Je vous salue Marie, pleine de grâces

           « Bien vivre n’est rien d’autre qu’aimer Dieu de tout son cœur, de toute son âme, de tout son esprit », et comment aimer Dieu si nous ne le connaissons pas ? Aimer Dieu ! Vaste programme ! Et l’aimerons-nous jamais assez ?

La maman pourra ainsi lire ou simplement s’inspirer de ces pensées pour entretenir un dialogue avec ses enfants ; elle l’adaptera à l’âge de chacun mais y trouvera l’inspiration nécessaire pour rendre la présence de Dieu réelle dans le quotidien matériel et froid qui nous entoure. Elle apprendra ainsi à ses enfants, petit à petit, à méditer ; point n’est besoin pour cela de développer tous les points de ce texte si un seul nourrit l’âme de l’enfant lors de ce moment privilégié.

Ainsi, quand les difficultés surgiront, que les épreuves inévitables surviendront, chacun aura acquis l’habitude de retrouver au fond de son cœur Celui qui ne déçoit jamais !

 

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  Qu’il m’est facile d’imaginer le bel archange saint Gabriel s’adresser ainsi à La Vierge toute pure, dans sa maison de Nazareth ! Il arrive sans bruit, dans cette humble demeure où règnent le silence et le recueillement. La Vierge Marie est en prière, son âme est constamment tournée vers le Bon Dieu, même au milieu de ses occupations quotidiennes. Combien grande doit être la sainteté de cette jeune fille, pour qu’un ange s’incline devant elle, lui qui contemple Dieu sans cesse !

   Pleine de grâce, vous l’êtes, ô Marie, vous êtes un océan de grâces comme dit saint Albert le Grand. Conçue sans le péché originel, vous êtes la seule créature qui surpasse les anges, car le Bon Dieu vous a comblée de ses bienfaits, en prévision du jour heureux où vous alliez prononcer le « oui » qui détermina le salut de tous les hommes. Jamais le péché, ou même la simple négligence, n’ont terni la blancheur de votre âme si belle.

   C’est pourquoi je redis chaque jour, à la suite de l’ange, « je vous salue, Marie ». Je vous salue, ô vous ma co-rédemptrice, c’est-à dire vous qui avez tant aimé les âmes que vous avez accompagné votre Fils unique jusqu’à la Croix, pour les racheter. Je vous salue, Marie, et j’aime à prononcer votre nom, qui est le plus doux de la terre ! Le Bon Dieu a voulu que le salut arrive par vous, il vous a demandé d’être notre mère, et c’est pour cela que je vous appelle avec amour et confiance. Comment atteindre plus sûrement le cœur de Jésus, sinon en passant par sa très sainte Mère ? »

  C’est en se plongeant dans le cœur de Notre-Dame que l’on peut s’approcher de notre Père céleste. « J’ai beaucoup aimé voir l’Ange, dit François de Fatima, mais j’ai aimé encore plus Notre Dame. Ce que j’ai aimé le plus a été de voir Notre Seigneur dans cette lumière que Notre Dame nous a mise dans la poitrine. J’aime tellement Dieu !… Nous étions là à brûler dans cette lumière qui est Dieu, et nous ne nous consumions pas. Comment est Dieu ! On ne peut pas le dire ! Oui, vraiment, personne ne pourra jamais le dire ! » Les enfants de Fatima, et avant eux sainte Bernadette, ne désiraient plus qu’une chose après avoir vu la Sainte Vierge : mourir pour aller la revoir !

  Je me rappelle la parole de Dieu à Eve, quand il l’a chassée du paradis terrestre : « tu enfanteras dans la douleur ». L’enfantement de l’humanité s’est fait au pied de la croix, et comme vous deviez nous aimer pour accepter de prendre sous votre aile ceux-là mêmes qui crucifiaient votre Divin Fils ! Votre miséricorde est sans limite, oui, vraiment, vous méritez que l’univers s’incline devant vous, et je veux imiter l’ange, en répétant chaque jour après lui, je vous salue Marie, avec le plus profond respect et un amour sans bornes.

