Le Christ-Roi dans les familles

– Le Christ-Roi dans la famille ? Quand même, ce n’est pas un monarque absolu, le Louis XIV de la famille !

– Le Christ-Roi, c’est d’un autre âge ! pourquoi-pas le Christ Président ?

Reprenons l’étymologie :

  • Président vient de « prae », avant, et « sederer », être assis : celui qui occupe le premier rang dans une assemblée.
  • Roi vient de « Rex, Regere » : conduire, diriger vers le bien. Jésus-Christ est bien roi !

Nous disons chaque jour : « Notre Père,… que votre règne arrive »: Dieu est Père et Roi simultanément ! La Royauté du Christ est le Règne de l’Amour, du don parfait, l’Amour du Père,  qui nous conduit au Bien, au Ciel !

 Royauté intérieure

Pour que le Christ règne dans la famille, il doit régner dans le cœur du père de famille (et de la mère).  Fils de Dieu, le père est conscient de sa mission et sait que « sans moi, vous ne pouvez rien faire ! » et « je puis tout en Celui qui me fortifie »

Le père de famille cherchera donc à développer sa vie de prière, étape par étape, selon son point de départ : d’abord la fidélité aux prières quotidiennes, la prière en famille et avec son épouse, puis le chapelet, la méditation, une retraite périodique…  Il sait que la communion fréquente lui donnera Jésus-Roi  lui-même, avec qui tout devient possible malgré nos imperfections.

 Royauté dans la famille

Le père rend concrète la Royauté du Christ sur la famille: il établit les usages et coutumes qui favorisent l’ordre et la paix entre les membres, il prend soin d’être uni à son épouse, il protège sa femme et ses enfants.

Cette protection est non seulement physique : procurer la subsistance et la sécurité, les assurances suffisantes; mais aussi morale : garantir une atmosphère de paix, de bonté et de pureté dans la maisonnée en triant les influences : internet, magazines, contacts et amitiés. Que ce qui entre dans la maison, soit digne de ce que nous aimerions en voir sortir !

Le père conduit ou –au moins- encourage la prière de la famille en y participant. L’Eucharistie l’aidera à développer la sobriété, la joie et la paix dans sa famille.

Le père comprend que sanctifier le dimanche, c’est en faire un jour pas comme les autres !  Le dimanche, on va à une belle messe, en étant bien habillés. Le dimanche est un jour de calme, un jour où la famille se retrouve, échange, se soutient mutuellement, et fait quelques activités communes : jeux, promenade, bricolages. Ce jour-là, le père pourra aussi raconter des vies de saints, l’histoire de France ou l’Histoire Sainte.

 Rayonner dans la société

La première contribution au règne social du Christ reste l’exemplarité de la famille. Les époux chercheront l’amitié ou les conseils d’autres époux auxquels ils aimeraient ressembler. La fréquentation de bonnes écoles par les enfants, est souvent l’occasion d’engager de saines amitiés.

La société étant d’abord un regroupement de familles, et non pas le « vivre-ensemble » d’individus indépendants dans un équilibre conjoncturel de leurs individualismes égoïstes, les familles doivent s’unir pour soutenir les écoles, les paroisses, les mouvements de jeunes, chacune selon ses capacités. Comment ne pas vouloir transmettre aux jeunes ce que nous avons reçu ? Nous voulons tous que nos enfants et petits enfants vivent dans un monde meilleur. Ne restons pas consommateurs, n’attendons pas que d’autres gèrent ces œuvres parce que « c’est leur travail » ou que « nous ne sommes pas capables»… Ce qui compte, c’est de participer avec générosité ! Chacun doit donc trouver un équilibre entre le temps nécessaire en famille et à la maison; et un engagement à l’extérieur.

Les pères de famille ont également un rôle à jouer dans leur profession, occasion de créer des solidarités naturelles pour se perfectionner ou s’entraider dans un réseau professionnel.

« Le rôle social de l’officier » (Mal Lyautey) est connu de tous, n’oublions pas le rôle social du « manager » dès que nous avons 2 ou 3 personnes –ou plus- sous notre direction ! Les pères doivent donc contribuer à la recherche du Bien Commun par un engagement de responsable (« manager ») chrétien, ou d’entraide par exemple syndicale. Par une implication dans le comité d’entreprise, on peut avoir une influence réelle sur le choix des ouvrages de la bibliothèque,  ou des organismes éligibles à des subventions (mouvements de jeunes, BAFA, écoles…).

