L’âge de la retraite

Chers amis,

           Permettez-moi tout d’abord de vous souhaiter une bonne et sainte année civile. Que Notre Dame des Foyers Ardents protège toutes nos maisons et que saint Michel nous défende de tout ennemi afin de nous aider à rester toujours fidèles à Notre-Seigneur en attendant qu’advienne le règne du Christ-Roi !

  Nombreux sont les abonnés qui nous ont demandé des conseils pour aborder  l’âge de la retraite ; nous y avons donc consacré un petit dossier mais nous traitons aussi d’autres sujets qui intéresseront ceux qui ne se sentent pas concernés. Cependant, nous espérons que la lecture de ce numéro offrira à chacun une ouverture sur cette période qui leur permettra d’orienter leur vie familiale vers ce bel automne de la vie.

  Trois aspects nous ont semblé essentiels et sont développés tout au long de ce numéro :

La retraite, un temps de préparation :

  Si le Bon Dieu nous a accordé toutes ces années, c’est sans doute pour nous laisser le temps de nous préparer à la mort, cet ultime passage, qui nous donnera d’accéder, nous l’espérons, à la vision béatifique.

Pensons-y sérieusement, sans nous voiler les yeux et en toute honnêteté : une bonne retraite spirituelle semble essentielle, comme avant tout changement de vie. Plusieurs solutions s’offrent à nous. Profitons-en1 ! Inutile d’essayer de prolonger notre jeunesse, l’âge nous rattrapera toujours…

Notre salut éternel est essentiel et notre façon d’aborder cette nouvelle tranche de vie sera pour notre entourage un témoignage dont nous ne mesurons pas nous-même toute la portée. Prenons garde de ne pas passer d’un emploi du temps surchargé par les occupations professionnelles, à un agenda empli d’activités multiples qui occuperont notre esprit et nous éviteront de penser à l’essentiel. N’est-ce pas une grande grâce que de pouvoir prendre le temps nécessaire pour remettre les choses dans l’ordre ?

Il ne s’agit pas d’adopter une vie monastique mais bien de donner à chaque activité la place qui lui revient. Plusieurs articles vous y aideront.

 Une grande mission :

  Dans cette période troublée où les valeurs sont inversées, les foyers à la retraite ont une grande mission : celle de montrer aux générations suivantes comment l’union des cœurs permet de passer toutes les épreuves qui émaillent la vie. Aux jours où les époux se désespèrent de la peine qu’ils ont à se comprendre et à vivre à l’unisson, qu’ils se rappellent que bien au-delà de leurs propres forces, ils sont dépositaires de l’amour du Christ. Au milieu de toutes les épreuves, il y a la grâce, l’amour et le sourire même de Dieu. Il faut que notre jeunesse sente à travers la génération qui la précède que la vie est une ascension vers Dieu. Ces foyers –  s’ils ont bien mérités ce temps pour se reposer de leur fatigue – n’ont pas le droit de crier à la lassitude ! Le sacrement de mariage a été reçu pour l’éternité et permet de cheminer à deux vers le Seigneur ; il est la rose où les épines se mêlent à la douceur des pétales, gerbe de pleurs et de sourires que Dieu bénit. Si nos enfants, nos petits-enfants, nos arrière-petits-enfants sont là aujourd’hui c’est bien grâce au « oui » que nous avons prononcé un beau jour devant l’autel ; acte de foi que nous ne pouvons pas renier sans faire écrouler tout l’équilibre sur lequel se sont appuyées les générations suivantes.

Un don précieux et essentiel :

  Nous le disons souvent : nous ne sommes que les maillons d’une chaîne ! Tous, nous avons à transmettre un héritage : patrimoine peut-être mais surtout histoire familiale, même si elle ne s’est inscrite que très récemment dans nos mémoires. Tous, nous sommes des héritiers : d’un patrimoine peut-être, mais surtout d’une histoire familiale. Nous avons à transmettre une belle page de la vie d’un père, d’un oncle, d’une mère…, une conversion, un acte héroïque ou simplement le souvenir de la bonté d’une belle âme ou de l’exemple donné par un foyer uni.

