Regardez-voir!

 

Dimanche après midi, je suis tout seul dans mon studio à Paris. Le temps est morne, les nuages bas et les feuilles dorées il y a un instant volent et descendent tristement jusqu’à terre où elles achèvent leur existence dans le caniveau, mêlées aux vulgaires mégots et chewing-gum ! Pas le moral ! Que faire ?

Une idée soudaine qui à peine née dans mon esprit devient puissante et impérieuse : regarder un bon petit film au chaud, bien installé dans mon canapé. Hop, c’est fait, l’ordinateur est ouvert, vite un site de streaming sur internet, un peu de temps pour choisir tout de même. Tiens, celui-ci, j’ai vu l’affiche dans le métro l’autre jour, ça avait l’air palpitant. Et c’est parti pour deux heures, tranquille, oubli du mauvais temps, de la réalité et des cours qui reprennent demain !

17h déjà fini ! Un peu déçu, pas terrible finalement ce film, sans compter les quelques scènes où il a fallu mettre l’oreiller devant l’écran ! Vraiment déçu, cela ne compte pas, j’aurais dû en regarder un autre ! Allez il reste un peu de temps, de toutes les façons il n’y a toujours rien à faire dehors, essayons celui-là.  Un bon vieux film, ce coup là c’est une valeur sûre …

Ce dimanche-là j’aurai regardé deux films, et dans la semaine, après une dure journée, encore un autre, puis un autre le lendemain et c’est maintenant en moyenne 2 à 3 films par semaine que je regarde.

Une bonne détente me direz-vous, il faut savoir décompresser de temps en temps, ça change bien les idées et permet de souffler un peu …

Certes, loin de moi l’idée de condamner le fait de regarder un film en tant que tel, cependant j’émettrai quelques réserves.

Laissons de côté le danger moral que cela peut comporter et qui semble évident à tout catholique, surtout en choisissant ses films un peu au hasard sur internet. D’autant plus que le risque de tomber sur un mauvais film s’accroît avec le nombre de films regardés, les bons films étant une espèce rare et en voie de disparition.

Attachons-nous plus spécialement ici au problème intellectuel que cela pose. En effet, les images qui défilent au rythme de 24 par secondes, voire 48 pour certains films, court-circuitent notre intelligence qui est saturée par l’afflux d’informations, et s’adressent directement à notre sensibilité en nous faisant ressentir fortement les émotions qui animent les héros. Nous nous surprenons souvent à trembler pour un assassin ou à applaudir à l’amour illicite des deux héros. Ainsi, à force de voir et d’approuver par nos sentiments des attitudes qui devraient nous paraître anormales parce qu’immorales, notre conscience finit par s’y accoutumer et, petit à petit, par trouver cela « normal ».

En ce sens, le cinéma modifie progressivement  notre manière de voir et de juger des choses et des actes en imitant et en travestissant la réalité et ce en vue de modifier notre manière d’être. C’est en fait un véritable conditionnement psychologique qui s’opère et met en jeu notre liberté de penser de façon indépendante et affranchie des idées révolutionnaires qui sont peu à peu distillées dans nos intelligences.

Alors au lieu de me laisser embobiner et manipuler, certes plaisamment et sans effort, j’ai décidé d’arrêter cette drogue mortifère pour mon intelligence et ma conscience. Comme patch ou produit de substitution, je vous conseille la lecture. Rien de tel qu’un bon roman pour se détendre ou un  livre d’histoire ou de formation pour non seulement ne pas être déformé, mais en plus former notre intelligence qui aura le temps d’assimiler et d’analyser ce que nous lisons.

Certes cela demande des efforts de volonté parfois importants, surtout quand on a pris l’habitude de s’évader facilement grâce aux films, mais le jeu en vaut la chandelle, et par les temps qui courent, il est urgent et de notre devoir d’avoir une intelligence bien formée qui saura transmettre la vraie foi et la vérité toute entière à la génération suivante. Alors ne faisons pas les grenouilles et sautons vite de la marmite avant d’être complètement cuits !

Charles

Quelques pistes au sujet des fiançailles

 Chère Bertille,

 Lors de ma dernière lettre nous étions tombées d’accord pour affirmer que, dans le domaine de l’amour, l’intelligence doit avoir la première place.

Fort bien.

Mais il serait dangereux et vain de nous contenter d’affirmer cette lapalissade : qui en effet oserait prétendre l’inverse ? Nul ne peut aimer s’il ne connait au préalable.