Donner au monde malade, le goût de la santé !

Dans nos réseaux professionnels, nous pouvons détecter les bonnes volontés, suffisamment généreuses pour donner de leur temps pour les autres. Elles peuvent être mieux disposées que d’autres à chercher des conseils d’éducation, un idéal et peut-être la Foi.

Ne ratons pas les occasions de leur parler de Dieu ! Nous pouvons aussi montrer à nos collègues, notre joie de préparer mariage, baptême, communion ou pèlerinage; ou notre esprit de compassion et de prière dans les souffrances ou les deuils. Soyons apôtres avec la grâce de Dieu !

Des résolutions concrètes pour la rentrée

La rentrée est l’occasion de passer en revue, avec notre épouse, nos règles de vie familiale et spirituelle et d’en améliorer une ou deux…: prière entre époux, en famille, éléments concernant l’ordre, la paix ou les amitiés….(voir FA-10, Soyons de bons époux !)

Pensons à inscrire nos enfants au catéchisme, dans le scoutisme ou la croisade eucharistique avant même de penser au sport ou à la musique. Encourageons nos grands à participer aux activités d’étudiants,  « de jeunes pros » ou de bienfaisance en milieu catholique. Il ne faut pas rester seul !

Pourquoi ne pas rejoindre un cercle d’étude ou de formation? Même si nous ne pouvons pas faire beaucoup, soyons attentifs à lire un minimum ou à assister à quelques conférences dès que l’occasion se présente !

Répondons à l’appel de Dieu et de l’Eglise en plaçant le Christ-Roi dans notre cœur, dans nos familles et en le servant dans la société et dans nos métiers !

Hervé Lepère

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 Donner au monde le goût de la santé !

 « Si l’on croit que Dieu a appelé les hommes à une destinée surnaturelle, on ne peut se contenter de les voir tendre vers une perfection humaine. Si l’on croit que Dieu a voulu que son Fils fût pour eux le moyen de salut, on ne peut se résigner à les voir vivre dans l’ignorance du Sauveur. Si l’on croit que Dieu a institué l’Eglise pour réaliser l’unité des hommes dans le Christ, on ne peut se contenter d’une solidarité humaine d’où le Christ serait absent, où l’Eglise n’aurait pas sa place(…), on ne pourra rester en paix tant que tous les hommes n’auront pas reconnu cette autorité, cette vérité, cette source de vie divine. »

Bien sûr, il est permis d’hésiter sur les moyens à prendre, la rapidité avec laquelle franchir les étapes, mais le chrétien se reposera sur sa Foi, le désintéressement, l’humilité et son amour de Dieu.  Il se souviendra, que devant la gravité de la maladie qui affecte le monde, la famille, les individus, (…) « il faut beaucoup d’amour.  Il faut beaucoup de fermeté et beaucoup de douceur, de la patience aussi avec un sens judicieux des étapes. Il faut certes, un remède énergique, mais dont le choc ne soit point trop violent. Charité donc, bénignité, sens chrétien d’une sainte tolérance. Et d’abord, s’efforcer de rendre à ce monde malade le sens et le goût de la santé.

Donc vérité d’abord. Lui faire prendre conscience de son état, du désordre où il est, et le lui faire détester ». (…)

Pour cela, « il faut avoir la Foi ! Sans elle, point d’espérance…, point de force non plus (…)

Nous n’osons plus rien parce que nous ne croyons même plus, trop souvent, que la Royauté Sociale de Notre Seigneur soit seulement souhaitable. Notre idéal, c’est la neutralité, le confort d’un inter-confessionnalisme sans histoires, où les fidèles des religions les plus diverses voisineraient en se congratulant. Voilà ce que beaucoup d’entre nous prétendent même appeler « charité » !

(…) Ne sachant plus tout regarder à la seule lumière de la foi, nous ne pouvons plus avoir conscience de la force qu’elle découvre, force qui n’est autre que celle même de Dieu.

Aussi tout nous inquiète t’il : notre indigence personnelle, notre pauvreté, notre petit nombre !  Que n’avons-nous la foi de Sainte Jeanne d’Arc ! (…) Le Bon Dieu se plaît à confier le succès de Sa cause à de minuscules bataillons. Le diable, rageusement, lançait au curé d’Ars : « S’il y en avait trois comme toi sur la terre, mon royaume serait détruit ! » (…)

« Notre foi est trop souvent débile. Mais n’y a-t-il pas aussi comme un étiolement de vertus beaucoup plus élémentaires ? Et l’on songe à cette réflexion du Père de Foucault au général Laperrine : J’avais cru, en entrant dans la vie religieuse, que j’aurais surtout à conseiller la douceur et l’humilité ; avec le temps, je vois que ce qui manque le plus souvent, c’est la dignité et la fierté ! »

Soyons dignes et fiers des grâces que nous avons reçues et, avec Foi, répondons à l’appel de Dieu et de l’Eglise !