  La paix, l’ordre, les horaires, les souvenirs, les traditions culinaires ou familiales transmises de générations en générations sont autant d’éléments qui, comme les murs d’une maison, vont s’imbriquer et offrir aux jeunes foyers une fondation stable. Espérons que nos jeunes générations en prendront conscience et sauront aller puiser auprès de leurs anciens la sagesse et l’héritage moral qu’ils auront à cœur de perpétuer  !

  Ainsi, si ce titre vous a paru un peu lointain, nous espérons que chacun y trouvera de quoi nourrir sa réflexion afin de ne pas laisser passer une occasion de recevoir ou de transmettre.

  Enfin, si Dieu a voulu que vous parveniez seul à cet âge de la vie, n’oubliez pas qu’Il vous a laissé la même mission auprès de tous ceux qui vous entourent.

 

  En ce début d’année, prenons ensemble ou reprenons l’habitude de nous unir tous par la prière. La Croisade des familles pour le salut de la chrétienté lancée dans le N° 302 est un moyen qui sera sans nul doute béni par Notre-Dame des Foyers Ardents !

  Que Dieu nous garde tous,

Marie du Tertre

 

1 Les plus courantes sont : Retraites de Sainte Ignace – Retraites franciscaines – Retraites de vie chrétienne (possibilité de les suivre en couple au Moulin du Pin ou à la Fraternité de la Transfiguration à Mérigny). Cf. site internet de la Porte latine : https://laportelatine.org/oeuvres-district-france/retraites-spirituelles

2 Site https://foyers-ardents.org/  Rubrique « Les prières des familles catholiques»

 

 

 

Editorial

Chers amis,

           Encore une fois, la Providence a guidé nos pas lorsque nous avons choisi les thèmes pour l’année 2021 : Notre Dame et la femme. Quel programme !

Prenant le risque d’être traitée de féministe, je ne peux que m’incliner devant la réalité : le salut de l’humanité a été compromis par une femme, il a été racheté par le « Fiat » d’une femme et sans aucun doute il ne se sauvera pas sans la femme !

  Les ennemis du Christ le savent bien, eux qui ont écrit : « Pour détruire le catholicisme, il faut commencer par supprimer la femme. Mais puisque nous ne pouvons pas la supprimer, corrompons-la1.» « Soyez fortes et inflexibles dans l’accomplissement de votre devoir de chrétiennes. Prenez la défense de la pureté en marchant contre la corruption qui amollit la jeunesse2» : en agissant directement contre le moyen mis en place pour réaliser cette destruction, avec l’aide de Notre-Dame, Reine des Anges, victorieuse du serpent insidieux, nous participerons activement à faire revenir sur terre le règne du Christ-Roi ! Soyons clairs, c’est un véritable appel à la vertu que nous lançons ici afin que, par les prières et les sacrifices touchant principalement à la modestie chrétienne, nous parvenions à redonner toute sa noblesse à la chrétienté qui vaincra Satan et ses suppôts !

  S’il y a peu de temps encore, ceux qui voyaient l’orage arriver étaient traités du mot méprisant et global de « complotistes », aujourd’hui personne ne peut nier que notre société est en grand péril…

  Satan aurait-il remporté la victoire finale ? Nous, catholiques – et c’est notre force – nous savons bien que cela est impossible ! Jésus-Christ a vaincu le monde et le démon avec ! Même s’il est certain que les apparences actuelles pourraient paraître trompeuses.

Pour les femmes, lasses d’avoir été humiliées par l’avilissement que certains leur ont fait subir en les mettant sous le joug de la mode et des exigences féministes, a sonné l’heure de la réaction. Fascinées au début par les attraits brillants des belles paroles qui semblaient vouloir les libérer d’un asservissement, elles ont maintenant compris quel était le but recherché. Elles se relèvent et elles vont montrer ce dont elles sont capables quand on attaque leurs enfants ! En effet, ne sont-ce pas eux que l’on a réussi à atteindre en attaquant la femme ? Ne sont-ce pas eux qui vont être atteints dans leur foi, leur morale et leurs mœurs ? Il ne sera pas dit que les femmes n’auront rien fait contre ceux qui veulent blesser la chair de leur chair en voulant les empêcher de gagner leur ciel !

