« La Vérité vous rendra libre »

Cher ami, tu as 20 ans, 25 ans, tu es jeune et avance dans la vie à grand coups de rames, tu es enthousiaste et prêt à changer le monde, d’ailleurs c’est certain, nous allons y arriver ! Mais tu es aussi à l’âge des choix, et parfois tu hésites à prendre telle ou telle direction. Alors tu pries, tu prends conseil, mais ce n’est pas plus clair pour autant. Sur certains sujets compliqués, les avis divergent et parfois même les passions se déchaînent. On prend parti, on s’emporte, chacun est sûr d’avoir raison. Les anathèmes commencent à pleuvoir, si les uns pensent cela c’est qu’ils sont libéraux, non, ce sont ceux-ci qui sont un peu extrémistes !

Alors tu t’inquiètes, tu ne sais plus que faire, tu poses les rames et commence à dériver au fil de l’eau et des courants contraires… Mais non, tu ne vas pas te laisser faire et ballotter, alors d’un coup tu te réveilles et prend parti hardiment, ou plutôt tu choisis un courant et tu le suis, mais as-tu réellement choisi ? Heureux seras-tu si une vague un peu plus haute que les autres vient te rafraîchir les idées et te faire prendre conscience qu’à nouveau tu dérives !

Pourquoi choisir, comment choisir, c’est si difficile, et si je me trompais ?

« Aime et fait ce qu’il te plait », voilà la réponse de St Augustin. Aime qui ? Aime ton Dieu et ton prochain et n’en dérive pas d’un pouce, c’est finalement le choix principal qu’il faut poser tous les jours, à chaque instant. Et n’est-ce pas simple de tout juger à l’aune de ce cet amour et de ce seul principe et de choisir le reste en fonction, et une fois ce choix fait de continuer à aimer sans s’embarrasser l’esprit d’inquiétudes supplémentaires. L’amour de Dieu entraîne nécessairement vers l’amour de tout ce qui est vrai et, en conséquence, vers la haine pour tout ce qui est faux. A partir de là tu peux te fixer une règle de vie. Et si tu t’aperçois que ton choix t’empêche d’aimer vraiment Dieu, alors n’aie pas honte de changer d’avis avec humilité.

Mais quand faut-il choisir ? Est-il nécessaire de toujours avoir un avis sur tout ? Il faut parfois s’extraire de ce piège qui consiste à devoir toujours choisir pour un parti ou un autre. Ne sommes-nous pas libres d’avoir un avis propre et nuancé. Dans certains cas, nous ne sommes pas compétents pour juger et poser un choix raisonnable, il vaut mieux dans ces cas là accepter de ne pas être compétent sur tout et s’abstenir. Le choix est nécessaire uniquement quand les conséquences de ce choix ont un impact sur la vie naturelle et spirituelle. Alors si la solution n’est pas évidente, il faudra prier, étudier, demander conseil, et finalement choisir avec humilité sous le regard de Dieu. On le sait,  nous devons nous engager quand la foi et les mœurs sont en danger ; tout le reste, laissons le de côté et libérons nous l’esprit de ces inquiétudes inutiles !

Alors cher ami, quels que soient les choix que tu auras à poser dans ta vie, prend ton temps, prie, aime et juge par toi-même sous l’amour de Dieu, « La Vérité nous rendra libre » et quelle est cette Vérité sinon l’amour de Dieu crucifié et ressuscité pour nous.

Charles

Rions un peu

            Don Camillo raconta un jour cette petite fable : Un loup féroce et mourant de faim errait dans la campagne. Il arriva dans un pré qui était entouré d’une très haute clôture grillagée. Des brebis paissaient tranquillement dans l’enclos. –Le loup essaya par de multiples moyens d’entrer dans l’enclos mais cela lui fut impossible.- Alors il se présenta à la porte de l’enclos et cria :

-Paix ! paix ! Nous sommes tous des créatures de Dieu et nous devons vivre selon ses lois !

Les brebis s’approchèrent et le loup, d’une voix inspirée continua :

-Vive la légalité ! A bas le règne de la violence ! Faisons une trêve !

– Bien répondirent les brebis, faisons une trêve !

Et tranquillement elles se remirent à brouter l’herbette.

Le loup se coucha devant la porte avec un air plein de douceur ; il restait là et passait son temps à chanter de joyeuses petites chansons. De temps en temps, il se levait et allait brouter l’herbe (…).