Extraits de « Pour qu’Il règne » de Jean Ousset.

Plages de perdition

« Les bains de mer et jeux de plage sont licites. Non seulement la raison de santé, mais le simple motif de récréation les rend légitimes. Cependant, de nos jours, ces bains et ces jeux sont accompagnés de graves désordres :

  • Désordres dans les mentalités : les esprits sont plus ou moins pénétrés de naturalisme ; on prône le culte du Facilement le soin du corps est regardé comme le bien souverain qu’il faut assurer par tous les moyens, même dangereux.
  • Désordre dans l’intention : les fins honnêtes du bain sont aisément reléguées au 2ème plan ; ces fins, que l’on pourrait sans peiner obtenir dans un climat tout différent de celui de nos plages mondaines, ne sont qu’un détail sans importance, ce qu’on recherche dans le bain et la plage, c’est moins la santé et la récréation saine que la délectation sensuelle et sexuelle, dans le commerce entre personnes de différent sexe, légèrement vêtues, au cours de longues heures de
  • Désordre dans le vêtement : les costumes de bain et de plage sont par eux-mêmes provocateurs, car trop courts, trop clairs, trop peu nombreux, tellement collants qu’ils soulignent à l’excès les différences sexuelles. Ces tenues suscitent doublement le scandale : d’abord en excitant chez les autres les passions libidineuses et en les provoquant gravement et d’une façon prochaine, à la luxure ; ensuite en manifestant chez les personnes qui les porte un manque de pudeur outrancier et une audace effrontée. On peut ajouter qu’utiliser ces costumes et s’en accommoder volontiers, c’est contribuer à augmenter l’indécence générale. Porter ces costumes dans une intention explicitement provocatrice constitue, sans aucun doute, une faute

Mais, même sans cette intention mauvaise, il y a certainement dans le fait de porter ces tenues un désordre grave, à cause de l’incitation au mal que sont par eux-mêmes ces costumes, bien qu’il faille remarquer cependant que l’habitude émousse la curiosité malsaine et que l’accoutumance diminue le danger.

A cause de ce triple désordre, on n’hésitera pas à dire que bains et jeux de nos plages mondaines constituent, en eux-mêmes, un véritable péril de péché, sinon pour soi, du moins pour les autres spécialement pour les enfants.

Par conséquent :

Il y a certainement pour les parents une imprudence grave à conduire leurs enfants dans les plages à la mode : ils risquent de les troubler profondément et de rendre difficile leur formation à la chasteté. L’enfant est, en effet, doué d’une grande impressionnabilité et d’une délicate plasticité. Les spectacles de la plage ne peuvent que le marquer. On dit en parlant des enfants : ils sont innocents et tout est pur pour les purs. Mais ils sont extrêmement réceptifs et très vulnérables, et ils peuvent recevoir là un choc décisif.

D’autre part, la formation à la pureté requiert un milieu sain et chaste, car la pratique de cette vertu suppose plus que toutes les autres le contrôle des images et des associations d’images, et la garde des sens et de l’imagination.

Comment pourrait-on faire cette éducation dans cette ambiance de nudités, dans la fréquentation de personnes jeunes et pleines d’attraits, dans l’oisiveté et la mollesse des plages ? Tout ce climat ne peut qu’exciter l’imagination et intensifier les désirs malsains. (…) « Celui qui scandalise un de ces petits qui croient en moi, il vaudrait mieux pour lui qu’on lui attachât au cou la meule qu’un âne tourne et qu’on le précipitât au fond de la mer ! » Mt 18 – 6 »

 Cet article est tiré de la revue « L’Ami du Clergé », année 1953, pages 218-219. Ses recommandations portent donc pour les plages d’il y a soixante-cinq ans … Celles qui étaient peut-être fréquentées par les personnes des générations de nos grands-parents, ou arrières grands-parents ! L’auteur les blâme sévèrement ainsi que les tenues des baigneurs … Il est pourtant probable que ces plages et ces  tenues d’alors nous paraîtraient à nous très pudiques et que l’auteur de l’article (qui signe E.G.) n’aurait pas les mots suffisants pour dénoncer les plages et les tenues d’aujourd’hui. Raison de plus pour nous affranchir de ces loisirs si dommageables pour la vertu.