  Mon saint ange gardien, venez à mon aide pour honorer comme il faut ma douce mère du Ciel. Inspirez-moi les mots les plus tendres et les baisers les plus doux pour celle qui est pleine de grâce, la fleur la plus belle du jardin céleste. Soutenez-moi dans la récitation de mon chapelet, et peut-être pourrai-je faire un effort pour me tenir bien droit et sage pendant ce moment que ma chère Maman du Ciel affectionne tant. Je repenserai à la profonde admiration de l’Archange s’approchant d’elle, en ce jour où notre Sauveur s’est incarné. Et puisque, ô Marie, vous êtes ma Mère, je veux vous imiter en répétant chaque jour au Bon Dieu, au milieu de mon devoir d’état : Fiat !

 

Germaine Thionville

 

Ainsi soit-il

           « Bien vivre n’est rien d’autre qu’aimer Dieu de tout son cœur, de toute son âme, de tout son esprit », et comment aimer Dieu si nous ne le connaissons pas ? Aimer Dieu ! Vaste programme ! Et l’aimerons-nous jamais assez ?

La maman pourra ainsi lire ou simplement s’inspirer de ces pensées pour entretenir un dialogue avec ses enfants ; elle l’adaptera à l’âge de chacun mais y trouvera l’inspiration nécessaire pour rendre la présence de Dieu réelle dans le quotidien matériel et froid qui nous entoure. Elle apprendra ainsi à ses enfants, petit à petit, à méditer ; point n’est besoin pour cela de développer tous les points de ce texte si un seul nourrit l’âme de l’enfant lors de ce moment privilégié.

Ainsi, quand les difficultés surgiront, que les épreuves inévitables surviendront, chacun aura acquis l’habitude de retrouver au fond de son cœur Celui qui ne déçoit jamais !

 

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  La belle prière du Notre Père, qu’on appelle aussi l’oraison dominicale, car elle s’adresse au Seigneur (Dominus), s’achève par ces trois petits mots : ainsi soit-il. C’est par cette courte phrase que se terminent la plupart de nos prières montant vers le Ciel. C’est le résumé de la prière, le condensé de notre appel implorant vers notre père, le dernier « s’il vous plaît Papa » qu’on implore.

 

  Ainsi soit-il, c’est un acte de confiance, et l’expression de mon ardent désir d’être exaucé. Oui, mon très cher Père, je veux, à la suite de votre Fils Jésus qui m’a enseigné cette prière, faire monter jusqu’au Ciel toutes les demandes que contient le Notre Père. Oui, je veux sanctifier votre nom et obéir à vos commandements pour que votre règne arrive ; et pour cela je réclame votre assistance et votre miséricorde. Je m’abandonne à vous, qui avez voulu que je vous parle ainsi, et puisque c’est la prière que vous avez choisie, et que vous préférez entre toutes, j’aimerais à la redire sans cesse, tout particulièrement au cours de mon chapelet, mais aussi dans la journée, au milieu de mes jeux ou de mes devoirs. Je veux me rappeler que vous êtes toujours là, près de moi, et que vous voyez chacune de mes actions et lisez chacune de mes pensées. Vous êtes le Père auquel je ne peux et ne veux rien cacher, et je désire ardemment que mon cœur soit toujours en ordre afin que vous aimiez vous y reposer et me combler de votre amour.

 

  O mon Père, comme je vous aime ! « Vous avez songé à moi de toute éternité, vous m’avez tiré du néant, vous avez donné votre vie pour me racheter, et vous me comblez encore tous les jours d’une infinité de largesses. Hélas, Seigneur, que puis-je faire en reconnaissance de tant de bontés ? » (Prière du matin, livre bleu) Vous n’aviez pas besoin de moi pour être heureux, mais pour mon bonheur vous m’avez créé ! En revanche, moi, j’ai besoin de vous, mon bonheur n’est qu’en vous. Par le baptême vous avez fait de moi votre enfant, alors gardez-moi bien près de vous, et si je tombe relevez-moi bien vite afin que je ne me perde pas loin de vous.