  Aussi, après avoir identifié quels sont les ennemis de la femme, nous vous exposerons les modalités de notre Croisade et nous sommes sûrs que beaucoup d’âmes y répondront généreusement.

  Nos chroniqueurs ont écrit, qui pour les pères de famille, qui pour les jeunes filles, toute la portée de notre action, et un père capucin nous a offert un article résumant tout ce combat que nous mènerons pour l’honneur et le salut de la chrétienté.

  Ce dossier ne s’adresse pas uniquement aux femmes et nous comptons bien sur les hommes pour le lire, soutenir leur combat et en comprendre tout l’enjeu ! Loin des discussions stériles, loin des exposés habituels, il veut faire comprendre à tous, l’enjeu magnifique auxquels les catholiques de ce XXIème siècle sont appelés. Rejoignant les écrits de sœur Lucie de Fatima, il veut que cette lutte ne soit pas rabaissée à de petites querelles intestines et personnelles mais bien démontrer sa véritable dimension : le salut de l’humanité ! Le Père Joseph en laisse entrevoir toute la noblesse et appelle à atteindre un « sommet de qualité humaine et chrétienne qui n’a jamais été dépassé ».

  Soyons-en persuadés, Notre-Dame verra nos sacrifices ; elle sait combien cela coûte à chacun et elle saura récompenser les efforts qu’elle a demandés elle-même à Fatima.

« Monstra te esse matrem3 », Notre-Dame des Foyers Ardents, Marie Immaculée, nous remettons entre vos mains cette croisade ; chacun des membres de la famille y trouvera son rôle et aura à cœur d’y participer, car l’honneur de la chrétienté est en jeu !

  Que les âmes du Purgatoire s’unissent à nos prières en ce mois de novembre ; que le temps de l’Avent soit propice à nos sacrifices et que Dieu le Père entende les supplications de ses enfants.

Marie du Tertre

 

1 Loge maçonnique au XIXème siècle citée par Crétineau-Joly, L’Eglise Romaine et la Révolution (T. II, p. 50)

2 Pie XII La mode – Discours aux jeunes filles – 22/05/41

3 Extrait du chant : Ave Maris stella – Montrez que vous êtes notre Mère.

 

La joie chrétienne

Chers amis,

           Le thème de ce numéro, choisi en novembre dernier, a sans doute été inspiré par Notre-Dame pour nous aider, au milieu de cette période éprouvante, à revenir à l’essentiel ! La joie chrétienne –souvent confondue avec le bonheur – est un fruit du Saint -Esprit1, c’est aussi un don de Dieu que nous devons lui demander chaque jour. Ne devrions-nous pas, en ce temps d’épreuves, méditer quelques instants sur la véritable joie qui, loin de la médiocrité et des plaisirs du monde, permet de revenir à l’essentiel ?

 Les fausses joies

Bien nombreux sont les hommes qui, pour être trop humains, ne savent pas reconnaître la vraie joie. Ils la confondent avec le plaisir, se laissant alors aller aux débordements de leurs passions. Joie d’un instant, aussi futile que vaine, laissant souvent le goût de l’amertume et toujours beaucoup de délabrement. Pour d’autres qui ne mettent pas leur joie dans le Seigneur, mais dans les choses d’ici-bas, elle se réduit à la possession. L’homme du monde gagne-t-il une fortune, reçoit-il un héritage inattendu, et voici qu’il se croit le plus heureux des hommes ! Joie bien éphémère pourtant ! L’exubérance passée, voici notre homme accablé par la gestion de son unique trésor, qu’il redoute par-dessus tout de perdre. D’autres encore trouvent leur joie dans l’orgueil ou la vanité. Elle s’identifie alors, pour l’homme imbu de lui-même, à la satisfaction. Pour avoir réussi, cet homme est heureux, satisfait de lui-même. Fausse joie pourtant, parce qu’ainsi il devient l’unique objet de son amour.

Mais qu’est-ce-que la véritable joie chrétienne ?

