Les vacances…ou la vacance du père ?

Après l’effort d’une année scolaire ou professionnelle, les vacances sont un moment privilégié pour :

  • se détendre d’une manière saine
  • renforcer l’union familiale, à travers la disponibilité de chacun et les bons souvenirs des activités communes.

« Beaucoup de tensions dans les ménages viennent de difficultés de communication. Le temps des vacances est le moment idéal pour y remédier. (…) les époux catholiques sauront prendre le temps de se retrouver à deux pour ranimer la ferveur de leur oui initial. Ce doit être une priorité à s’imposer pour le plus grand bien du foyer. » (« La Famille Catholique »-abbé Troadec).

Un piège commun actuellement est l’individualisme : chacun pour soi. Nous sommes tellement absorbés au cours de l’année par mille et une activités que nous avons facilement tendance, durant les vacances, à rechercher notre propre bien sans voir suffisamment celui de l’ensemble des personnes qui nous entourent.

Un minimum d’organisation et le maintien des principes catholiques sont nécessaires: pendant les vacances, nous continuons à élever nos enfants afin de les conduire vers le Ciel !

Repos ou distraction ?

Le vrai repos, c’est la cessation de toute activité. Chez l’enfant, il se confond pratiquement avec le sommeil. Il doit être préservé malgré la flexibilité plus grande des horaires de vacances.

Outre le repos, les distractions remplissent nos vacances : ce sont des occupations différentes, destinées à faire disparaître la tension qui accompagne le travail.

Confondre les vacances avec le « fare niente » (ne rien faire), c’est vouer l’enfant et l’adolescent à toutes sortes de déviations morales liées à la paresse et à l’imagination.

La présence et l’exemple du père

Les vacances donnent au père l’occasion de participer davantage à la vie de famille. Il s’adaptera aux besoins de chacun : pour les uns des moments de discussion, des mots d’encouragement ou d’affection, pour d’autres des activités faites en commun. Quelle joie de réaliser que nous avons découvert un enfant sous un autre jour !

Les enfants se souviendront de l’exemple donné par leur père pendant ses vacances. Le père qui:

  • aide son épouse dans les charges logistiques (qui ne cessent pas en vacances) ;
  • met une veste ou une cravate pour solenniser la messe du dimanche, et la présence de Dieu dans l’eucharistie ;
  • se dévoue pour quelques travaux d’entretien s’il est reçu chez des parents ou amis ;
  • organise des jeux et randonnées ;
  • se soucie des grands parents ;
  • pense à prier et entraîne sa famille.

Construire de bons souvenirs

Les souvenirs construits pendant l’enfance et l’adolescence seront un ciment de l’unité familiale future.

Que nous ayons la chance de partir dans une autre région, ou que nous restions à la maison, soyons attentifs à changer de rythme et à entreprendre des activités communes:

– randonnées: montagne, forêt ou chemin de douanier ;

  • visites de monuments, villes ou musées, avec une durée adaptée à l’âge des enfants…et un bon goûter à la suite ;
  • jeux collectifs en plein air : cache-cache, jeux de ballon, olympiades;
  • jeux de société le soir ou les jours de pluie, déguisements ou séances de théâtre,…
  • projet en famille : refaire une pièce, remettre en état un jardin, construire une cabane, concours cuisine !
  • petit pèlerinage familial : il existe certainement à 5 km de votre lieu de vacances, une église, un oratoire ou une croix de mission… Une bannière ou une croix improvisées, de la bonne volonté, et voilà le petit chapitre familial parti en chantant pour honorer Notre-Dame ou Notre-Seigneur, remercier pour l’année passée ou offrir la prochaine année !

L’équilibre du calendrier

Regroupons la famille lorsque les époux sont ensemble en vacances. Lorsque les aînés atteignent la grande adolescence, nous pouvons organiser une semaine autour d’un thème attirant pour les grands: visite d’une région de France, circuit de randonnée à pied, en vélo, en bateau…projet familial (fête de famille…).

Les vacances sont aussi un temps idéal pour se former, se donner et créer de nouvelles amitiés dans un cadre sain:

  • camps de vacances : louveteaux, scouts et guides, croisade, camps d’aventure comme participant puis, plus âgé, comme animateur ;
  • universités d’été, camps de cadre et sessions de musique ou d’art.
    Ces moyens sont essentiels pour développer la personnalité des enfants. Ils leur montrent que leur famille n’est pas isolée dans la société, mais insérée dans un tissu social et religieux qui reconstruit des îlots de chrétienté. 

Les époux régleront ensemble les visites et invitations familiales de l’été.  Il est excellent de cultiver l’esprit de famille avec les grands parents et cousins qui vivent dans un esprit catholique. Ils seront un soutien dans les joies comme dans les épreuves et, à l’occasion, une pression efficace sur celui qui serait tenté de prendre une mauvaise voie.