Il n’est même pas besoin d’être chrétien pour le comprendre. Ennius, premier grand poète latin, l’avait bien notifié : « c’est le commencement de la débauche de dévêtir les corps en public » .

Et Sénèque, d’observer finement : « Souvent nous voyons vaincus en chasteté ceux qui ne seraient vaincus d’aucune autre manière ». R.P.J.

A la plage !

  • Papa, quand va-t-on à la plage ?
  • On va sauter dans les vagues !
  • Et faire un château de sable !
  • Non, plutôt un barrage !
  • Les enfants, nous allons attendre que les bébés aient fini leur sieste. En attendant, venez avec moi nous allons aider Grand- père à désherber son potager, ou Grand- mère à ramasser ses légumes et son

En été, la plage exerce un attrait naturel chez les enfants : elle est synonyme de soleil, de jeux, et pour les parents d’un moment de détente facile à organiser. La maman peut s’adonner à la conversation avec ses amies, voire prendre un temps de lecture facile ou faire quelques mots-croisés entre amis, pendant que les enfants jouent entre eux ou avec leur père.

S’occuper sainement

Aller à la plage, comporte des aspects très positifs à condition de s’occuper sainement et de ne pas tomber dans les pièges de l’oisiveté ou de l’impudicité.

Le jeune enfant apprend à apprivoiser l’eau, à dompter sa peur, d’abord dans les bras de ses parents, dans un petit bassin, puis en donnant la main et enfin seul tout en restant à portée de main d’un adulte. Certains seront tout de suite familiers avec l’eau et les vagues,  d’autres auront peur : occasion de découvrir des tempéraments (téméraire, peureux), de les faire progresser en prenant bien garde de ne pas les brusquer au risque de les dégoûter ou les fragiliser.

Entre les baignades, au moins l’un  des  parents aura à cœur de jouer avec ses enfants : construction d’un château, d’un barrage pour faire un petit bassin, d’un trou pour sauter dedans, d’un bateau en sable, jeux de ballons, de pétanque. Les idées ne manquent pas… Avec les plus grands, on pourra aller à la  pèche : chercher moules ou crabes dans les rochers, crevettes et coquillages à marée basse… voire faire du bateau en mer.

Evitons absolument les périodes d’oisiveté au- delà de quelques dizaines de minutes éventuellement nécessaires à se sécher en sortant de l’eau. Deux ou trois heures à la plage sont largement suffisantes pour égayer une journée. En rentrant à la maison, nous pourrons encore faire des jeux, sans oublier d’aider ceux qui rangent les affaires et préparent le dîner ! N’oublions  pas les dangers physiques, en gardant un œil sur les enfants et du bon sens ! Ne jamais creuser des trous plus grands que la taille des petits ! Se méfier des rouleaux, lames de fond ou trous d’eau : la force des éléments a eu raison de plus d’un costaud orgueilleux !

Où aller à la plage ?

La pureté est une vertu fragile et essentielle qu’il convient de préserver, même au prix de sacrifices : « Bienheureux les purs, car ils verront Dieu ! ».

Il est évident que de nombreuses plages offrent aujourd’hui un étalage de personnes dénudées, et de mauvaises tenues. Elles sont à fuir absolument ! Que reste-t-il ?

Certaines plages sur la Manche ou dans des endroits reculés, des horaires tôt le matin ou tard le soir… Si vous êtes dans une région difficile, préférez la piscine d’une location, d’amis ou de parents (en respectant les mêmes principes) ! Et profitez du bord de mer pour des promenades à pied ou en vélo sur les sentiers côtiers, des sorties pour pêcher ou faire du bateau, observer les couleurs, les bruits et odeurs au rythme de la nature en dehors des périodes d’affluence.

Pour les tout-petits, une petite piscine gonflable, un arrosage de pelouse et un bac à sable seront déjà une grande joie !

Même dans les régions fréquentables, nous prendront soin de choisir un coin familial, un peu à l’écart, et des horaires appropriés.

Le devoir de protéger la pureté

Dès l’âge de raison (6 – 7 ans, âge de la première communion), l’enfant remarque les mauvaises tenues même s’il n’en parle pas.

