Tintin au pays des soviets

           T’évader, profiter, déconnecter, te ressourcer, penser à ton bien être, voilà certainement le programme de tes vacances, ou du moins le programme qu’ont établi pour toi les agences de voyage, centres de vacances et autres médias vacanciers qui ne nous laissent d’ailleurs jamais vraiment en vacances. En effet, dès ton retour à la vie active, le conditionnement de la rentrée reprend son cours, il te faut, maintenant que tu t’es pleinement ressourcé, combattre les inégalités sociales, protéger l’environnement, respecter les mesures de distanciation, mettre ton masque et surtout penser comme tout le monde pour être certain d’aller tous ensemble vers une société plus juste, et pour cela plus « inclusive » et plus égalitaire.

  Les lendemains chantent toujours autant, mais le présent de moins en moins. Un siècle a passé depuis la révolution soviétique, les formes ont changé, se sont faites tour à tour plus violentes puis plus insidieuses, mais la méthode et le but restent toujours le même. Etablir un monde sans Dieu par la Révolution, qui est fondamentalement l’Inversion, faire passer le Bien pour mal et le Mal pour bien. Le tout savamment mélangé pour y perdre même les plus clairvoyants.

  Nous essayerons progressivement dans les numéros à venir de découvrir et d’analyser ensemble cette méthode dans le but, non pas de s’apitoyer et de baisser les bras, mais d’être conscient des pièges qui nous sont tendus pour pouvoir y résister à notre mesure et surtout tenter de transmettre intact l’héritage que nous avons reçu. Pour cela, nous avons envoyé notre reporter au pays des Soviets et je vais vous livrer ses découvertes en exclusivité.

 

  Peu après la frontière de ce pays si merveilleux à en croire les guides touristiques, son attention a été retenue par de grands bâtiments sur lesquels était inscrit en rouge le titre suivant « USINE DE LA SOCIETE MODERNE » en dessous, en petites lettres vertes, était pompeusement écrit : « Ici nous fabriquons un Monde Meilleur ». Interloqué il voulut en savoir plus ! C’est là qu’il s’aperçut, après quelques recherches, que ces bâtiments, qui servaient à la fois de fondation et d’abri à cette usine, n’étaient pas très récents puisqu’ils dataient du Péché des anges, du Non Serviam, la révolte du Mal contre le bien, et je ne vous cache pas qu’il m’a confié que cette construction était plus que décrépie, les murs se lézardant en de nombreux endroits et des inscriptions nauséabondes datant pour certaines de plusieurs siècles recouvrant les briques un peu partout. Je lui dis d’abandonner ses recherches car cela ne me paraissait pas être l’avenir, mais il m’apprit alors que les méthodes développées à l’intérieur étaient directement inspirées du « Lean Manufacturing » le plus moderne et même de l’Industrie 4.0 permettant une efficacité industrielle jamais atteinte jusqu’à ce jour !

           Notre reporter a donc commencé son enquête en observant discrètement les camions de matières premières à l’entrée de l’usine. Il fut très surpris de trouver deux types de matériaux, certains étaient naturels : l’épuisement des ressources, le réchauffement climatique (celui-ci arrivait en très grosse quantité) et d’autres étaient des matières chimiques déjà transformées ; il réussit à distinguer un peu de coronavirus, une nouvelle matière en pleine expansion, et d’autres traditionnellement utilisées comme les guerres au Moyen-Orient, l’immigration, les inégalités…

  Que peut-on bien fabriquer avec tout cela ?

  C’est ce qu’allait découvrir notre enquêteur quand une bouffée d’une odeur particulièrement nauséabonde lui fit prendre la fuite et lui donner envie subitement de « se ressourcer », ce qu’il fit en jetant un regard vers le soleil qui se couchait à l’horizon.

   Je le mis alors en garde d’aller plus loin dans son enquête car je craignais que cela ne le plonge en un découragement total et dans une crainte paralysante. Il me confia après réflexion que malgré cette odeur, il souhaitait retourner inspecter cette usine de plus près, et que, quel que soit ce qu’il y trouvait, fût-ce le plus grand mal, cela ne pourrait jamais lui ôter sa capacité de contempler la beauté que le Bon Dieu avait mis dans le monde et qui lui permettait d’espérer et de se rapprocher de lui. A cette condition, je le laissais donc repartir en voyage. Il n’est pas encore rentré, mais j’espère bien pouvoir vous livrer la suite de ses découvertes au prochain numéro.