Il nous faut donc concrètement nous imposer des règles claires et simples afin d‘éviter que, subrepticement mais très efficacement, le cœur ne vienne doubler l’intelligence. Tu devines que nous sommes là en présence d’un combat incessant car les désirs du cœur ne rendent pas les armes facilement.

Ce combat requiert que nous ordonnions nos vies selon des principes simples.

Ainsi, lors de tes fiançailles, mets Dieu à la première place en fréquentant plus assidûment les sacrements, en soignant ta vie de prière et faisant tout particulièrement attention à être fidèle à l’oraison  et à ta vie de sacrifice; n’oublie pas aussi qu’une direction spirituelle paternelle et ferme s’avère alors bien nécessaire. Il va sans dire que si tu peux suivre une retraite, tu en retireras un bénéfice certain.

Privilégie ensuite ta famille et sois fidèle à bien remplir tes devoirs envers tes parents à la maison. Combien de jeunes fiancées sous prétexte d’être amoureuses, négligent leurs parents, leur famille et leurs études ! Elles ne vivent plus qu’en fonction de la personne qu’elles prétendent aimer!

A ce propos, note qu’il est de première importance que nos parents soient les premiers à connaître l’attrait qui nous incline vers quelqu’un. Mieux que quiconque, ils sauront nous guider et leurs prières nous seront d’un grand secours pour nous aider prendre notre décision dans cette période délicate et essentielle.

Vient alors le temps de faire connaissance de cette personne vers laquelle ton cœur t’entraîne. Parce que tu auras respecté ces réalités sacrées que sont Dieu et la famille, tu seras en mesure de le connaître.

Comme Dieu sera à la première place dans ta vie, Il présidera à vos entretiens. Tu découvriras, je l’espère, combien il est bon de prier ensemble et de prier l’un pour l’autre. Cette union dans la prière est la pierre d’angle sur laquelle votre maison reposera toute entière.

Concrètement, le mieux est de le rencontrer dans le cadre de vos familles. La question de la similitude des milieux est de toute première importance et ne peut jamais être négligée si tu ne veux t’éviter des réveils douloureux.

Prends le temps de le rencontrer, il y a tant à découvrir sur son métier, ses passions et ses aspirations, mais respecte toujours des horaires bien définis pour ne pas laisser place au vague à l’âme et aux épanchements sentimentaux qui sont des tentatives du cœur de reprendre la main. Veille surtout à ce que ces rencontres ne se déroulent pas à des heures tardives et tâche qu’elles se passent au vu et au su de tous.

Il y a une époque pas si lointaine –et pas si idiote après tout! – où les jeunes fiancés ne se voyaient qu’en présence d’une tierce personne que l’on nommait alors le « chaperon ». Si cette époque est révolue, la prudence qui la dictait reste, elle, de saison et les réunions d’amis ou les lieux publics le remplacent avantageusement.

Se voir dans un cercle d’amis permet non seulement d’enlever toute ambiguïté à la rencontre mais nous donne de se connaître en société.

Note par ailleurs que, dans cette période un peu émouvante, le temps que nous consacrons à nos amis est primordial. Leur affection sait nous protéger de nous-même et de cette passion naissante et enivrante. Malheureusement trop souvent les fiancés ne voient plus guère leurs amis tant ils sont tournés exclusivement sur eux-mêmes.

Cette exclusivité est malsaine et elle est un danger trop commun pour ne pas le souligner. Elle est fort regrettable et peut tuer dans l’œuf un amour naissant. L’amour qui ne rayonne pas n’est pas en effet un amour mais une recherche égoïste de soi qui se pare de ses oripeaux. Ces fiancés se mentent en prétendant aimer l’autre alors qu’ils poursuivent leur propre satisfaction.

Souviens-toi enfin que tu es gardienne de l’âme de ton fiancé. Garde une distance respectueuse et fais particulièrement attention à ta tenue. Il n’est pas rare de voir de jeunes fiancés se laisser aller en public, créant ainsi un malaise chez ceux qui les entourent mais aussi et surtout au plus profond de leurs âmes puisqu’à ce moment-là l’intelligence rend les armes.

N’oublie pas que l’homme est un être sensible et qu’il te revient la noble tâche de le protéger contre lui-même ; aussi veilleras-tu à soigner ta tenue vestimentaire qui doit l’aider à s’élever vers le haut.