L’enchaînement mécanique se met en marche : curiosité malsaine des regards, habitudes de fréquenter l’impudeur, rêveries et pensées malsaines, habitudes de tolérer la contradiction entre le discours des éducateurs (la pudeur, fuir les occasions,…), et la pratique (fréquentation habituelle de situations mauvaises), péché et affaiblissement de la volonté, perte du sens du danger sur le plan  de la pureté.

Le danger est bien sûr pour nos enfants, mais tout autant pour les adultes même s’ils se prétendent indifférents.

La bonne ou la mauvaise tenue devient quelque chose de relatif aux circonstances, presque un détail. Comment s’étonner ensuite que les garçons et filles, grands adolescents,  ne comprennent plus l’importance des tenues et attitudes respectueuses de leurs corps et âmes ?

Tout gaspillage du cœur, des regards, des émotions excitées par des tenues impudiques, porte atteinte à la délicatesse de leurs sentiments présents et futurs.

Les adolescents

Alors que son corps se transforme, l’adolescent a une curiosité naturelle envers toute forme de nudité. Elle est à combattre énergiquement par la volonté et les sacrements. La curiosité, les habitudes amènent naturellement à la volupté.

« La volupté va plus loin encore,  elle  s’attaque au cœur du jeune homme. Chacun pour soi, voilà la devise des jouisseurs. En dehors de cette maxime, érigée en principe, il n’y a plus rien. Ne leur demandez pas d’avoir l’âme assez grande pour travailler et pour se dévouer au bien de leurs concitoyens ;  n’exigez  pas  de ces êtres  qui  ne  vivent  que pour  eux  d’avoir le cœur largement    ouvert ! »    (Soyez    des Hommes, Fr. F-A Vuillermet-2013)

Pour garder la pureté, il faut de la volonté, s’y habituer et l’exercer chaque jour !

Au plus tard à l’âge de la préadolescence, les parents choisiront des lieux de vacances et, au minimum, des activités qui facilitent la détente, le dépassement de soi dans un bon esprit, au lieu de rester dans un environnement qu’il faut surveiller en permanence sans arriver à maîtriser son influence négative.

Il faut savoir être attirant et dynamique pour créer une adhésion positive et de bons souvenirs :

  • Montagne avec de belles randonnées, escalade, repas montagnards, lacs et rivières…
  • Sports : tennis, volley, vélo, marche, cheval,…
  • Voile, descente de rivière en canot, pèche,
  • Visites et spectacles culturels et historiques.
  • Sans oublier les congrès ou universités d’été qui accueillent parfois les familles. Les grands-parents peuvent avoir un rôle déterminant par l’aménagement de leur maison pour y attirer les adolescents, davantage qu’à la plage, ou par le choix de leur lieu de leur lieu de vacances.

Hervé Lepère

Subir ou servir

Victor Lexemple parle avec son fils, 12 ans:

  • La semaine prochaine, tu viendras avec moi à la manifestation !
  • Une manif ?… comme les grands ?
  • Tu as grandi, tu es confirmé, tu peux aider à défendre la loi de Dieu et à faire revenir la chrétienté en France. Les catholiques doivent se battre pour avoir de bonnes lois.
  • Je sais, en janvier, nous avons été tous ensemble à une veillée de prière dans la rue. C’est pour la même chose ?
  • Cela continuera tant que le monde ne sera pas redevenu chrétien : notre devoir est de servir, comme Sainte Jeanne d’Arc, toute notre vie : « les hommes d’armes batailleront, et Dieu donnera la victoire ».
  • Grand’père me dit souvent cette citation ! Et il dit aussi « à la fin, mon Cœur Immaculé triomphera ! »
  • Ton grand’père est un exemple ! A plus de 80 ans, il ne rate jamais une procession, une veillée de prière, ni une manifestation ! Nous pouvons bien faire un effort nous aussi !

Victor Lexemple a raison : il faut initier les enfants dès leur jeunesse aux différentes formes d’engagement d’un catholique dans la société.

 Le devoir de l’engagement catholique.

 La famille est comme une pierre de taille : le chef de famille doit en prendre soin et l’embellir. Mais la plus belle pierre de taille ne trouve sa finalité que dans le mur de la cathédrale ou de la cité !La famille est une « société imparfaite » qui a besoin de l’Etat et de l’Eglise pour pouvoir atteindre ses fins naturelles et surnaturelles. La société civile et l’Eglise sont composées de familles et ont à leur tour besoin de leur contribution !