Joie de l’innocence

Gardée ou recouvrée, maintes fois éprouvée au sortir du confessionnal ou encore à l’issue d’une retraite. C’est la joie de l’enfant : heureuse pureté, rieuse innocence du bambin rayonnant. Joie d’une conscience simple, d’une seule pièce, sans repli ni couture, sans réquisitoire secret. Joie qui est déjà participation à la joie du Christ, tout d’innocence. A cette joie, l’évangile vous invite : « aplanissez les voies du Seigneur » criait le Baptiste : redressez ce qui en vous est déviant, arasez les monceaux d’orgueil. Le pardon des péchés lève l’obstacle qui interdit l’union à Dieu : par une confession plus profonde, retrouvons cette première caractéristique de la joie chrétienne, celle de l’innocence, de la paix de l’âme.

Joie de se savoir aimé de Dieu

  Pensons à ce qu’il y a de foudroyant dans la permission que nous donne l’Eternel de l’appeler mon Dieu, notre Père. Comment ne pas être rempli d’une joie inaltérable en entendant ces paroles que Dieu nous adresse à travers les prophètes : « Quand les montagnes se retireraient et que les collines seraient ébranlées, mon amour ne se retirerait pas de toi2 ». Joie beaucoup plus stable et plus profonde que la précédente, et dès lors beaucoup plus intense.

Joie de la présence de Dieu

La joie suprême n’est cependant pas encore là ; elle réside dans la présence de l’être divin dont on se sait aimé et que l’on aime. Oui, « pousse des cris de joie et sois dans l’allégresse, fille de Sion, car voici que je viens, et j’habiterai au milieu de toi3 ». Joie de la présence, appelée à grandir : car si Dieu est présent à nous, il nous faut encore apprendre à être présent à lui. Joie toute tendue, donc, vers sa réalisation plénière qui n’aura lieu que dans l’au-delà, mais qui déjà chaque jour s’accroît dans l’âme fidèle.

Alors que faut-il penser de cette « vallée de larmes » évoquée dans le Salve Regina ? La réponse est dans le psaume4 : « Heureux les hommes qui ont en toi leur force ; traversant la vallée de larmes, ils la changent en un lieu de sources, et la pluie d’automne la couvre de bénédictions ». La joie chrétienne imprégnera nos croix si nous savons mettre nos cœurs dans les vraies joies et nous focaliser sur l’essentiel : le salut de notre âme et celui de nos proches.

Que Notre-Dame des Foyers Ardents et saint Michel en ce mois de septembre, nous protègent ainsi que nos familles ; qu’ils nous aident à garder l’espérance et la paix qui mènent au ciel !

Marie du Tertre

 

1 Epitre de Saint Paul aux Galates – 5, 22 : Le fruit de l’Esprit, au contraire, c’est la charité, la joie, la paix, la patience, la mansuétude, la bonté, la fidélité, la douceur, la tempérance.

2 Is 54, 10

3 Zc 2, 14

 

 

Les foyers dans l’épreuve

Chers amis,

           Tous nous avons connu ou nous connaîtrons l’épreuve ; tous nous rencontrons des foyers ébranlés par la douleur. Dieu le permet, cependant Il ne veut pas que nous prenions cela comme une fatalité, un échec, une humiliation ou une obligation. Il veille sur chacun de nous en particulier et nous envoie les grâces qu’Il sait nous être nécessaires à l’instant où nous en avons besoin. Inutile donc de craindre l’avenir, soyons comme un petit enfant abandonné sur l’épaule de son père. Mais quand l’épreuve est là, n’oublions pas de faire un acte de volonté pour ne pas nous révolter et demandons-Lui humblement son aide. Passé l’état de sidération devant l’annonce de l’épreuve, humblement, jetons nous à ses pieds en avouant notre faiblesse et en lui demandant sa protection.

Sachons aussi accepter l’assistance de ceux qui nous sont proposés pour nous aider : les conseils des prêtres, les prières des couvents, le soutien d’une âme délicate qui connaît ce que c’est que de souffrir, une bonne et solide amitié, …

Dieu a placé autour de nous, – d’une façon tellement délicate que nous ne nous en sommes peut-être même pas rendu compte – des âmes qui sont prêtes à nous aider et à nous soutenir. Oh combien  il est consolant de savoir que quelqu’un prie pour nous chaque jour ; combien cette prière nous porte quand l’épreuve arrive !