Dans notre monde, ce ne sera pas toujours possible. Lorsque les situations religieuses ou morales de notre entourage sont opposées à nos principes d’éducation, il faut en priorité protéger les enfants des mauvais exemples. Le conseil d’un prêtre et la charité aideront alors les époux à trouver des moyens différents, par exemple en privé sans les enfants, de garder le contact et travailler à la conversion des autres.

On juge l’arbre à ses fruits. Les parents peuvent se rendre compte de la qualité des vacances de leurs enfants à leur comportement au retour à la maison….et en tenir compte pour préparer les vacances qui suivront !

Bonnes vacances à tous !

Hervé Lepère

 

La présence du Père

Les enfants discutent un lundi dans la cour de récréation :

  • Mon papa est génial, on a fait plein de choses avec lui ce week-end. Il a aidé maman et il nous a raconté des histoires !
  • Le mien, il était en week-end avec des copains, il dit qu’il a besoin de se détendre…
  • Papa, à la maison, il fait de l’ordinateur… souvent maman crie pour qu’il vienne dîner et on commence sans lui. Il dit qu’il a beaucoup de travail, mais j’ai vu, il fait aussi des jeux…
  • Le mien, il est tout le temps à la maison, mais on ne fait jamais rien. Il dit qu’il est fatigué et qu’on doit se reposer le week-end.
  • Nous, quand il fait des courses, ou qu’il va à des manifestations, il emmène toujours un petit ou un grand. C’est bien d’être avec lui et de voir comment il fait.
  • Quand je demande à papa de venir jouer avec nous, il n’a jamais le temps, il dit toujours plus tard…et c’est jamais…tu crois qu’il m’aime ?

Le rôle affectif du père

La présence du père est essentielle dans la famille comme signe de son amour et elle est indispensable pour lui permettre de remplir son rôle.

Il est l’image à travers laquelle les enfants découvrent leur Père du ciel. Le Bon Dieu sera-t-Il perçu comme présent,  aimant, ou lointain ?

L’équilibre psychologique et affectif des enfants, des adultes, et leur comportement, sera affecté par la présence et l’amour du père.

L’unité de la famille et l’amour dans le ménage  ont besoin de la présence de chacun envers l’autre, manifestation naturelle de leur amour.

Un enfant doit se sentir aimé et soutenu pour prendre confiance en lui et s’épanouir.

L’équilibre entre vie professionnelle et familiale

L’équilibre entre vie professionnelle et vie familiale peut être difficile, mais il importe qu’une exception temporairement nécessaire ne se transforme pas en habitude…

  • Je dois regarder mes mails le week-end … sinon je suis trop stressé le lundi matin…
  • organisons plutôt un temps approprié le lundi et maîtrisons notre stress ! Nos interlocuteurs et patrons, comprendront vite qu’il ne sert à rien de nous écrire le week-end !
  • Une procession, conférence, manifestation, université d’été: pas pour moi… il faut que je reste avec ma famille.
  • Le père de famille doit jouer son rôle dans la société civile et religieuse. Alternons avec la maman si besoin, et emmenons nos petits ou nos grands. A 12 ou 15 ans, c’est formateur de participer à un chapelet public ou à une manifestation avec son père.
  • Mon épouse aimerait que j’emmène un enfant faire des courses ou bricoler, mais ils me ralentissent !…
  • Même si vous avancez moins vite, pensez plutôt qu’ils seront contents, qu’ils apprendront quelque chose et que vous aurez l’occasion d’un échange personnel.

« Si les nécessités de la vie vous séparent malgré vous de vos enfants au cours de la semaine, souvenez-vous que le dimanche est le jour de Dieu et de la famille réunie sous son regard. Qu’en ce jour au moins vos cœurs s’unissent pour l’édification de vos enfants. Vous trouverez dans cette union les plus douces joies dans le présent et les plus riches espérances pour l’avenir » (Mgr Rouard, in « La Famille Catholique »-M. l’abbé Troadec)

Une présence indispensable

Le papa passe beaucoup moins de temps avec ses enfants que la maman. Ceci est moins vrai évidemment quand la maman travaille…Mais d’une manière générale, la mère est plus souvent auprès des enfants.

Le père connaît des journées fatigantes et difficiles : toujours en action physique ou intellectuelle, il n’a qu’une heure de repos au moment du déjeuner. Quand il rentre le soir à la maison, son souhait de connaître le repos et le silence est bien compréhensible.

Or, quand les enfants sont jeunes, ce n’est pas toujours le cas : une fois la porte ouverte, quel papa n’a pas entendu des cris, des pleurs, des fous-rires, des cavalcades dans l’escalier ?