L’Eglise rappelle donc régulièrement le devoir des laïcs à s’engager au service de l’Eglise (paroisse, chorale, écoles, œuvres) et de la Cité (associations civiques et culturelles, quartiers, communes ou davantage pour ceux qui ont des talents particuliers).

Les laïcs doivent œuvrer pour « la formation de meilleures structures économiques, politiques, juridiques et sociales » mais aussi « veiller à ce que rien ne vienne  léser les intérêts de la vraie religion » et « intervenir par tout moyen licite, pour que la législation sur la famille, les normes pour une plus équitable distribution de la richesse et pour l’éducation de la jeunesse, et toutes dispositions qui touchent le champ de la Foi et de la morale, soient mises à exécution selon les postulats de la pensée chrétienne et l’enseignement de l’Eglise » (Pie XII, allocution aux comités civiques, 14/04/1953).

Bien sûr, l’action temporelle des laïcs doit être réglée par la vertu de prudence, dont le rôle propre est de « faire dériver les conclusions particulières, c’est-à-dire les actions pratiques, des règles morales universelles » (J. Madiran)

S’engager dans des œuvres visibles.

Dès le jeune âge, il est souhaitable d’emmener les enfants aux veillées de prières pour des intentions politiques telles que celles pour la protection des écoles libres, ou la défense de la vie ; ainsi qu’aux processions (Fête-Dieu, 15 Août,…). Même si la famille prie à ces intentions à la maison, l’exemple de l’effort des parents pour sortir de chez eux marquera les esprits. Un des parents emmènera les plus grands pendant que l’autre gardera les petits à la maison.

Dès 7 ans, les enfants feront avec profit des pèlerinages adaptés. En particulier, le pèlerinage de Pentecôte est une occasion unique d’un temps fort spirituel annuel, dans un esprit familial et l’enthousiasme du nombre. Si le pèlerinage devient un thème des jeux de vos enfants, vous avez réussi quelque chose !

Dès 12-13 ans, le jeune adolescent participera à des manifestations publiques telles que le Rosaire dans les cathédrales (contre l’avortement, la PMA/GPA, l’euthanasie), les prières publiques de SOS Tout-Petits, ou celles organisées contre des spectacles blasphématoires (films, théâtres). N’ayons pas peur des injures ou de l’intimidation des éventuels contre-manifestants ! Elles nous associent aux souffrances de Notre Seigneur pendant sa Passion. La prière exercée dans ces circonstances a une valeur encore plus grande ! Nous connaissons des contre manifestants ou des passants récemment convertis à la suite de tels chapelets publics ! C’est bien avant son bac que le jeune doit prendre conscience, en étant accompagné par des adultes, de la réalité de l’opposition entre la Cité Catholique et l’esprit du monde condamné dans l’Evangile ; et de l’importance du témoignage en public.

Se former dans un esprit catholique 

« Pour donner à cette action, une plus grande efficacité, il est indispensable d’étudier et de faire connaître toujours davantage les problèmes sociaux à la lumière de la doctrine de l’Eglise » (Pie XI, Divini Redemptoris, 1937)

C’est le moment de vous inscrire, ou d’inscrire vos grands enfants, à une activité appropriée cet été ! Universités d’été, congrès des familles, camp de cadres, camps itinérants… plusieurs formules existent selon les âges et les goûts. Au-delà de la formation, elles offrent toutes de vrais temps de détente et l’occasion de développer des amitiés solides ! La plupart offrent également des rendez-vous réguliers pendant l’année scolaire.

Apprendre à sortir du confort et se donner.

 Si le foyer doit être le havre de paix où se construit l’esprit de famille, et où chacun se ressource, il ne doit devenir ni un cocon de mollesse ni un ghetto assiégé. Les personnalités de nos enfants, et les nôtres ont besoin de rayonner et se confronter au monde pour se développer. Le levain doit être mis dans la pâte pour la faire lever.

Le scoutisme, dès 6-7 ans, et les mouvements de jeunes (croisade eucharistique, chorale, étudiants, jeunes professionnels, jeunes ménages,…) offrent le mélange idéal d’activités et d’amitiés pour apprendre à sortir de son confort et se donner au service de la société et de l’Eglise, avant de prendre éventuellement d’autres engagements dans des milieux professionnels ou civiques moins protégés.

Ces activités exercées en milieu catholique, seront un complément vital aux activités sportives ou artistiques malheureusement souvent exercées en milieu athée.

Nous sommes la jeunesse de Dieu !