  Consoler les affligés avec délicatesse et leur apporter ce dont ils ont vraiment besoin – et non ce que nous estimons leur être nécessaire – est l’une des œuvres de miséricorde spirituelle1 répertoriée par saint Thomas d’Aquin. Sachons véritablement compatir – étymologiquement : souffrir avec – en nous oubliant pour aider notre prochain à porter sa croix. Nous aborderons dans ce numéro plusieurs sujets qui mettent les foyers dans l’épreuve :  les enfants morts sans baptême, l’absence d’enfants, les soucis rencontrés par ceux qui en ont adoptés, la perte d’un enfant, les désaccords familiaux mais nous analyserons aussi les nouvelles lois qui inquiètent à juste titre les parents responsables de l’éducation et nous parlerons de ce sentiment de peur qui paralyse notre monde. Enfin, à côté des conseils pour soutenir tous ceux qui souffrent, nous trouverons des paroles de réconfort et d’espérance qui aideront chacun d’entre nous à surmonter les difficultés présentes pour distinguer les « franges d’or » qui se profilent au milieu des noirs nuages !

  « O Vierge d’espérance, qui avez cheminé si souvent sur des routes obscures, et ce soir de vendredi, sous le ciel encore plus sombre que la terre où vous regardiez mourir votre Bien-Aimé,

Vous qui étiez seule l’Espérance au milieu du désespoir des amis, apprenez-moi l’espérance, dans les incertitudes et les contradictions de la vie.

Donnez-moi d’espérer dans les obscurités de mon cœur et de mon avenir, les doutes de mon âme et les contradictions de ma volonté.

Donnez-moi l’espérance des pardons renouvelés de Dieu, des victoires sur le mal qui est en moi et dans les autres, l’espérance de la joie promise à tous les enfants de Dieu.

Vierge d’amour qui ne cessez d’aimer vos enfants de la terre et revenez souvent le leur dire, apprenez -moi à aimer comme vous avez su le faire.

O vous qui avez porté Jésus, faites-le grandir en mon cœur incertain pour que j’aime le Père du ciel comme un enfant confiant, apprenez-moi à croire en l’amour du Père, même quand il se cache dans la nuit, parce que sa parole est éternelle.

Vierge Marie, ma Mère tenez-moi par la main tous les jours de cette vie difficile et rayonnante qui nous mènera jour après jour vers le Royaume de la joie et de la paix2. »

  Prions chaque jour les uns pour les autres !Nous vous souhaitons de bonnes vacances chrétiennes3, que Notre-Dame des Foyers ardents réchauffe tous nos cœurs !

Marie du Tertre

1 Cf. p. 23

2 D’après Paula Hoesl

3 N’hésitez pas à consulter notre FA N°10

 

Liberté et addictions

Chers amis,

           Depuis la faute d’Adam et Eve, l’homme traîne à sa suite un éventail d’addictions au péché. Pour certains il a pris une ampleur et une visibilité plus importante que pour d’autres mais n’est-ce pas là la base de tout examen de conscience rigoureux ? Comment en traitant des addictions qui touchent chacun d’entre nous, ne pas parler de cette liberté des enfants de Dieu qui nous permet de monter sur la montagne et de considérer tous les évènements actuels à l’aune de notre amour personnel pour notre créateur et de notre capacité à engager une véritable proximité d’âme avec Lui ?

  Nombreux sont ceux aujourd’hui qui ont compris que ce grand mot : « liberté », symbole de la république, était en fait un piège qui se rétrécissait chaque jour. On se lamente, impuissant devant l’étau qui se resserre…

  Dans ce numéro, nous traitons de cette notion pour aider chacun à mieux la comprendre et à en tirer les conclusions nécessaires ; mais nous sommes-nous posés, en toute honnêteté, la bonne question… ?

  Ne faut-il pas reprendre la parole de saint Pierre : « Comportez-vous en hommes libres, non certes en hommes qui font de la liberté un voile jeté sur leur malice, mais en serviteurs de Dieu. » ? N’est-ce pas là le secret de la liberté ? Et plutôt que de s’attarder sur les maux des temps actuels, ne faut-il pas plutôt se pencher sur ce qui est en notre pouvoir : nous comporter en hommes libres : serviteurs de Dieu ?