 

Antoine

 

 

Force et patience dans les petites choses

 Bien chère Bertille,

 Ça y est la rentrée approche à grands pas, et j’ai senti dans ta dernière lettre une certaine lassitude, et un peu de découragement à l’idée de reprendre les études.

 Je voudrais donc t’encourager à la patience, à la persévérance, à la pratique de la vertu de Force. La jeune fille chrétienne en a bien besoin. Le monde extérieur attire avec ses plaisirs, ses réjouissances, ses facilités. Il sait susciter nos sens, pour nous détourner de cette intériorité qui nous rapproche de Dieu. Mais tu le sais tout ce qui s’acquière facilement ne procure pas une joie durable. La vie chrétienne est un combat. Certains auteurs parlent du combat spirituel. Il y a une part de lutte et une part de défense. Soit tu attaques les puissances extérieures, soit tu essaies de ne pas te laisser vaincre par elles. Les deux font partie de la vie chrétienne. Mais il peut être bon, parfois, de commencer par se fortifier avant de se lancer dans la bataille.

 

  Une âme munie de la vertu de Force supporte ou « enjoint à la sensibilité d’endurer les peines de la vie ». Elle doit se caractériser par la fermeté sereine et par son calme imperturbable. Tu as des convictions que tes parents t’ont transmises. La vertu de Force va t’aider à les mettre en pratique. Par exemple, tenir en toutes circonstances la modestie dans le vêtement, malgré les réflexions que l’on peut te faire à la Fac. Ne pas avoir peur de montrer ou de dire que tu es chrétienne parce que tu ne manges pas de viande le vendredi. Refuser une soirée avec des personnes de ta promo, car tu sais qu’elle va se terminer en débauche. Je pense que tu as de multiples exemples en tête à mettre en pratique pour affirmer tes convictions de jeune fille chrétienne. Au fur et à mesure que tu poseras les actes, la vertu de Force va grandir en toi et viendra le moment où partir à la bataille ne te fera plus peur. Ton âme se sera fortifiée dans la répétition persévérante des petites choses.

 Comme on ne corrige pas un enfant en cinq minutes, de même il faut être patient avec soi-même. « La patience est la gardienne de toutes les vertus » dit saint Grégoire. Saint Jacques ajoute même « qu’elle achève la perfection ». La vertu de patience qui est une vertu annexe à celle de la Force, accompagne souvent les plus grandes vertus et se fait souvent le signe tangible de leur vitalité. « Savoir attendre sans fièvre le bien auquel on aspire n’exige pas un moindre effort que d’endurer le mal dont on est frappé1 ». La patience n’est pas que dans l’épreuve ou la souffrance. Elle peut être aussi dans l’attente d’un bien.

La vie de la femme est faite de beaucoup d’attente : attente de sa vocation. Dans le mariage, attente durant 9 mois de l’enfant, attente de son mari le soir, attente auprès de l’enfant malade, attente de l’enfant qui rentre de pension… La femme doit donc savoir faire preuve de patience, une patience purificatrice, sainte, afin que ces attentes soient riches et fructueuses en grâces pour elles et ceux qui l’entourent.

 

Ma chère Bertille, je t’invite à t’exercer à cette belle vertu de la patience, si nécessaire pour toute ta vie. Va puiser au pied de l’autel, au Sacrifice de la Croix à la Messe, les forces pour pratiquer cette belle vertu. Seul Notre-Seigneur, qui a été doux comme un agneau, pourra te combler de grâces. Répétons chaque jour cet exercice de patience dans les petites actions, afin que le moment venu, elle te soit facile à pratiquer. Sois assurée de mes plus vifs encouragements.

 A très bientôt,    

Anne

1 P. Sineux, Initiation à la théologie de Saint Thomas d’Aquin

 

 

 

Sois forte

Il est dit de la Vierge Marie qu’elle est forte comme une armée rangée en bataille. Cette force, loin de la brusquerie, doit être tienne, à son image.

