à ce qui leur faisait envie, parce que maman l’a défendu.

Faire obéir, c’est exercer la volonté de notre enfant :
Dans ses premières années, le petit n’a pas la notion de ce qui est bon ou mauvais pour lui : ses parents sont là pour le guider, veiller sur lui, le conduire : l’obéissance est alors indispensable, et si des parents ne savent pas se faire obéir d’un tout petit, qu’ils soient sûrs qu’il n’obéira jamais. Pour lui, l’obéissance est l’occasion d’exercer sa volonté, et c’est ce qui, peu à peu, le rendra libre. La soumission n’est pas pour faire de nous des robots ou des esclaves, mais des personnes libres, agissant dans la confiance.

Evolution de l’obéissance en fonction de l’âge de l’enfant :
C’est à nous de définir pour les enfants, d’abord ce qui est « permis » et ce qui est « défendu ». Ensuite, ce qui est « bien » ou « mal ». Ne cherchons pas à toujours tout expliquer : un enfant doit obéir parce que sa maman l’a demandé.
1. Les premiers mois, ne pas céder aux caprices.
Période capitale à ne pas manquer ! Et qui commence dès les premiers jours.
« Le nouveau-né va très vite intégrer qu’il a un « pouvoir », celui de mobiliser sa mère en hurlant. Celle-ci va donc devoir elle-même s’éduquer à maîtriser ses émotions et apprendre à reconnaître si le nouveau-né souffre vraiment…ou s’il a réellement besoin de se nourrir, s’il a peur…ou s’il fait du cinéma pour être pris dans les bras […]
C’est inouï ce qu’un nouveau-né est intelligent ! […] Et c’est extraordinaire de voir à quel point il peut être « manipulateur », notamment vis-à-vis de sa maman, tant qu’on ne lui a pas fait comprendre que, à ce petit jeu, il ne gagnera pas !
Il y a une manière de lui parler, une manière de le prendre dans ses bras (plus de douceur…ou plus de fermeté), une manière de le regarder, de lui sourire…ou de lui faire les gros yeux, qu’il va très vite savoir interpréter » (Yannick Bonnet « Les neuf fondamentaux de l’éducation »)

2. De 6 mois à 2 ans et demi : des limites, des contraintes à respecter.
Bébé à quatre pattes découvre le buffet de la salle à manger, la clé l’intéresse beaucoup : il la touche, la tourne…Maman regarde discrètement, amusée. Mais bientôt Bébé va vouloir ouvrir la porte…il faut bien aller explorer l’intérieur du buffet.
Alors maman intervient : « NON », un « non » très calme, mais très ferme. Tout surpris il s’arrête, regarde maman, et tend la main à nouveau. Un deuxième « non », plus catégorique devra l’arrêter dans son mouvement. A la troisième tentative, la maman devra déplacer son petit bonhomme loin du lieu de la tentation, avec quelques jouets pour faire diversion.
Mais l’attrait du « fruit défendu» est déjà fort ! Bébé ne tarde pas à revenir…Même scénario. Sachez résister sans relâche, sérieusement. Il ne mettra pas longtemps à comprendre qu’il faut obéir quand maman dit « non ». Et il saura qu’il faut renoncer à l’exploration du buffet. Surtout ne vous laissez pas « avoir à l’usure » !
A cet âge, pour habituer l’enfant à obéir, il faudra quelquefois un regard sévère, une tape légère, ou une petite fessée suivant les cas…mais toujours adouci aussitôt après, quand les choses sont rentrées dans l’ordre, par un geste d’affection.

3. A partir de 3 ans, le « non » sera remplacé par la notion du « permis » et du « défendu ».
Le schéma sera le même, les occasions plus nombreuses. Si ces mots « permis » et « défendu » ont un sens pour l’enfant, s’il les respecte, le reste de l’éducation en sera grandement facilité les années suivantes. A noter aussi que si les bons « plis » ont été pris avec l’aîné, son exemple facilitera la formation des plus jeunes.
4. Jusqu’à 6 ans, un « pli » à prendre : l’habitude d’obéir.
L’obéissance est une habitude à prendre particulièrement importante, comme celle de se laver et s’habiller, de bien se tenir à table, dire sa prière, rendre service…

5. L’obéissance dans la confiance à partir de 7/8 ans.
L’âge de raison est l’âge de l’éveil du sens moral ; on peut alors, quand la situation le permet, expliquer rapidement, de temps à autre, pourquoi telle chose est mal, telle autre bien. Le côté « contrainte » laisse alors la place à une éducation plus positive et constructive, dans l’amour et la confiance. L’enfant de 8/11 ans a confiance en ceux qu’il aime et surtout dont il se sent aimé. « J’obéis parce que Papa et Maman savent ce qui est bon pour moi.»

6. L’obéissance librement consentie : à partir de 15 ans.
Une fois passée la période d’opposition systématique, l’adolescent comprend peu à peu que ce qui lui est demandé -ou refusé- l’est pour son bien. Son obéissance devient alors intérieure, librement consentie, adhésion de sa volonté à la Volonté divine : il devient responsable de ses actes, vraiment libre.
Dans le même temps le rôle de ses parents devient davantage celui de conseillers, tout en conservant un devoir de mise en garde.

Différentes manières d’obéir :

On peut exécuter un ordre « en traînant les pieds »…ou le faire « de bon gré » et de bonne humeur, en y apportant son consentement intérieur.
De même pour une interdiction qui a été faite : l’accepter est une marque d’humilité.
Mais obéir nonchalamment, en grognant…est-ce vraiment obéir ? L’enfant apprendra que la bonne obéissance est « prompte, joyeuse, entière ».
Il y a aussi plusieurs manières de désobéir : refuser ce qui nous est demandé par ennui ; enfreindre une interdiction donnée ; …faire semblant de « ne pas avoir entendu » !

Et si l’enfant n’obéit pas ?

Lorsque le cas se présente, il faut avoir prévu comment réagir face à certaines résistances et comment y remédier. Ce qui amène à étudier la possibilité d’une sanction qui sera, selon les cas, punition ou récompense. Sans en abuser, ce moyen sera surtout adapté à chaque enfant et à son tempérament.
Néanmoins cela reste, dans certains cas, un moyen nécessaire dans une éducation bien conduite. Disons seulement que toute sanction doit être juste, effective, calme et, surtout pour les plus petits, immédiate.

Se faire obéir, oui, mais dans la confiance. Ce n’est que par cette confiance que nous pourrons obtenir de nos enfants l’obéissance sereine que nous leur demandons, ce qui suppose qu’ils se sentent aimés. Ils puiseront aussi la force d’obéir en prenant Jésus pour modèle dans la prière et les sacrements.

Réfléchissons sur ces paroles de Notre-Seigneur à sa confidente Sainte Marguerite Marie : « J’aime l’obéissance, et sans elle on ne peut Me plaire. Ne fais rien sans l’approbation de ceux qui te conduisent, afin que satan ne puisse te tromper, car il n’a pas de pouvoir sur les obéissants. »

Sophie de Lédinghen