Restaurer une maison ancienne

Les boiseries intérieures (1) : les portes

           Les boiseries intérieures, tant les lambris sur les murs que les portes intérieures, ont donné lieu à bien des beautés du travail du bois par les menuisiers, qui les agrémentaient parfois de détails amusants.

 

           Dans la restauration d’une maison ancienne, il est important de connaître les spécificités selon les époques pour en garder le caractère authentique, ou du moins de s’en approcher, pour éviter des notes disgracieuses ou en désaccord avec l’époque de la maison.

 

  La principale caractéristique de la porte ancienne est qu’elle vient en saillie sur le dormant (la partie bois qui entoure l’ouverture de la porte). Le battant de la porte vient donc par-dessus le bois fixe et se ferme avec un loquet le plus souvent, ou une clenche.

  Ce battant est souvent adouci sur les trois côtés (haut et latéraux) par une doucine ou moulure.

  Les portes modernes, où le battant est dans l’axe exact du dormant, ont bien moins de charme. De plus, le bois a moins de latitude d’y jouer naturellement que sur le bâti ancien. Soit cela bloque quand le bois gonfle, soit si l’on rabote un peu trop, il se produira « un jour » trop important, lorsque le bois séchera. La manière de faire des anciens menuisiers était donc plus logique pour respecter ce matériau vivant.

 

  Ces portes étaient souvent larges, voire à deux battants dans les demeures d’importance, mais peu hautes car la population était plus petite que de nos jours. Les dimensions que l’on trouve fréquemment sont 0,80 à 0,90 m pour la largeur et 1,85 à 1,90 m pour la hauteur.

 

  La fermeture se faisait par une béquille, ou un bouton que l’on actionne d’un côté, soulevant de l’autre une longue penture.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

  La partie haute de la porte pouvait être vitrée pour laisser passer la lumière, avec un petit rideau que l’on tirait le soir pour l’intimité de la chambre.

  Pour éclairer un couloir ou un petit recoin, les dessus de portes (pleines) pouvaient être surmontées d’impostes à petits (XVIIIème) ou grands (XIXème) carreaux. Il est bon de les conserver, voire d’en créer, en récupérant des parties de fenêtres anciennes qu’un bon menuiser saura replacer sans difficulté.

 

  Les moulures des portes ont évolué selon les époques. Au XVIème siècle et début XVIIème, le motif dit « en plis de serviettes » est d’usage, tandis qu’à l’époque classique (seconde moitié du XVIIème), nous trouvons un grand panneau, ou double panneau en bas et un autre en haut, droit ou « en chapeau » de gendarme au XVIIIème.

 

 

 

  Parfois, dans une maison ancienne, co-existent des portes d’origine, moulurées et d’autres modernes, planes pour des pièces nouvellement créées. Un bon moyen d’harmoniser ces dernières avec l’existant est d’y appliquer des panneaux et moulures en imitant le mieux possible les anciennes. Une fois peintes, et ayant choisi des poignées en harmonie, rien (ou presque…) n’y paraîtra.

 

 

 

 

Quand on le peut, lors de la création d’une pièce, il faut tâcher de récupérer dans des bric à brac, des portes anciennes. Le menuisier fera ensuite le dormant en fonction du battant de porte trouvé.

 

Nous verrons la prochaine fois les lambris (ou boiseries) et leur raison d’être.

 

                  Jeanne de Thuringe

 

Notes : planche tirée du livre « La maison de pays » de René Fontaine.

 

Restaurer une maison ancienne

Les huisseries (2)

Après avoir étudié les portes, nous abordons maintenant les fenêtres, importantes dans le « rythme » de la façade, son harmonie, et la diffusion de la lumière à l’intérieur de la maison…

Une fenêtre vitrée à un seul vantail se nomme un châssis, il peut être fixe (non ouvrant) ou fermé tout simplement avec une targette. C’était à l’origine le cas, aussi sur les fenêtres à meneaux où la pierre anticipait, en quelque sorte, les montants de bois de la fenêtre actuelle.

La fenêtre classique telle que nous la voyons le plus souvent comporte deux vantaux, rendus possibles avec l’apparition de l’espagnolette, au XVIIème siècle, permettant de les fermer ensemble en haut et en bas, d’un seul coup.