Être forte, dans le monde où nous vivons, peut être souvent compris, ou vécu comme une intransigeance, une dureté qui se raidit face au mal, une tension jusqu’à nous rompre, faisant fuir ceux qui nous entourent. Mais la force est d’abord l’énergie détournée de soi, tournée vers le bien commun et le bien suprême, pour nous faire avancer. Elle écarte l’obstacle qui empêche la volonté d’être fidèle à la raison. C’est-à-dire qu’elle nous aide à vaincre le mal qui nous effraie et nous permet de poser, avec audace des actes qui coûtent.

Pour le bien, sois forte.

 Pour être fortes, nous devons savoir où nous allons, pourquoi et comment. Sinon cette apparence de force tournera vite en exaltation de nos caprices, à la satisfaction de nos désirs égoïstes, et nous deviendrons alors peu à peu tyranniques pour notre entourage. Notre vigueur disparaitra vite, comme neige au soleil, dans les difficultés. Nous ne saurons pas défendre la vérité, celui qui souffre, et ne parviendrons pas au but fixé. Nous ne servirons pas, mais nous nous servirons.

Pour t’oublier, sois forte.

Force qui s’acquiert par les petits efforts répétés du quotidien, du devoir d’état, ce renoncement sans cesse renouvelé, besogneux, ingrat, que parfois nul ne voit. Il nous aide, dans les grandes décisions à ne pas nous contenter d’à peu près, mais à chercher la vérité, quoiqu’il en coûte, à supporter avec patience les caractères… Seul l’amour de Dieu et du prochain peut être le moteur de l’âme dans cette quête du vrai. Nos actes ont des conséquences que nous ne mesurons pas sur les autres, ni dans le temps. Nous serons responsables de bien des chutes, de bien des pleurs, de bien des erreurs, si nous n’avons pas fait, avec force, ce qui nous incombait.

Par amour, sois forte.

 La force nous aide à la juste colère, si celle-ci est nécessaire pour la défense de la foi, de la morale ou du bon sens. La force tempère ce qui peut bouillonner en nous devant la souffrance profonde, l’injustice ou l’erreur grossière, car elle nous contient. La force nous rend doux mais fermes, il faut la demander souvent, dans la prière, car elle n’est plus vraiment de mise. Nous en avons peu d’exemples dans un monde où le caprice matérialiste domine, sans souci de servir Dieu. Le chemin d’une âme, autre que la nôtre, surtout si nous en avons charge, dépend de notre force.

Pour ton prochain, sois forte.

Force de ne pas « faire comme tout le monde », de ne pas suivre les modes, de ne pas se couler dans le moule par peur de la différence. Force de dire et rappeler la vérité sans crainte, force de résister à l’autorité quand celle-ci nous conduit manifestement mal ou se montre comme un loup ravisseur. Force sans hargne, sans mauvaise colère, sans agacement. Force qui va tranquillement son chemin et reste le phare dans la tempête, car elle sait où elle va et pourquoi.

Force d’accepter la contrariété ou la croix sans révolte, même si la nature est broyée, de se relever après la chute avec courage. Persévérance humble de chaque jour, jusqu’au moment où la mort viendra nous prendre. Force qui ne vient pas de nous qui ne sommes que faiblesse.

En Notre Seigneur et Notre Dame, sois forte.

                           Jeanne de Thuringe

 

 

 

Ecoute…

 Chère Bertille,

           Félicitations pour ce stage que tu as pu avoir sur Angers ! Dans ta dernière lettre, tu me racontes que tu as pu trouver un petit logement bien situé entre ton lieu de travail et la chapelle, mais que tu te sens un peu seule car tous les étudiants sont rentrés dans leur famille pour les vacances et que tu ne connais personne dans cette grande ville.

  La solitude, cela fait partie de notre vie lorsque nous sommes célibataires. Tu ne t’en es peut-être pas encore rendu vraiment compte car depuis que tu as commencé tes études en septembre, tu as été bien occupée et les activités se sont succédées : travaux de groupe avec les étudiants de la faculté, révisions des cours, réunions de jeunes, répétitions de chorale, petites soirées entre amies…Tu vivais donc au rythme rapide de la vie actuelle sans avoir le temps, ou sans prendre le temps de ralentir.

  Maintenant, les examens sont passés, il n’y a plus de révisions, plus de réunions de jeunes, plus de répétitions de chorale, simplement ton stage. Tu découvres alors ce qu’est la solitude, le fait de rentrer seule chez soi, de ne pas pouvoir raconter sa journée à une amie, de ne pas préparer le repas pour d’autres. Chère Bertille, je reconnais que cet état peut sembler rempli d’amertume, mais si tu sais en tirer tout son profit, il est d’une très grande richesse !