– Oh ! regarde, regarde, il mange de l’herbe lui aussi, comme nous. On ne nous avait jamais dit que les loups mangeaient de l’herbe.

– Je ne suis pas un loup, je suis une brebis comme vous. Une brebis d’une autre race.

Puis il expliqua que les brebis de toutes les races auraient dû s’unir et faire cause commune.

– Pourquoi, dit-il enfin, ne fondons-nous pas un Front Démocratique des brebis ? (…) Il est temps que nous nous unissions pour faire cause commune contre l’ennemi commun qui nous tond, vole notre lait, puis nous envoie chez le boucher !

– Il parle bien, remarquèrent quelques brebis, il faut faire cause commune.

Et elles adhérèrent et un beau jour elles ouvrirent la porte au loup qui pénétra dans l’enclos, et, devenu le chef du petit troupeau, commença au nom de l’Idée, l’épuration de toutes les brebis antidémocratiques.

Pour lire la suite se reporter à « Don Camillo et ses ouailles » de Giovanni Guareschi.

On peut aussi relire avec profit la fable de La Fontaine : « Le loup et les brebis ».

Les âmes des saints

Ma chère Bertille,

Nous venons de fêter la Résurrection, nous allons bientôt solenniser ces grands jours de l’Ascension et de la Pentecôte. Aussi, mieux que toutes les lettres que je pourrais t’écrire, je préfère laisser parler les âmes des saints.

Dans les extraits ci-dessous que je t’envoie, tu y retrouveras l’âme vibrante de sainte Thérèse de l’Enfant Jésus selon le témoignage d’une de ses novices sœur Marie de la Trinité.

Je t’en laisse apprécier le suc afin que ton âme vive du Christ et que tu vives pour Lui.

Bien affectueusement.

AZILIZ

Aveugle et ignorant le calcul.

Je lui demandais si Notre Seigneur n’était pas mécontent de moi, en voyant toutes mes misères. Elle me répondit:   « Rassurez vous, Celui que vous avez pris pour époux a certainement toutes les perfections désirables; mais, si j’ose le dire, il a en même temps une grande infirmité: c’est d’être aveugle ! Et il est une science qu’il ne connaît pas: c’est le calcul. Ces deux grands défauts, qui seraient des lacunes fort regrettables dans un époux mortel, rendent le nôtre infiniment aimable.

 « S’il fallait qu’il y voie clair et qu’il sache calculer, croyez vous qu’en présence de tous nos péchés, il ne nous ferait pas rentrer dans le néant ? Mais non, son amour pour nous le rend positivement aveugle !
« Voyez plutôt : si le plus grand pécheur de la terre, se repentant de ses offenses au moment de la mort, expire dans un acte d’amour; aussitôt sans calculer, d’une part, les nombreuses grâces dont ce malheureux a abusé, de l’autre, tous ses crimes, il ne voit plus, il ne compte plus que sa dernière prière, et le reçoit sans tarder dans les bras de sa miséricorde. « Mais, pour le rendre ainsi aveugle et l’empêcher de faire la plus petite addition, il faut savoir le prendre par le cœur ; c’est là son côté faible… »

Au moment de communier…

« Au moment de communier, je me représente quelquefois mon âme sous la figure d’un petit bébé de trois ou quatre ans qui, à force de jouer, a ses cheveux et ses vêtements salis et en désordre. – Ces malheurs me sont arrivés en bataillant avec les âmes. – Mais bientôt la Vierge Marie s’empresse autour de moi. Elle a vite fait de me retirer mon petit tablier tout sale, de rattacher mes cheveux et de les orner d’un joli ruban ou simplement d’une petite fleur… et cela suffit pour me rendre gracieuse et me faire asseoir sans rougir au festin des anges. »

 Mon secret : invoquer la Sainte Vierge.

    Les novices lui témoignaient leur surprise de la voir deviner leurs plus intimes pensées:   « Voici mon secret, leur dit-elle: je ne vous fais jamais d’observations sans invoquer la Sainte Vierge, je lui demande de m’inspirer ce qui doit vous faire le plus de bien; et moi-même je suis souvent étonnée des choses que je vous enseigne. Je sens simplement, en vous les disant, que je ne me trompe pas et que Jésus vous parle par ma bouche. »

Combattre sans courage

    Je me désolais de mon peu de courage, ma chère petite sœur me dit : « Vous vous plaignez de ce qui devrait causer votre plus grand bonheur. Où serait votre mérite s’il fallait que vous combattiez seulement quand vous vous sentez du courage ? Qu’importe que vous n’en ayez pas, pourvu que vous agissiez comme si vous en aviez ! Si vous vous trouvez trop lâche pour ramasser un bout de fil, et que néanmoins vous le fassiez pour l’amour de Jésus, vous avez plus de mérite que si vous accomplissiez une action beaucoup plus considérable dans un moment de ferveur. Au lieu de vous attrister, réjouissez-vous donc de voir qu’en vous laissant sentir votre faiblesse, le bon Jésus vous ménage l’occasion de lui sauver un plus grand nombre d’âmes ! »

Comment Jésus nous reçoit après une faute.