Plutôt que de nous épancher sur les malheurs qui touchent la France, l’Église, nos familles, nos écoles, soyons de ceux qui cherchent à reconstruire et à entraîner nos enfants, afin de forger l’avenir que nous souhaitons leur laisser en héritage !

Hervé Lepère

 

L’esprit d’initiative

On se plaint que beaucoup de jeunes gens de nos écoles soient perdus pour l’armée catholique dès leur entrée dans le monde. A qui la faute ?

Ces défections, si douloureuses parfois, ont des causes multiples,….mais quelques fois, ne pouvons-nous pas nous dire que si nous avions orienté ces jeunes gens vers un autre idéal que le succès de carrière, si nous les avions entraînés vers les œuvres, ils auraient peut-être été fidèles aux principes que nous leur avions inculqués. Nous ne leur avons pas assez montré que leur vie de collège n’est que l’apprentissage de leur vie d’homme ; qu’entre ces deux vies, en apparence si différentes, il n’y a pas une solution de continuité, mais une harmonie admirable, puisque la seconde n’est que le développement rationnel de la première.

On objectera sans doute que cette préparation au rôle social peut distraire les élèves de leurs études ; que nous n’avons pas le droit de sacrifier le présent à un problématique avenir ; qu’il y a beaucoup à redouter pour les jeunes gens de cette extériorisation ?

Tout d’abord vous ne sacrifiez pas le présent puisque vous l’employez à la préparation de l’avenir. N’est-ce pas votre but ? La conscience du rôle qu’ils auront à remplir un jour dans la société, loin d’être pour vos élèves un obstacle au travail, sera, je l’ai remarqué souvent, un encouragement, un stimulant à l’étude. (…)

Quant à vous, jeunes gens, qui soit aux Universités, soit dans les affaires, êtes maîtres de votre temps et de vos actes, votre devoir est de développer chaque jour d’avantage cet esprit d’initiative, afin d’être capables de prendre une part prépondérante dans l’activité du monde moderne, afin de ne pas vous laisser embrigader sous toutes les bannières, afin d’être les premiers et les plus actifs dans l’œuvre de la régénération sociale et religieuse.

Selon vos moyens et vos forces, donnez-vous généreusement aux œuvres ; n’attendez pas que d’autres commencent. Soyez entreprenants tout en restant prudents. Entraînés par votre foi ardente, entrez dans la voie que vous trace l’Eglise : elle est belle et large. Guidés par elle, vous pouvez, sans courir le danger de tomber dans de téméraires nouveautés, être utiles intellectuellement et moralement à vos frères, tout en travaillant au perfectionnement et à l’achèvement de votre formation.

Soyez des Hommes ! Fr. Ferdinand-Antonin Vuillermet, Ed. Parthénon-2013

 


 

Faire jouer ses enfants !

Les vacances arrivent, Bernard Dupetit retrouve son beau-frère Pierre Dezainés…

  • Mes enfants sont ravis de jouer avec les grands cousins : comment tes enfants ont-ils les idées de tous ces bons jeux ?
  • C’est une question d’habitude !
  • Comment la leur as-tu donnée ?
  • Mes parents et grands-parents m’ont appris plein de choses, je transmets. Je regarde chez mes amis que j’admire, ce qui marche bien. Nous lisons de bons livres sur l’éducation, nous inventons et testons en nous appuyant sur de bons principes !
  • Quel lien entre les principes d’éducation et les jeux ?
  • Tu n’as pas lu le dernier numéro des « Foyers Ardents » ? Je vais te donner des exemples…

Le jeu participe à l’éducation

« A quoi sert l’enfance ? L’enfance sert à jouer et à imiter. Ce n’est pas parce qu’il n’a pas d’expérience qu’un enfant est un enfant, c’est parce qu’il a besoin d’acquérir cette expérience[1]

Nous voulons en façonnant  des âmes, former des hommes ! Forger des caractères, construire des bases solides pour leur vie. Cela se fait par des exercices gradués de volonté et pour ainsi dire des sauts d’obstacles progressifs pour arriver à une certaine puissance dominatrice :

  • la force, mais aussi
  • la domination de soi : tempérament, nerfs, sensibilité, facultés, énergie
  • la domination sur la matière et la nature, en la respectant, par la culture, la science, l’expérience
  • la domination –au sens positif- sur les hommes, pour entraîner au bien commun ou y contribuer, être apôtre.