 

  Je sais que vous écoutez ma prière, et qu’en ce moment-même où je vous parle l’Esprit-Saint me couvre de grâces. Faites, ô mon Père, que je n’en perde pas une seule, et que les instants où je récite le Pater soient de vrais moments d’intimité avec vous, c’est-à dire des moments où mon cœur se plonge dans le vôtre pour mieux vous connaître, vous adorer, et vous aimer. Demandez et vous recevrez, a dit mon Sauveur Jésus, alors je crois fermement que vous m’accorderez les grâces que je vous demande dans le Notre Père, car c’est ainsi que vous voulez que je vous implore, et c’est ainsi que vous m’exaucerez. Par ces mots « ainsi soit-il », vous voulez que ma prière devienne impérieuse, comme l’expression d’une confiance absolue qui ne saurait être trompée. Vous voulez vous soumettre à la prière amoureuse de votre enfant, pourtant bien ingrat, et c’est là une marque de plus de la grandeur de votre amour pour moi. Qui suis-je, pour intimer ma prière au Maître de l’univers ? Et comment oserais-je à présent prononcer ces quelques mots à toute vitesse, sans y prendre garde ?

 

  Je me tourne vers vous, ma bonne Maman céleste, pour implorer votre aide, ainsi que celle de mon ange gardien, afin de m’appliquer dorénavant à réciter pieusement cette magnifique prière. Si tous les enfants de la terre disaient chaque jour avec application et amour un seul Notre Père, il est bien sûr que la face du monde changerait ! « Mais priez mes enfants, Dieu vous exaucera en peu de temps. » Ainsi soit-il.

 

Germaine Thionville

 

Mais délivrez- nous du mal

           « Bien vivre n’est rien d’autre qu’aimer Dieu de tout son cœur, de toute son âme, de tout son esprit », et comment aimer Dieu si nous ne le connaissons pas ? Aimer Dieu ! Vaste programme ! Et l’aimerons-nous jamais assez ?

La maman pourra ainsi lire ou simplement s’inspirer de ces pensées pour entretenir un dialogue avec ses enfants ; elle l’adaptera à l’âge de chacun mais y trouvera l’inspiration nécessaire pour rendre la présence de Dieu réelle dans le quotidien matériel et froid qui nous entoure. Elle apprendra ainsi à ses enfants, petit à petit, à méditer ; point n’est besoin pour cela de développer tous les points de ce texte si un seul nourrit l’âme de l’enfant lors de ce moment privilégié.

Ainsi, quand les difficultés surgiront, que les épreuves inévitables surviendront, chacun aura acquis l’habitude de retrouver au fond de son cœur Celui qui ne déçoit jamais !

 

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  La belle prière du Notre Père se termine par ce petit morceau de phrase introduit par un « mais » qui appuie bien son importance, tout comme celui de Notre Dame à Pontmain : « Mais priez mes enfants ». Une fois que j’ai résisté à la tentation avec votre grâce, Seigneur, délivrez-moi du mal ! Afin que je puisse dire, à la suite du grand roi David (Ps 31-9) : « Vous ne m’avez pas livré aux mains de l’ennemi, vous donnez à mes pieds un libre espace ».

 

  Le mal est partout dans le monde, et je le vois bien autour de moi. Ce mot veut dire bien des choses : la maladie, la douleur, le tort causé par quelqu’un… Est-ce de ce mal-ci dont je demande la délivrance ? Le Bon Dieu tire du bien de tous les maux, les tentations comme les tribulations extérieures, telles que la maladie par exemple. Quand sa maman lui suggérait de demander à Jésus de la guérir, la petite Anne de Guigné préférait prier pour les autres, car elle sentait bien qu’en acceptant ses propres souffrances, elle unissait son cœur plus intimement à Jésus crucifié. Elle avait tout compris. La vraie sagesse, c’est de savoir transformer le mal en bien.

  Mais le mal intérieur est plus grave : le péché – il s’agit bien de lui – détruit dans mon âme l’amitié avec le Bon Dieu, et même, en cas de péché mortel, me couperait totalement de lui.  Et c’est ce mal là qui m’entrave, car il m’empêche de monter vers le Bon Dieu, il me rend esclave du démon. C’est bien dans une prison que je m’enferme volontairement quand je pèche, et c’est pour cela que j’ai tant besoin de Vous, ô mon Père ! Donnez-moi votre grâce, qui est la clef de mon cachot ! Je n’oublierai pas de l’accepter, cette grâce, sinon je serai comme un prisonnier qui refuse de prendre les clefs qui lui permettent de se libérer.