    Je lui avais fait de la peine, et j’allais lui en demander pardon. Elle parut très émue et me dit: « Si vous saviez ce que j’éprouve ! Je n’ai jamais aussi bien compris avec quel amour Jésus nous reçoit, quand nous lui demandons pardon après une faute ! Si moi, sa pauvre petite créature, j’ai senti tant de tendresse pour vous, au moment où vous êtes revenue à moi, que doit-il se passer dans le cœur du bon Dieu quand on revient vers lui ?… Oui, certainement, plus vite encore que je ne viens de le faire, il oubliera toutes nos iniquités pour ne plus jamais s’en souvenir… il fera même davantage: il nous aimera plus encore qu’avant notre faute !… »

Subir ou servir

Victor Lexemple parle avec son fils, 12 ans:

  • La semaine prochaine, tu viendras avec moi à la manifestation !
  • Une manif ?… comme les grands ?
  • Tu as grandi, tu es confirmé, tu peux aider à défendre la loi de Dieu et à faire revenir la chrétienté en France. Les catholiques doivent se battre pour avoir de bonnes lois.
  • Je sais, en janvier, nous avons été tous ensemble à une veillée de prière dans la rue. C’est pour la même chose ?
  • Cela continuera tant que le monde ne sera pas redevenu chrétien : notre devoir est de servir, comme Sainte Jeanne d’Arc, toute notre vie : « les hommes d’armes batailleront, et Dieu donnera la victoire ».
  • Grand’père me dit souvent cette citation ! Et il dit aussi « à la fin, mon Cœur Immaculé triomphera ! »
  • Ton grand’père est un exemple ! A plus de 80 ans, il ne rate jamais une procession, une veillée de prière, ni une manifestation ! Nous pouvons bien faire un effort nous aussi !

Victor Lexemple a raison : il faut initier les enfants dès leur jeunesse aux différentes formes d’engagement d’un catholique dans la société.

 Le devoir de l’engagement catholique.

 La famille est comme une pierre de taille : le chef de famille doit en prendre soin et l’embellir. Mais la plus belle pierre de taille ne trouve sa finalité que dans le mur de la cathédrale ou de la cité !La famille est une « société imparfaite » qui a besoin de l’Etat et de l’Eglise pour pouvoir atteindre ses fins naturelles et surnaturelles. La société civile et l’Eglise sont composées de familles et ont à leur tour besoin de leur contribution !

L’Eglise rappelle donc régulièrement le devoir des laïcs à s’engager au service de l’Eglise (paroisse, chorale, écoles, œuvres) et de la Cité (associations civiques et culturelles, quartiers, communes ou davantage pour ceux qui ont des talents particuliers).

Les laïcs doivent œuvrer pour « la formation de meilleures structures économiques, politiques, juridiques et sociales » mais aussi « veiller à ce que rien ne vienne  léser les intérêts de la vraie religion » et « intervenir par tout moyen licite, pour que la législation sur la famille, les normes pour une plus équitable distribution de la richesse et pour l’éducation de la jeunesse, et toutes dispositions qui touchent le champ de la Foi et de la morale, soient mises à exécution selon les postulats de la pensée chrétienne et l’enseignement de l’Eglise » (Pie XII, allocution aux comités civiques, 14/04/1953).

Bien sûr, l’action temporelle des laïcs doit être réglée par la vertu de prudence, dont le rôle propre est de « faire dériver les conclusions particulières, c’est-à-dire les actions pratiques, des règles morales universelles » (J. Madiran)

S’engager dans des œuvres visibles.

Dès le jeune âge, il est souhaitable d’emmener les enfants aux veillées de prières pour des intentions politiques telles que celles pour la protection des écoles libres, ou la défense de la vie ; ainsi qu’aux processions (Fête-Dieu, 15 Août,…). Même si la famille prie à ces intentions à la maison, l’exemple de l’effort des parents pour sortir de chez eux marquera les esprits. Un des parents emmènera les plus grands pendant que l’autre gardera les petits à la maison.