Quel papa n’a pas trébuché dans une poupée, une petite voiture, un sac de bille ?

Quel papa n’a pas entendu sa femme se plaindre des bêtises des enfants ? Et souhaiter un soutien d’autorité ?

Quelle tentation, alors, d’aller s’enfermer dans sa chambre…ou même, cela arrive, de décider de rentrer plus tard du bureau pour ne pas subir un tel vacarme ?

Et pourtant, c’est à ces instants de la vie familiale que le papa va pouvoir connaître chacun de ses enfants.

Même s’il s’octroie à juste titre quelques moments de repos au salon ou dans sa chambre, ou en parlant avec son épouse, sa présence physique à la maison est primordiale : on sait que papa est là !

Sa présence dans les petits détails de la vie quotidienne sera d’une grande influence pour l’harmonie familiale.

  • Temps d’écoute pour les plus grands pendant que maman s’occupe des plus petits.
  • Temps d’aide pour les plus petits pendant que maman s’occupe des plus grands.
  • Temps d’amusement pendant que maman prépare le dîner (après avoir fait ranger les chambres …).
  • Temps d’éducation pour aider à comprendre les leçons, pour initier au bricolage,…
  • Temps de lecture à haute voix pour les amateurs de belles histoires.
  • Temps de « prendre son temps » avec son épouse et les enfants.
  • Temps de prier en famille lors de la prière du soir que le papa présidera.

Hervé Lepère

« lettre à votre père », sujet de rédaction du 25 avril 1884, à l’école primaire:
Cher père,

Voilà bientôt trois semaines que tu es parti. Ce temps m’a semblé bien long, va. Je trouve toujours qu’il me manque quelque chose. Quand sept heures sonnent, je crois que tu vas revenir pour souper et je t’attends. Tout le monde va bien …mais je ne suis pas tranquille, je voudrais que tu sois là, que tu t’asseyes avec nous au coin du feu où l’on te laisse ta place.

Je voudrais que tu me donnes des conseils pour mes devoirs du soir, je voudrais que tu assistes à la lecture en commun, je voudrais enfin que tu me dises à huit heures, quand je pars :

« Au revoir, Charles, applique-toi bien surtout. »

Dépêche-toi, cher père, tâche de compléter au plus tôt notre famille.

Allons, adieu, je t’aime toujours.

Ton fils affectueux  (Charles PEGUY)

 

Mon fils ne sait pas ce qu’il veut faire plus tard!

Pascal Lartisan discute avec Hervé Lingénieur sur le parvis de l’église.

  • Que veut faire ton fils l’an prochain, après son bac ?
  • Il ne sait pas…surtout pas le métier de son père !
  • Le mien, il n’est motivé pour rien….
  • Qu’allons-nous faire de nos enfants ? Ils ne se rendent pas compte…
  • C’est vrai….il ne savent pas ce que c’est que la vie professionnelle !

Le mois précédent, leurs fils ont répondu à un questionnaire d’orientation : « quels métiers connaissez-vous ? Que savez-vous du métier de vos parents ? Essayez de les décrire puis de cerner leurs avantages et inconvénients »…

Xavier Lingénieur: « mon père est ingénieur dans l’aéronautique. Il passe son temps en réunions et fait des mails. Ce n’est pas intéressant, je veux un métier où on bouge, avec du concret… »

Louis Lartisan: « mon père est plombier chauffagiste. Il répare des installations pourries. C’est un métier désagréable. On est mal installé pour travailler et chez des gens de mauvaise humeur. Je veux un métier où je puisse m’épanouir dans une bonne ambiance ».

La semaine suivante, les pères de famille se retrouvent : Continuer la lecture de « Mon fils ne sait pas ce qu’il veut faire plus tard! »

Quel modèle pour le père de famille

 

Quel modèle pour le père de famille ?
L’épouse est l’âme de la famille, c’est elle qui fait l’ambiance du foyer, dit-on… et le père ?
Partageons ici quelques réflexions et exemples. « Qu’ils nous aident nous, les pères, à mieux remplir notre vocation et à contribuer à notre place au bonheur de la famille, à sa sainteté ! »
Commençons par le haut…
Quel père sommes-nous ?
Quel père voulons-nous être ?

Nous connaissons cette fantaisie :
Ce que les enfants pensent de leur papa !
à 6 ans: « papa sait tout! »
à 10 ans: « papa sait beaucoup de choses! »
à 15 ans: « j’en sais autant que papa! »
à 18 ans: « décidément, papa ne sait pas grand chose! »
à 30 ans: « nous pourrions tout de même demander l’avis de papa!
à 40 ans: « papa sait quand même quelque chose! »
à 50 ans: « papa a raison! »
à 60 ans: « ah! si nous pouvions encore le demander à papa! » Continuer la lecture de « Quel modèle pour le père de famille »