Au XIXème siècle, c’est l’apparition de la crémone avec un bouton tournant, pour fermer la fenêtre dite « à gueule de loup », une partie convexe (renflée) se logeant dans la partie concave (en creux).

Dans les bâtiments simples, par souci d’économie, il existe un système de fermeture à fléau, à savoir une pièce de bois pivotante, se bloquant dans des ferrures, hautes et basses.

   

 

Pour les proportions, tout d’abord, une fenêtre doit toujours être plus haute que large car la lumière vient d’en haut, et esthétiquement cela élève la façade. Des époques récentes ont vu hélas des fenêtres plus larges que hautes s’ouvrir, sous prétexte de luminosité. En réalité, c’est l’inverse qui se produit et l’œil n’y trouve pas son compte tant à l’extérieur qu’à l’intérieur.

Pour restaurer une maison, dans ce cas, il faut soit refermer la fenêtre en largeur, soit en faire deux, côte à côte avec un plein de façade entre elles.

Il en est de même pour les carreaux de la fenêtre, qui doit être divisée de façon à ce qu’ils soient aussi plus hauts, que larges, non l’inverse, ni même carrés.

 

  Lorsque les fenêtres étaient bien hautes, du fait de la hauteur même des pièces de la maison, il était fréquent, pour éviter la déformation sur la hauteur de créer des impostes, ouvrantes ou non, ce qui correspond finalement à quatre vantaux. Elles rythmaient aussi la façade, rappelant un peu les fenêtres à meneaux. Mais pour la commodité du nettoyage des carreaux il est préférable que l’imposte soit composée de deux vantaux ouvrants, qui ferment alors avec des petites targettes.

         

  Autant que possible, il est préférable de garder les huisseries anciennes, dans une restauration. Parfois, il suffit juste de changer le jet d’eau (pièce du bas de la fenêtre), souvent bien abimé, alors que le reste est sain. Cela nécessite un menuisier habile et qui ne cherchera pas à vous vendre une fenêtre neuve. Cette réparation est évidemment bien plus économique.

  Si les architectes des Bâtiments de France n’autorisent pas le double vitrage sur les édifices classés, il est possible d’y recourir sur le reste des habitations à condition d’opter pour une fabrication à l’ancienne où les petits bois sont montés de manière traditionnelle, et les carreaux insérés entre eux. Autant que votre budget le permet, il faut bannir les faux bois intérieurs ou même collés par-dessus.

  Certaines entreprises spécialisées posent un survitrage, ou double vitrage sur des fenêtres anciennes existantes, en respectant leur allure, de façon quasiment invisible.

  Pour ce qui est des matériaux, le bois est à privilégier. Il reste un matériau noble qui vieillit mieux que le PVC, même s’il nécessite plus de travail de peinture. Il existe aussi des huisseries en aluminium, ou en aluminium à l’extérieur et en bois à l’intérieur, offrant un bon compromis et restant de bon aloi sur la façade.

 

  Le nombre de carreaux a évolué avec les siècles, et il est important pour respecter l’époque de la maison de connaître cette évolution.

  Au Moyen Age, les verres étaient de forme arrondie « en cul de bouteille », cerclés de plomb. Au XVIIème siècle, apparaissent les petits bois, comme la photo ci-dessus qui permettent des carreaux rectangulaires, nombreux, toujours plus hauts (de 30 à 40 cm) que larges (de 20 à 30 cm). Avec les progrès techniques du travail du verre, les carreaux deviennent plus grands dès la fin du XVIIIème siècle, comme en témoigne le petit Trianon à Versailles, ce qui permet de capter le maximum de lumière. Au XIXème siècle, les trois ou quatre carreaux en hauteur sont omniprésents, et au début du XXème siècle, les fenêtres peuvent n’avoir que deux carreaux dont un petit en haut, ou en bas.

 

  Les volets, destinés à protéger les fenêtres des intrusions ou du soleil, furent, au début intérieurs car les peintures extérieures n’existaient pas, ou fort peu. C’étaient donc des panneaux de bois fixés sur le dormant (la partie fixe de la fenêtre), rabattus le soir, se fermant avec le système de l’espagnolette, voire, avec un simple taquet de bois.