Dès 7 ans, les enfants feront avec profit des pèlerinages adaptés. En particulier, le pèlerinage de Pentecôte est une occasion unique d’un temps fort spirituel annuel, dans un esprit familial et l’enthousiasme du nombre. Si le pèlerinage devient un thème des jeux de vos enfants, vous avez réussi quelque chose !

Dès 12-13 ans, le jeune adolescent participera à des manifestations publiques telles que le Rosaire dans les cathédrales (contre l’avortement, la PMA/GPA, l’euthanasie), les prières publiques de SOS Tout-Petits, ou celles organisées contre des spectacles blasphématoires (films, théâtres). N’ayons pas peur des injures ou de l’intimidation des éventuels contre-manifestants ! Elles nous associent aux souffrances de Notre Seigneur pendant sa Passion. La prière exercée dans ces circonstances a une valeur encore plus grande ! Nous connaissons des contre manifestants ou des passants récemment convertis à la suite de tels chapelets publics ! C’est bien avant son bac que le jeune doit prendre conscience, en étant accompagné par des adultes, de la réalité de l’opposition entre la Cité Catholique et l’esprit du monde condamné dans l’Evangile ; et de l’importance du témoignage en public.

Se former dans un esprit catholique 

« Pour donner à cette action, une plus grande efficacité, il est indispensable d’étudier et de faire connaître toujours davantage les problèmes sociaux à la lumière de la doctrine de l’Eglise » (Pie XI, Divini Redemptoris, 1937)

C’est le moment de vous inscrire, ou d’inscrire vos grands enfants, à une activité appropriée cet été ! Universités d’été, congrès des familles, camp de cadres, camps itinérants… plusieurs formules existent selon les âges et les goûts. Au-delà de la formation, elles offrent toutes de vrais temps de détente et l’occasion de développer des amitiés solides ! La plupart offrent également des rendez-vous réguliers pendant l’année scolaire.

Apprendre à sortir du confort et se donner.

 Si le foyer doit être le havre de paix où se construit l’esprit de famille, et où chacun se ressource, il ne doit devenir ni un cocon de mollesse ni un ghetto assiégé. Les personnalités de nos enfants, et les nôtres ont besoin de rayonner et se confronter au monde pour se développer. Le levain doit être mis dans la pâte pour la faire lever.

Le scoutisme, dès 6-7 ans, et les mouvements de jeunes (croisade eucharistique, chorale, étudiants, jeunes professionnels, jeunes ménages,…) offrent le mélange idéal d’activités et d’amitiés pour apprendre à sortir de son confort et se donner au service de la société et de l’Eglise, avant de prendre éventuellement d’autres engagements dans des milieux professionnels ou civiques moins protégés.

Ces activités exercées en milieu catholique, seront un complément vital aux activités sportives ou artistiques malheureusement souvent exercées en milieu athée.

Nous sommes la jeunesse de Dieu !

Plutôt que de nous épancher sur les malheurs qui touchent la France, l’Église, nos familles, nos écoles, soyons de ceux qui cherchent à reconstruire et à entraîner nos enfants, afin de forger l’avenir que nous souhaitons leur laisser en héritage !

Hervé Lepère

 

L’esprit d’initiative

On se plaint que beaucoup de jeunes gens de nos écoles soient perdus pour l’armée catholique dès leur entrée dans le monde. A qui la faute ?

Ces défections, si douloureuses parfois, ont des causes multiples,….mais quelques fois, ne pouvons-nous pas nous dire que si nous avions orienté ces jeunes gens vers un autre idéal que le succès de carrière, si nous les avions entraînés vers les œuvres, ils auraient peut-être été fidèles aux principes que nous leur avions inculqués. Nous ne leur avons pas assez montré que leur vie de collège n’est que l’apprentissage de leur vie d’homme ; qu’entre ces deux vies, en apparence si différentes, il n’y a pas une solution de continuité, mais une harmonie admirable, puisque la seconde n’est que le développement rationnel de la première.

On objectera sans doute que cette préparation au rôle social peut distraire les élèves de leurs études ; que nous n’avons pas le droit de sacrifier le présent à un problématique avenir ; qu’il y a beaucoup à redouter pour les jeunes gens de cette extériorisation ?