  C’est pour cette raison que Jésus s’est fait homme, et qu’il est appelé à juste titre « Sauveur ». Il est venu pour moi, pour me délivrer du péché. Il a été envoyé par son Père, et chaque jour sur l’autel, il s’offre à nouveau en sacrifice afin que je sois délivré du mal. Quelle bonté, et comme Dieu m’aime ! Par le Baptême il m’a sauvé une première fois, et après m’avoir pardonné au saint tribunal de la Pénitence, il s’offre à moi dans la sainte Eucharistie, pour me donner tous les moyens nécessaires pour aller au Ciel. Et bientôt, si ce n’est déjà fait, le Saint-Esprit me comblera de ses dons par la Confirmation. Je suis confondu d’amour et de reconnaissance devant de tels présents de votre part, mon tendre Père ! Et pour les pauvres malades, l’Extrême-Onction viendra apporter le réconfort et les grâces nécessaires pour supporter vaillamment leur peine, et transformer leur souffrance en cri d’espérance. Quels cadeaux merveilleux m’avez-vous fait, mon Sauveur, avant même que je les ai demandés ! Oui, je m’appliquerai dès aujourd’hui à prononcer cette phrase avec application et reconnaissance.

 

  O très doux Jésus, et vous, Maman chérie du Ciel, faites-moi prendre cette résolution, à la suite de saint Dominique Savio : la mort plutôt que le péché. Pendant l’Avent, je m’accrocherai d’une main à mon chapelet, et de l’autre à mon saint ange. Et avec votre grâce, ô mon Père céleste, j’avancerai joyeusement sur le chemin du Ciel, supportant amoureusement toutes les contrariétés qui se mettront en travers de mon chemin, car elles sont autant de marches pour arriver jusqu’à vous.

 

Germaine Thionville

 

Et ne nous laissez pas succomber à la tentation

           « Bien vivre n’est rien d’autre qu’aimer Dieu de tout son cœur, de toute son âme, de tout son esprit », et comment aimer Dieu si nous ne le connaissons pas ? Aimer Dieu ! Vaste programme ! Et l’aimerons-nous jamais assez ?

La maman pourra ainsi lire ou simplement s’inspirer de ces pensées pour entretenir un dialogue avec ses enfants ; elle l’adaptera à l’âge de chacun mais y trouvera l’inspiration nécessaire pour rendre la présence de Dieu réelle dans le quotidien matériel et froid qui nous entoure. Elle apprendra ainsi à ses enfants, petit à petit, à méditer ; point n’est besoin pour cela de développer tous les points de ce texte si un seul nourrit l’âme de l’enfant lors de ce moment privilégié.

Ainsi, quand les difficultés surgiront, que les épreuves inévitables surviendront, chacun aura acquis l’habitude de retrouver au fond de son cœur Celui qui ne déçoit jamais !

 

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  Mon sauveur Jésus, dans cette prière, me fait demander à Notre Père la force de résister à la tentation, parce que le mot « succomber » veut dire arrêter de résister. Mais qu’est-ce donc qu’une tentation ? C’est cette petite idée qu’un mauvais ange vient me mettre dans la tête, et qui se fait insistante pour me porter au péché. Elle arrive, et revient, revient encore et toujours jusqu’à ce que je cède. Et c’est hélas bien souvent ce qui arrive ! Je demande donc au Bon Dieu de ne pas me laisser chuter, mais pourquoi ne pourrais-je pas plutôt lui demander de m’éviter les tentations ? Ce serait tout de même beaucoup plus simple si je pouvais ne plus être tenté ! Et j’aurais bien moins de péchés à confesser.

 

Alors, pour comprendre, je me tourne vers vous, ô mon Jésus ! Vous aussi vous avez été tenté, dans le désert. Et pourtant vous êtes Dieu ! Ainsi vous nous avez montré la méthode qui permet de vaincre le démon. Tout d’abord, vous aviez l’âme prête par la prière et la pénitence, et par votre grâce vous me donnez chaque jour le temps et la force de prier et de vous offrir quelques sacrifices parmi toutes les contrariétés qui viendraient empoisonner ma journée si j’oubliais de vous les offrir. La prière et la pénitence, c’est comme une cure de vitamines ou d’huile de foie de morue : elles n’ont pas toujours bon goût, mais elles sont si bonnes pour la santé ! Et il ne faut pas attendre d’être malade pour prendre des forces et faire le plein d’énergie.