Les vêtements que tu porteras seront en effet un bouclier pour sa pureté. S’il faut toujours être modeste, cette période de la vie requiert encore plus de délicatesse.

Enfin, si tu me permets un dernier conseil dans cette liste déjà bien chargée, évite tout ce qui est communication rapide tels les sms et autres emails. Prends le temps de réfléchir et d’écrire une lettre.  Les moyens de communications modernes te placent dans une espèce d‘orbite et tu rentres alors dans une spirale infernale où les sens règnent en maître et risquent de t’aveugler.

Mais ne t’inquiète pas, nous prendrons le temps de revenir sur ces deux derniers sujets…ainsi que sur tout autre qui te paraît digne d’être développé. Aussi n’hésite pas à me le faire savoir dans ta prochaine lettre.

Bien affectueusement,

Aziliz

Ma Bibliothèque

Vous trouverez ici des titres que nous conseillons sans aucune réserve pour chaque âge de la famille.

En effet ne perdons pas de vue combien la lecture d’un bon livre est un aliment complet ! Elle augmente la puissance de notre cerveau, développe la créativité, participe à notre développement personnel, nous distrait, nous détend et enfin elle enrichit notre vocabulaire.

Il faut, dès l’enfance, habituer vos enfants à aimer les livres ! Mais, quel que soit l’âge, le choix est délicat tant l’on trouve des genres variés… N’oubliez jamais qu’un mauvais livre peut faire autant de mal qu’un mauvais ami !

Pour tout-petits : Magnifiques calendriers de l’Avent au choix : Fra Angelico, Boticelli, Princes de la Renaissance à compléter par la lecture du récit de Noël. Ce sont des reproductions de tableaux avec les 25 fenêtres à ouvrir pour découvrir un détail mais il n’y a pas de texte. (Minédition)

Dès 6 ans : La Nativité – Giotto (Minédition)

6-10 ans : Notre-Dame de FatimaAgnès Richomme  (Edition Clovis)

12-14 ans : Le Père Pro, héros de la CristiadaDollard des Ormeaux (éditions Sainte Philomène)

Formation 15 ans et plus: Le Chrétien  –  La femme chrétienne Elisabeth Leseur ( 2 livrets différents – éditions Les amis de Saint François de Sales)

A partir de 15 ans : Le message d’amour du Cœur Immaculé de Marie à Fatima – Père Stanislas du Chambon-Feugerolles  (édition Chiré)

 Adultes (à partir de 16 ans)

-Formation : La vraie vie de Marie Heurtin – Louis Arnould (édition Salvator)

-Histoire : La réforme liturgique anglicane  – M. Davies (édition Clovis)

-Education :  Apprendre à voir : La Nativité – S de Gourcy (édition Desclée de Brouwer)

-Méditations- Réflexions : Aux sources de la joie avec Saint François de Sales Chanoine Vidal (édition NLF )

 Pour compléter cette liste, vous pouvez vous renseigner sur les Cercles de lecture, René Bazin : cercleReneBazin@gmail.com  (à partir de 16 ans- Culture, Formation)

La Revue : « Plaisir de lire » propose un choix de nouveautés pour toute la famille (distraction, histoire, activités manuelles) Envoi d’un numéro gratuit sur simple demande à PlaisirdeLire75@gmail.com

Tourte express et Délice Glacé au caramel

TOURTE EXPRESS AUX EPINARDS ET AU CHEVRE  (pour 6-8 pers)

-2 rouleaux de pâte feuilletée

-500g d’épinards en branches, surgelés

– un demi-fromage de chèvre frais (du type Petit Billy)

-quelques cuillères de crème fraîche, sel et poivre

Laissez dégeler les épinards dans une passoire, puis bien les presser pour en sortir l’eau.

Préchauffez votre four à environ 180°.

Dans un saladier, mélangez les épinards, la crème fraîche, sel et poivre.

Disposez la première pâte feuilletée sur une tôle (en laissant dessous son papier sulfurisé).

Etalez dessus la préparation d’épinards, puis le chèvre en cuillerées éparses.

Refermez la tourte en disposant sur le tout la deuxième pâte feuilletée et soudez-en bien les bords (cela va mieux en mouillant un peu entre les deux pâtes avec de l’eau ou du lait)

Faites au centre une petite cheminée en incisant la pâte en forme de petite croix dont vous ouvrirez les quatre bords.