Tout d’abord vous ne sacrifiez pas le présent puisque vous l’employez à la préparation de l’avenir. N’est-ce pas votre but ? La conscience du rôle qu’ils auront à remplir un jour dans la société, loin d’être pour vos élèves un obstacle au travail, sera, je l’ai remarqué souvent, un encouragement, un stimulant à l’étude. (…)

Quant à vous, jeunes gens, qui soit aux Universités, soit dans les affaires, êtes maîtres de votre temps et de vos actes, votre devoir est de développer chaque jour d’avantage cet esprit d’initiative, afin d’être capables de prendre une part prépondérante dans l’activité du monde moderne, afin de ne pas vous laisser embrigader sous toutes les bannières, afin d’être les premiers et les plus actifs dans l’œuvre de la régénération sociale et religieuse.

Selon vos moyens et vos forces, donnez-vous généreusement aux œuvres ; n’attendez pas que d’autres commencent. Soyez entreprenants tout en restant prudents. Entraînés par votre foi ardente, entrez dans la voie que vous trace l’Eglise : elle est belle et large. Guidés par elle, vous pouvez, sans courir le danger de tomber dans de téméraires nouveautés, être utiles intellectuellement et moralement à vos frères, tout en travaillant au perfectionnement et à l’achèvement de votre formation.

Soyez des Hommes ! Fr. Ferdinand-Antonin Vuillermet, Ed. Parthénon-2013

 


 

Que reste-t-il du communisme aujourd’hui ?

            De toutes les révolutions politiques connues dans l’histoire humaine, la révolution d’Octobre rouge en Russie en 1917 est la pire. Les communistes ont persécuté les chrétiens et exterminé des dizaines de millions de personnes dans le monde pendant tout le 20ème siècle (plus que tout autre totalitarisme). Encore aujourd’hui plus d’un cinquième de l’humanité vit officiellement en terre rouge. Nous pouvons citer des pays comme la Chine (1 milliard et demi d’habitants), la Corée du Nord, le Vietnam, ou Cuba. Mais au-delà des persécutions, la Sainte vierge, lors de ses apparitions à Fatima au Portugal, à l’été 1917, a précisément désigné les erreurs communistes comme celles qui feront le plus souffrir les hommes et l’Église. De l’Orient à l’Occident,

Le projet communiste, qui s’appuie sur l’œuvre de Karl Marx (révolutionnaire allemand d’origine juive né en 1818 et mort en 1883), est la forme la plus aboutie, la plus claire des utopies subversives qui visent à détruire l’homme. Marx a publié avec son ami Engels en 1848 le Manifeste du Parti Communiste pour préparer l’avènement de cette révolution satanique. Marx l’annonce : « le communisme commence dès que commence l’athéisme ». Dans plusieurs pays de l’Est devenus communistes, les enfants devaient apprendre dès le plus jeune âge à l’école un catéchisme révolutionnaire à l’envers, sous la forme de questions-réponses : « Est-ce que Dieu existe ? Non Dieu, n’existe pas, etc. ». La République populaire d’Albanie se déclarera, le 29 décembre 1967, le premier État officiellement athée de l’histoire. Nous devons bien voir que l’idéologie marxiste qui est à la source du communisme est une erreur de nature d’abord religieuse. Elle prétend disposer d’une explication complète de la réalité et offrir le « salut » ici-bas, par des moyens humains, sans Dieu.ces erreurs sont non seulement toujours présentes mais continuent de se répandre et de détruire de l’intérieur les dernières bases de nos sociétés autrefois chrétiennes comme celles de l’Église Catholique. Ou en sommes-nous de la révolution communiste aujourd’hui ?

En effet, pour Marx, « Les philosophes n’ont fait qu’interpréter le monde de diverses manières ; ce qui importe, c’est de le transformer ». L’objectif est clair. Il s’agit de construire un monde nouveau, un homme nouveau, une société nouvelle et un dieu nouveau, la collectivité, à partir des seules exigences de la raison humaine. Afin d’édifier ce monde nouveau, les communistes ont élaboré une doctrine économique qui prône la suppression de la propriété privée au profit de la propriété collective. Dans ce système social, tous les biens matériels sont mis en commun (d’où le nom de communisme) ainsi que les moyens qui ont permis de les produire (usines, exploitations agricoles, entreprises). L’objectif est de parvenir à l’égalité absolue de tous en instaurant une société sans classes sociales. Dans la société communiste, il ne doit plus y avoir d’inégalités de richesses entre les hommes (suppression du profit), ni de rapports de domination entre eux. Il faut donc faire disparaître les patrons et les ouvriers, les gouvernants et les gouvernés, et surtout les familles, car ces communautés naturelles sont foncièrement inégalitaires et fondées sur le pouvoir d’un chef, le père de famille. Pour les communistes, l’égalité de tous les hommes ne pourra se faire que dans une confrontation violente, appelée « lutte des classes », à l’issue de laquelle la classe des propriétaires, désignés par « les bourgeois capitalistes » (parce qu’ils possèdent le capital), sera renversée par les ouvriers dits prolétaires (ne possédant pas de capital) : ce sera la « dictature du prolétariat ».