 

Par trois fois vous avez été tenté. La première fois, ce fut sur l’attrait des choses matérielles : vous aviez faim, et la tentation porta sur la nourriture. Puis le diable a voulu vous faire tomber par orgueil, par ambition. « Tout ceci je te le donne si, te prosternant, tu m’adores ». Le démon commence par nous attirer dans de « petits » péchés comme la gourmandise, la coquetterie ou la paresse, pour arriver ensuite aux péchés de colère, d’envie, d’orgueil… et tant d’autres ! Ces fautes-là sont bien plus graves, et même si elles ne devaient jamais être remarquées par ceux qui m’entourent, elles sont plus dangereuses pour mon âme. Et si je cède à la première, qui n’a l’air de rien, je suis entraîné dans ce mouvement vers d’autres tentations, et d’autres chutes, de plus en plus importantes.

Concrètement, comment agir face à la tentation ? Comme à la guerre, il y a plusieurs méthodes pour gagner la bataille, il s’agit de trouver la bonne. Parfois même il faut fuir la bataille : « Arrière, Satan ! » Je pourrais demander au prêtre, au cours de ma prochaine confession, de me conseiller sur la bonne manière de combattre cette tentation qui me revient si souvent ! Ce qui est sûr, c’est que je peux compter sur mon Père pour m’aider, et sur ma Maman du Ciel aussi. Et le Bon Dieu m’a confié à un ange gardien pour qu’il me guide et me protège, il suffit que je le lui demande.

 

Tout doit me servir pour grandir dans votre amour, ô mon Père du Ciel, et avancer sur le chemin du Paradis. Cette tentation à laquelle j’ai cédé, je dois m’en servir pour avancer vers vous. Elle me remet à ma place, moi qui me crois si fort, et me donne l’occasion de m’humilier un peu en demandant pardon, à vous et à mon prochain. Me faisant plus petit, je suis certain de grandir encore mieux, comme un rosier que l’on taille sévèrement pour lui donner une belle forme, et qu’il produise ainsi de ravissantes roses parfumées. Chaque chute me montre à quel point le Bon Dieu m’aime et me tend sa main à chaque fois, même quand c’est la centième fois que je tombe. Jamais je ne dois perdre l’espérance, et bien vite je veux me relever après le péché. Dieu m’aime et veut m’aider à triompher, en me comblant de grâces quand je l’appelle au secours. Saint Augustin disait : « Dieu qui t’a créé sans toi ne te sauvera pas sans toi ». Il veut que je participe à mon rachat, il demande que je l’aime plus que tout, et quand on aime, le sacrifice est moins lourd et l’effort moins pesant.

Alors mon Père, faites que je vous aime toujours plus, pour m’éloigner plus facilement de ce qui vous déplaît et vous garder sans cesse dans mon cœur, en compagnie de votre sainte Mère.

Germaine Thionville

 

Comme nous pardonnons à ceux qui nous ont offensé

           « Bien vivre n’est rien d’autre qu’aimer Dieu de tout son cœur, de toute son âme, de tout son esprit », et comment aimer Dieu si nous ne le connaissons pas ? Aimer Dieu ! Vaste programme ! Et l’aimerons-nous jamais assez ?

La maman pourra ainsi lire ou simplement s’inspirer de ces pensées pour entretenir un dialogue avec ses enfants ; elle l’adaptera à l’âge de chacun mais y trouvera l’inspiration nécessaire pour rendre la présence de Dieu réelle dans le quotidien matériel et froid qui nous entoure. Elle apprendra ainsi à ses enfants, petit à petit, à méditer ; point n’est besoin pour cela de développer tous les points de ce texte si un seul nourrit l’âme de l’enfant lors de ce moment privilégié.

Ainsi, quand les difficultés surgiront, que les épreuves inévitables surviendront, chacun aura acquis l’habitude de retrouver au fond de son cœur Celui qui ne déçoit jamais !