Laissez cuire environ une demi-heure, et dégustez dès la sortie du four !

                                   DÉLICE GLACÉ AU CARAMEL

Pour une coupe :

-Une belle meringue (bien meilleure faite maison !)

-2 boules de crème glacée à la vanille

-Quelques amandes effilées

-Caramel au beurre salé coulant

Pour la meringue, voici une recette très rapide et délicieuse :

  • 6 blancs d’œufs battus en neige, auxquels vous ajoutez :
  • 375 g de sucre en poudre
  • 2 cuill. à café de fécule de maïs
  • 1 cuill. à café de vinaigre blanc ou de citron

Sur une feuille de papier cuisson, répartissez vos petites meringues.

Préchauffez à 170°C et enfournez à 120°C pendant 1h. Laissez refroidir dans le four.

Faites dorer à sec dans une poêle les amandes en les remuant sans arrêt, puis mettez-les à refroidir dans une assiette.

Au moment de servir :

Emiettez grossièrement les meringues au fond de la coupe.

Mettez dessus les deux belles boules de crème glacée

-Saupoudrez de quelques amandes dorées. Arrosez le tout d’une spirale de caramel.

Voici un petit dessert du dimanche vite fait, et pour toutes les saisons… Petits et grands gourmands s’en lécheront les babines !

Connecté… ou Déconnecté?

Connectés !

Dix cadres discutent de l’équilibre entre vie professionnelle et vie familiale dans un « séminaire » d’entreprise :

8 sur 10 consultent et traitent leurs mels professionnels le week-end…malgré une règle contraire promue par l’entreprise !

Eric Branché, chef de projet : « cela me rassure, je me tiens au courant…je gagne du temps… »

Laurent, ingénieur et même Catherine, responsable des ressources humaines : « je déteste avoir des mels non traités le lundi matin ou quand je rentre de vacances ! Cela me stresse ! »

François : « je n’ai jamais fini le vendredi soir… »

Gilles, le directeur est seul à déconnecter: « C’est une règle que je me suis donnée ! Jamais je ne regarde mes mels le week-end. J’ai les mêmes désagréments que vous : désagréable d’avoir des mels non traités, une pile qui attend ou des imprévus, mais ma famille compte davantage ! Ma seule exception, une fois par an, un appel d’offre important si nous sommes en retard ! »

Tous : « Comment fais-tu ? Et ton chef ? »

Gilles: « Et votre famille quand vous faites vos mels le week-end ? Même si vous regardez vos mels sans y  répondre… êtes-vous présents, sans être repris par vos préoccupations de la semaine ? Croyez mon expérience : les chefs et les clients s’adaptent à mon respect du week-end… Ils préviennent ou téléphonent s’il y a une exception vraiment urgente. »

Que vont apprendre et penser les enfants de Laurent, Eric, Catherine,…. ?

Comment vont-ils accepter que leurs parents leur disent : Ne soyez pas accros à internet et au mel ! Le travail et l’effort, c’est important !… (au point d’en faire pâtir la famille ?)

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Déconnecté !

Autre lieu, autre situation :

Hervé retrouve Philippe Ducalme un ami qu’il n’a pas vu depuis 5 ans….Philippe lui raconte qu’il a changé 3 fois d’entreprise, et connu le  chômage à chaque fois… Malgré ses 5 enfants, son épouse a donc été obligée de reprendre un travail à plein temps, ce qui génère une certaine tension dans le ménage…

  • Tu ne te plaisais pas dans l’entreprise A ?
  • Oh si, mais il fallait travailler un samedi sur deux en été, alors j’en suis parti…
  • Et l’entreprise B ?
  • Mon chef était désagréable et grossier. Le travail n’était pas noble, il fallait un peu tout faire, même le nettoyage. De toute façon les patrons de cette multinationale étaient mondialistes et sûrement francs-maçons…
  • Et maintenant, dans l’entreprise C ?
  • Je ne sais pas si je vais rester…ils ne me demandent pas mon avis sur ce qu’il faut faire…
  • Et toi, écoutes-tu l’avis de ton chef et de tes collègues ?….

Que penseront les enfants de Philippe Ducalme lorsqu’il leur enseignera la nécessité du travail, de l’effort, de l’humilité ?

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Deux devoirs d’état :

Quels points communs entre ces deux situations ?