De façon à ne pas dépasser l’éveil de la fenêtre, quand celle-ci est un peu large, ils étaient articulés, sur des petites charnières, de manière à se replier dans l’éveil. Chaque menuisier avait un peu sa technique de fabrication et de fermeture.

  Ils ont l’avantage d’éviter de prendre la pluie en ouvrant les volets, mais les carreaux extérieurs sont plus vite salis.

 

  Au XIXème siècle, les peintures extérieures gagnant en qualité, les volets extérieurs se rabattant sur la façade se répandent de plus en plus, de même que les volets à persiennes, fréquents dans le midi et qui permettent de se protéger de la lumière forte, en la laissant quand même filtrer.

 

  Tous ces éléments composant la fenêtre doivent être respectés ou retrouvés s’ils ont été dénaturés, afin de garder l’âme de la maison ancienne, autant que faire se peut. Il est donc important d’observer dans chaque région ce qui se faisait et de trouver un menuisier dans le même esprit.

 

                  Jeanne de Thuringe

 

Notes : planche tirée du livre « La maison de pays » de René Fontaine.

 

Restaurer une maison ancienne: Les huisseries (1)

Abordons maintenant la question des huisseries, de manière à terminer la partie qui correspond au « clos et couvert » d’un bâtiment, c’est à dire : murs, toits, portes et fenêtres.

Nous commencerons par la porte et aborderons la prochaine fois les fenêtres, pour ne pas être trop long, car leur histoire et leur aspect sont importants.

  Au tout début la porte, qui donnait accès au logement comme à l’écurie, était un seul panneau ou « vantail », faite de planches jointives et larges. Une plinthe, facile à changer, préservait le bas du pourrissement dû à la pluie.

  Soit deux grosses traverses maintenaient ces planches, soit comme en Jura, Alsace, Bretagne ou Midi, il existait deux lits de planches : les extérieures verticales et les intérieures horizontales ; cela peut encore se faire sur des portes de granges ou communs pour garder cet aspect rustique. C’était extrêmement solide car peu déformable.

  Il n’y a alors pas de dormant (partie de bois fixée sur la maçonnerie) et la porte « bat » directement sur la maçonnerie.

  Sur les granges ou caves extérieures ou chais (régions vinicoles) le principe est le même mais souvent avec deux vantaux.

  Les portes d’entrée plus récentes sont composées dans les demeures un peu soignées, de deux vantaux. Parfois deux moitiés si l’ouverture est assez large, parfois un tiers/deux tiers, le deuxième tiers étant l’ouvrant habituel, avec très souvent une imposte en haut pour donner de la lumière.

  Les modèles varient selon la position sociale de celui qui a fait construire sa maison, et les régions.

  Si vous devez donc changer votre porte ou en installer une, observez celles des maisons anciennes, qui sont d’origine, vous ne ferez pas d’erreur. Si vous le pouvez, privilégiez un bois d’œuvre bien sec, avec votre menuisier, même si cela est de plus en plus difficile à trouver.

Ne mettez pas de portes en PVC : avec le recul, il vieillit mal dans le temps et ne trompe pas l’œil longtemps.

  Vous pouvez installer un heurtoir sur la porte ou une cloche extérieure pour garder l’aspect authentique plutôt qu’une sonnette électrique, qui de surcroît peut tomber en panne…

    Certaines portes ont encore des montants arrondis tournant dans des pierres trouées, ou pièces de bois comme la photo ci-contre.

Les fermetures étaient anciennement le plus souvent avec un taquet en bois pour les granges ou étables, tandis que sur les portes d’entrée, nous trouvons targette, loqueteau, loquet que l’on peut actionner des deux côtés et serrure enfin.

Enfin si vous désirez vraiment garder un aspect ancien à votre porte, n’y ajoutez pas de seuil en aluminium pour l’étanchéité et acceptez les courants d’air… Au besoin faites un boudin de porte à placer devant quand l’air est trop froid.