L’enfant puis l’adolescent doivent devenir forts pour exercer une liberté réelle, la volonté libre de choisir le Bien. Ni une machine qui répète sans réfléchir –jusqu’à l’obstacle qui provoquera sa chute- ni un esclave de la facilité, de ses passions ou de son environnement. Le jeu est un des moyens qui contribue à cette éducation.

Faire jouer ses enfants

J’apprends à mes enfants des jeux de cartes (bataille, crapette, belote ou tarot, patiences ou réussites).

Le samedi, après le café, pendant que je lis une bonne revue, l’un ou l’autre vient s’installer à côté de moi pour faire une maquette : je jette un œil de temps en temps, je conseille pour les étapes difficiles, ou donne un coup de main. J’encourage l’aîné qui bricole un nichoir ou une cabane.

Hier, mon épouse a mis un tablier à la petite Sophie qui jouait ainsi à la vraie dînette : elle a préparé pour la première fois un gâteau au yaourt ! C’était encore mieux que de jouer à la pâte à modeler !

Parfois, j’organise un petit jeu de piste dans le jardin, avec des énigmes ou épreuves à la portée de chacun. Dès qu’ils auront 12 ans, mes aînés sauront m’imiter en organisant ces jeux avec leurs amis ou même leurs petits frères et sœurs.

Les points communs de ces exemples :

  • utiliser la volonté de réussir pour vaincre les difficultés,
  • donner aux enfants la confiance en eux et une autonomie progressive. Papa est à côté, fait autre chose, mais reste disponible pour conseiller si besoin.
  • développer patience, observation, minutie…
  • accepter la difficulté voire même l’échec
  • exercer un petit effort associé à la joie de réussir : on apprend que le travail bien fait donne la joie au travail !

Laisser jouer ses enfants et les encourager.

Il ne s’agit pas de saturer ses enfants d’activités, même ludiques, ni de vouloir tout organiser pour lui. L’enfant doit apprendre à trouver des ressources en lui-même ! Il doit développer aussi :

  • son esprit d’initiative
  • son imagination
  • des projets, seul ou avec d’autres

La pédagogie scoute me donne des idées. Mes aînés, dès qu’ils ont fréquenté les louveteaux ou louvettes, ont eu envie de reproduire certains jeux à la maison ou en vacances : nous les y encourageons jusqu’à les laisser s’organiser seuls

  • jeux de pistes ou olympiades
  • séances de spectacle, sketches ou théâtre pour les grands-parents ou pour une réunion de famille. Nous, les parents y seront des spectateurs toujours positifs !
  • jouer à la maîtresse, jouer à la messe –avec respect- … nous fournirons éventuellement un peu de matériel. Nous observerons le plus discrètement possible pour laisser libre cours à l’imagination….Retiens-toi de rire si ton enfant, d’un air exaspéré, sort de la pièce où il joue, avec une poupée dans les bras pour la gronder parce qu’elle n’est pas sage à la messe ! Ou si la maîtresse du jour demande tel effort à ses élèves… Vous avez transmis quelque chose !

Faire face aux imprévus !

Parfois une dispute éclate. Si elle dure, il faut intervenir. Rappeler les principes (on ne se tape pas, soyons bons joueurs…). Si un parent intervient, il doit aller jusqu’au bout, pour faire respecter sa décision avec la fermeté nécessaire et si possible la douceur. Faire diversion pour dévier les attentions vers la suite du jeu, ou les attirer vers une autre activité, ou encore séparer les belligérants, est souvent plus efficace qu’un sermon répété !

Lors des longs voyages en voiture, après quelques CD, cette tactique de faire diversion pour détourner l’attention de l’inévitable inconfort qui dure est très efficace. La famille peut jouer à « ni oui, ni non », à la devinette (jeu des portraits) ou inventer des jeux d’observation: le premier qui voit une voiture rouge ? puis un chien ? une église ? un homme barbu ?… les compter…c’est inépuisable et fera patienter jusqu’à la pause !

Enfin, pour calmer les enfants, dans la journée ou le soir, je raconte souvent une histoire ou je lis un livre avec toute la nichée autour de moi ou sur mes genoux.

L’enfant est naturellement observateur, sensible, confiant. Développer ses qualités et son caractère par le jeu seront sources de gaité, de joie pour toute sa vie et pour la vôtre !

Hervé Lepère

[1] (1) Edouard Claparède (1873-1940), neurologue et psychologue Suisse, cité dans « Esquisse d’une pédagogie familiale », de François Charmot.