La même erreur : oublier que l’activité professionnelle, comme la vie familiale sont toutes deux des devoirs d’état.

 « La pénitence du devoir d’état, accompli parfaitement, voilà ce que Notre-Dame réclame. (…) Lorsque Notre-Dame exige la pénitence, elle parle de l’exact accomplissement du devoir d’état. C’est cela la sainteté ! » (Sœur Lucie de Fatima ; in Une Année avec Fatima, p.186)

L’équilibre entre le devoir d’état professionnel et le devoir d’état familial est toujours délicat…

Certains sont tellement impliqués dans leur métier qu’ils ne réalisent plus la gravité de cet avertissement de Pie XII (Radiomessage de Noël 1953) : Notre époque achèvera « son chef d’œuvre monstrueux, en transformant l’homme en un géant du monde physique aux dépens de son esprit réduit à l’état de pygmée du monde surnaturel et éternel ». La suractivité de ces hommes leur fait oublier leur nature : ils admirent leurs propres œuvres au point d’en faire des idoles : « leurs idoles, or et argent ; une œuvre de main d’homme » (Ps. CXIII, 4).

D’autres oublient le sens du sacrifice et de l’humilité qui est nécessaire dans le travail : « Notre-Seigneur vous a sauvés en souffrant et endurant, et, de même, nous devons faire notre salut en souffrant les injures (NDLR : peu fréquentes dans le travail !), et les contradictions et déplaisirs ; et pourtant, il les faut endurer avec le plus de douceur et de résignation qu’il sera possible, selon la mesure qu’il plaît à Dieu de nous envoyer ».

(St François de Sales).

Un équilibre à travailler

Il s’agit donc d’un équilibre à travailler, ou à corriger si nous penchons d’un côté ou de l’autre…Ecoutons les commentaires souvent discrets, parfois insistants de notre conjoint, de nos bons amis et du prêtre pour détecter le besoin d’ajustement.

Le temps de l’Avent est propice à travailler cet équilibre pour Dieu, pour nous, pour nos enfants et notre famille.

Pour nous y aider, je ne résiste pas à partager avec vous cette prière antique, aperçue au-dessus de l’établi de mon horloger-bijoutier. Elle s’applique à tous : artisans, ingénieurs et ouvriers, administratifs, enseignants, professions de santé, du droit, de la gestion, étudiants…

A lire, méditer et prier !

Hervé Lepère

Prière de l’artisan (XV° siècle et toujours d’actualité)
Apprends-moi, Seigneur, à bien user du temps que tu me donnes pour travailler et à bien l’employer sans rien en perdre. Apprends-moi à tirer profit des erreurs passées sans tomber dans le scrupule qui ronge. Apprends-moi à prévoir le plan sans me tourmenter, à imaginer l’œuvre sans me désoler si elle jaillit autrement. Apprends-moi à unir la hâte et la lenteur, la sérénité et la ferveur, le zèle et la paix. Aide-moi au départ de l’ouvrage, là où je suis le plus faible. Aide-moi au cœur du labeur à tenir serré le fil de l’attention. Et surtout comble Toi-même les vides de mon œuvre.

Seigneur, dans l’œuvre de mes mains, laisse une grâce de Toi pour parler aux autres et un défaut de moi pour me parler à moi-même. Garde en moi, l’espérance de la perfection, sans quoi je perdrais cœur. Garde moi dans l’impuissance de la perfection, sans quoi je me perdrais d’orgueil. Purifie mon regard : quand je fais mal, il n’est pas sûr que ce soit mal et quand je fais bien, il n’est pas sûr que ce soit bien.

Seigneur, ne me laisse jamais oublier que tout savoir est vain sauf là où il y a travail. Et que tout travail est vide sauf là où il y a amour. Et que tout amour est creux qui ne me lie à moi-même et aux autres et à Toi.

Seigneur, enseigne-moi à prier avec mes mains, mes bras et toutes mes forces. Rappelle moi que l’ouvrage de ma main t’appartient et qu’il m’appartient de te le rendre en le donnant. Que si je fais par goût du profit, comme un fruit oublié je pourrirai à l’automne. Que si je fais pour plaire aux autres, comme la fleur de l’herbe je fanerai au soir. Mais si je fais pour l’amour du bien, je demeurerai dans le bien. Et le temps de faire bien et à ta gloire, c’est tout de suite ! Ainsi-soit-il.