Les préconisations gouvernementales actuelles sont à tout étanchéifier et calfeutrer pour ensuite installer des VMC… Laisser l’air circuler dans une maison est très important, tant pour son entretien que notre santé, et autant garder la VMC naturelle… De plus, cela aguerrit un peu les caractères que de ne pas être dans un cocon…

  Il faut parfois lutter contre certains artisans, « formatés » qui ne connaissent pas assez le bâti ancien pour ne pas se faire imposer la manière moderne de travailler. N’oubliez pas que le maître d’œuvre c’est vous !

                    Jeanne de Thuringe

 

La couverture

Après avoir vu ce qu’il en est de la charpente, voyons les différents types de couverture.

           Tout d’abord, il est essentiel de faire contrôler sa toiture (couverture) une fois par an, en ne laissant pas passer plus de deux ans, afin d’éviter les pénétrations d’eau. En effet, les tempêtes hivernales ou gros orages d’été avec violents coups de vents peuvent faire descendre les tuiles ou décrocher les ardoises. Ce suivi régulier évite donc les gros travaux de charpente.

  Chaque région de France possède son type de couverture, là aussi en fonction de ce que le sol ou le sous-sol fournissait comme matériau. Il n’y avait que les demeures riches qui pouvaient se permettre des couvertures plus originales.

  Couverture végétale : elle est très ancienne, puisque principalement utilisée dans toutes nos campagnes, d’où le terme de « chaumière ». Elle est composée soit de roseaux dans les régions de marais, soit de paille de seigle. C’est un isolant thermique de qualité et l’étanchéité se fait par l’épaisseur et le gonflement des pailles sous l’action de la pluie.

Pour le faîtage, une motte de gazon élevée du sol était placée à cheval pour tenir le tout…

La difficulté actuelle est de trouver les artisans qui savent travailler ces matériaux pour une belle restauration, mais cela en vaut la peine.

  Couverture en tuiles plates : celle-ci se trouve principalement en région parisienne et dans le centre de la France. Dite aussi tuile bourguignonne, elle se pose sur un lattis au moyen d’un petit ergot situé dessous, et la pose se fait du bas vers le haut de la toiture. Il faut donc vérifier la présence de cet ergot et que la tuile ne soit pas poreuse quand il s’agit de tuiles de récupération.

  Couverture de tuiles romaines : appelées aussi tuiles canal, elles sont légèrement en tronçon et se placent ainsi, pour former de véritables caniveaux, dans un sens ou dans l’autre. Pour les faire tenir, l’habitude a été prise, de plus en plus, d’en fixer une sur quatre. Lors de la restauration d’une toiture, il est possible sans dénaturer l’aspect ancien, de mettre des tuiles neuves au-dessous et de recouvrir le dessus avec les tuiles anciennes patinées et légèrement irrégulières si elles ont été faites autrefois à la main.

  Souvent elles étaient moulées sur la cuisse, encore fraîche et cet aspect leur donne bien du charme.

  Elles se posent sur des toitures de faible pente, comme cela se trouve dans tout le sud de la France.

  Couverture en ardoises : la pose des ardoises se fait avec des crochets, maintenant inoxydables car la rouille les faisait vite casser, sur un lattis. Parfois les ardoises sont clouées, en tête puisque la pose se fait du bas vers le haut.

  Comme pour la tuile plate, l’étanchéité de la toiture vient du recouvrement des ardoises.

  Il est préférable que sur les arêtes, les ardoises soient coupées à joints vifs sans zinc par-dessus qui cache souvent une exécution malhabile.

  Le sud de la Vienne, aux confins des régions à ardoise, tuiles plates et tuiles canal, offre certaines toitures anciennes très originales, mêlant ces trois types de couverture.

  Dans certaines régions de montagne, ou dans le Nord Cotentin, les toitures sont en lauze, pierre particulièrement lourde qui nécessite une charpente en proportion, et donc des murs idoines… 

             Toits en coyau   

Autrefois les tuyaux et gouttières n’existaient pas, et la toiture débordait pour éviter la chute d’eau juste en pied de mur. Certaines toitures, en coyau comme dans le Périgord, ou en Alsace en possèdent tant, créent une sorte de tremplin pour l’évacuation de l’eau un peu plus loin… Il est important aussi de tenir compte de la nature du sol ; en effet un sol argileux a besoin de ne pas être trop asséché pour éviter que le bâti ne bouge, il est donc préférable de laisser l’eau y tomber…

 

                  Jeanne de Thuringe

 

 

La charpente

           En espérant vous avoir permis une meilleure compréhension de la maçonnerie d’une maison ancienne, nous allons traiter de la charpente, puis de la couverture la prochaine fois.