Enfin, le communisme est international, c’est-à-dire sans identité nationale (« les prolétaires n’ont pas de patrie »). Comme le relève P. Bernardin, l’État-parti marxiste en Russie et en Chine a conduit à :

  • L’abolition de l’héritage et la disparition du droit d’aînesse
  • La confiscation des biens de tous les rebelles au système
  • Un impôt lourd progressif
  • La centralisation du crédit entre les mains de l’État, au moyen d’une banque nationale, dont le capital appartiendra à l’État et qui jouira d’un monopole exclusif.
  • La combinaison du travail agricole et du travail industriel ; mesures tendant à faire graduellement disparaître la distinction entre la ville et la campagne, puis dans nombre de pays communistes, extermination de millions de paysans.
  • Une éducation publique et gratuite de tous les enfants. […] et la combinaison de l’éducation avec la production matérielle.

 Et aujourd’hui ?

Le mur de Berlin est tombé le 9 novembre 1989, l’URSS s’est effondrée en décembre 1991, le parti communiste n’existe quasiment plus dans le paysage politique français et la Chine communiste s’est largement ouverte au marché et aux économies occidentales. Est-ce la fin de l’histoire communiste ? Les erreurs répandues par la Russie n’ont pas simplement cessé d’exister une fois l’Union soviétique officiellement dissoute. La version actuelle du projet communiste s’appelle le marxisme culturel, et cette idéologie est promue partout dans le monde. Ce marxisme culturel se manifeste aujourd’hui comme étant encore plus révolutionnaire que le marxisme classique — il prétend réinventer la famille, l’identité sexuelle et la nature humaine, alors que le communisme économique prétendait réinventer la société d’abord sur la base d’une violente captation de la propriété. A l’Est, la Russie ne s’est pas convertie à la seule vraie religion catholique. Ce pays continue de connaître l’un des taux d’avortement les plus élevés au monde. La gestation pour autrui y est légale et profite notamment aux homosexuels (rappelons que Lénine avait dépénalisé l’homosexualité et l’avortement dès les années 1920). Le divorce y est endémique… Enfin, la Russie perd 1,7 millions d’habitants tous les ans du fait d’un taux de natalité très bas. En France, l’athéisme virulent de notre système républicain reformé en 1945 par les communistes et les gaullistes, conformément au projet marxiste, a expulsé Notre Seigneur Jésus Christ et la religion catholique de toutes les institutions publiques, des cours de justice comme des écoles, des hôpitaux comme des administrations ou des entreprises au nom du laïcisme. L’institution naturelle de la famille a été détruite dans le droit (on ne reconnait plus un père et une mère) et plus de 60% des enfants naissent hors mariage chaque année d’après l’INSEE. L’éducation publique totalitaire crée et conditionne des millions d’enfants. Dix millions d’enfants sont scolarisés chaque année dans les écoles athées de l’Éducation Nationale, les deux millions restants étant instruits d’une religion libérale dans des écoles privées appliquant le même programme d’enseignement public. La paysannerie est quasiment morte et moins d’un pour cent de notre population travaille encore la terre (on compte un suicide de paysan pratiquement tous les deux jours en France). Enfin l’identité nationale et la mémoire de notre peuple ont été largement dissoute par une immigration massive depuis 50 ans, surtout africaine et musulmane, qui a changé en profondeur notre population. Un véritable totalitarisme de l’égalité est aujourd’hui véhiculé par la propagande médiatique qui entretient encore le mythe révolutionnaire en créant artificiellement des classes, des catégories d’individus en lutte pour les mêmes droits (par exemple les migrants, les femmes, les homosexuels) afin d’achever la destruction des dernières communautés naturelles restantes. L’analyse le montre indiscutablement : c’est bien la dialectique marxiste mise en œuvre par le projet communiste qui est depuis un siècle le dissolvant le plus puissant des restes de notre civilisation.

Louis Lafargue