  Ces moments où tu te trouves seule sont des moments de silence ; lorsque tu rentres chez toi, il n’y a pas de bruit, tout est calme. Assieds-toi et écoute le silence… Ecoute comme il est beau et comme il apaise… Il apaise car c’est à ce moment que le Bon Dieu peut parler à notre âme. Non pas que le Bon Dieu ne nous parle qu’à ce moment-là, Il cherche sans cesse à se communiquer à nous, mais c’est dans le silence que nous sommes capables d’entendre et d’écouter le Bon Dieu. Le silence nous permet le retour sur nous-mêmes et l’union de notre âme au Bon Dieu. C’est ainsi que nous en venons à la prière et à l’oraison qui est justement l’union à Dieu. Ce temps de prière dans la solitude est primordial car il nous recentre vers l’essentiel et nous prépare à ce que le Bon Dieu veut pour nous. En nous penchant sur l’Evangile, nous voyons que Notre Seigneur nous en a donné l’exemple : « Se dérobant à la foule, Jésus se retira sur une montagne pour prier. Il passa toute la nuit à s’entretenir avec Dieu. Quand il fit jour, il appela ses Disciples, et choisit parmi eux, ceux que lui-même voulut, et ils vinrent à lui1». Rien de grand ne peut se faire dans le bruit et l’agitation, mais au contraire, les grandes choses se préparent dans la solitude, le silence et la prière.

Ce moment de solitude est aussi propice à la lecture. Tu as maintenant le temps de te plonger dans les livres que tu as mis de côté ces mois derniers. Il y a tant de sujets passionnants qui méritent d’être approfondis !

Tu peux prendre la biographie de tel personnage qui s’est illustré dans la crise de l’Eglise, dans l’histoire de notre pays ou de ta région, un roman d’Henri Bordeaux, René Bazin ou Henri Vincenot qui nous replonge dans la vie quotidienne de nos ancêtres et nous remet face aux grandes questions existentielles. Prends le temps de lire ma chère Bertille, c’est une vraie nourriture pour notre intelligence. Cela participe à la formation de notre conscience, nous donne une ouverture d’esprit qui permet à notre intelligence de découvrir les richesses qui nous entourent, tant au niveau des qualités humaines que des beautés de la nature. La lecture nous ramène à Dieu, car nous voyons combien tout est beau et harmonieux tant que l’ordre divin est respecté, et combien tout devient chaos et horreur quand on s’en détourne.

  Enfin, chère Bertille, ce temps de solitude est aussi le bon moment pour penser à toutes ces personnes qui sont seules tous les jours et qui souffrent. Cette solitude ne doit pas être source d’égoïsme et de repli sur soi pour se morfondre dans sa tristesse. Non, bien au contraire, il doit être rempli d’une joie intérieure animée par le feu de la Charité. C’est l’occasion, par exemple, de prendre des nouvelles de ta grand-mère qui vit seule dans sa grande maison depuis quelques années, tu peux lui téléphoner ou lui écrire une belle lettre, ou de ton amie qui avait des soucis et dont tu n’as plus beaucoup de nouvelles. Tu peux aussi te remettre à la couture et confectionner de jolis objets pour tes petites nièces. Je suis sûre que tu débordes d’idées pour faire plaisir autour de toi !

  Cet état n’en reste pas moins difficile à supporter, car il n’est pas naturel à l’homme. En effet, nous sommes faits pour vivre en société. Mais c’est justement l’occasion d’offrir en sacrifice cette difficulté et de s’habituer à aimer ces temps de calme et de silence.

  Ma chère Bertille, voilà ce que je voulais te transmettre sur la solitude. Tu vois que finalement c’est un état très riche et qui donne du fruit. Ne gaspille pas ce temps mais mets-le à profit. Pour cela, n’hésite pas à recevoir souvent les sacrements, tu es tout près de la chapelle et tes horaires de stage te le permettent. La Sainte Messe transformera tes journées et les remplira du feu de la Charité !