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  Que c’est difficile de pardonner, quand on a le cœur blessé ! Qu’est-ce que ce petit mot, pardon, face à l’affront que je viens de subir, ou à la perte de cet objet auquel je tenais tant ! « Pardon », c’est vite dit, vite oublié par celui qui le prononce, et moi je reste avec ma souffrance… Apprenez-moi, ô mon Dieu, à pardonner comme vous entièrement, de tout mon cœur, et à ne pas garder rancune du tort que l’on m’a fait. Pourrais-je rattraper tout le mal que je vous ai fait, toutes les larmes que j’ai fait couler sur les joues de votre mère, ô mon bon Jésus ? Est-ce que je réalise au moins la gravité de la moindre de mes fautes ? Et je voudrais si souvent, par des paroles blessantes et un visage dur, faire sentir à mon prochain combien son geste m’a offensé, alors que je me pardonne bien facilement à moi-même tant de mensonges et de péchés d’orgueil…

Combien de fois dois-je pardonner à mon prochain ? Sept fois, demande saint Pierre ? non, soixante-dix fois sept fois, répond Notre-Seigneur ! C’est-à dire, autant de fois que d’offenses. Si je veux être pardonné de vous, ô mon Père du Ciel, il faut que je fasse de même avec celui qui m’a fait du tort, et que je lui remette sa dette comme je voudrais que vous me remettiez la mienne. Que suis-je face à vous ? Et pour qui êtes-vous mort sur la croix ? Pour moi, certainement, mais aussi pour mon prochain, celui-là même qui vient de m’irriter. Et peut-être vous soulagerais-je dans votre Passion, si je n’ajoute pas au péché, ou tout simplement à la maladresse d’autrui, la rancune et le refus de pardonner.

Le Bon Dieu, père d’une infinie miséricorde, ne me réclame pas un regret profond de mes péchés, avec de nombreuses larmes et un cœur déchiré. Il demande cependant que je veuille regretter. Quelle est la différence ? Quand j’ai mangé la moitié de la tablette de chocolat au goûter, hier, et qu’il n’y en avait plus assez pour ma petite sœur, j’ai fait un péché de gourmandise et d’égoïsme. J’ai demandé pardon, mais dans mon cœur j’avais du mal à regretter ce bon chocolat… en plus, Maman l’avait acheté avec des noisettes dedans ! Pourtant je voulais regretter, car je voyais bien que j’avais mal agi, mais mon cœur ne suivait pas cette volonté. C’est de cela qu’il s’agit. Je veux regretter, car j’ai fait de la peine au Bon Dieu, et à d’autres aussi, et je ne veux pas recommencer. Mon cœur voudrait bien, mais ma tête aime le Bon Dieu et ne veut plus le blesser. Alors le Bon Dieu me pardonne tout de même, et je vais travailler mon cœur pour qu’il suive ma tête, afin que la prochaine fois, si j’ai le malheur de recommencer, mon regret soit plus profond.

Avec mon prochain, il en est de même. Quand il me demande pardon, il a parfois du mal à regretter du fond du cœur, et je le sens bien, mais il essaye au moins avec sa volonté de le faire, et cela suffit. Comme le Bon Dieu lui pardonne, moi aussi. Et sans condition.

Quand cela devient difficile, je regarde Notre-Dame au pied de la Croix, qui accepte de devenir ma maman, à moi qui crucifie son Fils bien-aimé. Comme elle pourrait me haïr, pour tout le mal que j’ai fait, et que je continue de faire à Notre-Seigneur ! Non, elle laisse passer à travers elle, jusqu’à moi, cette grâce du Dieu qui n’est qu’amour : « Père, pardonne-leur, car ils ne savent pas ce qu’ils font. » Dieu veut me pardonner, et sa tendre mère à son exemple fait de même, et me montre jusqu’où va le pardon. Elle intercède pour moi, pauvre pécheur, et me prend sous sa protection.

O ma douce Maman du Ciel, aidez-moi à pardonner du fond du cœur, car je serai pardonné à la mesure de ce que j’aurai remis aux autres leurs dettes envers moi. Aidez-moi à aller plus loin encore, à votre exemple, et à aimer ceux qui me font du tort, pour atteindre la béatitude du Ciel, que Jésus a promise à ceux qui l’aiment, et qui aiment leur prochain par amour pour Lui.

Germaine Thionville