  La vraie liberté n’est-elle pas celle qui nous permet d’user des outils qui nous sont proposés et des progrès qui nous sont offerts en les dominant par une indifférence de l’âme qui n’adore que son seul Dieu et qui est comblée par son amour ? Quelle responsabilité portent les parents qui chargent les écrans de nourrir l’âme et l’esprit de leurs enfants…! Comment pourront-ils parler ensuite de pureté, des lois du mariage sans rougir, surtout quand ils ont montré un mauvais exemple ?… Otons tout de suite l’inquiétude des parents qui craignent que leurs enfants ne réussissent pas leurs études s’ils n’ont pas la pratique des écrans dès le plus jeune âge ; la preuve du contraire a maintenant été faite dans de nombreuses familles !

  L’homme n’aura vraiment acquis la liberté que quand il saura maîtriser ses passions, dominer ses instincts en orientant ses actes vers le bien suprême. « L’homme n’échappe à l’obéissance des choses d’en haut qui le nourrissent que pour choir dans la servitude des choses d’en bas qui le dévorent1. »

  Depuis Adam et Eve, nous sommes condamnés à une lutte sans merci entre le bien et le mal, mais ce monde « libertaire » n’aurait-il pas réussi ce stratagème savant de nous faire prendre nos esclavages pour des libertés ?

  La vraie liberté ne s’obtient pas en ayant accès à toutes les connaissances en quelques clics, en ayant à la portée de main tout ce qui flatte notre orgueil, notre paresse et nos sensualités, elle s’obtient par le renoncement. Redisons avec saint Augustin : « Aie au fond du cœur la racine de l’amour : de cette racine il ne peut rien sortir que de bon2. »

  Pour lutter contre nos addictions, il faut déjà les reconnaître ! Si parfois elles sont évidentes, elles se sont aussi souvent insérées de façon très subtile dans les vies de chacun en s’installant au cœur de nos foyers…

  Nous ne sommes pas ici pour faire un catalogue de toutes les addictions qui existent, nous en évoquons quelques-unes aujourd’hui : la gourmandise, le monde virtuel et toutes ses dérives, l’alcool, le travail…; nous avons déjà parlé de la drogue3, nous aurions aussi pu élargir encore notre champ de vision en citant, les jeux d’argents, les courses hippiques -source de tant de drames-, le sport à outrance et toutes les passions qui ruinent les âmes de ceux qui s’y adonnent, leur foyer et leurs familles ; il suffit de reprendre les péchés capitaux de notre examen de conscience pour en comprendre la racine.

  Mais nous voulons aider chacun à se poser les bonnes questions, à prendre ses responsabilités en comprenant combien elles ont de retentissement sur son entourage. L’article des pères de famille, ceux du coin des jeunes seront de bons guides pour cet examen de conscience approfondi.

  En second lieu, il faut les combattre ! Le moyen souverain est de recourir à la prière ; nous en avons fait notre thème de notre FA n°26 mais nous vous en parlons encore aujourd’hui. Il faut demander à Dieu, sans jamais se lasser : « Car quiconque demande, reçoit ; et qui cherche, trouve, et l’on ouvrira à celui qui frappe. Si donc vous, tout méchants que vous êtes, vous savez donner à vos enfants de bonnes choses, combien plus votre Père céleste donnera-t-il l’Esprit-Saint à ceux qui le lui demandent4 ? »

  Dieu écoutera notre prière et nous donnera alors les moyens, nous fera rencontrer les bonnes personnes, nous proposera des opportunités qu’il faudra savoir saisir et qui nous aideront à abandonner ces addictions de toutes sortes et à retrouver notre liberté d’enfant de Dieu : la seule que personne ne peut nous ôter !

  Courage ! Soyons virils avec notre âme et n’en faisons pas une loque informe, molle et affadie. « C’est en résistant aux passions, et non en leur cédant, qu’on trouve la véritable paix du cœur.1»

  Que Notre-Dame des Foyers Ardents nous aide, en ces temps si périlleux pour notre salut, à redevenir comme ces petits enfants que Notre-Seigneur aimait tant !

Marie du Tertre