  Je te souhaite un très bon stage,

Je t’embrasse,

Anne

1 Si tu savais le don de Dieu : le Saint Evangile de Notre Seigneur

 

« Il n’est pas bon que l’homme soit seul »

Cette phrase de la Genèse semble nous mettre en garde contre la solitude, or, durant notre passage à l’âge d’homme, cette solitude au moins temporaire est inévitable.

En effet, durant nos études, il nous faut quitter le foyer familial pour partir étudier loin, parfois à l’étranger, dans une ville inconnue et se retrouver quelquefois terriblement seul.

 

Plusieurs écueils nous guettent alors, que ce soit l’oisiveté qui est la mère de tous les vices, le repli sur soi qui nous fait fuir les autres par confort et timidité et nous fait tomber rapidement dans l’égoïsme, ou le divertissement stérile avec tous les moyens de distraction numériques qui nous font « passer le temps ».

Faut-il pour autant fuir toute sorte de solitude et dès la sortie de l’école, voire avant, se mettre en quête de l’âme sœur qui saura nous extraire de cette dangereuse solitude en partageant notre existence ? N’est-ce pas l’ordre de la nature, n’est-ce pas la chose la plus urgente que nous ayons à faire ? D’ailleurs si nous n’avons pas de « copine », nous passons pour des anormaux, voire des invertis.

La Providence a ses desseins et chaque cas est particulier ; étant donné que ce qui suit relève de la psychologie, il ne s’agit pas d’une science exacte, mais d’une tendance générale.

Nous pouvons cependant dire que la solitude est une étape structurante dans la vie d’un homme. En effet, au cours de son enfance puis de son adolescence, le jeune garçon aura naturellement tendance à orienter ses bonnes actions afin de faire plaisir à sa mère puis, petit à petit, à en faire sa confidente. Les relations se distendant naturellement avec l’âge, nous avons la tentation de rechercher une oreille féminine attentive pour remplacer maman, et c’est la « petite amie » qui survient pour consoler, écouter et conseiller le jeune homme à peine formé qui dans quelques années, si tout se déroule au mieux, pourra devenir son mari. Et notre jeune homme devenu grand et père de famille aura eu tendance à passer psychologiquement de sa mère à sa femme sans transition. Aura t-il eu le temps de grandir par lui-même, de se forger de belles et profondes amitiés masculines, de donner une direction propre à sa vie ? Si ce n’est pas le cas, alors il lui sera plus difficile d’être véritablement le chef de famille pour sa femme qui, en réponse, le considèrera inconsciemment comme son premier enfant. Elle qui a besoin d’un homme solide et stable sur lequel elle doit pouvoir s’appuyer, et dont elle a naturellement rêvé.

Alors cher ami, si tu es encore « seul », profite de ces quelques années de « solitude » émotionnelle, plus ou moins nombreuses, non pour te divertir en attendant que ces mauvaises années passent, mais saisis-les véritablement comme une grâce, une opportunité pour grandir que ce soit spirituellement, intellectuellement ou émotionnellement. Ce temps qui t’est donné maintenant, tu ne l’auras plus quand il s’agira d’élever une famille. Cultive-le en lisant, en discutant avec ta famille et tes amis, en réfléchissant pour te former un jugement et une intelligence propre qui te serviront durant toute ta vie d’homme. Passe de bons moments avec tes amis, va à la rencontre de nouvelles personnes et cherche le diamant caché en elles. Toutes ont quelque chose à t’apporter. Tu développeras ainsi ton intelligence relationnelle. Sois bon dans tes études et dans ton métier, cela te donnera confiance en toi et te fortifiera. Prie et dévoue-toi pour des causes qui en valent la peine, cela te rendra généreux.

Bref, aie pour objectif d’être vraiment un homme autonome, capable de vivre seul avant de t’occuper inutilement l’esprit avec celle que tu as croisée lors de la dernière soirée et qui t’a jeté ce beau regard profond qui t’a fait penser « c’est sûr que c’est celle-là qui de tout temps a été désignée pour être ma femme ».  Le moment venu, quand tu auras acquis de haute lutte ton indépendance émotionnelle, tu pourras choisir sous le regard de Dieu celle que tu aimeras de tout ton cœur et qui sera la mère de tes enfants.

Si tu es déjà fiancé, alors continue à voir tes amis, à réfléchir par toi-même, à te cultiver et à développer ta personnalité pour être véritablement l’homme fort et libre sur lequel sait pouvoir compter ta fiancée.

Antoine