           C’est un point très important à surveiller, d’autant que cachée aux regards, la charpente n’est pas vue au quotidien. Pourtant elle nécessite une visite annuelle afin d’éviter de grosses réparations.

  Les charpentes anciennes étaient conçues pour durer des centaines d’années, c’est le cas si elles ont été bien suivies. En cœur de chêne ou de châtaignier, qui a la propriété de dégager une odeur repoussant les insectes, les bois étaient séchés longtemps à l’air.

  Le sapin n’était pas utilisé (sauf dans les pays de montagne). Les pièces de charpente étaient prises dans un tronc d’arbre, écorcé et équarri à l’herminette, pour garder le maximum de sa section. L’aubier (c’est-à-dire la partie périphérique du bois, assez tendre) était éliminé.

  Aujourd’hui les bois sont coupés de façon industrielle sans tenir compte des fibres et de la texture…

Certains charpentiers de marine qui maîtrisaient parfaitement le cintrage des bois, ont réalisé de magnifiques voutes dans des églises ou chapelles.

Un très bel exemple est celui de l’église Sainte Catherine à Honfleur (Calvados).

L’assemblage de la charpente se nomme la ferme, sa forme de base est le triangle, formé de deux arbalétriers suivant la pente de la toiture, et d’un entrait qui les relie à leur base.

Les arbalétriers supportent le poids de la couverture, qu’ils transmettent aux murs, tandis que l’entrait (appelé aussi tirant) les empêche de s’écarter vers l’extérieur du bâtiment.

  A l’intersection des deux arbalétriers se trouve souvent un « poinçon », pièce de bois verticale pour faciliter les assemblages.

  Avec le temps, l’assemblage de la charpente a comporté des ajouts, s’est compliqué selon le type d’architecture recherché. Ainsi s’est fait l’ajout de pannes horizontales pour la soulager. Sur ces pannes viennent se poser des chevrons, sur lesquels la couverture sera fixée.

Il est donc important de vérifier que les assemblages ne soient pas disjoints ou fléchis, et que les bois ne soient pas habités par des insectes xylophages (capricornes, vrillettes, termites) ou des champignons (mérule) qui s’attaquent en priorité aux bois abimés par l’humidité.

           C’est pourquoi la couverture doit être contrôlée afin d’éviter le risque de pourrissement.

  De même, il faut savoir que toute modification de charpente pour rendre les combles habitables, est susceptible de désordres importants ultérieurement car un déséquilibre peut se créer et les poussées sur les murs risquent d’être trop fortes, entraînant leur écartement… D’où l’intérêt d’un charpentier vraiment compétent avant d’envisager d’aménager vos combles.

  Un tirant métallique ancré dans les arbalétriers rigidifiera la charpente lorsqu’on aménage les combles pour en faire des chambres. Cela permet de compenser la charge supplémentaire de planchers et cloisons sur les entraits qui risque de les déformer et entraîner une trop grande poussée sur les murs.

  Il faut aussi vérifier la ventilation des combles. Actuellement la politique gouvernementale est à la recherche du moindre courant d’air et préconise de tout isoler et calfeutrer. Or la ventilation d’une maison est nécessaire pour éviter le pourrissement des murs en bois. Celle de la charpente aussi. Certains greniers avaient autrefois, de petites ouvertures dans les murs, de type « meurtrière » pour cela.

  Actuellement sur la couverture des chatières de ventilation sont disposées dans ce but.

  Si votre charpente faite dans les règles de l’art, a été bien suivie et « non bricolée », elle traversera les années ou siècles sans histoire. Si vous avez la chance d’en posséder une ancienne, vous admirerez le travail des anciens et le respecterez.

                    Jeanne de Thuringe